Alphonse Baëlen

médecin militaire français
Alphonse Baëlen
Fonctions
Médecin militaire
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Paris 6ème arrondissement
Activité
Père
Louis Édouard François Baëlen
Mère
Marie Augustine Gabrielle Joseph d'Assenoy
Autres informations
Arme
Service de santé des armées
Grade militaire
Médecin-major de 1re classe

Alphonse Baëlen ou Baelen, né le à Aire-sur-la-Lys et mort le dans le 6e arrondissement de Paris, est un médecin militaire français. Il participe aux guerres de la France du XIXe siècle, depuis les conflits liés à la constitution de l'empire colonial français jusqu'à la guerre franco-allemande de 1870.

Biographie modifier

Alphonse Auguste Benjamin Baëlen naît à Aire-sur-la-Lys, dans le département du Pas-de-Calais le [1]. Il est le fils de Louis Édouard François Baëlen marchand et de Marie Augustine Gabrielle Joseph d'Assenoy[2].

Après ses études, à 17 ans, en 1838, il se présente au concours de chirurgien-élève pour le service de santé des armées et commence sa carrière militaire[1].

En 1839, à alors qu'il est encore étudiant, il participe de manière symbolique, en versant 1 franc, à la souscription lancée pour l'élévation d'un monument à François Broussais[3].

Ayant reçu l'autorisation ministérielle le [4], Alphonse Baëlen épouse à Aire-sur-la-Lys le , à 39 ans, Stéphanie Louise de Somer, rentière, âgée de 34 ans[5]. Il se marie avec une parente : les mères des deux époux ont le même nom de famille, ont le même père mais sont des demi-sœurs[5],[6]. Il est alors médecin-major de 2e classe au 23e régiment d'infanterie et chevalier de la Légion d'honneur. Un contrat de mariage a été passé devant notaire[5]. Au moins un enfant est né de leur union : Georges Baëlen, attaché à la Banque de France au moment du décès de son père[7].

En 1869, Alphonse Baëlen est adhérent à une association dénonçant l'abus du tabac. Membre actif, il y participe par l'envoi de lettres où il évoque ce que son expérience de médecin lui inspire par rapport aux méfaits du tabac[8].

En 1873, Alphonse Baëlen est en retraite à Tours[9]. Il participe à la reconstruction du palais de la Légion d'honneur incendié le 23 mai 1871 pendant la Commune de Paris, en versant vingt francs[10].*

Il déménage à Paris 30 rue Jacob en 1885[11].

Alphonse Baëlen meurt, dans le 6e arrondissement de Paris, le , médecin major de 1re classe en retraite, officier de la Légion d'honneur, âgé de 71 ans[2].

Plusieurs revues médicales évoquent la mort d'Alphonse Baëlen : L'union médicale[12], Le progrès médical[13], La France médicale et Paris médical[14]

Après sa mort, son épouse reçoit une pension de l'État[7].

Carrière militaire modifier

Alphonse Baëlen fait un stage d'instruction à l'hôpital militaire Scrive de Lille[1]. Il y est chirurgien élève le [4].

Il est ensuite envoyé dans le corps expéditionnaire en Afrique du Nord en tant que chirurgien sous-aide en mars 1839. Il y effectue les campagnes militaires de 1839 à 1841 dans le cadre de la conquête de l'Algérie par la France. Il assiste le au combat de Blida contre Abd-el-Kader, participe à la bataille du col de Mouzaïa intervenue le [1], menée pour la France par le duc d'Orléans Ferdinand-Philippe d'Orléans[15].

Alphonse Baëlen rentre ensuite en France. Il est affecté en instruction à l'hôpital militaire Gaujot de Strasbourg le puis en perfectionnement à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce le , toujours en tant que chirurgien sous-aide[4].

Le , il est promu chirurgien aide-major au 4e régiment de cuirassiers[1].

En 1847, il figure dans l'Annuaire de l'état militaire de la France avec son grade, son affectation et la date de sa nomination[16]. Il va désormais y apparaitre régulièrement tout au long de sa carrière[17].

Alphonse Baëlen est admis docteur en médecine de la faculté de Montpellier le . À la suite de quoi, il passe médecin aide-major de 2e classe le au sein de son régiment d'affectation[4].

