Utilisateur:KoliaConstantine/Brouillons/Monique Laks
Naissance |
Paris |
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Décès |
(à 70 ans) Pessac |
Diplôme |
Doctorat |
Activité principale |
Sociologue |
Autres activités |
Militante politique |
Monique Laks est une ancienne enseignante de sociologie à Bordeaux et militante politique engagée pour l'indépendance de l'Algérie. Elle est née le 26 janvier 1934 à Paris et décédée le 18 avril 2004 à Pessac.
Biographie
modifierMonique Laks s'installe en Tunisie à la fin des années 1950 pour rejoindre son compagnon Michel Mazières, déserteur de l'armée française pendant la guerre d'Algérie[1]. Elle figure parmi les premiers étudiants de la licence de sociologie créée en 1959 à l'Institut des Hautes Études à Tunis[2]. Elle mène par la suite des enquêtes pour le Centre d'Afrique du Nord de l'Institut de science économique appliquée[3]. Deux ouvrages restituent les résultats de ses recherches menées en 1962 et 1963 sur les coopératives de tisserands et les travailleurs des chantiers. À partir de 1959, elle participe à la rédaction du journal El Moudjahid, organe de presse du FLN algérien. Elle alimente la rédaction en documentation sur la presse internationale[4].
C'est l'une des « Pieds-rouges », militants de gauche qui s'installent en Algérie après son indépendance. Elle quitte Tunis en 1963 et devient chargée de cours en sociologie à Alger en tant que coopérante civile, tandis que son conjoint est assistant à la faculté de droit[5]. Ils défendent à l'époque le gouvernement d'Ahmed Ben Bella et les expériences d'autogestion qui ont lieu en Algérie à cette époque.
Comme d'autres soutiens d'Ahmed Ben Bella, ils sont arrêtés en 1965 lors du coup d'État de Houari Boumédiène[5][6][7]. Plusieurs des personnes arrêtées sont torturées[8]. Monique Laks aurait été violée par ses tortionnaires, et son compagnon Michel Mazières aurait également été torturé[9].
Dans la plupart des sources, Monique Laks et Michel Mazière sont considérés comme des militants trotskistes proches de Michel Pablo et Pierre Frank et de la majorité de la Quatrième Internationale - Secrétariat unifié, bien que l'organe de presse de cette organisation les déclare comme « inorganisés » au moment de leur arrestation en 1965[10][11][6][7][12].
En 1966, elle participe à la création de la revue Autogestion, aux côtés de Daniel Guérin, Georges Gurvitch ou encore Henri Lefevbre[13][14]. Elle soutient en 1968 une thèse de doctorat à la Sorbonne sous la direction de Pierre George : « Mode de gestion ouvrière et transition en société post-coloniale : l'autogestion des unités industrielles en Algérie 1962-1965 »[15]. Elle en tire un livre publié en 1970 aux éditions de l'Atelier : « Autogestion et pouvoir politique en Algérie (1962-1965) ». Son livre fait l'objet de plusieurs recensions négatives : dans la revue Études internationales[16], Autogestions[17] et Le Mouvement Social[18]. Elle bénéficie d'une lecture positive de la part d'Edwy Plenel sous son pseudonyme Joseph Krasny dans Quatrième internationale[19][20].
Elle devient par la suite enseignante en sociologie à l'Université Bordeaux-II[2][21][22] où elle continue à travailler sur l'Algérie[23].
Ouvrages
modifier- Monique Laks, Les Tisserands du Sahel et la coopérative : enquête menée auprès des artisans de Monastir, Khniss et Sayada, mars-avril 1963, Tunis, Institut de Science économique appliquée, Centre d'Afrique du Nord, (présentation en ligne)
- Monique Laks, Les travailleurs des chantiers de lutte contre le sous-développement à El-Djem et à Moknine (août et novembre-décembre 1962), Tunis, Institut de Science économique appliquée, Centre d'Afrique du Nord, , 166 p. (présentation en ligne)
- Monique Laks, Mode de gestion ouvrière et transition en société post-coloniale : l'autogestion des unités industrielles en Algérie 1962-1965 (thèse de doctorat sous la direction de Pierre George), Paris, Université de la Sorbonne,
- Monique Laks, Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie (1962-1965), Paris, Éditions de l'Atelier, , 336 p. (lire en ligne)
Notes et références
modifier- « Monique Laks », sur L'autogestion en Algérie, (consulté le )
- « Lilia Ben Salem, « Propos sur la sociologie en Tunisie » », Genèses, vol. 75, no 2, , p. 125 (ISSN 1155-3219 et 1776-2944, DOI 10.3917/gen.075.0125, lire en ligne, consulté le )
- « L'ESSOR DE L'INSTITUT DE SCIENCE ÉCONOMIQUE APPLIQUÉE », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- P. C., « El moudjahid, la révolution par le peuple et pour le peuple | El Watan », sur www.elwatan.com, El Watan, (consulté le )
- « Les Français détenus à Alger vont être libérés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Robert Lemasson : L’Algérie à l’heure de la contre-révolution », sur [سي نجيب], (consulté le )
