Akikaze

destroyer de la classe Minekaze, équipage impliqué dans des crimes de guerre, Marine Impériale japonaise (1920->1944)

Akikaze (秋風)
illustration de Akikaze
L'Akikaze appareillant de Yokosuka en 1923.

Type Destroyer
Classe Minekaze
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau du Japon Japon
Constructeur Mitsubishi Heavy Industries
Chantier naval Nagasaki, Japon
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 154 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 97,5 m (LP)
102,5 m (HT)
Maître-bau 8,92 m
Tirant d'eau 2,79 m
Déplacement 1 215 t (standard)
Port en lourd 1 345 t (pleine charge)
Propulsion 2 turbines à gaz Parsons
4 chaudières Ro-Gō Kampon
2 hélices
Puissance 38 500 ch
Vitesse 39 nœuds (72,2 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement Origine :
Rayon d'action 3 600 milles marins (6 667 km) à 14 nœuds (26 km/h)
Pavillon Empire du Japon
Localisation
Coordonnées 16° 48′ 00″ nord, 117° 17′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Philippines
(Voir situation sur carte : Philippines)
Akikaze (秋風)
Akikaze (秋風)

L'Akikaze (秋風, Autumn Wind?) est un destroyer de classe Minekaze construit pour la Marine impériale japonaise pendant les années 1920.

Historique modifier

Neuvième navire de sa classe, l'Akikaze est construit à l'arsenal naval de Maizuru. Sa quille est posée le , il est lancé le et achevé le  pour une mise en service le . Il rejoint ses navires jumeaux Hakaze (en), Tachikaze (en) et Hokaze (en) dans le district naval de Yokosuka pour former la 4e division de destroyers de la 1re escadre de torpilles (第1水雷戦隊). En 1938-1939, la division est affectée aux patrouilles du littoral chinois en appui aux opérations japonaises durant la deuxième guerre sino-japonaise.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Akikaze effectue des missions d'escorte de patrouille et de convoi. Au moment de l'attaque sur Pearl Harbor, il est assigné à la 34e division de destroyers déployée depuis Takao, dans le cadre de l'opération M (invasion des Philippines), escortant également des convois à Davao et à Legazpi.

De janvier à fin , l'Akikaze est basé à Davao, escortant des bâtiments entre Davao et Ambon. Après un bref retour à Maizuru pour des réparations en , il rejoint Rabaul où il escorte des transports dans tout le Pacifique. Le , l'Akikaze et deux autres destroyers attaquèrent un sous-marin — probablement l’USS Triton (en) — près de l’île de Kairiru.

Le , l'Akikaze fut le théâtre de crimes de guerre. Lors de la construction d'une base d'hydravions sur l'île de Kairiru, le destroyer évacua le personnel des quartiers généraux des missions catholiques de l'île ainsi que plusieurs personnes de Wewak. Parmi eux, Mgr Joseph Loerks, 38 missionnaires (31 d'entre eux étaient des ressortissants allemands), dont 18 religieuses, une fille de Nouvelle-Guinée et deux bébés chinois. Peu après, le navire fit escale à Manus où il embarqua 20 personnes de plus, la plupart étant Allemands, dont six missionnaires de la mission évangélique Liebenzell, trois religieuses et trois prêtres, un nourrisson européen, un propriétaire de plantation nommé Carl Muster et son surveillant Peter Mathies, ainsi que deux Chinois et quatre Malais. Les prisonniers auraient dû être internés à Rabaul, mais durant le transit, « la totalité des adultes ont été attachés par les mains sur une potence à la poupe du bateau, puis abattus par un fusil ou une mitraillette avant d'être balancés par-dessus bord. Les trois nouveau-nés présents à bord ont été jetés en mer vivants[1],[2] ». Plusieurs ressortissants américains figurants parmi les victimes, la Section australienne des crimes de guerre à Tokyo ouvrit une enquête, remettant l'affaire aux autorités américaines le . Cependant, ceux-ci ne prendront aucune mesure pour arrêter les coupables et l'affaire sera classée sans suite[3].

