Aïn Madhi

commune d'Algérie

Aïn Madhi (en berbère : ⵄⵉⵏ ⵎⴰⴹⵉ, en arabe : عين ماضي) est une commune algérienne et un ancien ksar fortifié, de la wilaya de Laghouat. Elle est le siège du califat de la confrérie tidjaniya.

Aïn Madhi
Aïn Madhi
La zaouia tijaniyya à Aïn Madhi
Noms
Nom arabe عين ماضي
Nom amazigh ⵄⵉⵏ ⵎⴰⴹⵉ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Laghouat
Daïra Aïn Madhi
Code postal 03012
Code ONS 0307
Indicatif 029
Démographie
Population 8 101 hab. (2008[1])
Densité 4,5 hab./km2
Géographie
Coordonnées 33° 47′ 38″ nord, 2° 18′ 04″ est
Altitude 985 m
Superficie 1 790 km2
Localisation
Localisation de Aïn Madhi
Localisation de la commune dans la wilaya de Laghouat.
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte topographique d'Algérie
Aïn Madhi
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Voir sur la carte administrative d'Algérie
Aïn Madhi
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
Voir sur la carte topographique d'Algérie (nord)
Aïn Madhi

Géographie

modifier

La commune est située au sud-ouest de la wilaya de Laghouat, à 66 km à l'ouest de Laghouat[2] dans le Sud du pays. La localité moderne est située dans une plaine en contrebas du Djebel Amour (Atlas saharien)[2].

Histoire

modifier
 
Plan du ksar en 1838

Selon Guillaume Stanislas Marey-Monge, en 1845, Aïn-Madhi est une « ville très ancienne »[3]. Toutefois, selon Jillali El Adnani, « la plupart des sources, tant arabes que coloniales, parlent du ksar seulement à partir du XVIIe siècle », le premier témoignage écrit étant celui du voyageur Abdellah el-Ayachi[4]. Louis Rinn note également que « dès le XVIIe siècle de notre ère, la petite ville d'Aïn-Madhi [...] était célèbre, dans tout le Sahara, par le nombre et l'érudition des Cheurfa, qui y affluaient des divers points de l'Afrique Septentrionale. Plusieurs savants réputés comme ayant été les lumières de l'Islam, ont professé dans cette zaouïa, dont parlent avec éloge deux écrivains marocains bien connus El-Ayachi qui, vers 1640 de J.-C. (1049-1050 de l'H.), était cadhi aux sources de la Moulaya et Mouley-Ahmed qui, vers 1719 de J.-C. (1131-1132 de l'H.), fut l'imam de la zaouïa de Tamagrout, sur l'oued Dra »[5].

Pendant la période ottomane, la confrérie tidjaniya d'Aïn Madhi s'est constamment opposé à la régence d'Alger[6].

En 1838, l’Émir Abdelkader en opposition avec le chef de la confrérie tidjaniya, a assiégé le Ksar pendant 8 mois[2].

Toponymie

modifier

Aïn Madhi signifie « Source de Madhi ». D'après la tradition, c'est le nom d'un homme : El-Madhi ben Yaâqub, qui avait découvert une source à proximité de la ville[7].

Démographie

modifier
 
Vue d'une rue du vieux village.

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune d'Aïn Madhi est évaluée à 8 101 habitants contre 6 263 en 1998[8].

Culture

modifier

Le ksar d'Aïn Madhi abrite le siège du califat général de la zaouïa tijaniyya[9].

La région est célèbre pour l’érudition de ses habitants[10], elle est un lieu de pèlerinage pour les adeptes locaux et africains de la confrérie tidjaniya[11].

Patrimoine

modifier

On y trouve le palais de Kourdane ou Dar Si Ahmed Tidjani ; où y vécut la Française Aurélie Picard, épouse de l'un des califes tidjanes au XIXe siècle[2]. Le palais a été restauré et accueille un musée regroupant des outils et armes utilisés durant la résistance populaire à la conquête française[11].

Le Ksar abrite également la zaouïa mère de la confrérie tidjaniya. La zaouïa conserve les tombeaux de la famille Tidjani[2].

L'ancien ksar d’Aïn Madhi, est une forteresse édifié au XIIe siècle et qui est, aujourd'hui déserté, toutefois des travaux de rénovation sont entrepris[12]. Il possédait une muraille percée à l'origine de deux portes : Bâb El-K'bir (la Grande-Porte), et Bâb El-S'ghir (le Petite-Porte), auxquelles on a ajouté, plus tard, une troisième porte : El Bâb ech-Charqui (la Porte-Orientale). Il abritait une seule mosquée, le Masdjid al Atiq (l'Antique Mosquée), puis une seconde mosquée a été construite, par les Tidjani[12].

Personnalités liées

modifier

Ahmed Tijani, fondateur de la confrérie soufie Tidjaniya, y est né en 1737[13].

Références

modifier
  1. « Wilaya de Laghouat : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
  2. a b c d et e Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 238
  3. Guillaume Stanislas Marey-Monge, « Les ksars du Sahara », Revue d'Orient, vol. 6, no 21,‎ , p. 53-54 (lire en ligne)
  4. Jillali El Adnani, La Tijâniyya, 1781-1881 : les origines d'une confrérie religieuse au Maghreb, Marsam Editions, (lire en ligne), p. 35
  5. Louis Rinn, Marabouts et khouan : étude sur l'islam en Algérie : avec une carte indiquant la marche, la situation et l'importance des ordres religieux musulmans, Alger, A. Jourdan, (lire en ligne), p. 416
  6. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, L'Algérie : histoire, société et culture, Alger, Casbah Editions, , 351 p. (ISBN 9961-6-4189-2), p. 30
  7. Mon beau pays : Aïn Madhi (III), Info Soir du 28/01/2008.
  8. (en) the People's Democratic Republic of Algeria - (Geohive)
  9. Laghouat se penche sur son patrimoine : Des sites sont proposés au classement en attendant leur exploitation, La Tribune du 18/11/2009
  10. Daniel Babo, Algérie, Méolans-Revel, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », , 206 p. (ISBN 978-2-911328-25-1), p. 141
  11. a et b Laghouat / tourisme : Des potentialités inexploitées, Info Soir du 22/11/2004
  12. a et b Mon beau pays : Aïn Madhi (I), M A Haddadou, Info Soir du 26/01/2008.
  13. Vie et œuvre de Ahmed Tijani, sur le site officiel de la Voie Tidjaniya.

Annexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier