Andreï Melenski

architecte russe
Andreï Melenski
Fonction
Architecte en chef de la ville de Kiev
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Chtchekavitsa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Mouvement
Classicisme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales
Contracts House (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Andreï Ivanovitch Melenski (en russe : Андрей Иванович Меленский ; 1766-1833) est un architecte néoclassique russe. Originaire de Moscou[1], il est nommé architecte de la ville de Kiev en 1799 et occupe ce poste une trentaine d'années. Ses réalisations sont monumentales par leur aspect architectural et non pas ornemental et ont donc été épargnées des destructions des années 1920 et 1930, caractérisées par de larges façades rectangulaires encadrant une colonnade surmontée d'un tympan triangulaire, ou bien plus rarement par des rotondes périptères, elles continuent de marquer le paysage urbain de Kiev aujourd'hui.

Biographie modifier

Melenski commence sa carrière comme assistant de Matveï Kazakov, Vassili Bajenov et Giacomo Quarenghi et prend part à la construction du Palais Catherine sur la rivière Iaouza. C'est donc un architecte expérimenté, et au goût fortement marqué par le néoclassicisme, à la fois du point de vue architectural et urbanistique.

Un architecte et urbaniste qui transforme la morphologie de Kiev et en désenclave les quartiers modifier

Après la mort de l'important architecte Ivan Grigorovitch-Barski, actif entre 1750 et 1775 à Kiev, et une période de 15 ans d'atonie pour Kiev en ce qui concerne l'architecture et l'urbanisme, Melenski devient de 1799 à 1829 l'architecte en chef et le principal urbaniste de cette ville de province de l'Empire russe, peu dynamique et reléguée à un rôle de « cité-mère des Russes »[2], de conservatoire de la mémoire des Slaves de l'Est.

En 1803, il crée un plan général de la ville qui fait date dans la cartographie de Kiev, et permet d'appréhender la ville dans sa totalité (divisée alors en diverses juridictions). Deux parties de la ville se distinguent nettement : la ville haute (Vieux Kiev) enceinte, et la ville basse (Podil) concentrant l'essentiel de la population et des habitations et s'étendant sur l'étroite plaine fluviale. Il s'efforce de désenclaver les différentes parties de la ville et crée le tracé de Krechtchatyk, appelée à devenir une artère résidentielle et commerciale centrale au XIXe siècle, qu'il dote de parcelles à construire (1803), d'un Monument aux droits de Magdebourg (1802) en contrebas à la jonction de Podil, et d'un premier théâtre de la ville (1804-1807) près de l'actuelle place de l'Europe et qui devient le cœur du nouveau quartier. Ces deux derniers monuments, commandés par l'oligarchie de la ville aux commandes de la municipalité, marquent bien la puissance locale plutôt que l'empreinte impériale.

Melenski est le premier architecte à se voir attribuer le poste d'architecte municipal de Kiev[3]. Il se marie deux fois et élit domicile au cœur de Podil, rue Khoriva. Il est enterré au cimetière de Chtchekavitsa.

La reconstruction de Podil après l'incendie de 1811 modifier

Il est chargé de la reconstruction de Podil après le grand incendie de 1811 et remodèle le quartier dans un style palladien provincial. Le plan redessine les rues courbes voire tortueuses du quartier, très visibles sur son plan très précis de Kiev de 1803 quelques années avant l'incendie en 1803, en lignes droites et en étoiles. Le plan de Melenski, à la fois orthogonal (classique) et radial (baroque), n'est cependant pas mis totalement à exécution, et se réduit à un simple damier qui existe encore à ce jour[4]. L'incendie montre la vulnérabilité des bâtiments en bois de la ville, dont beaucoup sont ensuite reconstruits en pierre. Les îlots urbains qu'il délimite sont occupés par des parcelles de 3 tailles (petites, moyennes, grandes) dont les maisons doivent avoir leur façade sur rue et leur jardin à l'intérieur. Les façades commencent à être réglementées au niveau impérial et les plus belles sont distinguées : Kiev en compte 400 de construites entre 1813 et 1818, sur les 8 000 de l'Empire russe[5]. La reconstruction après l'incendie entraîne la construction de nombreux monuments architecturaux existants, notamment la maison des contrats (1815-1817) et la place des Contrats et sa Gostnyi Dvir (1812-1828), entre autres.

Réalisations majeures modifier

À Podil modifier

  • Maison des contrats
  • Reconstruction du Hostiny Dvir
  • Colonne des droits de Magdebourg sur les bords du Dnepr
  • Reconstruction de plusieurs bâtiments du Monastère des Frères (aujourd'hui Académie Mohyla)
  • Reconstruction de plusieurs bâtiments du Monastère Florivski, dont l'église de la Résurrection, le logis de l'higoumène du Monastère Florivski avec une façade néoclassique à large tympan triangulaire, et le clocher.
  • Église Saint-Nicolas de Podil
  • Église de la Nativité de Podil
  • église de Pyrohochtcha de Podil au bâtiments du baroque ukrainien de Ivan Grigorovitch-Barski, ont été ajoutés des éléments néoclassiquespar Andreï Melenski: tympan triangulaire et ses colonnes, et à sa droite rotonde et flèche. Des magasins sont construits autour de l'église.
  • Église de l'Exaltation de la Sainte-Croix de Podil (Церква Воздвиження Чесного Хреста Господнього)
  • Hotel de Strelbitski
  • Hôtel de Nazar Souhota
  • Maison de Mazepa

À Kiev hors de Podil modifier

Photos modifier

Bibliographie modifier

  • Serhiy Bilenky, Imperial Urbanism in the Borderlands: Kyiv, 1800-1905 (compte rendu), University of Toronto Press, 2017, p142-143.

Références modifier

  1. М. М. Жербин. Украинские и зарубежные строители: краткий биографический справочник. Киевский нац. университет строительства и архитектуры, 2001. Стр. 78.
  2. Serhiy Bilenky, Imperial Urbanism in the Borderlands: Kyiv, 1800-1905 , University of Toronto Press, 2017.
  3. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  4. (uk) A. V. Kudrytskyi, Kyiv, A historical overview, Kyiv, Ukrainian Soviet Encyclopedia, , p. 70
  5. Serhiy Bilenky, Imperial Urbanism in the Borderlands: Kyiv, 1800-1905 , University of Toronto Press, 2017, p146.