Wikipédia:Lumière sur/Le Juif éternel (exposition)

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L'affiche de l'exposition vue d'une rue de Munich en 1937.
L'affiche de l'exposition vue d'une rue de Munich en 1937.

Le Juif éternel (en allemand : Der ewige Jude) est une exposition itinérante de propagande antisémite organisée par le Troisième Reich. Cette manifestation appartient à un triptyque imaginé par le ministère de l'Éducation du peuple et de la Propagande du Reich et articulé autour de la figure du Juif. Les deux autres expositions sont consacrées au judéo-bolchevisme et à ce que les nazis désignaient sous le terme d'« art dégénéré ».

Inaugurée le à Munich par Joseph Goebbels et Julius Streicher, elle circule dans plusieurs villes du Reich et se termine à Berlin le .

Les documents présentés au public, photographies, moulages, peintures, enregistrements et caricatures, insistent sur la prétendue collusion entre les intérêts des Juifs et une hypothétique menace d'invasion de l'Allemagne nazie par l'ennemi bolchevique. Les différentes salles qui composent l'exposition, mises en scène avec soin et de manière innovante, proposent aux visiteurs les archétypes de l'antisémitisme nazi, des caractéristiques physiques attribuées aux Juifs à leur supposée influence sur la république de Weimar, en passant par une dénonciation de la psychanalyse, des prétendus meurtres rituels, de la menace que représenteraient les Juifs pour l'Autriche ou des liens entre Juifs, bolchevisme et franc-maçonnerie. Une salle est dédiée à la glorification des lois raciales de Nuremberg.

Der ewige Jude est l'une des plus importantes expositions de l'histoire allemande. En l'espace d'un peu plus d'un an, elle attire plus de 1,3 million de visiteurs. Outre son succès populaire dans les différentes villes où elle est présentée, elle suscite une recrudescence des actes antisémites au fil de son parcours. Saluée par la presse allemande, totalement sous la coupe des nazis, et en particulier par le Völkischer Beobachter, elle ne soulève que de rares protestations, notamment en Autriche et en Tchécoslovaquie.

Ses documents servent de base au film allemand Le Juif éternel (1940) et à l'exposition parisienne Le Juif et la France (1941-1942).