Émeutes de 1467 à Malines

Émeutes de 1467 à Malines

Informations
Date Juillet-août 1467
Localisation Malines, Belgique
Caractéristiques
Participants Les habitants de Malines, des bateliers, le duc Charles le Téméraire et 300 de ses hommes
Types de manifestations émeutes, pillages, incendies volontaires, révolution
Bilan humain
Procès Une peine capitale, des bannissements et beaucoup d’amendes

Les émeutes de 1467 à Malines se sont déroulées durant tout le mois de juillet et d'août dans la ville de Malines en actuelle Belgique[1].

Cette émeute aurait éclaté peu après la cérémonie d'entrée de Charles le Téméraire à Gand[2] du fait de rivalités entre plusieurs villes majeures de la région se jalousant les possessions marchandes de Malines[1].

Contexte modifier

Grâce aux différents chroniqueurs de Malines tel qu'Hercules Pontius (chroniqueur malinois du XVIe siècle voulant retracer l'histoire de sa ville en écrivant différents articles dans une chronique locale[1],[3]), on sait que cette émeute a éclaté, car la ville se gardait pour elle toute l'avoine le sel et le poisson à défaut d'autres villes tels que Bruxelles, Louvain et Anvers[1].

C'étaient les marchands de la région qui souffraient le plus de cette émeute, car les fermiers de l'époque, depuis un différend ayant eu lieu peu avant, détournaient les bateaux de grains en provenance de Heffen vers Bruxelles et gardaient les récoltes pour eux[4].

Déroulement modifier

Encouragés par la réussite du détournement, les fermiers sont retournés en ville pour rameuter plusieurs concitoyens pour saisir les armes et se rassembler sur la Grand-Place.

Les bateliers, désabusés du détournement, sont montés dans plusieurs tours de l'église et ont fait sonner le tocsin pour ensuite s’introduire de force dans plusieurs grandes maisons de la ville pour s’emparer de tous les objets de valeur qu'ils trouvaient, mettre le feu à ces demeures et enfin prendre le pouvoir de la ville aisément comme personne n'était plus là pour s'y opposer.

Parmi les différents ordres donnés par les révolutionnaires bateliers, plusieurs personnes éminentes de la chancellerie bourguignonne et du conseiller au Parlement de Malines, devaient se rendre auprès du duc « pour et affin de obtenir grace et pardon du dict delict commis par les dis de Malines[4] ».

Conclusion modifier

Le duc Charles, accompagné de 300 soldats à cheval, est entré dans la ville fin août pour régler tous les problèmes que subissaient les marchands depuis 1 mois.

Une fois dans la ville, il fit procéder une enquête pour déterminer mes coupables par le chancelier et les conseillers de son Grand Conseil et condamnaient ceux-ci d'une peine capitale, de bannissements et beaucoup d’amendes.

Le duc avait décidé pour la peine capitale de la faire exécuter séance tenante. Une fois l'échafaud construit, le condamné était amené yeux bandés et mains liées. Après l'ordre du duc, le bourreau préparait son glaive pour la décapitation. Mais au tout dernier moment, le duc s'est écrié « cesse ! » et le bourreau baissait donc son arme, laissant le condamné en vie.

Le duc, par cet acte a voulu faire étalage de sa clémence et a certainement voulu impressionner et étonner par son geste[4].

Chastellain dit plus tard que cette action du duc était « la première singulière œuvre que le duc monstra après estre advenu duc »[5].

Références modifier

  1. a b c et d Hymans, H., et al., Biographie nationale, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , 948 p. (lire en ligne), p. 23
  2. Juste, T., Histoire élémentaire et populaire de la Belgique, troisième édition, Bruxelles, Jamar, A., Bibliothèque Nationale de Belgique, s.d., 96 p. (lire en ligne), p. 54
  3. (nl) Manuscrit n° 13727, Bruxelles, Bibliothèque Nationale.
  4. a b et c Société d'histoire du droit et des institutions des pays de l'Ouest de la France (dir.), Droit Privé et Institutions Régionales, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 713 p. (lire en ligne), p. 481-491
  5. Chastellain, G., Œuvres, T. V, Bruxelles, De Lettenhove, K., Académie royale de Belgique, , p. 318