Adénopathie

ganglion lymphatique ayant augmenté de volume
Adénopathie
Description de cette image, également commentée ci-après
Adénopathie cervicale antérieure chez un patient atteint de mononucléose infectieuse

Traitement
Spécialité AngiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 B02Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 I88, L04, R59.1
CIM-9 289.1-289.3, 683, 785.6
DiseasesDB 22225
MedlinePlus 001301
eMedicine 956340
MeSH D008206

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L'adénopathie (ADP) ou lymphadénopathie désigne l’état pathologique d’un nœud lymphatique, aussi appelé ganglion lymphatique (du grec Adéno Adên, Adenos, « glande »), qui a augmenté de volume (plus d'un centimètre). Le plus souvent, l'adénopathie est d’origine infectieuse ou tumorale.

Les signes cliniques, le bilan biologique, parfois radiologique, les résultats d'une éventuelle biopsie ganglionnaire orientent le diagnostic d'une maladie.

Physiopathologie modifier

Les ganglions sont des organes de drainage et de filtration de la lymphe provenant d'un territoire anatomique. Ils mettent précocement en contact les antigènes et les lymphocytes, assurant une veille immunitaire permanente[1].

L'architecture normale du ganglion montre des follicules de lymphocytes B, et des zones interfolliculaires de lymphocytes T, le tout limité par une capsule. La prolifération tumorale remanie totalement cette architecture[1].

L'hypertrophie ganglionnaire fait suite à :

  • une prolifération lymphocytaire réactionnelle due à une stimulation antigénique locale (infectieuse ou tumorale) ou générale (infectieuse ou dysimmunitaire) ;
  • une prolifération tumorale primitive du tissu lymphoïde (lymphome hodgkinien ou pas) ;
  • une accumulation de cellules pathologiques filtrées par le ganglion (bactéries ou cellules tumorales)[1].

Éléments paracliniques d'orientation modifier

Biologie modifier

  • La formule leucocytaire peut montrer une lymphocytose voire une hyperlymphocytose, un syndrome mononucléosique, une lymphoblastose ou une polynucléose[2].
  • La recherche d'un syndrome inflammatoire est classique[2].
  • La cytoponction est simple et permet une orientation diagnostique rapide. Elle permet aussi la culture microbiologique, de la tuberculose par exemple[2].

Imagerie modifier

Elle permet la recherche des adénopathies profondes, médiastinales, abdominales ou pelviennes inaccessibles à l'examen clinique. On réalisera, dans un premier temps, une radiographie pulmonaire, une échographie abdominale, voire un scanner thoraco-abdomino-pelvien[2].

Biopsie ganglionnaire modifier

Ses indications sont développées dans les causes et devraient être élargies. Elles permettent une étude immunohistologique, cytogénétique ou bactériologique[2].

Démarche du diagnostic étiologique modifier

Causes modifier

Hémopathies malignes modifier

a) Maladie de Hodgkin

b) Lymphomes malins non hodgkiniens

c) Leucémie lymphoïde chronique ganglionnaire

d) Leucémies aiguës tumorales

e) Leucémie myéloïde chronique[3]

Métastases ganglionnaires des cancers solides modifier

Dans le cas où la recherche du cancer primitif est négative, il est inutile de la poursuivre car les adénopathies indiquent une tumeur métastasée. La chimiothérapie sera orientée par le type histologique (épidermolyse, glandulaire ou indifférencié).
Quand on retrouve du tissu thyroïdien et que les explorations de la glande sont négatives, la thyroïdectomie totale est toujours indiquée car l'adénopathie est en relation avec un cancer thyroïdien[3].

Infections modifier

Une adénopathie peut participer à la description clinique de certaines infections :

Autres causes modifier

Une adénopathie peut avoir une cause non-infectieuse, par exemple :

  • sarcoïdose ;
  • maladies auto-immunes : lupus érythémateux disséminé et polyarthrite rhumatoïde pour lesquelles il existe d'autres symptômes évocateurs ;
  • adénopathies dues à l'hydantoïne. L'arrêt du traitement les fait régresser, il ne doit jamais être réintroduit ;
  • à la suite des torticolis et d'une négligence de certaines dents ;
  • réaction vaccinale à des adjuvants, ou, si elle n'est pas immédiate, à des composants actifs[7]. De telles réactions axillaires ont été signalées dans le cas des vaccins contre la Covid 19[7].

Situations modifier

Les adénopathies palpables se situent dans des sites spécifiques :

  • régions cervicales (antérieures, postérieures, sous mandibulaires) ;
  • régions inguinales (droites et gauches) ;
  • régions axillaires ou sus claviculaires (droites et gauches).

Caractéristiques modifier

  • Dures, lignieuses
  • Molles, élastiques
  • Pénitentes
  • Mobiles ou fixées aux plans profonds
  • Douloureuses spontanément ou lors de leur palpation.

Symptômes associés modifier

Traitement modifier

Le traitement consiste généralement à traiter le trouble initial à l'origine de l'adénopathie[8]. Concernant les effets secondaires vaccinaux, ils peuvent nécessiter un drainage[7].

Notes et références modifier

  1. a b et c « Hématologie - adénopathie », sur www.medinfos.com (consulté le )
  2. a b c d et e « Hématologie - adénopathie », sur medinfos.com via web.archive.org, (consulté le )
  3. a b et c « Hématologie - adénopathie », sur medinfos.com via web.archive.org, (consulté le )
  4. page sur les maladies à tiques
  5. (en) Tunev SS, Hastey CJ, Hodzic E, Feng S, Barthold SW, Baumgarth N, « Lymphoadenopathy during lyme borreliosis is caused by spirochete migration-induced specific B cell activation » PLoS Pathog. 2011;7(5):e1002066. (résumé)
  6. (en) Xavier Valette, Damien du Cheyron et Suzanne Goursaud, « Mediastinal lymphadenopathy in patients with severe COVID-19 », The Lancet Infectious Diseases, vol. 20, no 11,‎ , p. 1230 (ISSN 1473-3099 et 1474-4457, PMID 32330440, DOI 10.1016/S1473-3099(20)30310-8, lire en ligne, consulté le )
  7. a b et c Jean-Daniel Lelièvre, Agnès Gautheret-Dejean, Daniel Floret et Sophie Tchakamian, « Aspects immunologiques et virologiques de l’infection par le SARS-CoV-2 : Variabilité génétique, réponses immunitaires, plateformes vaccinales et modèles animaux », sur has-sante.fr, (consulté le )
  8. « Lymphadénopathie - Troubles cardiovasculaires », sur Édition professionnelle du Manuel MSD (consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier