Wikipédia:Lumière sur/Rôle du cheval dans la guerre

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Le 4e régiment de hussards à la bataille de Friedland, par Édouard Detaille.
Le 4e régiment de hussards à la bataille de Friedland, par Édouard Detaille.

La première utilisation du cheval dans la guerre remonte à plus de 5 000 ans, les plus anciennes preuves d'utilisation guerrière de chevaux en Eurasie datant d'entre 4000 et 3000 av. J.-C. Une illustration sumérienne d'une scène de guerre datée de 2500 av. J.-C. représente des équidés tirant des chariots. Vers 1600 av. J.-C., de nouveaux harnais et de nouveaux chars rendent leur utilisation guerrière plus fréquente à travers le Proche-Orient ancien. Le plus ancien traité sur l'entraînement des chevaux de guerre est rédigé vers 1350 av. J.-C. Quand les tactiques de cavalerie commencent à supplanter le char, de nouvelles méthodes d'entraînement apparaissent. En 360 av. J.-C., le général de cavalerie et philosophe grec Xénophon rédige un traité exhaustif sur l'équitation, et un autre sur l'usage de la cavalerie. L'efficacité des chevaux dans la bataille est révolutionnée par des améliorations technologiques, notamment l'invention de la selle, de l'étrier, et plus tard, du mors, du licol ou encore du collier d'épaule pour les chevaux de trait.

Différents types de chevaux sont utilisés à des fins militaires, en fonction de la nature du conflit et des tâches. Ils varient selon que le cheval est monté ou conduit, ou selon qu'ils sont utilisés pour la reconnaissance, les charges de cavalerie, les raids, la communication, l'approvisionnement ou le transport. Des races sont développées spécifiquement pour assurer la remonte des cavaleries. Tout au long de l'Histoire, les mulets et les ânes jouent aussi un rôle crucial dans le soutien des armées en campagne, tout autant que les chevaux.

Le cheval est particulièrement bien adapté aux tactiques guerrières des peuples nomades des steppes de l'Asie centrale, comme les razzias et les « raids éclairs ». Les guerriers musulmans utilisent la cavalerie légère dans leurs campagnes en Afrique du Nord, en Asie et en Europe à partir des VIIe et VIIIe siècles lors de la phase d'expansion de l'Islam. Les Européens emploient plusieurs types de chevaux de guerre au Moyen Âge. La figure militaire de cavalerie lourde la plus représentative de la période restant le chevalier en armure. Avec l'introduction de la poudre à canon dans la guerre, la cavalerie légère s'impose sur les champs de bataille, tant dans les guerres européennes que lors de la conquête des Amériques. La « cavalerie de bataille » se développe pour assurer une multitude de missions à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle et se révèle décisive dans l'issue des affrontements lors des guerres napoléoniennes. Aux Amériques, de nombreuses tribus indigènes apprennent à se servir du cheval et à développer des tactiques de guerre montée. En dernier ressort, des régiments montés très mobiles jouent un rôle crucial lors de la Guerre de Sécession.

La cavalerie commence à être dépassée après la Première Guerre mondiale, avec le développement de la guerre mécanisée. Quelques unités de cavalerie sont encore utilisées lors de la Seconde Guerre mondiale, en particulier en éclaireurs. Les chevaux ne sont ensuite que rarement vus au combat, mais ils servent encore largement pour le transport des troupes et du ravitaillement. De nos jours, les unités à cheval destinées au combat ont quasiment disparu, bien que des chevaux soient encore utilisés par des organisations armées dans des pays du Tiers-Monde. De nombreux pays maintiennent encore en service de petites unités de cavaliers pour la patrouille et la reconnaissance. Des unités militaires à cheval sont également utilisées à des fins cérémonielles et éducationnelles. Les chevaux sont employés pour la reconstitution historique des batailles, les missions de maintien de l'ordre, les compétitions, les démonstrations équestres héritières des traditions et pour la formation professionnelle des militaires, comme le Cadre noir de Saumur en France.