Église Sainte-Barbe de Gilly

édifice religieux belge

L’église Sainte-Barbe est un édifice religieux catholique situé à Gilly, section de la ville belge de Charleroi, dans la province de Hainaut.

Eglise Sainte-Barbe de Gilly
Vue de l'église depuis la place des Haies.
Vue de l'église depuis la place des Haies.
Présentation
Nom local Eglise de Gilly-Haies
Culte Catholique romain
Dédicataire Sainte-Barbe
Type Église
Rattachement Diocès de Tournai
Début de la construction 1863
Fin des travaux 1866
Architecte Maximilien-Joseph Pasquet
Autres campagnes de travaux 2005-2011
Style dominant Néo-gothique
Nombre de flèches 1
Protection Inventaire no 52011-INV-0216-01
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Coordonnées 50° 25′ 37″ nord, 4° 28′ 16″ est

Carte

Histoire modifier

À partir de 1850, la région de Charleroi connait un vaste développement des activités commerciales et industrielles ayant pour conséquence une augmentation sensible de la population. À Gilly la population passe de 8 200 habitants en 1852 à 15 400 en 1866 et l'église Saint-Remy au Village ne suffit plus pour accueillir tous les paroissiens[1].

Nicolas Decoux, médecin, laissa une somme de 6 000 francs à sa mort le , destinée à la construction de la nouvelle église. Jaques Cornil, industriel, décède le , laissant une somme de 10 000 francs pour le même objet. La communauté de Gilly a contribué la somme de 15 145 francs et 62 centimes. De nombreux notables appuient le projet d'autant plus que la commune a reçu par testament deux legs importants pour l'époque, réservés à l'édification d'une église au quartier des Hates la somme de 6 000 francs du docteur Nicolas Decoux, décédé le et celle de 10 000 francs de l'industriel Jacques Cornil, décédé le . Le principe de la construction étant acquis : un architecte habitant le quartier. Maximilien Pasquet, né à Gilly le et décédé la-même le , est chargé d'élaborer les plans[1].

Le l'emplacement proposé est choisi dans un périmètre délimité par la chaussée de Lodelinsart, la rue des Sept Action et la rue Tourelle, face à l'entrée de la chaussée de Ransart. Les travaux de construction furent confiés le aux frères Victor et Clément Maillien, entrepreneurs de travaux publics.

C'est seulement le que le Conseil communal va ratifier l'ensemble du projet présenté par l'architecte, y compris le lieu d'implantation qui fit l'objet de nombreuses réunions et palabres. Le , le Conseil provincial du Hainaut n'émet aucune objection à la décision susdite et accorde au budget communal un subside de 15 145 francs dans le coût de la construction. Un arrêté royal du autorise la commune à faire construire une église dans la section des Haies, conformément au plan modifié par la Commission royale des monuments[1].

Le est enregistré, à Charleroi, le plan des emprises des terrains à acquérir en vue de la construction de l'église mais aussi de la création d'une place publique située entre l'édifice religieux et la chaussée Lodelinsart qui pourra accueillir un marché et des luttes de jeu de balle. La pose de la première pierre s'est accompagnée de festivités remarquables. Le , la première pierre et la plaque commémorative, décorées des drapeaux tricolores belges, sont prêtes dans la cour de l'hôtel de ville. À 5 heures de l'après-midi un coup de canon annonce le transfert et le départ du cortège vers le chantier. La pierre a été portée par des maçons de l'entreprise de construction, accompagnés des champetteurs, de l'architecte, des membres du conseil communal et de la brigade de gendarmerie locale. La société musicale du hameau des Haies a joué l'hymne national et les meilleures marches de son propre répertoire. L'arrivée sur le chantier a également été confirmée par un coup de canon, après quoi le maire J.-Bte. Genard prononce un discours puis pose la première pierre.

Pour montrer leur satisfaction de disposer d'un lieu du culte catholique non loin de leur maison, des collecteurs récoltèrent lors d'une souscription publique, une somme de 36 000 francs auprès des futurs paroissiens et concitoyens gilliciens[2].

Un arrêté royal du , publié au Moniteur belge le , décrète que l'église des Haies à Gilly est séparée de l'église Saint Remy et est érigée en succursale distincte. Le premier curé est nommé par ordonnance épiscopale le  : il s'agit de Jean Baptiste Van Pevenage et la fabrique d'église est constituée.

Parmi ses membres figurent, entre autres, le bourgmestre J.-B. Genard, notaire Horace Piérard, le docteur Derbaix et l'architecte Pasquet. Quant au choix du lieu d'implantation, il fit, comme précisé plus haut, l'objet de nombreuses polémiques entre mandataires communaux, notables et habitants du quartier[2].

Gaspard-Joseph Labis (1792, † 1872), évêque de Tournai, nomma Jean-Baptiste Van Pevenage comme premier curé. Ce dernier exerça cette tâche depuis la création de la paroisse jusqu'en 1878.

Louis Vanderlinden devient vicaire dès le départ. Il succède à Jean-Baptiste van Pevenage et reste curé de la paroisse jusqu'en 1895. L'église a été rénovée en 2005-2011 et une célébration a été organisée.

 
Vue latérale.

Architecture modifier

L'église de style néo-gothique a été construite principalement en brique de 1863 à 1866. Elle se compose d'une tour pignon, derrière laquelle se trouve une nef, un bas-côté gauche et droit, et enfin un chœur.

Interieur modifier

Chœur modifier

Le maître-autel date de 1925 et a été conçu par l'architecte L. François. Il est en marbre avec des piliers de soutien en laiton et porte l'inscription : ECCE PANIS ANGELORUM FACTUS CIBUS VIATORUM VERE PANIS FILIORUM (Voici le Pain des Anges, nourriture pour les voyageurs, le vrai pain pour mes enfants). Cet autel remplace un ancien autel en bois datant de 1866, qui se trouve aujourd'hui dans l'église du Trieux à Montignies-sur-Sambre.

Les fonts baptismaux ont une forme octogonale et ont été taillés dans du granit en 1866. Ils étaient auparavant (jusqu'en 1969, date à laquelle le rite baptismal fut réformé) dans le baptistère, au fond de l'église.

 
Fonts baptismaux et stalles du chœur.

Nef modifier

La chaire néo-gothique, construite en 1878, est l'œuvre d'E. Delestrée. Quatre scènes de la vie de sainte-Barbe sont représentées sur la cuve. L'orgue, également de style néo-gothique, a été construit en 1892 par le célèbre facteur d'orgues bruxellois Pierre Schyven (1827, † 1916).

Nef côté gauche modifier

S'y trouve l'autel de la Bienheureuse Vierge Marie construit en 1925, selon les plans de l'architecte François. La conception est similaire à l'autel principal, mais les dimensions sont plus petites.

Nef côté droit modifier

 
Vue vers l'entrée.

Dans la nef droite, est situé l'autel de Sainte Barbe. Celle-ci date également de 1925 et, comme les autres, a été construite selon les plans du même architecte. Il a une très forte ressemblance avec l'autel de l'allée gauche, étant entendu que le marbre rouge était utilisé pour l'allée droite, tandis que le gris était utilisé dans l'allée gauche.

Vitraux modifier

Les vitraux du chœur sont de style néo-gothique. Celle du milieu représente le Christ crucifié, entouré de la Sainte Vierge et de Saint Jean. Cette fenêtre date de 1924. Le vitrail de gauche réalisé en 1896 représente Saint Paul (donation de Leonis Mondron & Valentinae Lambert), et le vitrail de droite Sainte Alena (donation de Pauli Lambert & Alenae Mondron) (réalisé en 1896).

Les vitraux des bas-côtés datent tous de 1900. Ils ont été réalisés dans le style néo-gothique par le peintre vitrier Charles Fontana. Dans la nef gauche, en partant de l'autel, on peut voir les scènes suivantes : saint Charles-Borromée, sainte Eugénie, saint François Xavier, sainte Thérèse d'Avila, sainte Marguerite, saint Antoine de Padoue, sainte Barbe et Notre-Dame de Lourdes. Dans la nef droite, à partir de l'autel, on peut voir : Saint Louis de Gonzague, le Sacré-Cœur de Marie, St. Jacques, St. Joseph, St. Jean Baptiste, St. Pierre, St. Mathieu et le Sacré-Cœur de Jésus.

Mémorial modifier

Dans la nef droite se trouve une plaque à la mémoire des 32 victimes de la première guerre mondiale.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Robert Colard, Gilly ses chemins et lieux-dits, Jumet, Imprimerie provinciale du Hainaut, , 428 p. (ISBN 2-930336-50-1), p. 131
  2. a et b Robert Colard, Gilly ses chemins et lieux-dits, Jumet, Imprimerie provinciale du Hainaut, , 428 p. (ISBN 2-930336-50-1), p. 132