Utilisateur:Leonard Fibonacci/Nummius Æmilianus Dexter

Ce serait le premier à dire que Joseph d'Arimathie, appelé « noble décurion » a débarqué en Provence avec Marie la Magdaléenne, Lazare, Marthe et leurs autres compagnons. Outre « noble décurion », il reprend la formule du « bateau sans rame, sans voile, sans gouvernail ».

Chronique

Pour l'année qui selon l'auteur correspondrait à l'année 48 (suivi d'un ?), il note: « les Juifs de Jérusalem déchaînés avec violence contre les bienheureux Lazare, Madeleine, Marthe, Marcelle, Maximin, le noble décurion Joseph d'Arimathie et de nombreux autres, les embarquent sur un bateau sans rame, sans voile ni gouvernail et les envoient en exil, et eux, guidés à travers la mer par une force divine, parviennent indemnes dans le port de Marseille[1],[2]. »

Dexter cite en appui de son récit l'évêque Equilin.

Raban Maur et d'autres sources racontent le même épisode, mais sans citer Joseph dans la liste de ceux qui étaient sur le bateau. Toutefois, parmi les embarqués figure le nom de Trophime, or d'après l'auteur « il est vrai qu'en Provence et en Arles en particulier, dont la cathédrale est dédiée à saint Trophime, ce saint n'est autre que Joseph d'Arimathie connu sous ce nom en Gaule[3],[4]. »

Vraisemblablement pseudépigraphe modifier

Le principal argument pour dire que c'est une oeuvre pseudépigraphe est la lettre adressée à Orose où le pseudo-Dexter écrit qu'il a adressé son oeuvre à Saint-Jérôme avec l'intention de la lui dédicacer, mais comme celui-ci est mort, il a écrit une version plus développée qu'il est prêt à dédicacer à Orose. Or Jérôme mentionne Dexter dans "Sur les hommes illustres" écrit en 392 en disant qu'il lui a adressé sa Chronique mais qu'il n'a pas encore pu la lire. Jérôme étant mort en 420, cela voudrait dire que Dexter a attendu 28 ans la réponse de Jérôme sans publier son livre en attente de l réponse de Jérôme !!

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À la fin du XVIe siècle, le jésuite espagnol Jerónimo Román de la Higuera (Tolède, 1538 - Tolède, ) prétendit s'être procuré plusieurs chroniques antiques et médiévales inédites qui n'étaient en fait que des fabrications de sa part. Parmi celles-ci, le Chronicon omnimodæ historiæ de « Flavius Lucius Dexter », allant de l'an 752 à l'an 1183 de Rome (c'est-à-dire de l'an -1 à l'an 430), précédé d'une épître dédicatoire à Paul Orose, monument de falsification impudente[5] : il prétendait qu'un manuscrit en avait été trouvé à l'abbaye de Fulda et lui avait été adressé par un confrère[6]. Le texte se présente comme une chronique des premiers siècles du christianisme, année par année, centrée sur l'Espagne, avec toutes les légendes traditionnelles ainsi accréditées.

Une première édition du texte eut lieu à Saragosse en 1619, après la mort du faussaire. En 1624, comme de gros doutes s'exprimaient déjà dans le monde savant, Thomas Tamajo Vargas, historiographe du roi d'Espagne, publia un ouvrage intitulé Flavio Lucio Dextro, Caballero Espannol de Barcelona, prefecto pretorio de Oriente, governador de Toledo por los annos del Sennor de CCCC, defendido por don Thomas Tamajo de Vargas (Madrid, 1624). En 1627 parut à Lyon, chez Claude Landry, une édition de « Flavius Lucius Dexter » et de son « continuateur » Maxime de Saragosse abondamment commentée par le moine cistercien espagnol Francisco Bivar : « monument d'érudition mal employée »[7]. Le commentateur dut d'ailleurs aussi défendre ses auteurs contre les attaques des sceptiques. Il y eut une autre édition du texte à Madrid en 1640.

En Espagne même, les supercheries de Román de la Higuera furent très tôt dénoncées, notamment par Nicolás Antonio dans un texte intitulé Censura de historias fabulosas, qui ne put paraître qu'en 1742 à cause de l'Inquisition. En France, Rémy Ceillier écrit dans son Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques que cette chronique « est généralement méprisée et considérée comme une pièce supposée » et qu'il serait même « inutile et ennuyeux » de se donner la peine de le démontrer. C'est pourquoi il est curieux qu'elle ait parfois été reprise jusqu'au XIXe siècle : elle figure en partie dans la Patrologie Latine de Jacques Paul Migne (vol. 31, col. 9-636, avec les commentaires et le plaidoyer de Francisco Bivar pour son authenticité, qui constituent d'ailleurs le gros du texte).

