Adénopathie médiastinale

Une adénopathie médiastinale ou lymphadénopathie médiastinale est une augmentation de la taille d'un ou plusieurs ganglions lymphatiques du médiastin.

Cet anomalie peut être d'origine infectieuse, dysimmunitaire (sarcoïdose) ou tumorale (lymphome, cancer du poumon).

Anatomie modifier

Le médiastin modifier

Le médiastin est la région de la cage thoracique située entre les deux poumons contenant le cœur, l'œsophage, la trachée et les deux bronches souches. De gros vaisseaux sanguins et lymphatiques, ainsi que des nerfs, y passent également. Il est divisé, par convention, en :

Le médiastin contient de nombreuses chaînes ganglionnaires drainant majoritairement les poumons et l'œsophage.

Chaînes ganglionnaires médiastinales modifier

Les adénopathies médiastinales sont réparties en différentes régions anatomiques, numérotées par convention[1].

Exploration modifier

Les adénopathies médiastinales peuvent être explorées de plusieurs manières. Tout d'abord, en imagerie, le scanner avec injection de produit de contraste iodé permet de repérer la localisation des adénopathies. On estime le plus souvent qu'un ganglion est assez volumineux pour être appelé « adénopathie » à partir de 10 mm de petit diamètre[2].

Lors d'une fibroscopie bronchique, une ponction transbronchique à l'aveugle peut être réalisée. L'échoendoscopie bronchique (EBUS) permet de réaliser un repérage échographique avant la ponction transbronchique, de même que l'échoendoscopie œsophagienne (EUS)[3]. Chirurgicalement, une médiastinoscopie permet d'aller réaliser des biopsies plus importantes.

Étiologies modifier

Causes bénignes modifier

Les causes bénignes d'adénopathies médiastinales sont dominées par[2] les infections (tuberculose, histoplasmose et coccidioïdomycose), suivies de la sarcoïdose (en particulier chez les jeunes adultes). La sarcoïdose est une maladie auto-immune fréquente qui se manifeste souvent par des adénopathies médiastinales, bilatérales et symétriques, pouvant être associées à une atteinte pulmonaire insterstitielle. L'histiocytose, plus rare, est elle aussi pourvoyeuse d'adénopathies médiastinales. D'autres causes plus rares sont liées à l'inhalation de particules (silicose, amylose ou inhalation de poudre de toner[4]. Certaines défaillances d'organes comme l'insuffisance cardiaque et la BPCO peuvent aussi être en cause. La maladie de Castleman est elle une tumeur bénigne développée à partir des ganglions.

Certaines infections peuvent être responsables d'adénopathies médiastinales comme la tuberculose, l'histoplasmose, la coccidioïdomycose ou la maladie de Whipple.

Il existe aussi des adénopathies réactionnelles à des surinfections bronchiques, notamment dans un contexte de dilatation des bronches.

Causes malignes modifier

Les tumeurs solides des organes intrathoraciques donnent fréquemment des adénopathies médiastinales, qui peuvent être simplement réactionnelles ou envahies par les cellules tumorales. Les cancers du poumon sont très souvent associés à des adénopathies médiastinales au moment du diagnostic, qui doivent faire l'objet d'une biopsie afin d'évaluer au plus près le stade et le traitement le plus adapté. Les thymomes, et surtout les cancers de l'œsophage, sont eux aussi pourvoyeurs d'adénopathies médiastinales.

Certains cancers extra-thoraciques peuvent évoluer sous forme de métastases ganglionnaires médiastinales, comme le cancer du rein.

Dans les hémopathies, les lymphomes sont les premiers pourvoyeurs d'adénopathies médiastinales, qui peuvent être isolées ou associées à des adénopathies périphériques.

Références modifier

  1. Karima Achour et Marc Riquet, « Anatomie chirurgicale des lymphatiques du thorax », Journal de chirurgie thoracique et cardiovasculaire, A la ligne, vol. 15, no 1,‎ , p. 37-44 (lire en ligne).
  2. a et b (en) Carlos Schüler Nin, Vinícius Valério Silveira de Souza, Ricardo Holderbaum do Amaral, Roberto Schuhmacher Neto, Giordano Rafael Tronco Alves, Edson Marchiori, Klaus Loureiro Irion, Fernanda Balbinot, Gustavo de Souza Portes Meirelles, Pablo Santana, Antônio Carlos Portugal Gomes et Bruno Hochhegger, « Thoracic lymphadenopathy in benign diseases: A state of the art review », Respiratory Medicine, Elsevier BV, vol. 112,‎ , p. 10-17 (ISSN 0954-6111, DOI 10.1016/j.rmed.2016.01.021, lire en ligne).
  3. (en) Christoph Frank Dietrich, Jouke Tabe Annema, Paul Clementsen, Xin Wu Cui, Mathias Maximilian Borst et Christian Jenssen, « Ultrasound techniques in the evaluation of the mediastinum, part I: endoscopic ultrasound (EUS), endobronchial ultrasound (EBUS) and transcutaneous mediastinal ultrasound (TMUS), introduction into ultrasound techniques », Journal of Thoracic Disease, Thomson Reuters, vol. 7, no 9,‎ , E311-E325 (ISSN 2077-6624, PMID 26543620, DOI 10.3978/j.issn.2072-1439.2015.09.40, lire en ligne).
  4. Armbruster, C., Dekan, G., & Hovorka, A. (1996). Granulomatous pneumonitis and mediastinal lymphadenopathy due to photocopier toner dust. The Lancet, 348(9028), 690|résumé.

Liens externes modifier