Michel Cacoyannis

réalisateur et metteur en scène grec
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Michel Cacoyannis
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Biographie
Naissance
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AthènesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Michael Cacoyannis Cultural Centre (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Μιχάλης ΚακογιάννηςVoir et modifier les données sur Wikidata
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Films notables

Michel Cacoyannis[1] ou Michael Cacoyannis (en grec : Μιχάλης Κακογιάννης, Mikhális Kakoyánnis), est un réalisateur et metteur en scène grec, né le à Limassol (Chypre) et mort le à Athènes[1].

Biographie modifier

Les origines chypriotes de Michel Cacoyannis n'ont pas, avant l'indépendance puis la partition, posé de problème quant à sa nationalité grecque[2]. Fils de bonne famille, il étudie le droit à Londres et devient barrister en 1943. Il travaille pour la B.B.C (Service d'outre-mer) de 1941 à 1950[3].

Il suit alors une formation d'acteur à la Central School of Dramatic Art et de metteur en scène à la Old Vic School. Il devient acteur en 1947, mais choisit de se concentrer sur la mise en scène de théâtre[2],[3].

Il se rend à Athènes en 1953, où il travaille pour le théâtre et le cinéma[3]. Son premier film, Le Réveil du dimanche, est salué par la critique comme un véritable « réveil » artistique au milieu d'une production grecque encore peu sûre techniquement. Son écriture filmique tranche alors[2]. Cacoyannis fait alors partie d'une vague de nouveaux réalisateurs (avec principalement Níkos Koúndouros et Tákis Kanellópoulos un peu plus tard) modernisant le cinéma grec, préparant le Nouveau Cinéma grec[4].

Si Cacoyannis s'oriente rapidement vers l'adaptation cinématographique des tragédies antiques, ses premiers films empruntent déjà la structure au théâtre antique : son héros ou héroïne affronte seule les forces insurmontables du destin, devant un chœur qui assiste au drame et le commente, mais sans intervenir[4]. Stella (1955) en est l'archétype même[5].

La Fille en noir (1956), plus réaliste et plus mélodramatique, s'imposa par ses images tandis que la photographie de Walter Lassaly sut rendre et maîtriser la violence de la lumière grecque, parallèle à la violence des émotions du film[6]. Les trois films suivants : Fin de crédit (1957), Notre dernier printemps (1960) et L'Épave (1961), les deux derniers des adaptations de romans contemporains, furent des échecs artistiques et commerciaux, au point que la critique grecque finit par se demander si Cacoyannis n'avait pas été un simple feu de paille cinématographique[7]. Cependant, hormis Le jour où les poissons sont sortis de l'eau, intermède comique mineur dans l'œuvre du réalisateur, ses films suivants retrouvèrent l'ampleur de la tragédie antique, soit directement avec les adaptations à l'écran (parfois après une mise en scène au théâtre) de pièces d'Euripide (Électre en 1962 et Les Troyennes en 1971) ou indirectement, avec Zorba le Grec (1964), adaptation de Níkos Kazantzákis[8]. Électre est même considéré comme un modèle où la forme cinématographique soutient et illustre le texte antique : les monologues explicatifs sont remplacés par des longs plans muets ; les discours du chœur sont partagés entre ses membres ; la violence est stylisée ou hors champ[9]. Son Iphigénie (1977) fut moins bien reçu. Tout l'arrière plan mythologique de la pièce a disparu, le film est réduit à une critique trop contemporaine de la cupidité humaine. À la modernisation interprétative, imposant la lecture de Cacoyannis, vinrent s'ajouter une forme trop grandiloquente pour les spectateurs et les critiques : trop de couleurs, trop de figurants, trop de décors, au contraire des premières interprétations tout en sobriété[10]. Ses derniers films (Sweet Country de 1986, Sens dessus dessous de 1993 et La Cerisaie de 1999) sont considérés comme des œuvres mineures dans sa filmographie[10],[11].

Obligé de quitter la Grèce pendant la dictature des colonels, Cacoyannis est obligé de tourner son adaptation cinématographique des Troyennes en Espagne. Il travaille à partir de sa mise en scène théâtrale montée huit ans plus tôt à New York[12].

Il crée une fondation pour le théâtre et le cinéma, rue Piréos, en 2010, avec un théâtre de 330 places, un cinéma de 120 places, une salle polyvalente de 68 places, une salle d'exposition, deux bars, un restaurant et une boutique[13].

Il a été cinq fois nommé aux Oscars (un record pour un artiste grec) : meilleur réalisateur, meilleure adaptation et meilleur film pour Zorba le Grec et meilleur film étranger pour Électre et Iphigénie[13].

Il est inhumé dans la cour de la fondation qui porte son nom à Athènes[14].

Cinéma modifier

Récompenses modifier

Théâtre modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. a et b « Mort de Michel Cacoyannis, réalisateur de "Zorba le Grec" », sur lemonde.fr,
  2. a b et c Moschovakis 1995, p. 143
  3. a b et c Démopoulos 1995, p. 215
  4. a et b Moschovakis 1995, p. 144
  5. Moschovakis 1995, p. 145
  6. Moschovakis 1995, p. 146
  7. Moschovakis 1995, p. 147-148
  8. Moschovakis 1995, p. 148-151
  9. Moschovakis 1995, p. 148
  10. a et b Moschovakis 1995, p. 153-154
  11. Critique Télérama de la Ceriseraie
  12. Moschovakis 1995, p. 150
  13. a et b (en) e-Kathimérini 25/07/2011
  14. Find a grave
  15. Electra (Elektra), DVD, de Michel Cacoyannis, avec Irene Papas, Yannis Fertis (el), Aleka Katseli, Theano Ioannidou, Notis Peryalis (el), Noir et blanc en Grec, Sous-titres : Anglais, Français, Espagnol, Studio : MGM/UA Video, 2002, ASIN B00005UJY8
  16. L’histoire de Jacob et Joseph Fiche IMBd
  17. ina

Bibliographie modifier

  • (fr) Michel Démopoulos (dir.), Le Cinéma grec, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « cinéma/pluriel », , 263 p. (ISBN 2-85850-813-5)
  • (en) Vrasidas Karalis, A History of Greek Cinema, New York et Londres, Continuum, , 318 p. (ISBN 978-1-4411-9447-3, lire en ligne)
  • (fr) Andonis Moschovakis, « Les passions de Michel Cacoyannis : de la comédie à la tragédie », dans Michel Démopoulos, Le Cinéma grec, Paris, Centre Georges Pompidou, coll. « cinéma/pluriel », (ISBN 2858508135)

Liens externes modifier