Ángeles Flórez Peón

infirmière, femme politique et écrivaine républicaine espagnole
Ángeles Flórez Peón
Ángeles Flórez Peón, archives photographiques de la fondation Pablo Iglesias.
Fonction
Présidente d'honneur (d)
Jeunesses socialistes des Asturies
depuis le
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Ángeles Flórez PeónVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
MaricuelaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Domiciles
Activités
Conjoint
Graciano Rozada Vallina (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Conflits
Lieux de détention
Prison pour femmes de Saturraran (d), plage de SaturraranVoir et modifier les données sur Wikidata

Ángeles Flórez Peón, connue également sous le surnom de Maricuela, née à San Martín del Rey Aurelio dans les Asturies, en Espagne, le , est une infirmière, femme politique et écrivaine républicaine espagnole, engagée pour les droits des femmes en Espagne.

Centenaire et réputée dernière milicienne vivante de la guerre d'Espagne, exilée en France sous le franquisme, elle est considérée comme l'un des grands témoins de l'histoire contemporaine européenne.

Biographie modifier

Famille modifier

Ángeles Flórez Peón naît dans les Asturies à Blimea, dans la commune de San Martín del Rey Aurelio[1].

Issue d'une famille dont les parents sont séparés, elle commence à travailler à l'âge de 9 ans en tant que femme de ménage. À l'âge de 16 ans, elle perd son frère aîné Antonio, assassiné avec 23 camarades (épisode des Martyrs de Carbayín[2]), lors de la répression qui suit la Révolution de 1934, ce qui l'encourage à adhérer aux Jeunesses socialistes en 1936[3].

Guerre d'Espagne modifier

Après le soulèvement nationaliste de 1936, elle devient milicienne dans les rangs républicains, avec sa sœur Argentina[4].

Elle est également infirmière dans un hôpital de campagne à Gijón[5]. Elle se fait appeler Maricuela[6], du nom de la protagoniste de la pièce de théâtre ¡Arriba los pobres del mundo! de Jacinto Sánchez publiée en 1934 : elle interprète ce rôle à l'âge de 17 ans, lorsqu'éclate la Guerre d'Espagne[7].

Elle est arrêtée en octobre 1937 et condamnée à 15 ans de réclusion. En mai 1938, elle est déplacée à la prison de Saturraran dans la Guipuscoa, au Pays basque. Elle en sort en août 1941.

Elle vit pendant un moment à Barakaldo, où réside l'une de ses sœurs, puis emménage plus tard à Oviedo où elle travaille dans une pharmacie[8].

Dictature franquiste et exil modifier

En 1946, elle épouse Graciano Rozada Vallina (1913-2003), ancien capitaine de l'Armée populaire de la République espagnole, qui participe à la réorganisation du PSOE et de l'UGT dans les Asturies[9]. Mais le couple, menacé par la Terreur blanche, doit s'exiler en France en août 1947.

Son implication politique reste importante dans l'exil républicain et elle participe activement au 6e Congrès du PSOE de 1958[10].

Elle tente de revenir en l'Espagne en 1960 pour voir sa famille, mais est arrêtée à la frontière. Elle et son mari s'installent dans la localité de Saint-Éloy-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme[11].

Espagne démocratique modifier

Elle revient définitivement dans les Asturies en 2004, un an après la mort de son mari, et s'établit à Gijón. Début 2013, elle y rejoint les Jeunesses socialistes des Asturies (JSA)[5], dont elle devient présidente[12].

En 2014, à 95 ans, elle commence à partager ses idées et opinions politiques en utilisant le réseau social Facebook ainsi que YouTube[13]. Elle y popularise ses luttes et ses combats auprès des jeunes générations, notamment le droit de l'avortement[14]. En parallèle, elle publie ses mémoires[15].

Depuis 2015, elle est présidente d'honneur des Jeunesses socialistes des Asturies[16].

Plus que centenaire[17], elle figure symboliquement en dernière position sur les listes de la Fédération socialiste asturienne lors des élections à la Junte générale de la principauté des Asturies de 2019 et de 2023[18],[19].

Elle est considérée comme l'un des derniers grands témoins[20] vivants[21] de la guerre d'Espagne et réputée en être la dernière milicienne vivante [6],[15],[22].

Distinctions modifier

En octobre 2016, le Club de las 25 lui rend hommage avec un prix dédié à « sa défense de la liberté et de la démocratie », qu'elle reçoit des mains de la directrice du Diario 16, la journaliste Cristina Fallarás[23]. Ce prix a été décerné cette année-là à d'autres grandes personnalités féminines d'Espagne, comme la journaliste Pepa Bueno ou l'écrivaine Almudena Grandes[24].

Ouvrages modifier

  • Memorias de Ángeles Flórez Peón : Maricuela, Oviedo, Fundación José Barreiro, , 335 p..
  • Las sorpresas de Maricuela, Gijón, Ediciones Trea, , 104 p. (ISBN 9788497047104).

Références modifier

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Ángeles Flórez Peón » (voir la liste des auteurs).
  1. (es) « ÁNGELES FLÓREZ PEÓN », sur Intxorta 1937 Kultur Elkartea
  2. (es) « Ángeles Flórez Peón, "Maricuela", mujer del mes en la iniciativa 12 MESES / 12 MUJERES | Onda Cero Radio », sur www.ondacero.es, (consulté le )
  3. (es) « Flórez Peón, Ángeles », sur Fundación Pablo Iglesias, (consulté le )
  4. (es) « Las verdaderas milicianas asturianas », sur Nortes | Centradas en la periferia,
  5. a et b (es) Fundación Pablo Iglesias, « Flórez Peón, Ángeles - Fundación Pablo Iglesias », www.fpabloiglesias.es (consulté le ).
  6. a et b (es) Iban Gorriti, « «Maricuela»: La última miliciana viva no conoció el miedo en el frente », sur www.naiz.eus, (consulté le ).
  7. (es) Jacinto Sánchez, Teatro proletario: ¡Arriba los Pobres del Mundo!, (lire en ligne).
  8. (es) Herritar Berri SLU, « «Maricuela»: La última miliciana viva no conoció el miedo en el frente », sur 7K revista dominical, (consulté le )
  9. « Rozada Vallina, Graciano · Censo de Represaliados de la UGT · Censo de Represaliados y Víctimas de la UGT », sur censorepresaliadosugt.es
  10. (es) « Ángeles Flórez Peón, miliciana durante la Guerra Civil y exiliada en Francia | Foro por la Memoria - Federación Estatal de Foros por la Memoria ».
  11. (es) « Ángeles Flórez Peón, "Maricuela", mujer del mes en la iniciativa 12 MESES / 12 MUJERES | Onda Cero Radio », sur www.ondacero.es, (consulté le ).
  12. (es) Marta Nebot, « Maricuela, la última miliciana socialista: "Necesitamos una izquierda unida" », sur publico.es, .
  13. (es) « ÁNGELES FLÓREZ PEÓN » (consulté le ).
  14. La rédaction d'infoLibre, Elena Herrera, « J’ai vu des femmes mourir d’un avortement clandestin. Les Espagnoles ne peuvent pas revoir ça », sur Mediapart (consulté le )
  15. a et b (es) G. Cuesta, « "Maricuela" sopla 104 velas con los suyos », sur La Nueva España, (consulté le ).
  16. (es) « Juventudes Socialistas de Asturias nombra presidenta de honor a Ángeles Flórez – Juventudes Socialistas de Asturias ».
  17. (es) « Maricuela cumple 103 años », sur La Voz de Asturias, (consulté le ).
  18. (es) « Esta es la lista definitiva del PSOE de Asturias para el 28M », sur La Voz de Asturias, (consulté le ).
  19. (es) « Candidatura centenaria, por La Mirilla », sur lavanguardia.com, (consulté le ).
  20. (es) Sheila Vaca, « La salvaguarda de la memoria como ejemplo en la búsqueda del progreso », sur El Comercio: Diario de Asturias, (consulté le )
  21. (es) Memoria histórica, « Maricuela, una de las últimas milicianas vivas: "Luchábamos para defender la República y nos la robaron" », eldiario.es (consulté le ).
  22. (es) Luisa Carcedo, « De la ilusión de Ángeles Flórez Peón a las penalidades de Maricuela », sur La Nueva España, (consulté le )
  23. (es) « El Club de las 25 entrega sus premios anuales a la lucha femenina y la defensa de la igualdad », La Vanguardia, 26 de octubre de 2016 (consulté le ).
  24. (es) Alejandra de la Fuente, « El Club de las 25 premia a Pepa Bueno, Almudena Grandes y Maricuela, entre otras », Diario16, 25 de octubre de 2016 (consulté le ).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier