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Utilisateur:Valentine Loubeyre/BrouillonImprimerieRoyer

L’imprimerie Royer fondée en 1868 par Jules Royer à Nancy dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Lorraine (Grand Est), est une imprimerie spécialisée notamment dans la lithographie, la typographie, la phototypie et dans l’édition de carte postale.

Imprimerie Royer
Façade Art nouveau de l'Imprimerie J. Royer située au 3bis rue de la Salpetrière à Nancy
Présentation
Destination initiale
Imprimerie
Destination actuelle
Habitations privées, Bureaux.
Style
Art nouveau
Architecte
Lucien Weissenburger
Sculpteur
Ernest Bussière
Construction
1899
Inauguration
1900
Commanditaire
Jules Royer
Patrimonialité
Inscrit aux Monuments historiques (1994)
Localisation
Pays
France
Commune
Nancy
Adresse
3bis rue de la Salpetrière

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Histoire de l’imprimerie Royer : une affaire familiale modifier

Le début de l'activité modifier

Fondée en 1868 par l’imprimeur lithographe Jules Royer, l’imprimerie Royer est une entreprise familiale implantée à Nancy rue Saint Dizier puis rue de la Salpêtrière.

Avant de débuter son activité d’imprimeur lithographe, Jules Royer suivit son enseignement à la maison des apprentis «où il a été élevé dans les meilleurs principes religieux et politiques»[1]. C’est en 1866 qu’il quitta la maison des apprentis pour entrer comme élève au service du lithographe Vicaire[2]. Deux ans plus tard, en 1868, Jules Royer prit la succession de son maître et débuta son activité d’imprimeur lithographe[3]. L‘imprimerie prospéra notamment avec son fils Paul, qui travaillait avec lui.

 
Lithographie en couleur de l'ancienne imprimerie J. Royer située rue Saint Dizier à Nancy.

Dans un premier temps, Jules Royer implanta son activité rue saint Dizier à Nancy en 1875. C’est durant cette même année que ce dernier déclara joindre à son activité de lithographe celle de typographe[4].  


Le développement de l'activité modifier

Cependant c’est à partir des années 1880 que son activité prend un nouvel essor. En effet, en 1884 Jules Royer décida de concentrer sa production sur l’édition de cartes-postales et deux ans plus tard, en 1886, ce dernier acheta une nouvelle imprimerie au 3 bis rue de la Salpetrière.

La même année, il développa son activité en s’intéressant à la pratique de la phototypie. C’est alors qu’il engagea Albert Bergeret et le plaça à la tête de l’atelier de phototypie[5]. Ce dernier fonde en 1898 sa propre imprimerie dédiée à l’impression de carte postale et à la reproduction photographique de qualité. Ce choix d’activité fit de l'imprimerie Royer la première à utiliser le procédé de la phototypie à Nancy[6].  

La succession de l'entreprise modifier

À la mort de Jules Royer en 1900, son fils, Paul Royer, prit la suite de l’entreprise paternelle. Son imprimerie était alors l’une des plus importantes à Nancy et, si à son ouverture en 1868 elle comptait 5 ouvriers, en 1904 on ne dénombrait pas moins de 250 personnes qui travaillaient dans les Imprimeries Royer, témoignant de leur succès.

C’est avec Paul Royer que l’imprimerie Royer s’impliqua davantage dans la vie artistique nancéienne. En effet, alors que l’Alliance provinciale des industries d’art, plus connue sous le nom d’École de Nancy, est créé, Paul Royer en est nommé membre du comité directeur dès 1901[7]. Cependant si l’imprimerie connait une croissance importante, elle n’en demeure pas moins un lieu de revendications sociales comme en témoigne la grève de 1901[8] qui a agité, entre autres, l’activité de l’imprimerie.

La production de l'imprimerie modifier

Au début de son activité d’imprimeur, Jules Royer produisait des gravures, des lithographies, des cartons d’invitations de mariage mais aussi des faire-part de naissance, autant de supports qui deviendront l'expression des conceptions esthétiques et artistiques de l'Art nouveau. En effet, elle revendique le caractère artistique de sa production en s’adjoignant la mention artistique à sa pratique de la phototypie[9] .

Ainsi, elle participe à la diffusion de ce mouvement en éditant des cartes postales capturant l'architecture emblématique de la ville de Nancy, comme c'est le cas avec les vues des Magasins Réunis, symbole de la vie nancéienne en cette fin de XIXe siècle. La Compagnies des chemins de fer de l’Est commanda également plusieurs albums publicitaires comme Les Villes d’eau de l’Est ou Huit jours dans les Vosges[10].

Elle édite également pour les Magasins Réunis d’Eugène Corbin des cartons commerciaux, des factures, des programmes publicitaires ainsi que des menus pour des banquets. On y voit alors se déployer les caractères typographiques chers à l’Art nouveau avec ces lettres aux formes courbes.

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    Facture de la Maison des Magasins Réunis imprimé par l' Imprimerie J. Royer
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    Recto de la facture de la Maison des Magasins Réunis
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    Exposition et grande mise en vente des dernières nouveautés de la saison aux Magasins Réunis
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    Couverture d'un programme pour la Grande Taverne de Nancy
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    Verso du programme pour la Grande Taverne de Nancy
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    Menu de banquet des Magasins Réunis imprimé par J. Royer

Outre Eugène Corbin, parmi ses clients les plus célèbres on peut citer l’industriel Émile Gallé pour qui l’imprimerie Royer réalisa le livret de l’exposition de l’industriel pour l’Exposition universelle de Paris en 1900 ainsi que le reçu de paiement pour la vente d’objet lors de cette exposition[11].

