Utilisateur:Louis Franchon/Brouillon

PRÉSENTATION

modifier
Louis Franchon
Naissance
Décès
(à 36 ans)
Les Abrets 38490 France
Nom de naissance
Louis Franchon
Autres noms
Armand Diel Pseudonyme utilisé pour sa peintures Avant-gardiste
Nationalité
Française
Activités
Écrivain, Peintre surréaliste
Autres activités
Professeur de lettres et d'italien
Formation
École normale de Grenoble, Facultés de Grenoble et de Paris, Universités de Pérouse et de Sienne Italie.
Mouvement
Surréalisme, Avant-gardisme.
Distinction
Le Prix Littéraire Des Alpes Françaises 1931
Site web

Louis Franchon écrivain

Modèle:Louis Franchon est un écrivain et un peintre français né aux Abrets (Isère) le 13 juillet 1908 et mort dans la même ville le 6 août 1944. Il est également connu sous le pseudonyme d'Armand Diel par lequel il signait ses ouvres avant-gardiste

BIOGRAPHIE

modifier

Louis Alphonse Franchon est le fils de Louis Antoine Franchon (1877-1965), né aux Abrets (Isère), employé de bureau aux soieries Giraud sises en la même ville et de Alphonsine Chollat (1885-1973), née à la Bâtie-Divisin (Isère), ouvrière en soierie. Il a un frère cadet, Marius François (1911-2003), né aux Abrets (Isère), ingénieur, responsable de la Société des allumettes Caussemille à Alger, Algérie où il s'est établi vers 1936. Louis Franchon a raconté en partie son enfance et sa jeunesse dans son premier ouvrage, Terres Froides[1] paru en 1930. Par ailleurs, il a insisté souvent, non sans fierté, sur l'origine des Franchon, venus en Bas Dauphiné vers 1800 depuis Névache[2] dans les Hautes Alpes. Sans doute est-ce là, dans la vallée de la Clarée, que prennent source son amour et sa passion pour la haute montagne[3] qu'il pratique dès l'adolescence. Après l'école primaire aux Abrets, il suit les cours de l'école supérieure de la Tour du Pin (1920-1924). Son maître, décelant de grandes capacités chez l'enfant, incitera ce dernier à poursuivre ses études. Un conte qu'il compose lorsqu'il a treize ans, à l'occasion d'un devoir de classe, La Légende des Hommes Nains[4], atteste des qualités littéraires évidentes qui semblaient l'habiter déjà. C'est ainsi qu'en 1924, il est reçu à l'école normale de Grenoble, suivie de la faculté du même lieu et celle de Paris en 1928 puis, en 1929 et 1930, il est inscrit aux universités pour étudiants étrangers de Pérouse et de Sienne (Italie). Il est nommé professeur de lettres et d'italien à L’École Nationale Professionnelle, la Nat'[5], de Voiron en septembre 1930 où il exercera jusqu'à son décès en 1944. Il y assumera longtemps par ailleurs, la charge de secrétaire du conseil d'administration du syndicat du personnel des écoles publiques de l'enseignement technique. En 1932, il contractera la tuberculose, mal qui ne cessera d'annihiler un esprit exceptionnel, contrecarrant sans répit métier et projets. Les meilleurs soins et de nombreuses cures dans l'Oisans et le Briançonnais ne parviendront jamais à endiguer la marche inexorable de la maladie ; non plus, les séjours en Italie pour laquelle il conservera toujours des marques d'admiration et d'affection -notamment pour la Toscane et Venise-, ni les voyages, en Espagne et aux Îles Baléares,[6] en Algérie aussi où il retrouvera son frère et dont il rapportera la peinture fantastique d'une ville d'Alger proprement imaginée. Le mal aura le dernier mot et Louis Franchon s'éteindra brutalement dans la maison familiale du chemin de la Bruyère, le 6 août 1944, à quelques jours seulement de la libération tant attendue des Abrets où il est enterré.

LITTÉRATURE

modifier
 
 

En avril 1930 paraît aux Éditions de la Vie Alpine, Terres Froides, un petit ouvrage de 120 pages, sous-titré «notations», qui met en scène son pays natal, les Abrets, à travers l'aventure de jeunes gens à la recherche de l'amour et à la conquête de la vie. Récit alerte au lyrisme fulgurant où les sentiments sont doucement estompés dans un éparpillement feint et savamment conçu, et dont l'espérance, la tendresse et l'innocence de la jeunesse constituent la trame principale. Le livre fait rapidement l'objet de critiques élogieuses, il sera couronné l'année suivante par le Prix littéraire des Alpes françaises. Il a 22 ans et n'est pas non plus un inconnu puisque depuis quelques années déjà, il collabore justement à la revue la «Vie Alpine», une publication grenobloise de luxe, mensuelle et illustrée, qui se consacre essentiellement à la montagne, aux sports, au tourisme et aux arts. Il y publiera ainsi divers articles et se liera par l'occasion à bon nombre d'auteurs et d'artistes. Au printemps 1931, la même maison d'édition fait paraître Ébauche Montagnarde, son second roman. C'est là l'histoire de la petite Marcelle qui va quitter son village des Alpes dauphinoises aux pauvres récoltes et à la vie rude et sans confort, pour la ville plus accueillante et plus aisée avec les plaisirs et les amours de tous les jours. Mais ce ne seront, hélas, qu'aventures sombres de privations, de misère, de coups et de prison. La jeune femme finira par retourner en montagne où personne ne voudra plus d'elle. Devenue folle, elle ira anéantir ses jours au creux du torrent furieux. Franchon, avec ce récit, met les campagnards en garde contre les artifices de la ville, les conjurant de demeurer fidèles à leur pays. Comme pour Terres Froides, avec un style incomparable d'impressionniste, il nous offre un chant tout en prose où les descriptions ont le vif et le mordant d'une eau forte. S'il est aussitôt célébré, l'ouvrage est de nos jours encore considéré comme l'hymne le meilleur élevé en l'honneur de la montagne et demeure une référence en la matière. Il bénéficie lui aussi du prix littéraire des Alpes françaises qu'il obtient en même temps que Terres Froides. Avec L 'Ange Noir qui est publié dans le courant de l'année 1934, Louis Franchon s'éloigne du roman régionaliste pour les hautes sphères de la littérature. Très malade depuis deux ans, il est tout de même parvenu à bout de ce long roman intime où le Bien et le Mal se disputent sans réserve les tréfonds d'une conscience en quête de la pureté perdue. Roman tour à tour sombre et coloré qui n'est pas sans rappeler Une Saison en Enfer de Rimbaud ou bien les vers d'Emile Nelligan. Joe Bousquet en rend compte dans les Cahiers du Sud à travers un article époustouflant d'enthousiasme. Réalisée à compte d'auteur, l'édition est épuisée en quelques semaines. Une polémique naîtra par la suite avec François Mauriac qui, publiant en 1936 Les Anges Noirs, usurpera de la sorte le titre que Louis Franchon avait donné à son ouvrage. Chacun cependant campera sur ses positions et l'affaire en restera là. Fin 1935, avec ses amis Dimitri Varbanesco, Abel Van Roemaer, Yves Farge et François Secret, il fonde les Cahiers de Lygures, une revue d'art moderne qui connaîtra quelques numéros. Dans le même temps, son amie Marcelle Guinet, correspondante des Nouvelles Littéraires, reprend le manuscrit délaissé de Pâle Venus qu'elle remet en forme sans rien n'en dénaturer. C'est un roman au fil rapide où Louis Franchon, mettant son âme à nu, livre les clés principales d'une personnalité tout en secret. Dès lors, s'il ne cesse jamais d'écrire, il ne cherchera plus véritablement à se voir edité. La blancheur condamnée, Les nuits partagées ou encore Les amants secrets sont à ce jour inédits. C'est pourtant ici que Louis Franchon est au plus explicite et que le lecteur peut enfin accéder sans heurt à l'univers intérieur du poète qui, ainsi que nous l'avons vu précédemment, n'est pas très éloigné du Rimbaud de Une Saison en Enfer ou des Illuminations. La démarche spirituelle est sensiblement la même, probablement avec une certaine lucidité en plus, autrement dit une très humaine inquiétude. Au long de ses écrits, romans ou poèmes, c'est l'amour de la femme qu'il enquiert tout en supposant que la chair de celle-ci doit mourir en sacrifice afin que se dégage la vérité, c'est-à-dire la pureté pure et l'amour infini. Il a souvent précisé qu'il est difficile de vivre et d'être pur tout ensemble. C'est ainsi qu' Andrée, de Terres Froides, meurt dans un accident d'escalade et que peuvent alors vivre les souvenirs. Ou bien, que la jeune Marcelle d' Ébauche Montagnarde, ayant trahi sa montagne, finit par se suicider en se jetant dans le torrent en colère qui descend des cimes afin que celles-ci retrouvent leur beauté et leur quiétude originelles. Dans L' Ange Noir, si la femme aimée est morte dans l'horreur de la maladie, l'amour lui aussi doit mourir pour qu'à la fin, dérèglements, dégoût et incidents multiples permettent la résurrection de l'amour délivré du mal : ce qui est une façon d'écarter, sinon d'abstraire, la question sexuelle de celle d'aimer et d'être aimé. Louis Franchon sera beaucoup plus clair dans les Amants Secrets, un roman journal où il ne dissimule rien de ses sentiments ni de ses désirs ou de ses convoitises sans concessions et, pas davantage, de ses tourments concernant la maladie qui suit imperturbablement sa course vers les affres qu'il sait mieux qu'il n'aurait à les deviner. Pourtant, bien au contraire, l'homme aura toujours été secret, peu disert, n' extériorisant ni ses pensées ni aucune sensation : «égoïsme ou pudeur», disait-il. Observateur sensible, il aimait la nature dans ses plus simples formes et savait voir au delà des choses et en découvrir le sens caché de manière indifférente. Flirtant en outre avec l'ésotérisme et la psychologie du mystère, c'est en tout cela qu'à pris corps la virtuosité du style qui est le sien. Car il s'agit bien d'un style Franchon absolument personnel, souvent même hardi et très étonnant qui ne se plie pas aux méthodes habituelles : c'est l'admiration qui l'emporte devant ces prépositions heurtées, joyeuses de se bousculer, lorsqu'en un trait, en peu de mots comme éclats jaillis de la palette d'un peintre, simplement, la scène, le décor, le fond du tableau sont sur pied avec la netteté d'une épure, que l'exaltation déborde en un lyrisme ardent et que paysages, gens et choses se mettent en mouvement. Si la maladie a déjoué les projets que pouvait nourrir Louis Franchon, elle n'aura en rien altéré son style, tout juste aura-t-il gagné en concision et en précision. Terres Froides, Ébauche Montagnarde, Pâle Venus ou L' Ange Noir ont de nos jours conservé toute leur fraîcheur et sont dignes d'être lus pour le fonds qu'ils transportent.

LA PEINTURE

modifier
 
 

Lors d'un de ses premiers entretiens avec la presse, Louis Franchon avait indiqué que la peinture, l'exécutant, n'était qu'un simple violon d'Ingres, un jeu de l'esprit. Il n'en imaginait, semble-t-il pas, de possibles issue. C'était en 1930, il venait de publier Terres Froides, tout abasourdi de la réussite que soulevait son ouvrage. Si l'on ne sait donc quand lui est née cette passion, il n'en demeure pas moins qu'en 1928 déjà, il participait au Salon de l'effort à Grenoble, une exposition d'art moderne instituée par Andry-Farcy, conservateur du musée de la cité alpine et par Louise Morel, femme peintre réputée ; salon ouvert aux jeunes talents encore inconnus qui deviendra rapidement la prestigieuse Exposition de Grenoble où camperont régulièrement les Vlaminck, Modigliani, Derain et autres Fauves. Franchon, lui aussi, y reviendra chaque année. C'est dire que le "jeu de l'esprit" avait une tournure qu'il n'osait probablement pas s'avouer à lui-même, au moment où l'écriture s'imposait comme son véritable moyen d'expression. Sa grande sensibilité, doublée d'un don exceptionnel pour l'observation et son amour pour la nature, ne pouvaient que le conduire dans les chemins de la création sous des formes diverses. Le dessin était de celles-là. L'introspection à laquelle son penchant pour le mystère et la mystique le portait devait lui permettre d'imaginer des compositions originales et modernes. Il faut penser que bien vite sa production a été abondante et suffisamment reconnue pour qu' Andry-Farcy lui consacre une étude avantageuse dans le Petit Dauphinois à l'automne 1931.

L' oeuvre picturale de Louis Franchon ayant été dispersée au gré des ventes dans les années qui ont suivi sa disparition, il est aujourd'hui difficile d'en avoir une vision d'ensemble et d'en établir la chronologie. De même, en saisir la genèse est tout aussi compliqué. Elle se répartit en deux entités bien distinctes qui se chevauchent pourtant, parce qu'elles correspondent à des phases différentes qui forment finalement une entière logique : oeuvre figurative et oeuvre avant-gardiste. Il est certain que c'est cette dernière qui avait la prédilection de Franchon et qui serait donc la pierre angulaire de son aventure. Nous avons vu que ses premières expositions ont eu pour cadre les salons d'art moderne, fréquentation qu'il laisse d'ailleurs entrevoir dans "Pâle Venus". Au fil des années 30, c'est également dans ces mêmes galeries, régionales ou parisiennes, qu'il présentera sa production. De ce qui a pu être recensé à ce jour, la part figurative semble quantitativement la moindre. Elle se compose principalement de paysages lumineux et profonds où, si la vie se devine à peine, patiente et sage, la sérénité s'impose comme une promesse formelle. La souplesse des lignes, celles des couleurs et l'habileté ne se substituent pas au talent de l'artiste qui est égal et tout à fait réel. Ce sont là, toiles et aquarelles qu'il signe de son nom civil, de son nom courant d'homme qui souffre, espère et tâche de vivre, oeuvres qui semblent coïncider aux périodes les plus éprouvantes de la maladie qui aura marqué le destin de Louis Franchon. Elles paraissent se projeter à la recherche de l'apaisement. «La sérénité efface le tourment» écrivait-il jadis à Reynek.

Il est certain que dès très jeune, sa nature, la psychologie qui l'animait, ainsi que nous l'avons vu, l'ont immédiatement mené vers des formes neuves, hors des écoles, par lesquelles il pouvait donner libre cours à la subjectivité de son âme sensible et inquiète. C'est aussi, dans ces années là, que les mouvements avant-gardistes se développent en Europe bousculant tous les domaines culturels. Il n' a pu que s'y intéresser et en retirer confiance et encouragement. A Grenoble, il s'était lié avec de nombreux artistes qu'il retrouvait à la Taverne des Dauphins. Parmi eux, Dimitri Varbanesco et Bohuslav Reynek figurent comme ceux qui l'auront conforté dans la voie à suivre, lui si autodidacte en la matière. Henri-Jean Closon, qu'il connaîtra plus tard à Voiron, sera aussi de ceux-là.

"D'imaginations organiques", qui disait-il, le délivrent ou le composent avec chaleur, aux dessins à l'encre de chine -portraits fulgurants d' audace-, et ceux à la plume fine, aux peintures et aux gouaches dont la vibration des aplats relève d'une touche personnelle, aux couleurs enfin qui n'empruntent rien à la nuance, constituent une oeuvre absolument audacieuse et originale.

A contrario, le pseudonyme par lequel il signait ses tableaux et dessins modernes, Armand Diel, n'est autre qu'une anagramme de l'allemand "armen leid" qui signifie "pauvre souffrance".

Il semble que sa nature l'a immédiatement porté vers des formes nouvelles

Les "imaginations organiques", qui disait-il, le délivraient ou le composaient avec chaleur, les dessins à l'encre de chine - portraits fulgurants d'audace - et ceux à la plume fine, les peintures ou les gouaches véritablement neuves et hardies, attestent d'un travail opiniâtre que doublait un talent réel et permettent de classer Louis Franchon parmi les avant-gardistes. L' oeuvre ayant été dispersée au gré des ventes au lendemain de sa disparition, il est difficile aujourd'hui d'en avoir une vision d'ensemble. , il est cependant permis de la définir avant-gardiste.

BIBLIOGRAPHIE ET ŒUVRES

modifier

SOURCES ET RÉFÉRENCES

modifier
  1.  
    Le Petit dauphinois 25 juillet 1931
  2. Louis Franchon au Petit Dauphinois 9 août 1931
  3. Louis Franchon au Petit Dauphinois 9 Août 1931
  4. La Légende des Hommes Nains - L.Franchon classe de 3e année collège de la Tour du PIn 1923
     
  5. H.Coutis Voiron 1886 - 1986 la nat' a cent ans
     
  6. In Les Amants Secrets 1937 Roman inédit