Le , il est médecin aide-major de 2e classe aux Hôpitaux d'Alger[4].

Le , il passe médecin aide-major de 1re classe sans destination. Le 13 mai, il est affecté dans ce grade au 3e régiment de chasseurs d'Afrique[4].

il retourne en Algérie et y reste jusqu'en 1856. Signalé à Napoléon III pour ses excellents services[15], il est alors admis au régiment des dragons de l'Impératrice, faisant partie de la Garde impériale[1] le [4]. Il y reçoit la légion d'honneur[15].

Le , il occupe la même fonction aux ambulances de la cavalerie de la garde. À la fin du mois, le , promu médecin major de 2e classe, il passe au 8e régiment de hussards[4]. Il est alors à la tête du service médical des escadrons de guerre dans ce régiment[15].

En 1859, Alphonse Baëlen participe à la campagne d'Italie dans cette unité et assiste aux batailles de Montebello, Magenta et de Solférino[1].

Après l'armistice de Villafranca, il tient garnison à Milan avant de rentrer en France[15].

Le , il est nommé à la tête du service médical des bataillons actifs au 23e régiment d'infanterie et cinq mois plus tard, le , il passe au 2e régiment de dragons[4].

Le , il est promu médecin-major de 1re classe au 74e régiment d'infanterie[4]. Il rejoint son poste à Chambéry où sévit une épidémie de choléra[15].

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, Alphonse Baëlen s'illustre par son esprit combatif.

En 1870, il fait campagne au sein du 1er corps d'armée. Il gagne le camp de Châlons, sous les ordres du maréchal de Mac-Mahon[15]. Il est fait prisonnier aux ambulances de Wissembourg établies sur le champ de bataille, le . Conduit à Elsasshausen, il sert dans une ambulance prussienne jusqu'au 15 août. Il s'évade et rejoint l'armée française à Attigny le puis participe à la bataille de Sedan[7]. Il est de nouveau fait prisonnier le . Il s'évade de nouveau. Il retrouve son poste et assiste au siège et au bombardement de Neuf-Brisach. Lorsque cette ville capitule, il tombe aux mains des Prussiens pour la troisième fois le [7]. Mais ils le relâchent rapidement[1].

Alphonse Baëlen est alors nommé à la tête du service médical de l'hôpital de Dunkerque où sévit une épidémie de variole. Il rend encore de grands services dans ces circonstances[1].

En août 1871, il rejoint son poste au 74e régiment d'infanterie[18].

Le [19], il met fin à sa carrière après trente-deux ans de service et dix-sept campagnes de guerre . Il bénéficie de l'estime générale et de la reconnaissance par tous de sa grande valeur professionnelle[7]. Le décret lui accordant une pension de retraite (de 2542 francs[19]) est pris le [20].

Un dictionnaire historique des médecins, paru en 1999, consacre une notice à Alphonse Baëlen[21].

Campagnes militaires effectuées modifier

Alphonse Baëlen a effectué dix-sept campagnes militaires :

  • en Afrique : du au  ;
  • en Afrique : du au  ;
  • en Orient : du au  ;
  • en Afrique : du au  ;
  • en Italie : du au  ;
  • contre l'Allemagne : du au [4].

Publications modifier

En 1843, alors qu'il est encore étudiant au Val-de-Grâce, Alphonse Baëlen rend compte dans deux numéros de la Gazette des hôpitaux civils et militaires (Lancette française), d'un nouveau traitement de l'hydrocèle effectué dans le service du chirurgien en chef Baudens (probablement Lucien Baudens)[22]'[23].

De la même manière, dans la même revue, la même année, il rend compte du succès de la méthode du chirurgien Baudens pour opérer un ongle incarné[24].

Alphonse Baëlen a publié Des fractures simples et compliquées de la jambe, 1852[25].

Il est l'auteur d'un Traité du goitre des sutures avec le collodion[7]. Au sujet du goitre, il adresse en janvier 1868, un article au Journal de médecine pratique et de chirurgie, pour témoigner de son expérience[26]..

