Affaire Bernard Rouhalde

L'affaire Bernard Rouhalde, qui était appelée affaire Françoise Ferreyrolles avant que les auteurs de ce crime soient condamnés, est une affaire criminelle française dans laquelle Françoise Ferreyrolles a été assassinée le , chez elle, à Clermont-Ferrand, par un commando mafieux calabrais.

Affaire Rouhalde
Titre Affaire Bernard Rouhalde
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Assassinat
Pays Drapeau de la France France
Ville Clermont-Ferrand
Nature de l'arme arme à feu
Type d'arme Revolver
Date
Nombre de victimes 1 : Françoise Ferreyrolles
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises du Puy-de-Dôme à Riom

Les faits ont révélé que l'assassinat fut commandité par son mari Bernard Rouhalde, dentiste en Italie, avec la complicité d'une amie, Christiane Seguin.

Faits modifier

À la suite d'une procédure de divorce où Madame Ferreyrolles demandait une prestation compensatoire de 550 000 francs à son mari ainsi qu'une pension alimentaire d'une valeur de 8 000 francs, celui ci, n'ayant point la volonté de répondre favorablement à sa demande, va élaborer un terrible stratagème meurtrier.

Monsieur Rouhalde va engager par l'intermédiaire de Salvatore Caruso, trois meurtriers de la mafia calabraise dans le but d'abattre son ex-femme.

Afin de préparer le meurtre, il va inviter les trois tueurs à gages chez une amie, Christiane Seguin, une femme veuve de soixante ans dans un petit village d'Auvergne de trois cents habitants.

La « mamie » est accusée d´avoir hébergé chez elle, puis conduit sur les lieux de leur crime, le commando de tueurs venus d'Italie pour exécuter Françoise Rouhalde.

Le 26 novembre 1991, le tueur attendra madame Ferreyrolles au retour de sa balade matinale dans le hall de son appartement et opérant à l'aide d'un Beretta muni d'un silencieux, ne lui laissera aucune chance l'exécutant de quatre balles, trois dans la tête, et une dernière dans le poumon.

Elle sera retrouvée morte dans l'entrée du petit pavillon qu'elle occupait alors avec ses deux enfants de quatorze et seize ans[1].

Enquête modifier

La première hypothèse de l'enquête fut fausse, se basant sur une autre histoire criminelle, mais rapidement les enquêteurs vont se concentrer sur l'hypothèse du divorce à l'origine de contentieux.

Hypothèse première de Fabio Franscico Filho modifier

Une première piste de suspect vient aux enquêteurs qui est Fabio Franscico Filho, un lycéen de Vichy, ayant déjà tué trois personnes, il s'avérera que le suspect ne fut pas à l'origine de cet assassinat et Françoise Ferreyrolles ne fut pas considérée comme sa quatrième victime.

Hypothèse seconde du divorce modifier

Les enquêteurs vont alors se renseigner sur la vie privée de la victime, ce qui va les conduire sur la piste de son mari avec lequel un différend financier dans le cadre d'un divorce houleux s'était installé.

Coup de théâtre dans l'enquête par le témoignage de Salvatore Caruso modifier

Salvatore Caruso est la personne ayant recruté les tueurs à gages au bénéfice de Bernard Rouhalde qui prit la décision au cours de l'enquête d'apporter son témoignage sous la condition d'avoir une protection policière grâce à la loi des repentis ainsi qu'une compensation financière. Il expliquera son rôle au sein du crime ainsi que celui de Bernard Rouhalde, de Christiane Seguin, des trois mafieux ainsi que des informations sur la guerre entre deux organisations mafieuses responsables de 32 morts. Il explique que le parrain dirigeant les trois tueurs à gages aurait accepté la requête de Bernard Rouhalde en échange de 110 millions de lires soit 375 000 francs (environ 85 000 euros). Cet argent devait servir à la mafia à l'achat de Kalachnikov et de missiles[2],[3].

Preuves à la charge des suspects modifier

Preuves contre Christiane Seguin modifier

Les tueurs de Calabre (la mafia) ont expliqué que c'était elle qui leur avait donné l'arme qui a servi au crime (Beretta, 7,65 mm), de plus, la police a retrouvé dans l'armoire une étiquette jaune d'une boite de cartouche de 7,65.

Elle a hébergé pendant trois jours les trois touristes italiens.

Ils lui ont confié le jour du meurtre un paquet qui ressemblait fort à un pistolet.

Elle les a régulièrement conduits à 500 mètres du lieu du crime[4].

Le témoignage de Salvatore Caruso affirmant qu'elle était au courant de la préparation du crime et aurait rappelé que « sans elle, rien n'aurait été possible »[2].

Malgré toutes ces preuves, lors du procès, Christiane Seguin n'a cessé de nier les faits. « Ce n'est pas très agréable pour moi d'être accusée comme ça », assure la dame, « surtout quand on a l'esprit tranquille » ; « Moi, je me crois »[4].

Preuves contre Bernard Rouhalde modifier

Un mobile composé d'un différend financier entre la victime et son ex-mari à la suite d'une instance de divorce.

Le témoignage de Salvatore Caruso (Personne qui fut chargée de recruter les trois tueurs à gages pour le compte de Bernard Rouhalde) incriminant le mari comme responsable de la demande d'assassinat[3].

Preuves contre les trois tueurs à gages modifier

Ils sont considérés comme de « dangereux criminels » par la police italienne[2].

Ils auraient été impliqués dans de nombreux assassinats.

Sentences rendues à l'égard des protagonistes modifier

Les tueurs à gages italiens ont été jugés en Italie.

Antonio Sorrento, le tireur de 27 ans, est condamné à la perpétuité.

Ses deux complices (Santo Asciutto et Roberto Reitano), du même âge, écopent quant à eux respectivement de 24 et 23 ans de réclusion criminelle.

Salvatore Caruso, le recruteur des tueurs à gages, est condamné à 10 ans de réclusion criminelle.

Son témoignage lui apporta une protection judiciaire en échange, ce qui lui valut le surnom du « mort qui marche », en référence à l'énorme risque de vengeance de la part de la mafia.

Le mari, Bernard Rouhalde, considéré comme le chef-d'orchestre de l'assassinat, dix-huit mois après le meurtre de son ancienne femme, est retrouvé pendu dans sa cellule en Italie, le .

Christiane Seguin est condamnée en mai 1998 à 16 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises du Puy-de-Dôme, malgré sa dénégation des faits reprochés[5] ; elle ne fait pas appel de sa condamnation. Elle meurt en 2006.

Notes et références modifier

  1. Alain Lemaitre, « Elle avait guidé les tueurs de la mafia », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c « Meurtre sur commande à Clermont-Fd », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  3. a et b « Bernard Rouhalde », sur Accusés, (consulté le ).
  4. a et b « La mémé auvergnate joue à l'idiote. Accusée de complicité d'assassinat, la veuve Seguin nie tout, malgré les preuves. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « La mémé auvergnate et les mafieux. Christiane Seguin, 66 ans, est accusée de complicité d'assassinat », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Documentaires télévisés modifier

  • « Bernard Rouhalde, Le mari, la mafia, la mamie » le dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2.
  • « Meurtre à l'italienne » (deuxième reportage) dans « ... à Clermont-Ferrand » le 3, 10 et , 22 et et dans Crimes sur NRJ 12.

Émission radiophonique modifier

Articles connexes modifier