Élection présidentielle allemande de 1974

6e élection du président fédéral de la République fédérale d'Allemagne

Élection présidentielle allemande de 1974
Type d’élection Élection présidentielle indirecte
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 036
Votants 1 028
99,23 %
Votes exprimés 1 028
Votes nuls 0
Walter Scheel – FDP
Voix 530
51,16 %
Richard von Weizsäcker – CDU
Voix 498
48,07 %
Président fédéral
Sortant Élu
Gustav Heinemann
SPD
Walter Scheel
FDP

L’élection présidentielle allemande de 1974 (en allemand : Wahl des deutschen Bundespräsidenten 1974), sixième élection présidentielle de la République fédérale d'Allemagne, se tient le , afin d'élire le président fédéral pour un mandat de cinq ans au suffrage indirect.

Le président sortant Gustav Heinemann, en fonction depuis cinq ans, est rééligible mais choisit de ne pas se représenter. Le vice-chancelier Walter Scheel, membre du Parti libéral et soutenu par le Parti social-démocrate, l'emporte dès le premier tour de scrutin face au candidat des Unions chrétiennes Richard von Weizsäcker.

Contexte modifier

Lors d'une intervention prononcée le , le président fédéral Gustav Heinemann annonce qu'il n'a pas l'intention de se représenter à l'issue de son unique mandat. Justifiant sa décision par son âge de 75 ans à la fin du quinquennat, il rompt avec la tradition instaurée par les deux premiers titulaires du poste, Theodor Heuss et Heinrich Lübke, restés dix ans à la présidence[1].

Le , le chancelier fédéral Willy Brandt, au pouvoir depuis cinq ans, annonce sa démission après la révélation de la présence parmi ses proches conseillers d'un espion est-allemand, Günter Guillaume. Le vice-chancelier Walter Scheel, candidat à l'élection présidentielle, assume l'intérim de la direction du gouvernement fédéral en attendant l'investiture d'Helmut Schmidt, successeur désigné de Willy Brandt, par le Bundestag[2].

Mode de scrutin modifier

Le président fédéral (en allemand : Bundespräsident) est le chef de l'État de la République fédérale d'Allemagne.

Il est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois consécutivement par l'Assemblée fédérale (Bundesversammlung). Elle se compose de l'ensemble des députés du Bundestag et d'un nombre égal de délégués des Länder élus par leurs assemblées parlementaires.

L'élection est acquise si un candidat remporte un nombre de voix équivalent à la majorité absolue des membres de l'Assemblée. Si aucun postulant n'a obtenu un tel résultat après deux tours de scrutin, un troisième tour est organisé où la majorité simple des voix est suffisante pour l'emporter.

Composition de l'Assemblée fédérale modifier

L'Assemblée fédérale se réunit à la salle Beethoven de Bonn, sous la présidence d'Annemarie Renger, présidente du Bundestag[3].

Composition de la 6e Assemblée fédérale[4]
 
Land SPD FDP CDU CSU Total
  Bade-Wurtemberg 28 6 40 74
  Bavière 31 4 56 91
  Berlin 9 1 7 17
  Brême 4 0 2 6
  Hambourg 7 1 7 15
  Hesse 22 4 20 46
  Basse-Saxe 31 0 31 62
  Rhénanie-du-Nord-Westphalie 68 5 70 143
  Rhénanie-Palatinat 13 2 17 32
  Sarre 5 0 5 10
  Schleswig-Holstein 10 0 12 22
Délégués 228 23 211 56 518
Bundestag 242 42 186 48 518
Total 470 65 397 104 1036

Candidats modifier

Candidat Parti Fonction
  Walter Scheel 54 ans Parti libéral-démocrate (FDP) Député fédéral de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
Vice-chancelier
Ministre fédéral des Affaires étrangères
Président fédéral du FDP
  Richard von Weizsäcker 54 ans Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) Député fédéral de Rhénanie-Palatinat

Résultats modifier

Résultats[5]
Candidat Parti 1er tour
Voix %
Walter Scheel FDP[a] 530 51,16
Richard von Weizsäcker CDU/CSU 498 48,07
Majorité requise[b] 519 voix
Suffrages exprimés 1 028 100
Votes blancs et nuls 0 0
Total 1 028 100
Abstentions 5 0,48
Absents 3 0,29
Inscrits / participation 1 036 99,23

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Soutenu par le SPD
  2. Lors des deux premiers tours, la majorité absolue des inscrits est requise, et non pas une majorité des suffrages exprimés. Au troisième tour, l'élection ne nécessite plus que l'obtention de la majorité relative des suffrages exprimés.

Références modifier

  1. Daniel Vernet, « La décision du président Heinemann de ne pas briguer un second mandat place la coalition dans l'embarras », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Daniel Vernet, « Sociaux-démocrates et libéraux proposent M. Helmut Schmidt pour la succession de M. Willy Brandt », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (de) « 6. Bundesversammlung (15. Mai 1974) », sur bundestag.de, (consulté le ).
  4. (de) « Mitglieder der Bundesversammlungen nach Bundesländern und Parteien », sur wahlen-in-deutschland.de (consulté le ).
  5. (de) « Wahlen der Bundespräsidenten », sur wahlen-in-deutschland.de (consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier