Yoshio Aoyama

peintre japonais

Yoshio Aoyama (1894, Yokosuka - 1996,Tokyo) est un peintre japonais[1].

Yoshio Aoyama
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 102 ans)
TokyoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
青山義雄Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Lieu de travail

Son travail et ses œuvres sont en grande partie inconnues parce que tout au long de sa vie Aoyama a exposé de façon irrégulière, préférant le calme de son atelier qu'il considérait comme un microcosme.

En raison de sa longévité, le travail d'Aoyama s'étend sur presque tout le XXe siècle. Aoyama a abordé tous les styles d'un siècle très productif et confus comme l'a été le XXe siècle. Aoyama n'a jamais adhéré à un style en particulier, mais il a réussi à maintenir comme constante dans son travail le « plaisir d'être » et le « plaisir de transmettre ». Ce style rend les œuvres d'Aoyama uniques. Dans sa peinture, il y a une abstraction d'un certain idéal transmis par ses ancêtres ; un idéal qui se manifeste dans la « joie de vivre » qui est également présente chez des peintres comme Pierre Bonnard, Raoul Dufy ou son maître Henri Matisse.

Le style d'Aoyama découvre une loi qui donne une puissance constante et une grande intensité. Une plage, un jardin, une rue… Ces scènes sont adaptées à sa propre vision du monde plein de valeurs spirituelles provenant de ses racines orientales. Il y a un double choix : d'une part les personnages, et d'autre part l'objectif spirituel. D'une part en conservant ce qui est entre le ciel et la terre, comme Matisse, d'autre part l'essence spirituelle qui apparaît dans le traitement de la matière picturale : peintures à l'huile par de généreuses et chaleureuses couches appliquées avec une pleine assurance.

Cette technique rend le spectateur conscient que les scènes et les personnages appartiennent au monde matériel. Voulant enregistrer sa précarité, la joie de vivre ne se manifeste que par Sa Béatitude laquelle est le résultat d'une victoire sur les dangers quotidiens. Une sérénité qui semble évoquer les esprits japonais.

Les œuvres d'Aoyama sont sans difficulté à contempler, mais elles ont besoin d'être découvertes moyennant un mysticisme basé en une lente conquête.

Biographie modifier

Formation : 1911-1925 modifier

La première étape de formation de Yoshio Aoyama a eu lieu sous l'influence du maître japonais Oshita Tojiro en 1911, Aoyama devient orphelin de père et de mère, adopté par Tojiro comme fils et comme apprenti. Il a été admis dans l'école Nihon Suisaiga Kenkyusho.

Dès son jeune âge, il se consacre entièrement à la peinture, dans un quasi auto-apprentissage. Après il fait ses études de Beaux Arts à l'Université de Tokyo.

Son premier professeur était Oshita Tojiro. Tojiro possédait un style occidental, et était spécialiste en aquarelles (promoteur de la revue d'art Mizu-e). Ce stage à l'atelier de Tojiro a été consacré à la copie des études classiques, des nus et des paysages. Aoyama a ainsi reçu une solide formation en art occidental et en dessins, réalisés avec une ligne ferme et sûre.

Ses premières œuvres montrent une trait d'huile épais, typique de sa formation en tant qu'artiste, qui définit les contours, et une gamme de couleurs sombres comme le marron, les verts, les bruns, les ocres, qui donnent une mélancolie froide.

À d'autres moments dans sa première phase, les couleurs font les limites des figures, créant des formes marquées et délimitées, avec un manque de mélange des couleurs. C'est une technique qui est liée à la peinture traditionnelle japonaise Ukiyo-e, littéralement « peinture flottante », où les fonds sont complètement plats et les figures semblent flotter sur scène. Il y a aussi une nette influence des paravents de style kano et de la période Namban (XVIe – XVIIe siècles). Dans ce type de paravents japonais apparaissent des fonds avec des nuages d'or qui remplissent les coulisses d'un air mystique.

La première étape de Yoshio Aoyama est marquée d'un sentiment de mélancolie où la solitude et l'isolement sont fusionnés en un halo mystérieux, la création d'une peinture hostile au spectateur qui ne peut pas pénétrer dans ce monde mystérieux.

Premier séjours en Europe : Paris et Nice, 1925-1935 modifier

Yoshio Aoyama vient en Europe pour compléter sa formation. Il a hérité de la passion pour l'Europe de son père, issu d'une famille de samouraïs qui devint secrétaire du ministère de la marine japonaise. C'est son père qui lui a insufflé l'amour du voyage et la visite des pays étrangers. La première ville européenne où il s'est installé fut Paris, recommandée par l'un des premiers collectionneurs, le Japonais Fukushima. D'ailleurs, Paris était la capitale du monde de l'art. C'était le siège une communauté internationale appelée École de Paris créée en 1910 par certains artistes comme Raoul Dufy, Picasso, Modigliani, Marc Chagall, le grand ambassadeur de l'art oriental Tsuguharu Fujita, et le disciple de Renoir, qu'Aoyama a rencontré en cette période, Ryuzaburo Umehara.

L'École de Paris, située dans le quartier bohème de Montmartre, était une véritable tour de Babel artistique, où les styles mélangés aussi divers que le cubisme, le futurisme, le primitivisme, mais avec des caractéristiques communes comme la fascination pour l'exotisme, coloré. Ainsi Aoyama est entré en contact étroit avec l'avant-garde européenne.

Après son séjour à Paris, il décide de déménager dans un endroit plus chaud à cause de problèmes de santé. Il choisit la capitale de la Riviera française, Nice. Son médecin lui avait diagnostiqué un principe de tuberculose et son conseil était de partir dans une ville au sud du pays. À Nice, Aoyama a poursuivi sa peinture, et c'était à une de ses expositions qu'il a rencontré Matisse. Matisse, fasciné par sa couleur, qualifie Aoyama de merveilleux coloriste. Grâce au marchand de Matisse, Yoshio Aoyama devient disciple du grand maître français. À partir de 1926, ses leçons avec Matisse causent un grand changement de sa technique. Il commence à créer un nouveau style original, recrée un monde fascinant. Maintenant, ses figures vont acquérir le volume et la profondeur de compositions. On y trouve l'impression d'un flux éternel, les figures appartiennent à ses œuvres, il y a un Être supérieur qui dirige tout. Il donne à son travail un sentiment de lyrisme, une poésie inondée d'un certain mystère qui est encore incompréhensible pour le spectateur. Ce changement dans la peinture d'Aoyama se fait progressivement, dans les préceptes du fauvisme, laissant derrière lui leur tradition japonaise. Maintenant, les couleurs rose et bleu sont une constante dans son travail.

Bibliographie modifier

  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 1, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030117), p. 388
  • (es) Luis Pérez Nieto, Yoshio Aoyama. Un pintor de inspiración europea.,
  • (en) Roberts, Laurence, P., A dictionary of japanese artists: paintings, Sculptures, Ceramics, Prints and Lacquers., Weatherhill New York,

Notes et références modifier

  1. (en) « Biography »