Yatagan (contre-torpilleur)

navire de guerre, type contre-torpilleur, lancé en 1900
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Le Yatagan est l’un des quatre contre-torpilleurs de classe Framée construit pour la marine française au début du XXe siècle. Lancé le , il coule dans la Manche, au large de Saint-Valery-en-Caux, le , à la suite d'une collision avec un cargo britannique.

Yatagan
illustration de Yatagan (contre-torpilleur)
Le Yatagan décoré pour une revue navale.

Type Aviso-torpilleur puis contre-torpilleur
Classe classe Framée
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Constructeur Ateliers et chantiers de la Loire, Saint-Nazaire Drapeau de la France France
Quille posée 1897
Lancement
Statut Coulé le par collision avec le Teviot
Équipage
Équipage 4 officiers, 57 hommes du rang
Caractéristiques techniques
Longueur 58,2 m
Maître-bau 6,31 m
Tirant d'eau 3,02 m
Propulsion Machines modifiées (par ajout de chaudières). Configuration finale :
Puissance 5200 ch (3878 kW)
Vitesse 26 nœuds (48 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action 1541 milles marins (2854 km) à 14 nœuds (26 km/h)
Carrière
Propriétaire Marine nationale
Pavillon Drapeau de la France France
Localisation
Coordonnées 50° 00,653′ nord, 0° 36,668′ est

Caractéristiques

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Le Yatagan est initialement construit comme navire aviso-torpilleur de haute mer. Il est ensuite[Quand ?] armé en contre-torpilleur, équipé de 2 puis 4 chaudières (2 850 chevaux, ou 5 700 chevaux pour 20 nœuds de vitesse).

Les navires de classe Framée avaient une longueur de 58,2 mètres, une largeur de 6,31 mètres et un tirant d'eau de 3,02 mètres. Ils avaient un déplacement de 319 tonnes à charge normale. Les deux moteurs à vapeur à triple expansion, entraînant chacun un arbre d'hélice, produisaient de 4 200 à 5 200 chevaux (3 132 à 3 878 kW) en utilisant la vapeur fournie par quatre chaudières à tubes d'eau. Les navires avaient une vitesse maximale théorique de 26 nœuds (48 km/h), mais le Yatagan a atteint 27,07 nœuds (50,13 km/h) lors de ses essais en mer le . Les navires transportaient suffisamment de charbon pour une autonomie de 2 055 milles marins (3 806 km) à 10 nœuds (19 km/h). Leur effectif se composait de quatre officiers et de quarante-quatre hommes du rang[1].

Les navires de classe Framée étaient armés d’un canon de 65 mm à l’avant et de six canons Hotchkiss de 47 mm, trois sur chaque bord. Ils étaient équipés de deux tubes lance-torpilles simples de 381 mm, l’un entre les cheminées et l’autre à l’arrière[2]. Deux torpilles de rechargement étaient également transportées[3].

Histoire

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Le Yatagan est commandé aux Ateliers et chantiers de la Loire, mis en chantier en 1897 au chantier naval de Nantes, et lancé le [2].

Il est affecté de 1900 à 1909 à l’escadre du nord à Brest. En 1903, il est affecté à la défense mobile de Cherbourg.

Désarmé en 1909, il reprend du service en 1910, à la 2e flottille de la Manche et de la mer du Nord. De 1911 à 1913, il fait partie des torpilleurs de Cherbourg.

Le , en mission de garde-pêche sur la côte boulonnaise, il éperonne par tribord un bateau de pêche (le St François d’Assise), en s'enfonçant de plus d’un mètre dans sa coque.

La France étant entrée en guerre, il passe le sous commandement de la station Manche et de la mer du Nord, puis en 1915, il devient le bâtiment de commandement de la 2e escadrille de patrouille, opérant en Manche/mer du Nord à Dunkerque, Boulogne, Dieppe, Le Havre, Fécamp, Calais, Cherbourg.

Le navire sert dans le cadre de la protection des pêches pendant la guerre. Alors qu’il est ainsi engagé, le à h 40 du matin, il est éperonné dans le brouillard à l'arrière tribord par le vapeur britannique Teviot et coule dans la Manche au large de Dieppe, en France[4],[5]. Hormis quelques personnes tuées dans l'accident, l’équipage est récupéré par le torpilleur anglais HMS P12 qui escortait le Teviot[6].

Son épave est retrouvée par hasard en 1999, lors d'un « décrochage de chalut » par 37 mètres de fond, à la position de 50° 00,653′ N, 0° 36,668′ E[6]. Elle est aujourd'hui très dégradée et dangereuse en raison de la présence d'obus dont certains de gros calibre (munitions immergées, par ailleurs potentiellement source de pollution).

Notes et références

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  1. Couhat - French Warships of World War I, p. 83.
  2. a et b Campbell - ll the World's Fighting Ships 1860–1905, p. 326.
  3. Couhat - French Warships of World War I, p. 81.
  4. (en) « Major Warships Sunk in World War 1 1916 », sur World War I (consulté le ).
  5. « French Navy, World War 1 », sur Naval History (consulté le ).
  6. a et b « Yatagan », sur grieme.org (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Campbell N.J.M., All the World's Fighting Ships 1860-1905, Greenwich, Conway Maritime Press, Roger Chesneau, Eugene Kolesnik, (ISBN 0-8317-0302-4, lire en ligne), p. 283-333.
  • (en) Jean Labayle Couhat, French Warships of World War I, London, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0445-5).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre : les combattants oubliés : 1914-1915, t. 1, Le Vigen, éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-000-2).
  • Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre : les combattants oubliés : 1916-1918, t. 2, Le Vigen, éditions Lela presse, (ISBN 978-2-37468-001-9).
  • (en) Stephen S. Roberts, French Warships in the Age of Steam 1859-1914: Design, Construction, Careers and Fates, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-5267-4533-0).

Articles connexes

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Liens externes

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