Émile Mollard

officier général français
Émile Mollard
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 96 ans)
Paris
Sépulture
Pseudonymes
Étienne Dubourg, MauriceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Activité
Autres informations
Grade militaire
Conflits
Lieu de détention
Distinctions
Archives conservées par

Émile, Achille, Marie Mollard[2], né le à Saint-Cloud et mort le à Paris, est un officier général français de l'armée de terre, résistant, s'étant illustré dans le camouflage du matériel dès avant les premiers instants de l'armée d'armistice.

Biographie modifier

Engagé volontaire le 7 novembre 1914, Émile Mollard sert au sein du 20e régiment de Dragons. Après avoir été dirigé sur l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1916, il est affecté au 12e régiment de Dragons où il est promu sous-lieutenant. Au cours du premier conflit mondial, le sous-lieutenant Mollard est cité à l'ordre de l'armée[3] et nommé chevalier de la Légion d'honneur[4].

Citation du sous-lieutenant Émile Mollard à l'ordre de l'Armée, 17 juin 1918[5] :

« Jeune officier d'une incomparable bravoure conduisant une reconnaissance, surprend et bouscule un poste en embuscade dont la sentinelle est tuée. Le lendemain, prend le commandement de sa compagnie en remplacement du capitaine pour conduire l'attaque qu'il mène d'un seul bond jusqu'à trois kilomètres dans les lignes ennemies. Le jour suivant, attaqué lui-même au point du jour, il résiste et repousse l'ennemi par une contre-attaque brillante. »

En 1935, il est affecté à la section de l'armement et des études techniques[6], nouvellement créée et placée sous l'autorité du général Bloch[7].

Émile Mollard est le principal organisateur du service de la Conservation du Matériel (CDM) également désigné par Camouflage du Matériel[8]. À cet effet, il monte notamment une entreprise de matériels agricoles à Marseille dont la raison sociale est « Étienne Dubourg et Cie », Étienne Dubourg étant son nom d'emprunt[9].

L'ordre de bataille du service CDM est organisé à la date du dans les huit « divisions militaires » (DM) suivantes[10] :

Il regroupe à la même date 1 520 personnes, dont 213 officiers, 605 sous-officiers et 702 soldats ou personnels civils. L'occupant n'a de cesse d'éradiquer l'organisation jusqu'à pouvoir arrêter son chef, le lieutenant-colonel Mollard, le [11]. Ce dernier est alors envoyé en captivité au camp de Buchenwald dont il revient le 24 avril 1945. Son fils le lieutenant Roger Mollard, saint-cyrien, chargé de l'antenne CDM à Lyon,CDM, fut lui aussi déporté et n'en revient pas[12].

Le 27 août 1945, il est fait officier de la Légion d'honneur et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec la citation suivante :

« Officier d'élite, animé du plus pur patriotisme, dès le 25 juin 1940 a organisé le service du camouflage du matériel de la 1ère Armée qu'il a dirigé sans désemparer jusqu'à son arrestation par la Gestapo le 7 septembre 1943.

A manifesté durant toute cette longue période, malgré le danger de chaque jour, une activité de tous les instants dont les ingénieuses dispositions ont permis aux Forces Françaises de l'Afrique du Nord de prendre part à la bataille de Tunisie et aux Forces Françaises de l'Intérieur de tirer du territoire métropolitain une part importante des ressources matérielles avec lesquelles elles ont pris part à l'insurrection nationale.

Longuement emprisonné en France, a, au cours de nombreux et violents interrogatoires, tenu tête à l'ennemi en chef et en soldat.

Déporté en Allemagne, a continué à souffrir en Français sans se plaindre et sans désespérer. »

Émile Mollard termine sa carrière au grade de général de brigade commandant l’École d'application du matériel.

Promu dans la deuxième section général de division, il est élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d'honneur en 1961.

Il meurt le à Paris et est inhumé à Penne-d'Agenais où une rue porte son nom.

Grades militaires modifier

  • 1914 : dragon
  • 1915 : brigadier
  • 1916 : élève aspirant
  • 1916 : maréchal-des-logis
  • 1916 : aspirant
  • 1916 : sous-lieutenant
  • 1919 : lieutenant
  • 1929 : capitaine
  • 1938 : chef d'escadron
  • 1942 : lieutenant-colonel
  • 1944 : colonel
  • 1946 : général de brigade
  • 1953 : général de division

Décorations modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. « Émile Mollard », sur Les Amis de la Fondation de la Résistance
  3. Ordre général n° 586 portant citation à l'ordre de l'Armée, 17 juin 1918.
  4. Citation ordre n° 9483 D
  5. Voir note n° 2.
  6. Robert Belot, op. cit., p. 227.
  7. « Général Paul Dassault : l'armement et les études techniques de l'état-major de l'armée (1931-1945) », Cairn.info, sur cairn.info.
  8. « Émile Mollard principal organisateur du CDM », sur Musée de la résistance en ligne - 1939-1945 (consulté le )
  9. Raymond Sereau, op. cit., p. 33 [1].
  10. Service historique de la Défense[source insuffisante]
  11. a et b le CDM sur Mémoire de résistances, un site du département de la Dordogne.
  12. « Emile Achille Marie Mollard », sur francaislibres.net (consulté le ).
  13. Décrets du 4 août 1961 portant élévations à la dignité de Grand'croix et de Grand-officier, promotions et nominations dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur.
  14. Décret du 27 août 1945 portant promotion dans le grade d'Officier de la Légion d'Honneur avec attribution de la Croix de Guerre.
  15. Décret L. dz. 163/44 du 27 août 1944 décernant la Croix de la Vaillance militaire.