Il a également écrit une Relation de l'expédition de Touggourt, rapportant un épisode de ses campagnes d'Algérie[1]. Il y « signale l'aspect anémique des habitants pauvres qui ne peuvent se soustraire par l'émigration à l'épidémie annuelle (de fièvres); presque tous sont atteints de cachexie palustre. » Il rapporte également l'extrême fréquence des problèmes ophtalmologiques des habitants[27].

Distinctions modifier

Alphonse Baëlen est nommé chevalier dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur le [28], en raison de ses dix-huit ans de services effectif et des sept campagnes militaires accomplies

Il est également titulaire de la médaille commémorative de la campagne d'Italie (1859)[28].

Le , Alphonse Baëlen reçoit en récompense de ses services pendant la guerre de 1870 et lors de la lutte contre l'épidémie de variole à Dunkerque, la croix d'officier de la Légion d'honneur[1]. Cette décoration lui est remise par le général de brigade devant le régiment rassemblé le [18]. En tant qu'officier de la Légion d'honneur, il perçoit un traitement annuel de cinq cents francs à compter du [29].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k É. Franceschini, cité dans la bibliographie.
  2. a et b « Accueil - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  3. François Broussais, De l'irritation et de la folie, Tome 1, Paris, 1839, p. XXXII, lire en ligne.
  4. a b c d e f g h i j et k Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 17.
  5. a b et c « AD62 Etat civil », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le ), p. 638.
  6. « AD62 Etat civil », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le ), p. 520.
  7. a b c d e et f T. Lamathière, cité dans la bibliographie, p. 182.
  8. Bulletin de l'Association française contre l'abus du tabac, cité dans la bibliographie.
  9. Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 6.
  10. France Légion d'honneur, Livre d'or contenant la liste générale des personnes qui ont souscrit pour la reconstruction du Palais de la légion d'honneur incendié le 23 mai 1871, Imprimerie Nationale, (lire en ligne)
  11. Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 3.
  12. « Résultats de recherche — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  13. « Résultats de recherche — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  14. « La France médicale et Paris médical », sur Gallica, (consulté le )
  15. a b c d e f et g T. Lamathière, cité dans la bibliographie, p. 181.
  16. France, Annuaire de l'état militaire de France: pour l'année ... 1847, (lire en ligne)
  17. Annuaire militaire de la République francaise, Levrault, (lire en ligne)
  18. a et b Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 19.
  19. a et b « Bulletin de la médecine et de la pharmacie militaires », sur Gallica, (consulté le )
  20. E. Lonchampt, Bulletin des lois de la Republique Francaise, Impr. Nationale des Lois, (lire en ligne)
  21. Michel Dupont, cité dans la bibliographie, p. 43.
  22. « Résultats de recherche — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  23. « Résultats de recherche — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  24. « Résultats de recherche — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  25. Auguste-Alphonse-Benjamin Baëlen, Des fractures simples et compliquées de la jambe. (Cand. Auguste-Alphonse-Benjamin Baëlen)., (lire en ligne)
  26. Journal de médecine pratique et de chirurgie, janvier 1868, p. 164-165, lire en ligne.
  27. Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales. Première série, A-E. T. deuxième, ADH-ALG / publ. sous la dir. de Raige-Delorme et A. Dechambre [puis de] A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet ; L. Hahn secrétaire de la dir. [puis] directeur-adjoint, 1864-1888 (lire en ligne), p. 762
  28. a et b Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 18.
  29. Base Léonore, citée dans la bibliographie, image n° 8.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • É. Franceschini, « Baelen (Adolphe Auguste Benjamin) », dans Dictionnaire de biographie française, tome IV, Paris, 1948.
  • T. Lamathière, « Baëlen (Alphonse Auguste Benjamin) », dans Panthéon de la Légion d'honneur, Tome XVI, Paris, 1875-1911, p. 181-182, lire en ligne.
  • Michel Dupont, Dictionnaire historique des médecins dans et hors de la médecine, Paris, Larousse, 1999, lire en ligne.
  • « Baëlen (Alphonse Auguste Benjamin) », sur Base Léonore, dossier LH//89/86, lire en ligne.
  • Bulletin de l'Association française contre l'abus du tabac, Paris, 1869, lire en ligne.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier