Utilisateur:Tocrahc/Brouillon JulesKroll

Jules B. Kroll (né le 18 mai 1941) est un homme d’affaires américain. L'entreprise qu'il a créée, Kroll, est l’un des principaux groupes d’intelligence économique au monde. Elle est notamment reconnue pour avoir donné naissance en 1972 à l’industrie moderne de la sécurité et des enquêtes sur les entreprises.

En 2004, Kroll est vendue à Marsh & McLennan Companies pour 1,9 milliard de dollars. Jules Kroll demeure le président du groupe jusqu’en juin 2008[1]. L’année suivante, il fonde deux autres entreprises : l’agence de notation Kroll Bond Rating Agency (KBRA) et K2 Integrity[2]. K2 Integrity, dirigée par le fils de Jules Kroll, Jeremy M. Kroll, poursuit les missions initiées par l’ancienne entreprise familiale, détenue aujourd’hui par Duff & Phelps et renommée Kroll en 2021[3].

Jeunesse modifier

Jules Kroll, fils de Florence Yondorf et Herman Kroll, nait dans une famille juive le 18 mai 1941 à Bayside, un quartier de New York situé dans le Queens[4]. Son père dirige une imprimerie sujette à la corruption, les clients exigeant de sa part des pots-de-vin avant de consentir à le faire travailler. « C'était assez décourageant (…) Cela m’a mis assez en colère » raconte Jules Kroll[5]. Jules Kroll grandit à Bayside puis fréquente l’Université Cornell située dans l’État de New York. En 1966, il est diplômé du Georgetown University Law Center basé à Washington[6].

Carrière modifier

Engagement politique précoce modifier

Après l’obtention de son diplôme, Jules Kroll travaille pour le sénateur Robert Kennedy. En 1968, il l’aide à coordonner sa campagne présidentielle dans le Queens avant de devenir assistant du procureur de Manhattan. Parallèlement, en 1971, à vingt-neuf ans, Jules Kroll se présente au Conseil municipal de New-York. Démocrate réformateur, il fait campagne sur le sujet de la corruption, mais perd les élections[7].

Création de la société Kroll, première multinationale de l'investigation modifier

Lorsque son père tombe malade, Kroll prend un congé pour diriger l'entreprise familiale[8]. Mais il quitte bien vite son emploi d’assistant du procureur, afin de se consacrer à la lutte contre la corruption commerciale. En 1972, il lance l’entreprise Kroll, dont l’objectif est d’éradiquer la corruption dans les entreprises du milieu de l’impression. Le jeune dirigeant ne demande pas de frais, juste un pourcentage de ce qu’il permet aux entreprises d’épargner[9].

C’est au début des années 1980 que Jules Kroll connaît ses premières heures de gloire. Son entreprise est désormais spécialisée dans le secteur financier. Elle offre notamment ses discrets services d’investigation lors de fusions-acquisitions d’envergure internationale à Wall Street. Chargé d’enquêter sur le profil des investisseurs, Jules Kroll est même surnommé le « détective de Wall-Street »[10].

À l’aube des années 1990, ces enquêtes ne représentent plus que 10 % des activités de l’entreprise, qui est désormais influente et considérée comme un des plus grands groupes internationaux de l’investigation. Il dirige alors une société qui fournit des renseignements économiques dans tous les secteurs d'activité, aussi bien pour les entreprises que les gouvernements. Jules Kroll se forge une réputation dans la chasse contre la criminalité financière en recherchant et en récupérant des actifs perdus ou dissimulés. Il est notamment remarqué dans de nombreuses affaires politico-financières notables, où il participe à identifier les comptes bancaires et biens cachés de plusieurs chefs d’État dont Ferdinando Marcos (ancien président des Philippines), Fernando Collor de Mello (alors président du Brésil), Jean-Claude Duvalier (ancien président d'Haïti) et Saddam Hussein (alors président de l’Irak)[11].

La concurrence est de plus en plus importante et Jules Kroll souhaite s’associer avec une autre entreprise pour stabiliser son assise économique et financière. Kroll fusionne alors avec O'Gara et devient, à la fin des années 1990, le spécialiste international de la sécurité et du renseignement[12]. En 2004, Jules Kroll décide de vendre son entreprise à Marsh & McLennan Companies pour 1,9 milliard de dollars[13], mais il demeure le président du groupe. En juin 2008, il quitte finalement l’entreprise[14].

Références modifier

  1. (en-US) Geraldine Fabrikant, « Corporate Sleuth Plans to Start Credit Rating Firm », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) Staff Writer, « K2 Intelligence FIN Changes Name to K2 Integrity », sur WashingtonExec, (consulté le )
  3. « Conseil : le géant américain Duff & Phelps se renomme « Kroll » », sur Les Echos, (consulté le )
  4. (en-US) « Paid Notice: Deaths KROLL, FLORENCE (NEE YONDORF) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. (en-US) Condé Nast, « The Secret Keeper », sur The New Yorker, (consulté le )
  6. (en) « Jules Kroll '63, chair of Kroll Inc., is selected as Cornell Entrepreneur of the Year 2003 », sur Cornell Chronicle (consulté le )
  7. (en-US) Condé Nast, « The Secret Keeper », sur The New Yorker, (consulté le )
  8. Guillaume Dasquié, Secrètes affaires: les services secrets infiltrent les entreprises, Paris, Flammarion, , p. 22
  9. (en-US) Condé Nast, « The Secret Keeper », sur The New Yorker, (consulté le )
  10. (en-US) Fred R. Bleakley, « 'WALL STREET'S PRIVATE EYE' », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. « Kroll, première multinationale de l'investigation », sur Les Echos, (consulté le )
  12. Alexandra Schwartzbrod, « O'Gara rachète Kroll. Le limier et la voiture blindée. La célèbre agence de détectives fusionne avec un grand de la sécurité. », sur Libération (consulté le )
  13. « Marsh & McLennan cède Kroll pour 1,13 milliard de dollars », sur Les Echos, (consulté le )
  14. (en-US) Geraldine Fabrikant, « Corporate Sleuth Plans to Start Credit Rating Firm », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier