Zandkom
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Région Centre-Nord
Province Bam
Département
ou commune
Sabcé
Démographie
Population 1 902 hab. (2006[1])
Géographie
Coordonnées 13° 07′ 59″ nord, 1° 33′ 05″ ouest
Localisation
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Zandkom
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Zandkom

Zandkom est une localité située dans le département de Sabcé de la province du Bam dans la région Centre-Nord au Burkina Faso.

Géographie modifier

Situation géographique modifier

Zandkom est situé à 10 km du Chef-lieu de la commune qui est Sabcé. Zandkom est limité :

Relief modifier

Le relief de Zandkom est composé de collines et de glacis à certains endroits. Le sol est latéritique et ne retient pas de grandes quantités d’eau d’où l’insuffisance hydrique dans la zone[2].

Climat modifier

Le village appartient au régime tropical soudano-sahélien. Ce climat se traduit par l'alternance de deux saisons : une saison sèche de huit mois comprise entre octobre et mai ; une saison pluvieuse de quatre mois allant de juin à septembre. La pluviométrie varie entre 500 et 800 mm d’eau par an. Cette pluviométrique affecte négativement les récoltes, le couvert végétal et la disponibilité des eaux de surface[3],[4].

Hydrographie modifier

On enregistre des cours d’eau au niveau du village. Ces cours d’eau, principalement alimentés par les précipitations, tarissent en saison sèche. Un cours d’eau se situe entre le village de Zandkom et celui de Goungla. En saison des pluies, ce cours d’eau rend inaccessible ces deux villages[2].

Les sols modifier

Ce sont des sols peu évolués et peu profonds (<45 cm) à valeur agricole très faible à nulle. Ils sont utilisés à des fins sylvo-pastorales. Les sols ferrugineux tropicaux sont localisés sur les pentes supérieures des collines. Ils sont peu profonds (<45 cm) et proviennent de l'altération des cuirasses. Ce sont des sols à vocation agro-sylvo-pastorale. Les sols sablo-limoneux à argileux sont localisés le long des plans d’eau dans les vallées ou fonds de vallées. Ce sont des sols profonds (>40 cm) à valeur agro-sylvo-pastorale intéressante. Outre ces trois principales unités de sols, on note de façon dispersée la présence de lithosols, des plateaux cuirassés. Ce sont des sols où l'on note la quasi absence d’une couche de végétation et de terre. Leur valeur agro-sylvo-pastorale est négligeable.

De façon générale, on observe une dégradation progressive des différents types de sols. Cette situation rend pratiquement impossible leur exploitation sans des aménagements de protection et de conservation des eaux et des sols et l'apport de matières minérales[2].

La Végétation modifier

Le caractère semi-désertique du climat du village ne favorise pas l'existence d'une végétation abondante. La végétation originelle est de type savane arborée qui s’est fortement dégradée ces dernières années du fait de la sécheresse et de la forte pression foncière. Les formations végétales naturelles encore présentes sont les reliques de fortes galeries le long des cours d’eau, les savanes et les steppes[5],[6].

Nom des principales espèces végétales et leur utilité[2]
Nom scientifique Nom en français Nom en mooré Utilisation
Adansonia digitata Baobab Toeega
  • Alimentation humaine (fruits et feuilles)
Acacia nilotica Gomme arabique Pengendga
  • Artisanat (teinture)
  • Fourrage
  • Bois de chauffe
  • Pharmacopée
Balanites aegvptiaca Dattier du désert Kieglga
  • Alimentation humaine (fruits et feuilles)
  • Fourrage (feuilles)
  • Bois d'œuvre
  • Pharmacopée
Piliostigma reticulatum Bagandé
  • Alimentation humaine (feuilles)
  • Fourrage (feuilles et fruits)
  • Bois d'œuvre (fibres)
  • Pharmacopée
Tamarindus indica Tamarinier Pusga
  • Alimentation (fruits et feuilles)
  • Bois de chauffe
  • Pharmacopée
Butyrospermum paradoxum Karité Taâga
  • Alimentation humaine (fruits)
  • Fourrage (fruits)
  • Bois de chauffe
  • Bois d'œuvre
  • Pharmacopée

Selon les populations, la végétation naturelle existante contribue significativement à la sécurité alimentaire (apport de fruits comestibles), à l’apport en bois de chauffe, à la construction (bois de service) et à l’artisanat.

