Utilisateur:Marine K/Centralia, Pennsylvania

Centralia est une municipalité et une presque ville fantôme de Columbia County, Pennsylvanie, aux États-unis. Sa population est passée de plus de 1 000 habitants en 1980 à 63 en 1990, et à seulement 7 en 2013[1], conséquence de l'incendie de la mine de charbon, qui brûle sous la ville depuis 1962. Centralia, qui fait partie de la région métropolitaine de Bloomsburg–Berwick, est la municipalité la moins peuplée en Pennsylvanie. Elle est complètement entourée par le Conyngham Canton.

Toutes les propriétés immobilières de la ville sont devenues propriétés de l'Etat en 1992 et la ville a été condamnée par le Commonwealth de Pennsylvanie. Le code postal de Centralia a été interrompu par le Service Postal en 2002.[2] Les représentants locaux et de l'État ont conclu un accord avec les 7 résidents restants le 29 octobre 2013, leur permettant de vivre là-bas, leurs leurs maisons retournant à l'Etat après leur mort.

Histoire

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Beaucoup de tribus indiennes résidant dans ce qui est maintenant le Columbia county vendent le terrain où Centralia est construite aux colonisateurs en 1749 pour la somme de £500. En 1770, lors de la construction de Reading Road, qui s'étendait de Reading à Fort Augusta (aujourd'hui Sunbury), les colons sondent et explorent le terrain. Une grande partie de Reading Road est construite plus tard sous le nom de Route 61, l'autoroute principale reliant l'est au sud de Centralia.[3]

En 1793, Robert Morris, l'un des héros de la Guerre Révolutionnaire et signataire de la Déclaration d'Indépendance, acquiert un tiers du terrain de Centralia. Lorsqu'il déclare faillite en 1798, le terrain est remis à la Banque des États-unis. Un capitaine français du nom de Stephen Girard achète le terrain de Morris pour 30 000 dollars, ce qui inclut 68 étendues à l'est du terrain de Morris, car il a appris qu'il y a des gisements de charbon dans la région.

Les gisements de charbon de Centralia sont largement négligés avant la construction du chemin de faire Mine run Railroad en 1854. En 1832, Jonathan Faust ouvre la Taverne Bull's Head dans ce qui est alors appelé le Roaring creek township; ce qui donne à la ville son premier nom, Bull's Head. En 1842, le terrain de Centralia est acheté par l'entreprise Locust Mountain Coal and Iron company. Alexander Rae, un ingénieur minier, déménage avec sa famille et commence à construire un plan de un village, dessinant l'agencement des rues et des terrains dans le but de les développer. Rae nomme la ville Centreville, mais en 1865 change le nom en Centralia, car la Poste des Etats-Unis comporte déjà un Centreville dans le comté de Schuylkill. Le chemin de fer Mine Run Railroad est construit en 1854 pour transporter le charbon hors de la vallée.[4]

Début de l'exploitation minière

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Les deux premières mines de Centralia, Locust Run Mine et Coal Ridge Mine, sont ouvertes en 1856.  Viennent ensuite Hazedell Colliery Mine, ouverte en 1860, Centralia mine en 1862, et Continental Mine en 1863. La mine Continental mine est située dans l'ancienne propriété de Stephen Girard.  La ramification de la Lehigh Valley Railroad, la Lehigh and Mahanoy Railroad, est construite à Centralia en 1865; elle permet le transport et l'expansion des ventes de charbon de Centralia aux marchés de l'est de la Pennsylvanie.

Centralia est incorporée comme municipalité en 1866. Son employeur principal est l'industrie du charbon. Alexander Rae, le fondateur de la ville, est assassiné dans sa carriole par les membres de Molly Maguires le 17 octobre 1868, au cours d'un voyage entre Centralia et le Mont Carmel.[5]. Trois hommes sont finalement condamnés pour sa mort et sont pendus dans le siège du comté de Bloomsburg, le 25 mars 1878.

Plusieurs autres meurtres et des incendies criminels ont également lieu au cours de cette période, comme Centralia est un foyer de l'action de Molly Maguires au cours des années 1860, qui a pour but d'organiser un syndicat de mineurs afin d'améliorer leurs salaires et les conditions de travail. Une légende parmi les habitants de Centralia dit que le Père Daniel Ignatius McDermott, le premier prêtre catholique roman à vivre à Centralia, maudit la terre en guise de représailles après avoir été agressé par trois membres de la Maguires en 1869. McDermott aurait dit qu'il y arriverait un jour où l'Eglise Catholique Romane Saint Ignatius serait la seule structure restante à Centralia. Beaucoup des leaders de Molly Maguires sont pendus en 1877, ce qui met fin à leurs crimes. Les rumeurs disent qu'un certain nombre de descendants des Molly Maguires vivaient toujours à Centralia jusqu'aux années 1980.

Selon les chiffres du recensement Fédéral des dossiers, la ville de Centralia atteint son maximum de population, 2,761 habitants, en 1890. À son apogée, la ville comporte 7 églises, 5 hôtels, 27 saloons, 2 théâtres, une banque, un bureau de poste, et 14 épiceries et magasins. Trente-sept ans plus tard, la production de charbon anthracite atteint son apogée en Pennsylvanie. Dans les années suivantes, la production baisse, étant donné que de nombreux jeunes mineurs de Centralia s'enrôlent dans l'armée alors que les Etats-Unis entrent dans la Première Guerre Mondiale.

En 1929, le krach de la bourse aboutit à la fermeture de 5 des mines de la Lehigh Valley Coal Company localisées dans la région de Centralia. Des mineurs de contrebande continuent à extraire du charbon dans plusieurs mines abandonnées, utilisant des techniques telles que le "pillar-robbing", où les mineurs extraient le charbon des pilieers laissés dans les mines pour supporter leurs toits. Cela cause l'effondrement de plusieurs des mines inactives, ce qui complique plus encore la prévention des feux de mine en 1962. Le bouchage total des mines abandonnées est empêché par la présence de parties effondrées. 

En 1950, le Conseil de Centralia acquiert les droits sur tout le charbon anthracite présent sous Centralia via une loi d'état adoptée en 1949, qui permet la transaction. En cette année, le recensement fédéral compte 1 986 habitants à Centralia.

L'exploitation des mines de charbon continue à Centralia jusqu'aux années 1960, lorsque la plupart des sociétés ferment. L'exploitation minière de contrebande continue jusqu'en 1982, et l'extraction de charbon à ciel ouvert est toujours pratiquée dans la région. Une mine souterraine d'environ trois miles vers l'ouest emploie environ 40 personnes.

 
La région de Centralia avant le feu de mine

Le service ferroviaire prend fin en 1966. Centralia possède sa propre école de district, qui comprend des écoles primaires et une école secondaire. Il y a aussi deux écoles Catholiques. En 1980, Centralia compte 1 012 habitants. 500 ou 600 autres personnes vivent à proximité de la ville.

Le feu de mine

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Les causes

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Les experts sont en désaccord sur la cause spécifique de l'incendie de Centralia. L'écrivain David Dekok conclut qu'il a été causé une tentative de nettoyage d'une décharge de la ville. En Mai 1962, le conseil de Centralia embauche cinq pompiers volontaires pour nettoyer la décharge de la ville, situé dans une ancienne mine à ciel ouvert à côté du cimetière Odd Fellows juste à l'extérieur des limites de la ville. Ce qui avait été fait avant la Journée de commémoration au cours des années précédentes, lorsque le site était dans un emplacement différent.

Le 27 Mai 1962, les sapeurs-pompiers, comme ils l'avaient fait dans le passé, mettent le feu aux déchets et le laissent brûler pendant un certain temps. Contrairement aux années précédentes, cependant, le feu ne s'éteint pas complètement. Une entrée non-bouchée dans la mine permet à l'incendie de se propager dans le labyrinthe des mines de charbon abandonnées sous Centralia.[6][page à préciser]

Cependant, Joan Quigley affirme dans son livre The Day the Earth Caved In (2007), que l'incendie a commencé le jour précédent, lorsqu'un camion-poubelle a déversé des cendres chaudes ou du charbon provenant des brûleurs à charbon dans le site de dépôt des déchets. Elle note que le conseil de la municipalité du 4 juin 1962 parle de deux incendies dans le site, et que 5 pompiers ont soumis des factures pour "combattre le feu de la décharge". Le bourg, d'après la loi, devait installer une barrière résistante au feu entre chaque couche de la décharge[7], mais ne l'a pas fait à temps, laissant la barrière inachevée. Cela a permis aux charbons ardents d'atteindre la veine de charbon située sous la décharge, ce qui a provoqué l'incendie sous-terrain[8][9]

Une autre théorie propose que le feu du Bast Colliery de 1932 n'a jamais été entièrement éteint, et que le feu a atteint la décharge de la zone en 1962; toutefois, un mineur du nom de Frank Jurgill Sr. dispute cette théorie. Jurgill affirme qu'il a exploité une mine de contrebande avec son frère près de la décharge de 1960 à 1962. Si le feu de Bast Colliery n'avait pas été éteint, les frères auraient probablement été submergés ou tués par les gaz nocifs se répandant via de nombreux tunnels interconnectés dans la région.

Effets immédiats

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En 1979, les habitants prennent conscience de l'ampleur du problème quand un propriétaire de station essence, le maire John Coddington, insère une jauge dans l'un de ses réservoirs souterrains pour vérifier le niveau de carburant. Quand il la retire, elle semble chaude. Il abaisse un thermomètre dans le réservoir via une chaîne et est choqué de découvrir que la température de l'essence dans le réservoir est de 172 degrés Fahrenheit (77,8 °C).[10]

L'attention à l'échelle de l'Etat pour l'incendie commence à augmenter, culminant en 1981, quand un résident de 12 ans, Todd Domboski, tombe dans un gouffre, de 4 pieds (1,2192 m) de large par 150 pieds (45,72 m) de profondeur, qui s'ouvre sous ses pieds dans une arrière-cour. Son cousin, âgé de 14 ans, Eric Wolfgang, tire Domboski hors du trou et lui sauve la vie. Le panache de vapeur chaude qui s'échappe du trou est testé et contient un taux mortel de monoxyde de carbone.[11]

Bien qu'il y ait des preuves physiques et visibles de l'incendie, les résidents de Centralia sont fortement divisés sur la question de savoir si le feu pose une menace directe pour la ville. Dans The Real disaster above Ground, Steve Kroll-Smith et Steve Couch identifient au moins six groupes, chacun organisé autour de différentes interprétations de la sévérité et du type de risques posés par l'incendie. En 1983, le Congrès alloue plus de 42 millions de dollars pour la relocalisation des habitants.[12] La grande majorité des résidents accepte les offres de rachat du gouvernement. Plus de 1 000 personnes sont déplacées en dehors de la ville, et 500 constructions sont démolies.

En 1992, le gouverneur de Pennsylvanie, Bob Casey invoque le passage de tous les biens du bourg sous domaine public, condamnant tous les bâtiments à l'intérieur du bourg. Une action juridique menée par les résidents s'ensuit, sans succès. En 2002, le Service Postal Américain abandonne le code postal de Centralia, 17927.[13] En 2009, le Gouverneur Ed Rendell commence la procédure formelle d'éviction des derniers résidents de Centralia.

L'incendie de la mine de Centralia s'étend sous le village de Byrnesville, localisé au Sud de celle-ci, et il doit également être abandonné.[14]

La condamnation et l'abandon de la ville

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Des gaz toxiques et de la fumée s'élevent du sol au-dessus de l'incendie sous-terrain en 2006.
 
Photo de 1999 montrant l'autoroute abandonnée et la route qui la remplace

Quelques maisons sont encore debout à Centralia. La plupart des bâtiments abandonnés ont été démolis par l'Autorité de Réaménagement du Columbia County ou reconquis par la nature. Au premier coup d'oeil, la zone ressemble maintenant un champ comportant de nombreuses rues pavées. Certaines zones sont remplies d'arbres. L'église restante du bourg, Sainte-Marie, organise des services le dimanche. Elle n'a pas encore été directement touchée par le feu. Les quatre cimetières de la ville —dont un sur le sommet de la colline duquel s'élève de la fumée—sont maintenus en bon état.[réf. nécessaire]

Références

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  1. (en) Dan Ratchford, « Agreement Reached With Remaining Centralia Residents », WNEP 16,‎ (lire en ligne)
  2. Kevin Krajick, « Fire in the hole », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) David DeKok, Fire Underground: The Ongoing Tragedy of the Centralia Mine Fire (lire en ligne)
  4. David DeKok, Unseen Danger; A Tragedy of People, Government, and the Centralia Mine Fire, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, (ISBN 978-0-595-09270-3), p. 17
  5. « The Murder of Alexander W. Rea »
  6. David Dekok, 'Unseen Danger and successor edition, Fire Underground: The Ongoing Tragedy of the Centralia Mine Fire
  7. « Abandoned Mines in Pennsylvania », sur Maiello, Brungo & Maiello (consulté le )
  8. Joan Quigley, The Day the Earth Caved In: An American Mining Tragedy, New York, Random House, (ISBN 978-1-4000-6180-8, lire en ligne)
  9. Joan Quigley, « Chapter Notes to The Day the Earth Caved In » [doc], (consulté le ), p. 8
  10. Ella Morton, « How an Underground Fire Destroyed an Entire Town », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Eoin O'Carroll, « Centralia, Pa.: How an underground coal fire erased a town », The Christian Science Monitor, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne)
  12. (en) Owen Amos, « The church that thrives in a ghost town », BBC News,‎ (lire en ligne)
  13. (en) Tyler Currie, « Zip Code 00000 », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  14. (en) Kristin E. Holmes, « Minding a legacy of faith: In an empty town, a shrine still shines », Philly.com,‎ (lire en ligne)

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