- Robert Lemasson, « Répression contre-révolutionnaire en Algérie », L’Internationale, no 37, , p. 1, 4 et 5 (lire en ligne)
- Robert Merle, Les torturés d’El Harrach, Paris, Éditions de minuit, coll. « Documents », , 120 p. (lire en ligne), « Français expulsés d’Algérie », p. 107-108
- Sami Oueslati, « Les prémisses de mai 1968 sur le plan international », sur Les Semeurs - الزراع, (consulté le )
- Sylvain Pattieu, Les camarades des frères : Trotskistes et libertaires dans la guerre d'Algérie, Syllepse, (ISBN 2-913165-82-6 et 978-2-913165-82-3, OCLC 50268907, lire en ligne)
- Catherine Simon, Algérie, les années pieds-rouges : des rêves de l'indépendance au désenchantement, 1962-1969, Paris, La Découverte, , 294 p. (ISBN 978-2-7071-6973-0 et 2-7071-6973-0, OCLC 762881897, lire en ligne)
- René Gallissot, « BEAUMANOIR Anne, ex. Annette ROGER », dans Le Maitron, Paris, Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
- Yvon Bourdet, « Cahiers « Autogestion ». Compte-rendu des premières séances », Autogestions, vol. 37, no 1, , p. 35–39 (lire en ligne, consulté le )
- Claudie Weill, « La revue Autogestion comme observatoire des mouvements d'émancipation », L'Homme et la société, vol. 132, no 2, , p. 29–36 (DOI 10.3406/homso.1999.3008, lire en ligne, consulté le )
- « Mode de gestion ouvrière et transition en société post-coloniale : l'autogestion des unités industrielles en Algérie 1962-1965 / par Monique Laks ; sous la dir. de P. George - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
- André Vachet, « Laks, Monique, Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie (1962-1965), E.D.I., Paris, 1970, 335 p. », Études internationales, vol. 3, no 4, , p. 565–566 (ISSN 0014-2123 et 1703-7891, DOI 10.7202/700254ar, lire en ligne, consulté le )
- Yvon Bourdet, « Monique Laks Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie (1962-1965) E.D.I., Paris, 1970 », Autogestions, vol. 15, no 1, , p. 183–191 (lire en ligne, consulté le )
- René Gallissot, « Review of Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie (1962-1965) », Le Mouvement social, no 78, , p. 139–141 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3807058, lire en ligne, consulté le )
- « Edwy Plenel : Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie de 1962 à 1965 », sur [سي نجيب], (consulté le )
- Joseph Krasny, « Autogestion ouvrière et pouvoir politique en Algérie de 1962 à 1965 », Quatrième Internationale, nouvelle série no 1, , p. 55-58
- Mohammed Harbi, Une vie debout : mémoires politiques, Découverte, 2001- (ISBN 2-7071-3077-X et 978-2-7071-3077-8, OCLC 52945864, lire en ligne)
- Fred Eboko, Repenser l'action publique en Afrique : du sida à la globalisation des politiques publiques, Paris, Éditions Karthala, , 262 p. (ISBN 978-2-8111-1425-1 et 2-8111-1425-4, OCLC 936566737, lire en ligne) :
« Classé 3e sur 50 à mon DEA de sociologie, une mention Bien qui me comble et le souvenir doux d’une soutenance entre Didier Lapeyronnie et Monique Laks (†). [p. 15] »
- Malika Rahal (dir.), Les épreuves de la Guerre civiles, Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne, , « Lutte des classes ou lutte à mort contre l’islamisme. La double perte de sens des communistes algériens (1988-1993) » :
« Lorsque militants ou intellectuels ne peuvent plus expliquer par le « social pur » pourquoi des ingénieurs ou des médecins perpètrent des attentats islamistes, c’est leur monde ordonné par la lecture marxiste, tiers-mondiste et révolutionnaire qui s’effondre, ajoutant au désarroi de la violence même. Ce désarroi s’était exprimé par exemple dans un séminaire de recherche animé à l’université de Bordeaux II autour de Monique Laks — elle-même ancienne militante de gauche ayant travaillé sur l’Algérie. L’interrogation des nombreux intervenants algériens (souvent marqués par une formation marxiste, même si presque aucun n’avait été militant du PAGS) sur « les facteurs » de la crise trahissait l’ampleur de ce qui s’effondrait alors.62 Le fait que, au moins dans un premier temps, les explications par le social pur semblaient impuissantes à rendre compte de la violence et d’une idéologie religieuse aussi puissante. »
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Mohamed Harbi, Une vie debout. Mémoires politiques, Paris, La Découverte, , 420 p. (ISBN 9782707130778, présentation en ligne)
- Sylvain Pattieu, Les camarades et les frères. Trotskistes et libertaires pendant la guerre d'Algérie, Paris, Syllpense, , 252 p. (ISBN 2-913165-82-6, présentation en ligne)
- Catherine Simon, Algérie, les années pieds-rouges. Des rêves de l'indépendance au désenchantement (1962 - 1969), Paris, La Découverte, , 294 p. (ISBN 9782707169730, présentation en ligne)
- François Cerutti, D'Alger à Mai 68, mes années de révolution, Paris, Spartacus, , 198 p. (ISBN 979-10-94106-30-3, présentation en ligne)