Utilisateur:Leonard Fibonacci/Évangile de Gamaliel et Tiberius Alexander

L'Évangile de Gamaliel est un évangile apocryphe dont on ne connait qu'un fragment de deux feuilles de parchemin. Il existe cependant une réécriture de l'Évangile de Gamaliel dans une homélie de l'évêque Cyriacus (ou Heryaqos) d'Oxyrhynchus. Il se trouve en plusieurs extraits intercalés dans cette homélie appelée Lamentation de Marie. Ce texte est la traduction en éthiopien (Guèze) d'une version arabe, dérivant peut-être elle-même initialement d'un original copte.

Tradition modifier

Seules deux feuilles de parchemin en Copte sahidique[1] d'un seul manuscrit avec les numéros de page originaux 53/54 et 69/70 ont survécu de cet évangile. Le manuscrit portant la signature copte 127 fol. 37 et 129 fol. 38 est conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris. Selon de:wiki, il existe cependant une réécriture et une révision homilétique de l'Évangile de Gamaliel par l'évêque Cyriacus d' Oxyrhynchus , connu sous le nom de Lamentation Maria, d'abord en coptea été écrit puis traduit en arabe puis en éthiopien au XIVe siècle. L'évêque est mentionné plusieurs fois dans d'autres sources, mais on ne sait rien de plus sur lui. La Lamentation Maria est disponible en versions arabe et éthiopienne dans plusieurs manuscrits et nous donne connaissance de tout le contenu de l'écrit, mais pas du libellé copte.

Selon É. Revillout, certains passages peuvent être mis en relation avec des fragments coptes, édités sous le titre Évangile des douze apôtres[2].

Contenu modifier

L'évangile de Gamaliel cherche à prouver l'innocence de Pilate dans la mort de Jésus. Il essaie même de le faire passer pour un chrétien. En conséquence, le blâme pour la mort de Jésus incombe aux autorités juives. Une attitude anti-juive traverse toute l'écriture. De plus, il y a un intérêt apologétique à fournir des preuves supplémentaires de la résurrection de Jésus. Pilate est témoin de la résurrection d'un mort au tombeau de Jésus (cf. Mt 27,52-53 UE). [4] L'important rôle qu'Hérode joue dans la condamnation de Jésus correspond à ce que l'on trouve dans l’Évangile de Pierre, encore en usage en Égypte pendant assez longtemps. En annexe du dernier extrait, se trouve une correspondance entre Pilate et Hérode, très différente des autres versions de cette correspondance. Il correspond au christianisme copte et éthiopien dans lesquels Pilate est un saint chrétien, ami de César, qui a tenté jusqu'au bout d'éviter la crucifixion et qui a été exécuté pour ça à Rome et dont la tombe se trouvait dans la vallée du Nil. Ponce Pilate pour sa part a été exilé dans la vallée du Rhône et s'est suicidé avant la fin du règne de Caligula.

Parties conservées des fragments coptes modifier

A l'aide de Lamentation maria, les deux fragments peuvent être replacés dans un contexte global. Au point où commence le texte traditionnel, certains critiques supposent que Pilate est convaincu de la résurrection de Jésus par une vision qu'il a faite dans un rêve et veut le prouver aux Juifs. Il interroge les soldats qui gardaient la tombe, mais ils nient la vérité et racontent des histoires différentes. Pilate fait donc emprisonner les soldats. Il va avec le centurion et les dirigeants des Juifs et les principaux sacrificateurs au tombeau de Jésus où ils trouvent les linceuls mais pas de corps. Pilate pleure sur les suaires et les embrasse. Les toucher restaure l'un des yeux du gouverneur, qu'il a perdu dans une bataille.
Il y a un trou de quatre pages dans le manuscrit. Ensuite, la compagnie arrive à un puits censé contenir le corps de Jésus. En fait, c'est le cadavre du brigand qui a fait pénitence sur la croix. Pilate a maintenant son cadavre enveloppé dans les linceuls de Jésus, après quoi le voleur mort revient à la vie. Ceci est considéré comme une preuve de la résurrection de Jésus.

L'épisode où le groupe qui accompagnent Pilate retrouvent un corps censé être le corps de Jésus dans un puits, renvoie aux sources juives et notamment aux Toledot Yeshu où pour satisfaire la reine Hélène prête à considérer que Jésus est toujours vivant si on ne retrouve pas son corps, un personnage nommé Judas le jardinier (claire allusion à Judas Iscariot) restitue le corps de Jésus qu'il avait caché dans une citerne ou dans une conduite d'eau. La seule différence c'est que dans les Toledot Yeshu le cadavre retrouvé est présenté comme étant bien celui de Jésus. Cet épisode retrouvé tant dans les sources juives polémiques que dans cet évangile qui, a contrario, est une source hagiographique chrétienne, pourrait donc être une trace historique de ce qui s'est passé après la crucifixion de Jésus.

Postérité modifier

Le récit de la Passion du Christ de l'Évangile de Gamaliel fut adapté en ancien français, version existant dans une quinzaine de manuscrits des XIVe et XVe siècles[3]

Notes et références modifier

  1. Le Sahidique est un Dialecte copte de Haute-Égypte, utilisé comme langue littéraire par les chrétiens du IIIe au XIe siècle (Article "sahidique" du Wiktionnaire). Le mot « copte » est en réalité un nom générique s'appliquant à une série de dialectes, dont six sont devenus des langues écrites et littéraires : le sahidique, le bohaïrique, l'akhmimique, le subakhmimique (assioutique), le fayoumique et l’oxyrhynchite (Gawdat Gabra, « Langue et littérature coptes », Égypte/Monde arabe, nos 27-28,‎ , p. 57–66 (ISSN 1110-5097, DOI 10.4000/ema.1030, lire en ligne, consulté le )).
  2. Fragment 14 et 15 Évangile des douze apôtres édité par É. Revillout Patrologia Orientalis II
  3. [1] - Bibliothèque Sainte-Geneviève manuscrit 1194 du XVe siècle

De Nicodème à Gamaliel modifier

Sources modifier

Sur Lamentation Mariae
  • Chercher "Lamentations ": Littérature et histoire du christianisme ancien, Jeffery Aubin, Marie Chantal, Dianne M. Cole, Julio Cesar Dias Chaves,Cathelyne Duchesne, Christel Freu, Steve Johnston, Brice C. Jones, Amaury Levillayer, Stéphanie Machabée, Paul-Hubert Poirier, Philippe Therrien, Jonathan I. von Kodar, Martin Voyer and Jennifer K. Wees

Divers modifier

Évangile de Nicodème modifier

Le Dr. A. Baumstark dans la Revue Biblique (Avril, 1906, p.253 et ss.), a donné son nom à une collection de fragments gnostiques ayant un caractère homogène, qu'un autre savant Copte, le Dr. Reveillout, pense être une partie de "l'Évangile des Douze Apôtres". Ces fragments ont été publiés comme un seul évangile par Lacau, dans "Fragments d'apocryphes coptes de la bibliothèque nationale" (Le Caire, 1904). Ce récit est très proche de l'Évangile de Jean et cite des passages du quatrième Évangile canonique. Il est aussi influencé par "Les Actes de Pilate"> Baumstark le date du cinquième siècle.

Le Transitus Mariæ ou Évangile de Jean modifier

Ce texte est attribué à jean, l'apôtre et décrit la mort de Marie. Il a joui d'une grande popularité comme le prouve le nombre de ses traductions et versions. La traduction grecque porte le titre de: "Récit du sommeil de la Sainte Mère de Dieu par Saint Jean, le théologien". Une version latine est préfacée par une lettre de Meliton, évêque de Sardes (fin du IIe siècle), expliquant que le but de cet écrit était de répondre à une composition hérétique du même titre et du même sujet.

Un "Transitus Mariæ" est inscrit dans la liste officielle des écrits apocryphes "Decretum of Gelasius" du cinquième ou du sixième siècle. Ce récit est à l'origine de la tradition de l'Assomption. Certaines homélies de St. Jean Damascene, "In Dormitionem Mariæ", révèlent l'évidence de cette tradition, par exemple sa seconde homélie, la 11e, la 13e et la 14e. Retournant plus en arrière, l'"Encomium" de Modeste, évêque de Jerusalem, au septième siècle et le Pseudo-Dionysius au cinquième (De divinis nominibus, iii), démontrent leur connaissance de ces récits apocryphes en ce qui concerne l'Assomption et la Dormition de la Sainte Vierge. Ces récits ont une base commune, bien que divergeant sur des points de détail.