La faune modifier

Au regard du climat semi désertique, le village ne regorge que de petits gibiers tels que les lièvres, les singes, les perdrix, les pintades, le chat sauvage, les oiseaux, de reptiles. La raréfaction des animaux sauvages dans la zone, selon les villageois est due en grande partie à la diminution du couvert végétal et à la pression de l’homme (braconnage)[2].

Milieu humain modifier

Historique du peuplement modifier

Les premiers habitants de Zandkom sont venus de Gnou, un village de Yako (Province du Passoré). Le premier quartier de Zandkom s’appelait Nabiyiri. Jadis il était difficile de trouver de l’eau potable dans le village. Les ancêtres ont dit que celui qui veut venir habiter dans le village doit venir avec son eau de boisson, cela se traduit en mooré « Zan kom » d’où le nom du village Zandkom. Les premiers habitants ont beaucoup souffert de la pénurie d’eau. La souffrance de femmes pour les corvées d’eau a amené les hommes à invoquer l’esprit des ancêtres pour demander leur faveur pour que le village ait de l’eau. La requête des villageois a été exaucée et le village depuis lors a suffisamment d’eau. Les nappes phréatiques sont abondantes et peu profondes[2].

La population modifier

Le village compte 1 902 habitants dont 1 523 Mossis et 379 Peuls répartis dans 7 quartiers que sont Bagdgo, Camp fonctionnaire, Nabiyiri, Signonguin, Silmissin, Toguin et Watinoma[7]. S’agissant de religion, les catholiques occupent le premier rang, en deuxième position viennent les musulmans, les protestants occupent le troisième rang et les animistes le quatrième rang[2].

Organisation administrative et sociale modifier

Zandkom est un village administratif et relève de la commune de Sabcé. Avec la mise en œuvre de la décentralisation en milieu rural, la gouvernance s’articule de la manière suivante : le Comité Villageois de Développement (CVD) est l’entité faitière qui s’occupe des activités du développement du village. Elle est aussi une structure consultative qui joue l’intermédiation entre les habitants et les organisations intervenant dans le village. Les Conseillers du village travaillent avec le conseil municipal de Sabcé et veillent à la mise en œuvre des activités de développement planifiées par le conseil. Les CVD travaillent avec le Préfet. Les conseillers travaillent avec le Maire. Les habitants de Zandkom n’ont pas de chef, mais sont régis par le Chef de Sabcé. Le Chef de terre est décédé et c’est son fils qui assure la gestion des terres[2].

Les intervenants du village modifier

Situations et actions des partenaires au développement[2]
Identité de la structure Domaine d’intervention Action concrète réalisée dans le village
AZN (Association Zood-Nooma)
  • Agriculture (CES/DRS)
  • Environnement
  • Equipement en matériels agricoles
  • Equipement en matériels agricoles
  • Formation en CES/DRS
ONG Chant de Femmes Eau et assainissement Formation sur l’hygiène te assainissement
SOS-SAHEL Agriculture Réalisation de cordons pierreux
PATECOR Agriculture Réalisation de cordons pierreux
Association 6S (Savoir Se Servir du Sahel en Saison Sèche) Agriculture Réalisation de cordons pierreux
ONG TIPALGA Environnement Réalisation de foyers améliorés
OCADES
  • Activités génératrices de revenus
  • Maraichéculture
  • Réalisation d’une plateforme multifonctionnelle pour les femmes du village
  • Réalisation d’un périmètre maraicher d’1 hectare avec 4 puits maraichers.
FARF

(Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes)

Micro-crédit Octroi de crédits aux groupements féminins du village.
ASDM (Association Soleil Dans la Main)
  • Éducation
  • Sécurité alimentaire
  • Eau
  • Hygiène et assainissement
  • Elevage
  • AGR
  • Renforcement des capacités
  • Alphabétisation
  • Elevage de caprins
  • Réalisation de latrines familiales
  • Réalisation de forages
  • Réalisation de test d’analyse des eaux des forages qui contiennent de l’arsenic
Service technique de l’agriculture Agriculture Encadrement des villageois dans le domaine de l’agriculture
Service technique de l’élevage Elevage Encadrement des villageois dans le domaine de l’élevage
Service technique de l’environnement Environnement Encadrement des villageois dans le domaine de la gestion de l’environnement
Société Minière Bissa Gold Exploitation de l’or
  • Octroi des crédits
  • Formation des jeunes et des femmes aux petits métiers (tissage, fabrication de savon, menuiserie et mécanique)
Groupement féminin des maraichers Maraichéculture Les membres produisent et vendent les légumes produits au niveau du périmètre maraicher.
Association BELWET Micro-crédit Octroi de crédits aux femmes constituées en groupe de solidarité.

Équipements socio-collectifs modifier

Les infrastructures existantes à Zandkom[2]
Type d’infrastructures Nombre
Infrastructures hydrauliques Forages 9
Puits à grand diamètre 7
Infrastructures éducatives Ecole primaire 1
Collège d’Enseignement Général (CEG) privé 1
Centre Permanent d’Alphabétisation et de Formation (CPAF) 1
Infrastructures sanitaires 1 CSPS (Maternité, Dispensaire, Dépôt MEG) 1
Infrastructures religieuses Eglise 1
Temple 1
Mosquée 1
Infrastructures routières Route National n° 22 1
Autres infrastructures Moulin 4
Boutiques 8
Kiosques 3
Banque de céréales 1
Marché 1

État des secteurs sociaux modifier

L’éducation de base modifier

Dans le village de Zandkom on dispose d'une seule école primaire[8].

Effectif des élèves en 2017[2]
Classe Genre Nombre
CP1 Garçons 29
Filles 41
CP2 Garçons 46
Filles 30
CE1 Garçons 21
Filles 29
CE2 Garçons 27
Filles 23
CM1 Garçons 28
Filles 41
CM2 Garçons 29
Filles 27
Total 371

Éducation non formelle modifier

Le village dispose d’un seul centre d’alphabétisation qui est vétuste et mal équipé[2].

La santé modifier

Zandkom dispose d’un Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS). Le CSPS est localisé dans le quartier Camp Fonctionnaire. Selon les normes du ministère de la santé : 1 CSPS pour 1500 habitants dans un rayon de 10 km. Avec une population de 1523, le village est hors besoin[9],[2].

L’eau et assainissement modifier

Infrastructures hydrauliques et assainissement[2]
Quartiers Forages Puits à grand diamètre Latrines familiales
Bagdogo 0 0 4
Camp fonctionnaire 5 5 22
Nabiyiri 2 0 2
Signoguin 2 1 14
Silmissin 0 0 0
Toguin 0 0 0
Watinoma 0 1 10
Total 9 7 52
 
Répartition des infrastructures hydrauliques et latrines à Zandkom

Le quartier Camp fonctionnaire regorge beaucoup d’infrastructures. Cependant le quartier Silmissin et le quartier Toguin ne bénéficient d’aucune infrastructure. Il y a une inégale répartition des ouvrages dans le village[2].

Activités de production modifier

Agriculture et Maraichage modifier

Production
Cultures Superficie occupée par

rapport à la superficie

totale du champ en pourcentage

Sorgho 35
Petit mil 30
Mais 20
Haricot 10
Arachide 5
 
zone de maraîchage Zandkom

L’agriculture est la principale activité des habitants de Zandkom. La production est destinée dans un premier temps à satisfaire les besoins alimentaires de la famille et dans un second temps aux ventes pour la résolution des problèmes sociaux de la famille. Les terres cultivables deviennent rares car certains membres de la communauté sont expropriés de leur terre par des sociétés minières.

Pratiques culturales modifier

La majeure partie de la population est très attachée aux systèmes de production traditionnels. Mais avec l’encadrement des services étatiques et des ONG, certains ménages ont changé de pratique. Ils ont adopté les techniques de semi en ligne, ils construisent les barrières anti-érosives, font du zai. Malgré tout, les besoins céréaliers sont supérieurs aux productions disponibles[2].

Élevage modifier

Productions modifier

Après l’agriculture, l’élevage est la seconde activité de production. Les espèces élevées sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille.                              

Techniques de production modifier

L’élevage est de types extensif et traditionnel. Le pâturage naturel demeure la principale source d’alimentation des animaux. Les animaux partagent les mêmes points d’eau du village avec les populations. Ce qui représente des risques sanitaires pour les populations. Les déchets des animaux sont utilisés sous forme de fumure organique dans les champs. Les animaux sont utilisés pour les cultures attelées[2].

Orpaillage modifier

Les femmes et les jeunes du village s’adonnent aux activités d’orpaillage. C’est une activité qui leur permet d’avoir de l’argent dans un temps court. Certains jeunes ont des kiosques dans le marché[2].

Autres activités de production modifier

Le village abrite un marché construit de hangars et des boutiques construites en banco. Il se tient tous les 3 jours et est fréquenté par des commerçants du village et d’autres venant des villages voisins. Les produits échangés sont les céréales, les légumineuses, les petits ruminants, les bovins et la volaille, la viande, les produits manufacturés et les produits maraîchers. À côté de ces activités commerciales, il y a des travailleurs comme les menuisiers, les maçons, les mécaniciens à deux roues.

Activités génératrices de revenus des femmes modifier

Dans le village quelques femmes vendent le dolo. Certaines constituées en association produisent du savon, élèvent des caprins et font le tissage. Toutes ces activités procurent aux populations des revenus pour satisfaire leurs besoins.

Annexes modifier

Notes et références modifier

  1. Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité., Memorandum sur la détermination du nombre de sièges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cardre des élections locales du 02 décembre 2012., Ouagadougou, Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité., , 459 p. (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r Monographie de Zandkom, édition 2017, document disponible auprès du siège de l'ONG Le Soleil dans la main [1]
  3. Boubacar Ibrahim, Caractérisation des saisons de pluies au Burkina Faso dans un contexte de changement climatique et évaluation des impacts hydrologiques sur le bassin du Nakanbé, Paris, Université Pierre et Marie Curie, , 237 p. (lire en ligne)
  4. R. Bellefontaine, A. Gaston, Y. Petrucci, Aménagement des forêts naturelles tropicales sèches, Rome, FAO, , 316 p. (ISBN 92-5-203970-8, lire en ligne)
  5. (en) Colin Thor West, Carla Roncoli et Pascal Yaka, « Climate variability in West Africa: A case study in vulnerability and adaptation on the northern central Plateau, Burkina Faso. », The economics of ecology, exchange, and adaptation: anthropoligcal explorations.,‎ , p. 341 (ISSN 0190-1281)
  6. Yvon Régis Lazare Memeleyen Ada N'Gozon, Commerce formel et informel des motopompes pour la petite irrigation : fonctionnement réel, caractéristiques techniques des équipements, réalité du service après-vente proposé, , 49 p. (lire en ligne)
  7. Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Memorandum sur la détermination du nombre de sièges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cadre des élections locales du 02 décembre 2012, Ouagadougou, Ministère de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, , 459 p. (lire en ligne)
  8. Répertoire des écoles publiques et privées du Burkina Faso en 2004-2005, Ministère de l'enseignement de base et de alphabétisation, Direction des études et de la planification, , 243 p. (lire en ligne)
  9. « Deux nouveaux CSPS à Sabcé », Alliance Burkina Bray,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier