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Notre-Dame des Châteaux
(Château de Beaufort)
Image illustrative de l’article Sicarov/Brouillon/Notre-Dame des Châteaux
Des châteaux : trois tours et une chapelle
Nom local Notre-Dame-des-Châteaux
Période ou style Médiéval
Type Ruine et chapelle
Début construction XIe siècle
Propriétaire initial Famille de Beaufort
Destination initiale Résidence seigneuriale
Propriétaire actuel Amis de Notre-Dame des Châteaux
Destination actuelle Propriété privée
Coordonnées 45° 43′ 39″ nord, 6° 33′ 42″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Tarentaise
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Commune Beaufort
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Notre-Dame des Châteaux (Château de Beaufort)
Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
(Voir situation sur carte : Savoie (département))
Notre-Dame des Châteaux (Château de Beaufort)

La chapelle « Notre-Dame-des-Châteaux » au Château de Beaufort dans la Tarentaise fut érigée par Bernard de Beaufort à la suite d'un vœu vers 943. Ce sanctuaire facilita la période religieuse du site avec la venue des dominicains d'Annecy de 1536 à 1793 ainsi que l'essor du premier alumnat assomptionniste de 1871 à 1903. Actuellement, le rachat par l'association des Amis de Notre-Dame des châteaux en 1937, adapte le lieu comme maison d'accueil[2].

Localisation

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voir Château de Beaufort#Localisation

Description

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voir Château de Beaufort#Description Le château se compose d'une enceinte haute avec un donjon carré roman, qu'une grande basse-cour, clôturée par les restes d'une grande enceinte, sépare d'un second donjon cylindrique de la fin du XIIIe siècle[3] dressé à l'ouest.

 
Notre dame des Châteaux, le Plateau des Vanches
 
Notre dame des Chateaux Les deux tours

Des différents corps de bâtiments qui ont été bâtis, il semble que le plus ancien soit la tour maîtresse carrée romane du XIIe siècle[4]. Celle-ci aurait été élevée par un descendant de Bernard de Beaufort, son fils ou petit-fils, au XIe siècle. Elle mesure 7 mètres de côté pour une hauteur de 25 mètres. Elle est divisée en trois niveaux. Les étages sont desservis par une échelle de meunier aménagé dans l'épaisseur des murs. Elle s'éclaire, sur sa face est, par une fenêtre haute de 2,50 mètres.


Le corps de logis rectangulaire, adossé au donjon, date du XVIe siècle, sur sa façade nord on peut voir en saillie les restes d'une demi-tour ronde. Ce serait l'une des sept tours qui flanquaient le rempart. Il subsiste également des vestiges de la porte romane de la première enceinte.

La tour de l'ouest et la tour de l'est sont sans doute l'œuvre de Béatrice de Faucigny ; érigées entre 1282 et 1305[5].

Celle de l'ouest est la mieux conservée. Elle mesure 3 mètres de diamètre hors œuvre et à une hauteur de 25 mètres. Ses murs sont épais de 3,50 mètres. Elle devait avoir cinq niveaux ; le premier, la salle basse haute de 6 mètres, est aveugle et l'on y accède par un trou ovale de 0,50 × 0,60 mètre aménagé dans sa voûte. L'accès à cette tour se fait au deuxième étage par une porte situé côté sud à 8–9 mètres de haut.

La tour ronde de l'est, bâti à l'à-pic, ne mesure plus que de 8 à 12 mètres, assez délabrée, elle fut frappée, en 1730[5],[6], par la foudre. Elle est érigée sur un à-pic du côté du Dorinet.

Selon Jean Mesqui[4], nous serions en présence de deux châteaux rivaux, comme à Allinges. Le premier, composé de la tour maîtresse carrée, attenant au corps de logis et à la chapelle, le second, composé de la tour maîtresse circulaire du XIIIe siècle.

Origine et chapelle

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L'origine du château de Beaufort est fort ancienne, de même que la famille de Beaufort. En ces lieux, il y aurait eu à l'époque gallo-romaine une villa, « Villa Lucia », du nom de son propriétaire Lucius, qui donna son nom à la vallée du Doron. La vallée porta longtemps le nom de « vallée de Luce »[7].

Le premier représentant connu de cette famille est attesté, vers 923, avec Bernard de Beaufort[8]. Il aurait chassé les Sarrasins de la vallée[8], vers 942, notamment au soutien de la Vierge[9]. Un de ses descendants dresse, au sommet de la colline, une enceinte de bois et de pierre avec une tour carrée, qui donnera place à des remparts flanqués de sept tours.

Une chapelle aurait été érigée par Bernard de Beaufort à la suite d'un vœu face au Sarazin, au nord-est du château, sur un plateau inférieur. Elle renfermait une vieille statue en bois de la Vierge et fut un lieu de pèlerinage pour les habitants de la vallée. Elle est dédié à Notre de Dame du Puy car le sanctuaire du Puy-en-Velay avait un grande renommé au Moyen-Âge. Le premier document historique attestant un leg en faveur de Notre-Dame du Puy est le testament de Florimonde de Beaufort au environ de 1361. La statue ancienne et précieuse est conservée dans le trésor du doyenné, une autre statue en bois de plus grande taille est vénéré dans la chapelle[10].

Légende

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Une historiographie circule dans la région du Beaufortin pour rendre compte de la longévité de ce château et surtout de la présence d'une chapelle dédiée à Notre-Dame.

« Comment se fait-il que les châteaux de Cornillon, de Conflans et de la Bathie qui ont été édifiés vers la même époque, n'aient guère laissé de vestiges, alors que celui des Châteaux a conservé au moins deux tours pour ainsi dire intactes ?

Il me semble que cette survie est à mettre au compte de la légende. Cette légende tout le monde la connaît dans le Beaufortin.

« Au moment de la lutte contre les Sarrazins (Xe siècle) Bernard de Beaufort sentait son courage faiblir. Sur le conseil de son épouse, il mit genoux à terre et promit en cas de victoire, que tant que le monde serait monde, Honneur et Gloire seraient rendus à la Vierge dans son Château».

Aussitôt comme des moutons qui auraient vu un loup affamé, les Sarrazins s'enfuirent derrière la Pierre.

Fidèle à son vau, le sire fit bâtir une chapelle sur le plateau inférieur du Château et la Châtelaine y plaça une statue de la Vierge.

C'est sans doute pour être fidèle à cette promesse qu'il y eut toujours à travers les siècles une présence humaine aux Châteaux. Cela, l'histoire ne le dit pas mais on peut penser que cette légende est au cœur de l'histoire de Notre Dame des Châteaux. »[11]

Historique

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Période seigneuriale (1246-1536)

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voir Chateau de Beaufort

Période dominicaine (1536-1793)

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Le château à cette époque n'appartenait plus aux seigneurs du lieu car il avait été donné en 1536[5],[6], par le duc Jacques de Savoie-Nemours, à des religieuses dominicaines, chassé de Genève par la Réforme. Elles y restèrent deux ans, desservant la chapelle du château sous le vocable de Notre-Dame du Puy, aujourd'hui Notre-Dame des Châteaux.

 
Notre dame des Chateaux Chapelle et tour
 
Notre dame des Châteaux La vierge

Les religieuses furent remplacées par les dominicains d'Annecy qui l'achetèrent, en 1580[5],[6], au duc Jacques de Savoie-Nemours, en échange d'un bien situé à Annecy. Ces derniers restèrent à Beaufort plus de deux siècles et déployèrent les pèlerinages paroissiaux et individuels. Le nom « Notre-Dame des Châteaux » rayonne à partir de cette période de plus en plus dans la vallée. Ils érigèrent une nouvelle chapelle accolée entre la tour carrée et la tour ronde à l'est et y transférèrent la vénérable statue. A partir de la route d'Hauteluce, ils bâtirent quinze oratoire en l'honneur des mystères du Rosaire. Ils furent bénis en 1773 par l'archevêque de Tarentaise.

À la Révolution, après avoir subi de graves dégâts, le château déclaré bien national en 1793 est vendu, [5],[6], à une riche famille de fermier du pays.

En 1815, Claude Bal, ancien bénédictin de Bellevaux dans les Bauges, rachète le biens pour lui redonner sa destination religieuse, mais doit le vendre à un prix fictif de 2000 frs à un notaire de Beaufort, Ambroise Blanc avec la promesse de réaliser son rêve[2].

Période missionnaires et assomptionnistes (1837-1903)

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Il est acheté, en 1837[5],[6], par le révérend Antoine Martinet, fondateur de la Société des Missionnaires Diocésains, qui restaure la chapelle en 1845[5],[6]. (ajout d'élément... Louis Veuillot)

Vers Pâques de 1871[10], Charles Désaire, prêtre de la Tarentaise et professeur chez les assomptionnistes à Nîmes accompagné du père Emmanuel Bailly vont acquérir auprès de l'évêque Gros le site au profit de la Congrégation des Augustins de l'Assomption. Le 9 août 1871, le père Emmanuel d'Alzon, supérieur général, achète les bâtiments pour 2000 francs et reçois ainsi le titre de "prince de Beaufort"[10]. C'est en ce lieu que sera fondé le premier petit séminaire de grammaire et d'humanité nommé pour la première fois alumnat. Il sera « destiné à l'éducation ecclésiastique d'enfants pauvres, avec la pleine liberté de choisir plus tard le clergé séculier, les Missions ou la vie religieuse »[10].

Le projet pris forme grâce au père Pierre Descamps accompagné du frère Félix Ranc, formé à la providence de l'Orphelinat d'Arras par le père Jean-François Pautrat[10]. Une anecdote fondatrice est relaté lors de la messe d'ouverture le 28 aout 1871, au cinq premiers élèves s'ajouta un petit pèlerin de passage. Ainsi ces six enfants prirent le surnom de cruches en échos au miracle de Cana avec les six jarres remplies de vin. Le 19 août 1875 eut lieu la reprise des pèlerinages à Notre-Dame des Châteaux avec quatre mille pèlerins accompagnés de l'évêque Turninaz. Pour assurer les ressources sont fondées « une Association de Notre-Dame des Vocations, constitués de dames quêteuses et de dames patronesses » avec la bienveillance des papes tels que Pie IX, Léon XIII et Pie X[12].

Suite aux lois anti-congrégations de 1901-1903, le tribunal d'Albertville en février 1902 condamne les pères Sylvestre, Monsterlet, Gouelleux et Marchet pour appartenance à une communauté non autorisé, pour une vie en commun et pour avoir enseigné sans autorisation[13]. La condamnation définitive est prononcée par la Cour d'appel de Grenoble le 27 novembre 1903. Après la dernière messe à la chapelle le dimanche 20 décembre 1903, religieux et élèves quittent le Château. Pendant 32 années, plus de 600 enfants sont passé par cet alumnat parmi lesquels environ 250 devinrent prêtre[10] dont le 4° supérieur général Gervais Quenard.

(Photo du nouveau batiment)

Guerre et restauration (1903-De nos jours)

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En 1917, s'ouvre un alumnat héritier des trois château à Saint Sigismond

Racheté en 1937[5],[6] par une autre communauté, il sert alors de maison de repos pour les Pères et de centre de vacances.

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. a et b Abbé Hudry Secrétariat perpétuel de l'Académie de Val d'Isére, Président des amis du vieux Conflant (ill. Zago Filliol), Notre Dame des Chateaux, Edouard Aimoz, 18 p.
  3. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 120.
  4. a et b Jean Mesqui 1997, p. 475.
  5. a b c d e f g et h Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Brocard
  6. a b c d e f et g Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Chapier
  7. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 228..
  8. a et b Garin 1939, p. 30.
  9. Viallet 1993, p. 26.
  10. a b c d e et f Polyeucte GUISSARD, Histoire des Alumnats, le sacerdoce des pauvres, Paris, Bonne presse, , 486 p., p. 15, 17, 19, 25, 27
  11. Abbé Hudry Secrétariat perpétuel de l'Académie de Val d'Isére, Président des amis du vieux Conflant (ill. Zago Filliol), Notre Dame des Chateaux, Edouard Aimoz, 18 p. Introduction https://www.adveniat-regnum-tuum.fr/notre-dame-des-chateaux/histoire-de-notre-dame-des-ch%C3%A2teaux/
  12. Histoire des Alumnats p. 63
  13. Histoire des alumnats, p.83

Bibliographie

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