2e Kōkūtai

Groupe aérien de la Marine impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale

Le 2e Kōkūtai (第二航空隊, dai ni kōkūtai?), devenu le 582e Kōkūtai (第五八二海軍航空隊, dai go hachi ni kaigun kōkūtai?) en novembre 1942, est un groupe d'aviation du service aérien de la Marine impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

2e Kōkūtai (mai-novembre 1942)
582e Kōkūtai (novembre 1942-août 1943)
Image illustrative de l’article 2e Kōkūtai
Photo de membres du 582e Kōkūtai à Buin (en), en juin 1943, sur laquelle on peut voir plusieurs as et officiers importants de l'unité. Au premier rang, assis sur des chaises: à l'extrême gauche, Usaburo Suzuki ; 2e à partir de la gauche, Sakae Yamamoto (le commandant de l'unité) ; 3e à partir de la gauche, Saburō Shindō (ja) ; 5e, Kazuo Tsunoda ; 2e rang, 3e à partir de la gauche, Kiichi Nagano ; Tomezō Yamamoto (derrière Shindo) ; 3e rang, 5e à partir de la droite, Kiyoshi Sekiya.

Création
Dissolution
Pays Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Branche Service aérien de la Marine impériale japonaise
Type Kōkūtai
Rôle Aéronautique navale
Guerres Guerre du Pacifique

Histoire modifier

2e Kōkūtai modifier

Le 2e Kōkūtai est formé le à Yokosuka et équipé de 16 bombardiers en piqué Aichi D3A ainsi que de 16 chasseurs Mitsubishi A6M[1] . Initialement, le 2e Kōkūtai devait participer à des opérations contre les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie conjointement avec le 6e Kōkūtai (en)[2].

Le , l'unité embarque vers ces destinations sur le porte-avions d'escorte Un'yō[2]. Le 6 août, 15 A6M et 16 D3A gagnent cependant l'aérodrome de Lakunai (en), à Rabaul[1], où ils sont rattachés à la 8e flotte de la Marine impériale[2]. Les A6M du 2e Kōkūtai sont des modèles 32, une variante caractérisée par une vitesse maximale accrue, au prix un rayon d'action réduit[1] . En conséquence, ils sont incapables de faire l’aller-retour de Rabaul à Guadalcanal pour participer à la bataille en cours[3],[4].

 
Mitsubishi A6M du 2e Kōkūtai, reconnaissable à son code de queue commençant par la lettre Q, utilisé par l'unité entre juin et octobre 1942[2].

Le groupe est donc cantonné à des opérations au-dessus de l'est de la Nouvelle-Guinée, pour lesquelles il se déplace à Buna[3]. De là, il attaque des cibles dans la baie de Milne le [3]. Au cours du combat, les pilotes japonais abattent sept Bell P-39 américains, sans subir de pertes dans leurs rangs[3]. Des missions offensives et défensives sont menées jusqu'au , date à laquelle l'unité est lancée dans la bataille de Guadalcanal, après un déplacement sur l'île Buka, qui règle le problème de rayon d’action des chasseurs du 2e Kōkūtai[3]. Le , l’unité est renommée pour devenir le 582e Kōkūtai[3].

582e Kōkūtai modifier

 
Sakae Yamamoto (à droite), commandant du 582e Kōkūtai, et le lieutenant Usaburo Suzuki.

Au moment de son changement de nom, l’unité est engagée dans des patrouilles de convoi au-dessus des transports naviguant vers Guadalcanal[5]. Le 582e Kōkūtai fait ensuite partie de l'escorte d'un convoi vers Lae, après quoi il aide à couvrir le retrait japonais de Guadalcanal à partir de la fin , en opérant depuis les bases de Buin (en) et de Munda[5].

Au cours de l'opération I-go en avril, le 582e Kōkūtai prend part à des attaques sur des navires alliés au large de Guadalcanal et sur des cibles à Port Moresby et dans la baie de Milne[5]. Le groupe remporte 28 victoires aériennes au cours des mois de mai et juin, puis 17 supplémentaires lors de la défense de Buin, le [5]. Le , 16 chasseurs et 24 bombardiers en piqué du 582e Kōkūtai, dirigés par le capitaine de corvette Saburō Shindō (ja), rejoignent d'autres unités pour une attaque au large de Lunga Point, où ils abattent quatre avions alliés, au prix de quatre Zeros et de huit bombardiers en piqué abattus[5].

Après le débarquement de Rendova (en) le , de très violents combats se déroulent dans la partie centrale des îles Salomon. Le 582e Kōkūtai est très impliqué jusqu'au , date de la dernière mission de l'unité[5]. Le , l'unité est dissoute, ses pilotes étant soit renvoyés au Japon, soit transférés aux 201e ou 204e Kōkūtai (en)[5]. L'unité de chasseurs du 582e Kōkūtai a alors remporté environ 220 victoires aériennes au cours de son existence[5].

Commandants modifier

Un Kōkūtai est divisé en plusieurs niveaux de commandement. Le terme lui-même désigne à la fois l'unité aérienne mais aussi son personnel au sol et la base aérienne qui l'abrite. Cet ensemble est commandé par un Shirei. Le personnel navigant forme quant à lui un groupe désigné sous le nom d'Hikōtai et commandé par un hikōtaichō (en).

Shirei :

Hikōtaichō :

Notes et références modifier

  1. a b et c Hata, Izawa et Shores 2011, p. 169.
  2. a b c et d Hata, Izawa et Gorham 1989, p. 157.
  3. a b c d e et f Hata, Izawa et Shores 2011, p. 170.
  4. Lundstrom 2005, p. 44–68.
  5. a b c d e f g et h Hata, Izawa et Shores 2011, p. 232.

Bibliographie modifier

  • (en) Mark Chambers, Nakajima B5N ‘Kate’ and B6N ‘Jill’ Units, Osprey Publishing, coll. « Combat Aircraft Book #119 », (ISBN 1-4728-1874-1)
  • (en) Ikuhiko Hata, Yasuho Izawa et Don Cyril Gorham (trad.), Japanese naval aces and fighter units in World War II, Naval Institute Press, (ISBN 978-0-87021-315-1)
  • (en) Ikuhiko Hata, Yasuho Izawa et Christopher Shores, Japanese Naval Air Force Fighter Units and their aces, 1932-1945., London, UK, Grub Street, (ISBN 978-1-906502-84-3)
  • (en) John B. Lundstrom, First Team and the Guadalcanal Campaign: Naval Fighter Combat from August to November 1942, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-59114-472-8)
  • (en) Mark Stille, Guadalcanal 1942–43: Japan's bid to knock out Henderson Field and the Cactus Air Force, Osprey Publishing, coll. « Air Campaign », (ISBN 1-4728-3551-4)
  • (ja) Ema Tamotsu, Kyū kōka bakugekitai Nippon kaigun no heru daiba, Kyō no wadaisha, (ISBN 4-87565-138-4)