Zerkalo

journal azerbaïdjanais

Zerkalo (en français : « Le Miroir ») est un journal quotidien azerbaïdjanais indépendant fondé en , publié en russe (avec une version en azéri) jusqu'en . Il est republié en ligne en 2018.

Histoire modifier

Zerkalo est fondé en 1990 et diffusé en russe ; une version en azéri est publiée sous le titre Ayna[1]. Son rédacteur en chef est Elchin Shikhli[2].

2014 : arrestation d'un journaliste et cessation de la publication modifier

En avril 2014, l'un des principaux journalistes de Zerkalo Rauf Mirgadirov et sa compagne, tous deux correspondants en Turquie de Zerkalo — ils avaient quitté l'Azerbaïdjan pour Ankara en août 2010 par crainte de représailles dues à leur travail de journaliste —, voient leur accréditation annulée par le pouvoir turc, les obligeant à quitter le pays avec leur famille ; alors qu'ils tentent de se rendre en Géorgie, Rauf Mirgadirov est arrêté et embarqué pour Bakou en Azerbaïdjan. À son arrivée à l'aéroport, il est arrêté puis accusé d'espionnage pour le compte de l'Arménie et placé en détention provisoire en l'attente de son procès[3],[4]. L'ONG Human Rights Watch dénonce « une action coordonnée qui viole les lois internationales », relevant que les faits interviennent peu après que le président truc Recep Tayyip Erdoğan a rencontré son homologue Ilham Aliyev à Bakou[5]. Plusieurs ONG (Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières, Amnesty International, etc.) critiquent le sort réservé au journaliste ; RSF estime que Rauf Mirgadirov « est l'une des dernières victimes de la campagne entreprise par le gouvernement pour éradiquer toute critique »[6],[7],[8]. Le journaliste, toujours emprisonné, sera condamné en à six ans de détention pour « espionnage », entraînant la « consternation » de RSF[9].

À compter d' également, Zerkalo n'est plus publié qu'une fois par semaine en raison d'un manque de moyens financiers, puis sa publication cesse totalement à compter du 31 mai : l'État azerbaïdjanais a en effet la main sur le marché publicitaire, il a interdit les vendeurs à la criée à Bakou (2011), les kiosques — propriété de l'État —, ont été supprimés ou ont exclu la presse indépendante (2012) et la vente de journaux dans le métro a été interdite (2013)[10].

En , en même temps que des militants des droits humains et des opposants politiques, le journaliste Rauf Mirgadirov est libéré de prison après près de deux ans d'emprisonnement[11].

2018 : relance d'une version numérique modifier

En , dans une interview à l'agence de presse Turan, le rédacteur en chef de Zerkalo, Elchin Shikhli, indique relancer une version en ligne du titre[12],[13].

Références modifier

  1. « Zerkalo », Courrier international (consulté le )
  2. (en) Zaur Gasimov, Historical Dictionary of Azerbaijan, Rowman & Littlefield, , p. 243
  3. (en) Roy Greenslade, « Turkey deports journalist who is then arrested in Azerbaijan », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Shahin Abbasov, « Will Journalist’s Arrest End Azerbaijani-Armenian Citizen Diplomacy? », sur eurasianet.org,
  5. (en) « Turkey/Azerbaijan: Journalist Deported, Imprisoned », Human Rights Watch,
  6. (en) « Rauf Mirkadyrov should not be in prison! », Reporters sans frontières,
  7. (en) « Azerbaijan jails reporter on espionage charges », Comité pour la protection des journalistes,
  8. (en) « Azerbaijan: Abysmal record of human rights continues as activist arrested », Amnesty International,
  9. (en) « RSF appalled by six-year jail term for Rauf Mirkadyrov », Reporters sans frontières,
  10. (en) « Deprived of income, Azerbaijani paper is forced to stop publishing », Reporters sans frontières,
  11. « Azerbaïdjan. La libération de 10 prisonniers d’opinion est une lueur d’espoir pour ceux qui sont encore sous les verrous », Amnesty International,
  12. (en) « Elchin Shikhli on Fate of Print Media in Azerbaijan », Turan,
  13. (en) « To the death of the press in Azerbaijan », Turan,

Lien externe modifier