Zostérops de Ceylan

espèce d'oiseaux

Zosterops ceylonensis

Le Zostérops de Ceylan (Zosterops ceylonensis) est une espèce d'oiseau de la famille des Zosteropidae. Il est endémique des hauteurs du Sri Lanka, dont il occupe les forêts à la recherche de nectar, de baies et d'insectes.

Dénomination

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Le nom Zostérops est issu du grec ζωστήρ (zoster) signifiant "ceinture" et ὤψ (ops) signifiant "œil", en référence au cercle blanc qui entoure ses yeux. Le qualificatif "de Ceylan" se réfère à son origine sri lankaise, Ceylan étant l'ancien nom du Sri Lanka ; la deuxième partie de son nom latin signifie tout simplement "de Ceylan"[1].

Description

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Le Zostérops de Ceylan est un petit oiseau mesurant aux alentours de 11 cm. Il arbore des dessus sombres, généralement couleur olive ; il possède des lores gris foncé et un œil cerclé de blanc (le cercle est interrompu à l'avant, dans la continuation des lores. Sa gorge est jaune-vert et les dessous de sa queue sont jaunes ; le reste de ses dessous est gris clair[2].

La femelle est très semblable au mâle, avec un front légèrement plus clair ; les juvéniles sont également plus pâles, avec un cercle oculaire moins prononcé et un jaune plus éclatant[2].

Répartition et habitat

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Il est endémique des zones vallonnées du Sri Lanka, dans le sud-ouest de l'île. On le trouve dans les forêts, les jardins et les plantations, généralement au-dessus de 1 000 m d'altitude[2].

Écologie et comportement

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Alimentation

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Le Zostérops de Ceylan se nourrit de nectar, de baies et d'insectes (notamment de petits papillons de nuit et de chenilles)[2]. Il se nourrit en bandes, y compris avec d'autres espèces dans des volées mixtes ; il s'agit d'un des oiseaux les plus présents dans les volées de son aire de répartition, y jouant généralement un rôle de leader[3].

Reproduction

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Le Zostérops de Ceylan se reproduit généralement entre mars et mai, avec une ponte ayant lieu en mars ou avril. Il construit son nid dans la forêt, typiquement aux alentours de 3 m d'altitude. Le nid prend la forme d'un bol de 4 à 6 cm de large, placé sur une branche et fait d'herbes et de mousses, et couvert par les feuilles environnantes (protégeant le nid des prédateurs et des fortes pluies). Une couvée comporte généralement deux œufs, qui sont de couleur bleu pâle et sans tâches. Les deux parents couvent les œufs durant environ 11 jours ; les jeunes zostérops deviennent indépendants 28 jours après l'éclosion. Certains individus se reproduisent également entre août et septembre, bien que ce soit plus rare[4].

Systématique

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Le Zostérops de Ceylan a été décrit pour la première fois par Edmund Holdsworth en 1872 ; il note cependant qu'il avait déjà été repéré par Edward Kelaart comme distinct du Zostérops oriental, mais mal classifié comme Zosterops annulosus, une espèce africaine désormais obsolète[5].

Il est souvent comparé avec le Zostérops oriental, une espèce plus répandue (présente notamment en Inde) avec qui il partage une partie de son aire de répartition ; cependant, une étude phylogénétique récente suggère que le Zostérops de Ceylan n'est pas particulièrement plus proche de celui-ci que des autres zostérops, ce qui pourrait signifier que les deux espèces ont colonisé l'île à des époques différentes[6]. Le Zostérops de Ceylan est plus grand que le Zostérops oriental et possède un bec plus imposant, ce qui peut lui permettre de coexister avec lui en occupant une niche écologique différente ; il est d'ailleurs dominant dans les hauteurs de l'île, alors que le Zostérops oriental reste plutôt à basse altitude[7].

Le zostérops de Ceylan et l'humain

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Conservation

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Le Zostérops de Ceylan est considéré comme une "préoccupation mineure" par l'UICN (16 mars 2024)[8], bien que sa population exacte ne soit pas connue, car il est considéré comme commun. Sa population serait néanmoins en diminution en raison de la destruction de son habitat.

Références

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  1. James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  2. a b c et d (en) Bas van Balen, « Sri Lanka White-eye (Zosterops ceylonensis), version 1.0 », Birds of the World,‎ (ISSN 2771-3105, DOI 10.2173/bow.ceywhe1.01species_shared.bow.project_name, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) W. G. D. D. M. Shermila et S. Wikramasinghe, « Composition of Mix Species Foraging Flocks of Birds in Riverstan of Montane Region, Sri Lanka », Journal of Tropical Forestry and Environment, vol. 3, no 1,‎ (ISSN 2235-9362, DOI 10.31357/jtfe.v3i1.1123, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) W. D. S. C. Dharmarathne, P. H. S. P. Chandrasiri et W. a. D. Mahaulpatha, « Breeding biology of Sri Lanka White-eye Zosterops ceylonensis (Aves: Passeriformes: Zosteropidae) in tropical montane cloud forests, Sri Lanka », Journal of Threatened Taxa, vol. 14, no 3,‎ , p. 20773–20779 (ISSN 0974-7907, DOI 10.11609/jott.6985.14.3.20773-20779, lire en ligne, consulté le )
  5. Zoological Society of London., Zoological Society of London et Zoological Society of London, Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 1872, Academic Press, [etc.], (lire en ligne)
  6. (en) Nelum Wickramasinghe, V. V. Robin, Uma Ramakrishnan et Sushma Reddy, « Non-sister Sri Lankan white-eyes (genus Zosterops) are a result of independent colonizations », PLOS ONE, vol. 12, no 8,‎ , e0181441 (ISSN 1932-6203, PMID 28792950, PMCID PMC5549887, DOI 10.1371/journal.pone.0181441, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Chaminda S. Wijesundara et Leonard A. Freed, « Divergence of morphological characters in two white‐eye species (Passeriformes: Zosteropidae) in sympatry », Ecosphere, vol. 9, no 6,‎ (ISSN 2150-8925 et 2150-8925, DOI 10.1002/ecs2.2317, lire en ligne, consulté le )
  8. UICN, consulté le 16 mars 2024

Liens externes

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