Wikipédia:Lumière sur/Cinéma grec

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Mélina Mercouri, star de Jamais le dimanche, en 1982.
Mélina Mercouri, star de Jamais le dimanche, en 1982.

Le cinéma grec recouvre les productions cinématographiques réalisées en Grèce ou considérées comme grecques. Il est surtout connu par ses grands réalisateurs que sont Theo Angelopoulos, Michael Cacoyannis, Costa-Gavras et Jules Dassin et les grandes actrices Melina Mercouri et Irène Papas. Il existe en 2012 un peu plus de 4 000 films grecs connus et conservés, la plupart uniquement destinés à la diffusion nationale.

Les premières projections de films, des frères Lumière, eurent lieu en novembre 1896, à Athènes. Les premiers films tournés en Grèce, en 1897, sont attribués à Frederic Villiers. Les frères Manákis, pionniers du cinéma dans les Balkans, filmèrent l'actualité et le folklore. Après quelques courts métrages du comique Spyridion en 1911, le premier long métrage grec attesté, inaugurant le genre typiquement grec du « film en fustanelle », fut Golfo de Kostas Bahatoris, sorti en 1914. Daphnis et Chloé (1931) d'Orestis Laskos proposa les premières scènes de nu du cinéma européen ; L'Amoureux de la bergère (1932) de Dimitris Tsakiris est considéré comme le premier film parlant grec et Corruption sociale (1932) de Stelios Tatassopoulos fut le premier film grec engagé politiquement. Ensuite, le cinéma grec entra en crise, pour des raisons techniques et financières en partie liées à l'avènement du parlant. La production fut même délocalisée en Égypte.

Après la Seconde Guerre mondiale, le cinéma grec se développa grâce, entre autres, au grand studio de production Finos Film. Dans les années 1960, il connut ce qui est considéré comme son apogée avec jusqu'à plus de cent films par an et jusqu'à 137 millions d'entrées en 1967. Ce fut aussi l'« âge d'or » de la comédie grecque. Cependant, ces films peu originaux furent produits à la chaîne pour des raisons commerciales. En parallèle, les pistes qu'avait ouvertes Cacoyannis avec Stella, femme libre en 1955 furent suivies par de nouveaux réalisateurs, permettant la naissance d'un véritable cinéma intellectuel grec.

La dictature des colonels fut une période de transition. Le cinéma populaire disparut face à l'arrivée de la télévision et des grandes productions hollywoodiennes. En parallèle, la censure mit un coup d'arrêt au cinéma d'auteur. Le « Nouveau Cinéma grec » s'imposa dans les années 1970, avec des affrontements entre anciens et nouveaux, principalement au festival de Thessalonique. Cependant, après un immense succès critique international, le Nouveau Cinéma grec atteignit ses limites sur les plans du financement et de la diffusion, au début des années 1980. Il fut alors sauvé par le Centre du cinéma grec qui lui assura un financement pérenne. Malgré tout, du milieu des années 1980 aux début des années 2000, le cinéma grec connut un passage à vide, à l'exception des succès de Theo Angelopoulos, avant un renouveau à la fin de cette dernière décennie. De jeunes auteurs, comme Athiná-Rachél Tsangári ou Pános H. Koútras, qui s'éloignent des structures traditionnelles de financement et de création sont à nouveau récompensés dans les festivals internationaux.