Yun Zhu

poétesse de la dynastie Qing (1771-1833)

Yun Zhu (en chinois simplifié : 恽珠 ; chinois traditionnel : 惲珠 ; pinyin : yùn zhū ; ou Wanglan Yun Zhu, aussi connue sous le pseudonyme à la traduction éloignée : Adepte du lac du lotus 蓉湖散人) est une poétesse et anthologiste de la dynastie Qing, née le et morte le [1]. Elle a rassemblé des milliers de poèmes écrits par plusieurs centaines de femmes.

Yun Zhu
Biographie
Naissance
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Changzhou Fu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
Nom dans la langue maternelle
惲珠Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
蓉湖散人, 毗陵女史Voir et modifier les données sur Wikidata
Prénoms sociaux
星聯 (Xing Lian), 珍浦 (Zhen Pu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de pinceau
星聯Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Yun Yuxiu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Wanyan Tinglu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Linqing (d)
Wanyan Linchang (d)
Wanyan Linshu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Yun Shouping (kinship)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Poems Written by Poetesses of the Qing Dynasty (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Yun Zhu naît en 1771 dans une famille d’artistes de Changzhou : sa tante Yun Bing et son arrière-grand-père Yun Shouping sont des peintres renommés. Elle est nommée « Zhu » (signifiant « perle ») à cause d’un rêve fait par sa grand-mère alors qu’elle vient au monde : dans son sommeil, un étranger lui donnait une grosse perle brillante[2]. Enfant, elle apprend la poésie avec son grand-père maternel et la peinture avec sa tante ; elle est également douée pour la broderie et la tapisserie traditionnelles[3].

Elle épouse à dix-huit ans Wanglan Tinglu, un aristocrate mandchou ; ils ont quatre enfants : Wanyan Linqing en 1791, Wanyan Linchang en 1792, Wanyan Linshu en 1794, ainsi qu’une fille l’année suivante[3].

 
Une estampe de Yun Zhu.

Yun Zhu écrit et collecte des poèmes ; son fils préféré, Linqing, découvrira qu’elle en a recensé plus de 3000, les plus anciens alors qu’elle était enfant[3]. Il en choisit quelques-uns pour une publication 1814, potentiellement sans son accord ; Yun aurait préféré que seuls les poèmes les plus réussis soient publiés. Ses Ébauches de poèmes et paroles de la bibliothèque de Hongxiang (Hong xiang guan shicao, 紅香舘詩草) sont réédités en 1866 et en 1928.

À la mort de son mari, en 1820, elle a 50 ans ; c’est à ce moment qu’elle prend le nom de plume taoïste d’Adepte du lac du lotus[3]. Elle part alors vivre avec son fils ; la suite de sa vie est principalement connue grâce à lui. Wanyan Linqing est spécialiste des systèmes hydrauliques ; lorsqu’il est muté de Huizhou à Yingzhou (dans la province d’Anhui) en 1824 , Yun Zhu insiste pour effectuer leur trajet en passant par les montagnes Dahong, pour profiter du paysage[3]. Lors de ce déplacement, Linqing fait réaliser une peinture de sa mère (alors âgée de 53 ans) gravissant à sa suite des sentiers montagneux en palanquin[3].

Son œuvre principale est une anthologie de poèmes, Poésie de femmes : anthologie (Guochao guixiu zhengshi ji, 國朝閨秀正始集) contenant 1700 pièces de 933 auteurs différents, recueillies en vingt ans. Parmi ces poèmes, certains proviennent de Corée ou de Mongolie ; Yun Zhu avait profité des voyages d’affaires de son père pour procéder à sa collecte en l’accompagnant. La relecture en a été faite par ses petites-filles et ses belles-filles[4].

À sa mort en 1833, elle compte quatorze petits enfants de ses trois fils[4]. Linqing est absent, puis qu’il a été nommé gouverneur de Guizhou par l’empereur. Dans ses propres poèmes de cette période, il exprime ses inquiétudes quant aux bandits sur le chemin et à sa mère restée seule[5]. C’est lui qui transporte les restes de Yun Zhu à Pékin pour les rites funéraires[2].

Références modifier

  1. (en) « Yun Zhu - Oxford Reference » (DOI 10.1093/acref/9780195148909.001.0001/acref-9780195148909-e-1183, consulté le )
  2. a et b (en) Liu Xun, « Immortals and Patriarchs:The Daoist World of a Manchu Official and His Family in Nineteenth Century China », Asia Major,‎ , p. 179 (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e et f (en) Susan Mann, Precious Records : Women in China's Long Eighteenth Century, Stanford University Press, , 326 p. (ISBN 978-0-8047-2744-0, lire en ligne), p. 94–99
  4. a et b (en) Lily Xiao Hong Lee, Clara Lau et A. D. Stefanowska, Biographical Dictionary of Chinese Women : v. 1 : The Qing Period, 1644-1911, Routledge, , 600 p. (ISBN 978-1-317-47587-3, lire en ligne), p. 358
  5. Kam Louie, Changing Chinese Masculinities : From Imperial Pillars of State to Global Real Men, Hong Kong University Press, , 260 p. (ISBN 978-988-8208-56-2, lire en ligne), p. 122–