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Flavius ​​Lucius Dexter était une figure de la fin du quatrième siècle[8], rapportée comme historien et ami de St Jérôme. Il était le fils de saint Pacien , un fonctionnaire impérial, et dédicataire d'une œuvre de Jérôme, le De Viris Illustribus[9].

Il était l'auteur supposé d'une chronique, appelée Omnimoda Historia ou Chronicon of Pseudo-Dexter . C'était en fait un faux, l'un des nombreux romans de la Higuera (1538–1611)[10], y compris la suite attribuée à Marcus Maximus , comme les savants en conviennent maintenant. La paternité suspecte est largement connue depuis les travaux du bibliographe espagnol Nicolás Antonio , la Censura de historias fabulosas , publiée en 1742.

Des doutes étaient déjà jetés sur ces fausses chroniques avant 1600, mais la controverse se poursuivit à la fin du XVIIIe siècle[11]. Le cistercien François de Bivar (Bivarius) a publié un commentaire et une défense forte (Lyon, 1627). [5] Les références ultérieures au Chronicon comme authentiques abondent</ref> The Cistercian François de Bivar (Bivarius) published a commentary and strong defence (Lyon, 1627).[12] Later references to the Chronicon as genuine abound.[13].

Dexter et Æmilianus, légats en Syrie et inscription en Batanée à l'époque de Commode modifier

À C. Domitius Dexter succéda Asellius Æmilianus comme légat de Syrie. Asellius Æmilianus est mentionné dans une inscription à El-Monchenef dans la Batanée. C. Domitius Dexter est lui aussi mentionné dans une inscription en Syrie à Soueïda. Il était légat de Syrie à l'époque de Commode (en 190). Il devint par la suite Préfet du Prétoire à l'époque de Septime Sévère.

Texte de la Chronique modifier

En latin

Notes et références modifier

  1. Normandie, terre du Graal: au cœur de la légende, De Georges A. D. Martin.
  2. La Provence et le graal: mission secrète en Occident, De Georges A. D. Martin], p. 33.
  3. Normandie, terre du Graal: au cœur de la légende, De Georges A. D. Martin.
  4. La Provence et le graal: mission secrète en Occident, De Georges A. D. Martin], p. 33.
  5. « Postquam ex Oriente, ubi, sicut nosti, præfectus prætorio fui, domum redii, cœpit me tædere munium publicorum [...] Porro omnimodam historiam [...] sancto presbytero Hieronymo non ita locupletatam dicaveram ; quia ad ejus defuncti manus pervenire non potuit, multis locis auctam locupletatamque tibi homini Hispano [...] nuncupo ». Du reste, comme l'ouvrage du vrai Dexter était écrit et dédié à Jérôme en 392, et que ce dernier est mort en 420, on ne voit pas bien comment faire correspondre cette lettre à la réalité.
  6. L'Omnimoda historia de « Flavius Dexter » était suivie de « continuations », la première de l'évêque Maxime de Saragosse (auteur aussi d'un ouvrage historique perdu, signalé dans le De viris illustribus d'Isidore de Séville), qui ne manque pas de rédiger une épître dédicatoire à son collègue Argiovito de Porto, qui lui aurait demandé lors d'un concile à Tolède une « continuation de l' Omnimoda historia de Flavius Lucius Dexter ».
  7. Jean-Louis Quantin, « Érudition historique et philologique de l'âge classique aux Lumières », Annuaire de l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques. Résumés des conférences et travaux, no 140, 2009, p. 323-325.
  8. NPNF2-03. Theodoret, Jerome, Gennadius, & Rufinus: Historical Writings | Christian Classics Ethereal Library
  9. Paul Burns, Butler's Lives of the Saints (2000), p. 83.
  10. Garrido Valls, David, “Omnimoda Historia”, in: Encyclopedia of the Medieval Chronicle, Edited by: Graeme Dunphy, Cristian Bratu. Consulted online on 16 December 2016 <https://dx.doi.org/10.1163/2213-2139_emc_SIM_000636> First published online: 2016
  11. Roberto González Echevarría (editor), Cervantes' Don Quixote: A Casebook (2005), p. 151.
  12. Amédée Fleury, Saint Paul et Sénèque (1853), p. 256.
  13. E.g. its inclusion in part in Patrologia Latina