Vénus de Cyrène

statue antique découverte en Cyrénaïque
Vénus de Cyrène
Type
Nu, sculpture mythologique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Mouvement
Localisation
Musée de Cyrène (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

La Vénus de Cyrène est une statue de marbre de l'Antiquité représentant une Vénus anadyomène. Elle a été découverte dans les ruines de la cité antique de Cyrène en Cyrénaïque, au nord-est de la Libye le . La statue a longtemps été exposée à Rome jusqu'à ce que l'Italie accepte de la restituer à la Libye le .

Description modifier

Cette statue de marbre reproduit le thème de la Vénus sortie des eaux, une représentation issue de de la mythologie gréco-romaine. La tête n'a pas été retrouvée[1].

La déesse émerge de la mer tout en rassemblant sa chevelure, dont on distingue un mèche sur son bras gauche[1]. Certaines caractéristiques, les lignes du dos et du torse, l'étroitesse du bassin, évoquent un style archaïsant, cependant, le rendu de la chair, le contour de l'abdomen, le jeu des ombre et du drapé, font plutôt penser à un art plus évolué et récent datant de la période antonine[1].

Histoire modifier

 
Représentation de la Vénus de Cyrène sur un timbre italien de 1930

L'Italie livre, à partir de 1911, une guerre aux Ottomans pour le contrôle de la Libye, un conflit qui s'achève en 1912 par une victoire italienne. Les autorités italiennes portent une grande attention à l'héritage de l'antiquité gréco-romaine de leur nouvelle colonie, de manière à justifier et asseoir leurs prétentions politiques.

La Vénus est découverte fortuitement le par la garnison italienne de Cyrène à la suite de pluies diluviennes qui s'abattent sur la région et font s'effondrer un mur de la cité antique. Les intempéries révèlent ainsi la Vénus dans les thermes de Trajan[2],[3]. En 1915, la statue est transportée par bateau en Italie pour y être conservée[4] et est exposée au musée des Thermes de Dioclétien (musée national romain). La Libye devient indépendante en 1951 et réclame le retour de la statue dès 1989[4]. Les deux pays signent un accord pour la restitution de la statue en 2000 et le ministère italien de la culture signe un décret en se sens. Cependant, une ONG attaque le ministère devant le tribunal administratif pour obtenir l'annulation de la décision en 2002 mais le tribunal rejette la demande en 2007. Le , au cours d'une cérémonie officielle à Tripoli, la capitale libyenne, Silvio Berlusconi, chef de l'exécutif italien, restitue à son homologue, Mouammar Kadhafi la Vénus de Cyrène[2],[4].

Contrairement à certaines rumeurs, l'œuvre n'a pas disparu pendant la crise libyenne (2011-2020) la période de forte instabilité qui a suivi la chute du régime Kadhafi. Elle est conservée dans le Musée de Cyrène (en)[5].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. a b et c André Laronde, « Cyrène et la Libye hellénistique – Libykai Historiai – de l’époque républicaine au principat d’Auguste », Études d'Antiquités africaines, vol. 2, no 1,‎ , p. 444 (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Monique Dondin-Payre, « L’Afrique romaine vue par ses inventeurs : la République oubliée », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, vol. 1302, no 1,‎ , p. 43–58 (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Gilbert Bagnani, « Hellenistic Sculpture from Cyrene », The Journal of Hellenic Studies, vol. 41, no 2,‎ , p. 232–246 (ISSN 2041-4099 et 0075-4269, DOI 10.2307/625499, lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c Alessandro Chechi, Anne Laure Bandle et Marc-André Renold, « Affaire Vénus de Cyrène – Italie et Libye », Centre du droit de l'art – Université de Genève,‎ (lire en ligne)
  5. Morgan Belzic, « La Vénus de Cyrène n’est pas perdue – The Venus of Cyrene is not Lost. », sur Libye Antique, (consulté le )