Après de nouvelles réparations à Maizuru en , l'Akikaze reprend ses patrouilles et escortes de convois en mer de Bismarck. Le , il est fortement endommagé lors d'un raid aérien au cours duquel 23 hommes d'équipage décèdent. Réparé en septembre, il retourne à Rabaul à la mi-novembre et effectue plusieurs opérations Tokyo Express depuis la Nouvelle-Guinée d' à . Le , le destroyer appareille de Truk où il est accompagné du Yamagumo. Il escortent un convoi rapide de transports de troupes composé des croiseurs légers Noshiro et Oyodo. Le 1er janvier, le convoi est attaqué par l'aviation embarquée de la Task Force 38 commandée par le contre-amiral Sherman : USS Bunker Hill et USS Monterey. Les Noshiro et Yamagumo sont endommagés, mais le convoi arrive à Kavieng le même jour et parvient à débarquer les renforts. Il repart de Kavieng le et arrive à Truk le lendemain. En , il prend part à l'évacuation de Truk puis reprend ses fonctions d'escorte où il rejoint la 30e division de destroyers, qui sera affecté à la Flotte combinée le .

En octobre, il fait partie de l'escorte de la 2e force d'approvisionnement de la Force nordique de l'amiral Ozawa pour la bataille du golfe de Leyte. Le , à la bataille du cap Engaño, il recueille les naufragés du torpillage du pétrolier Jinei Maru, les débarquant à Mako.

L'Akikaze appareille de Sasebo le . Il escorte alors le porte-avions Jun'yō et le croiseur léger Kiso, chargés d'approvisionner en munitions l'escadre de Kurita à Brunei, accompagné des destroyers Uzuki et Yuzuki. Le à 22 h 50, le sous-marin USS Pintado (en) (commandé par le capitaine de corvette Bernard A. Clarey), lance une gerbe de six torpilles sur le Junyo, à 160 milles (257 km) à l'ouest du cap Bolinao (Luçon). L'Akikaze s'interpose volontairement sur la trajectoire des torpilles pour protéger le porte-avions et coule avec la totalité de son équipage à la position géographique 16° 48′ N, 117° 17′ E.

L'Akikaze est rayé des listes de la marine le [4].

Notes et références modifier

  1. G.W.L. Townsend, District Officer, Pacific Publications, , p. 225
  2. « Akikaze », Pacific Wrecks,
  3. See "The Australian War Crimes Trials and Investigations (1942-51), p. 51 by DC Sissons.
  4. Hiroshi Nishidah, « Minekaze class 1st class destroyers », Materials of the Imperial Japanese Navy, sur Materials of the Imperial Japanese Navy,

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Ralph M. Wiltgen: La Mort de l'Évêque Loerks et de ses compagnons, Partie I: L'Exécution, dans: Verbum SVD 6:4 (1964) 363-397.
  • R. Wiltgen: La Mort de l'Évêque Loerks et de ses compagnons, Partie II: Le Procès, dans: Verbum SVD 7:1 (1965) de 14 à 44.
  • R. Wiltgen: Aposteltod dans Neuguinea. Der Tod des Bischofs Lörks u. seiner Gefährten, Steyler Verl., Saint Augustin 1966. 75 S.
  • (en) Stephen Howarth, The Fighting Ships of the Rising Sun: The Drama of the Imperial Japanese Navy, 1895–1945, Atheneum, (ISBN 0-689-11402-8)
  • (en) Hansgeorg Jentsura, Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869–1945, US Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-893-X)
  • (en) Andrew N. Nelson, Japanese–English Character Dictionary, Tuttle, (ISBN 0-8048-0408-7)
  • (en) G.W.L. Townsend, District Officer, Pacific Publications,
  • (en) Anthony J Watts, Japanese Warships of World War II, Doubleday,
  • (en) M J Whitley, Destroyers of World War Two: An International Encyclopedia, London, Arms and Armour Press, (ISBN 1-85409-521-8)
  • (en) Theo Aerts (édt.), The martyrs of Papua New Guinea : 333 missionary lives lost during World War II, Port Moresby, University of Papua New Guinea Press, , 276 p. (ISBN 978-9-980-84061-5 et 978-9-980-84053-0)

Liens externes modifier