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    Reçu de paiement pour la vente d'oeuvres d'Émile Gallé présentées à l'Exposition universelle de Paris en 1900 imprimé par J. Royer
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    Livret de l'exposition d'Émile Gallé à l'Exposition Universelle de Paris en 1900 dessiné par Émile Gallé et imprimé par Jules Royer

L'architecture de l'imprimerie Royer, un témoignage de l'architecture industrielle Art nouveau modifier

 
L'imprimerie commandée en 1899 par J. Royer à l'architecte Lucien Weissenburger


En 1899, Jules Royer entreprit la construction de sa nouvelle usine située au 3bis rue de la Salpetrière[12]. Il en confia l’édification à l’architecte Lucien Weissenburger qui n’en était pas à son premier coup d'essai puisqu'il avait, en 1897, construit les ateliers d'ébénisterie d'Émile Gallé. L’usine fut terminée en 1900 mais l’imprimeur ne la verra jamais achevée puisqu’il décéda le 22 octobre 1900.

 
Maison-atelier de l'architecte Louis Vallin construite en 1896, par l'architecte lui-même

Le bâtiment rappelle la conception architecturale rationaliste de l'atelier Vallin. C'est le premier bâtiment industriel à adopter une décoration naturaliste Art nouveau, dans les zones clefs. Sa décoration polychrome de briques et de pierres en façade intègre parfaitement la structure métallique laissée apparente. Cette structure de poutrelle en « i » permettait de conserver de larges baies en façade, donc d'éclairer rationnellement les ateliers. En outre, le premier niveau d’élévation de la façade est rythmée par des hauts-reliefs sculptés par Ernest Bussière[13].

 
Deux hauts-reliefs, sculptés par Ernest Bussière, qui ornent la façade de l'imprimerie J. Royer au 3bis rue de la Salpetrière à Nancy

La réalisation des planchers en béton armé, quant à elle, fut confiée à l’entreprise France-Lanord et Bichaton[14] tandis que le reste fut réalisé par l’entreprise Bernanose[15] implantée à Nancy.

L’entreprise cessa son activité à cet emplacement en 1988[16]. L’usine, aujourd’hui transformée en bureaux et en logements, a été protégée pour sa façade au titre des monuments historiques par arrêté du 13 juillet 1994[17]. Cette protection s’inscrit dans le cadre d’une campagne régionale visant à valoriser l’Art nouveau.  


Notes et références modifier

  1. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy, 1889-1909: art nouveau et industries d'art., Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 264
  2. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy, 1889-1909: art nouveau et industries d'art., Paris, Réunion des musées nationaux, , 257 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 264
  3. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy 1889-1909: Art nouveau et industries d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 264
  4. ↑ École nationale des Chartes, « Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle » (consulté le )
  5. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy 1889-1909: Art nouveau et industries d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 264
  6. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy 1889-1909: Art nouveau et industries d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 264
  7. ↑ Musée des beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy, 1889-1909: Art nouveau et industries d'art, Paris, Réunion des musée nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 259
  8. ↑ « Les Grèves », L'Indépendant des Basses-Pyrénées, no 21,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  9. ↑ Musée de l'École de Nancy, L'École de nancy, Art nouveau et industrie d'art, Paris ; Nancy, Somogy éditions d'art ; Musée de l'École de Nancy, , 215 p. (ISBN 978-2-7572-1382-7), p. 179
  10. ↑ L'École nationale des Chartes, « Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle » (consulté le )
  11. ↑ Musée de l'École de Nancy, L'École de Nancy, Art nouveau et industrie d'art, Paris ; Nancy, Somogy éditions d'art ; Musée de l'École de Nancy, , 215 p. (ISBN 978-2-7572-1382-7), p. 179
  12. ↑ Musée de beaux-arts de Nancy, L'École de Nancy 1889-1909: Art nouveau et industries d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9), p. 265
  13. ↑ Ministère de la Culture, « Notice PA00132642 », (consulté le )
  14. ↑ Ministère de la Culture, « Notice PA00132642 », "16 avril 1996" (consulté le )
  15. ↑ Ministère de la Culture, « Notice PA00132642 », (consulté le )
  16. ↑ Ministère de la Culture, « Notice PA00132642 », (consulté le )
  17. ↑ Ministère de la Culture, « Notice PA00132642 », (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

    • ANONYME, "Les Grèves", L'Indépendant des Basses-Pyrénées, n°21, 8 novembre 1901.
    • ANONYME, Rapport sur l'Exposition internationale de l'Est de la France, Nancy 1909, l'essor économique, Nancy, Berger Levrault, 1912.
    • DEBIZE (Christian) : Art Nouveau, l'École de Nancy, Nancy, Éditions Denoël et Serpenoise, 1987.
    • MUSÉE DE L'ÉCOLE DE NANCY : L'École de Nancy, Art nouveau et industrie d'art, Paris, Nancy, Somogy Éditions d'art, Musée de l'École de Nancy, 2018.
    • MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANCY : L'École de Nancy 1889-1909, Art nouveau et industrie d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, 1999.
    • ROUSSEL (Francis) : Les arts du fer en Lorraine, Le fer dans l'architecture Art Nouveau, Champigneulles, Centre Culturel des Prémontrés, 1980.

Articles connexes modifier

Monuments historiques à Nancy
Art nouveau à Nancy

Liens externes[modifier | modifier le code] modifier

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