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L’analyse conversationnelle est l’étude des mécanismes et de l’organisation de la conversation dans le monde social. Il s'agit d'un champ recherche multidisciplinaire qui s'arrête sur plusieurs phénomènes, comme la rétroaction, les ponctuants du discours, les tours de parole, les réparations et l'ouverture, la fermeture et les sujets de conversations.

On distingue deux approches de l’analyse de la conversation : l’analyse conversationnelle, d'une tradition plus sociologique, et l’analyse du discours, issue de la linguistique.

Définition

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L’analyse conversationnelle est l’étude des différents processus et patrons qui régissent les interactions sociales. La théorie postule que la conversation est un processus minutieusement organisé possédant des règles implicites qui s’appliquent dans toute interaction, indépendamment du contexte[1]. Harvey Sacks, sociologue fondateur de l’analyse conversationnelle, propose de décomposer les échanges en petites unités afin de montrer que ces différentes particules de la conversation peuvent fonctionner à l’intérieur d’autres contextes et de démontrer que tout échange conversationnel est bel et bien constitué de composantes récurrentes. L’objectif de la théorie est de modéliser les interactions de la conversation pour prouver que cette dernière est ordonnée[1].

L'analyse conversationnelle est construite principalement autour de l’analyse de conversations réelles et spontanées relevant du milieu privé ou public. Des conversations dans la maison familiale, dans le bureau d’un médecin ou encore sur une ligne d’appels de prévention du suicide sont tous des exemples possibles de corpus pouvant servir à l'analyse[1].

L’analyse de conversations est étudiée à l’intérieur de domaines variés, comme ceux de l’ethnographie, de la sociologie et de la linguistique[1]. Selon Cristea, elle s'intéresse à cinq thèmes, soit la situation de communication, la compétence communicative, la structure hiérarchique de la conversation, l’analyse dynamique de la conversation et la conversation comme jeu de langage[2].

Conversation, discours et interaction

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« Les concepts d’interaction, de discours et de conversation se trouvent dans un rapport de dépendance unilatérale: toute conversation est discours, mais il existe aussi des discours non conversationnels, tout discours implique une interaction, mais il existe aussi des interactions non verbales »[2].

Il y aurait plusieurs types de discours : le discours monologal (qui implique un seul locuteur), le discours monologique (qui peut être un discours que l’on s’adresse à soi-même, un texte écrit ou encore un discours sans alternance conversationnelle)[2]. Il y a également le discours dialogal, où plusieurs interlocuteurs réagissent, et le discours dialogique, où un locuteur n’attend pas de réponse (comme dans un discours magistral)[2].

La langue en action, c'est-à-dire celle étudiée dans le cadre de l'analyse des interactions conversationnelles, serait surtout représentée par les discours dialogaux et dialogiques[2].

Théories et approches

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Deux écoles de pensées s'attachent à l'analyse de la conversation. L'analyse conversationnelle et l'analyse du discours ont toutes deux pour but d’examiner l’organisation séquentielle des énoncés en contexte de conversation. Elles se basent également sur des corpus de dialogues réels provenant d’un contexte naturel. Elles diffèrent cependant dans leur méthodologie[3] et dans leur conception de la conversation.

Analyse conversationnelle

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L’analyse conversationnelle relève davantage des sciences humaines (la sociologie, la psychologie, l’anthropologie); elle considère la conversation comme une éthnométhode. La perception de la conversation en analyse conversationnelle ne permet pas de généraliser les données d'un corpus à l'ensemble des conversations. Cela étant, cette approche favorise les études de cas.

Analyse du discours

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L’analyse du discours tire ses origines du domaine de la pragmatique linguistique. Elle est cependant une approche diversifiée, née « des hypothèses de de la théorie des actes de langage (Austin et Searle), de la théorie de l’argumentation (Anscombre et Ducrot) et de l’interactionnisme sociologique (Goffman) » (p.40)[4]. L’analyse du discours reste tout de même très pragmatique; elle tient compte des implicatures conversationnelles[5] et, bien qu'un grand nombre des éléments dans une conversation ne soient pas verbaux, ne s'intéresse qu'aux aspects linguistiques des interactions conversationnelles. La pragmatique des interactions conversationnelles est une étude qui s’intéresse à la fois aux rapports entre l’émetteur, le récepteur, l’énoncé et à la relation établie par l’échange verbal[6]. L'analyse du discours, contrairement à l’analyse conversationnelle, permet de faire des généralisations qui pourront s’étendre à l’ensemble d’un dialecte donné.

Théorie de l'acte de langage

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L'utilisation de la théorie de l’acte de langage en analyse de la conversation vise à analyser les échanges conversationnels du point de vue des actes illocutoires, c’est-à-dire des intentions véhiculées par les énoncés des locuteurs (p.125)[7]. Plusieurs débats ont encore lieu à savoir s’il est légitime d’intégrer cette théorie à l’analyse conversationnelle ou si, au contraire, il vaut mieux analyser les énoncés par rapport à leurs différentes combinaisons et propriétés indépendamment de l’acte illocutoire[3]. En règle générale, l'analyse conversationnelle rejette la notion d'acte de langage, tandis que l'analyse du discours l'adopte.

Arguments contre l'acte de langage en analyse de la conversation

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L’une des principales critiques contre l'acte de langage en analyse de la conversation est que l’acte de langage ne peut être prédit puisqu’il découle des intentions du locuteur et que la conversation dépend de l’interaction (p.126)[7]. Selon Labov et Fanshel, qui partagent cette opinion, les interactions en conversation doivent être traitées comme un réseau d’actes de langage dépendant d’autres facteurs tels que le statut du locuteur, ses intentions, ses obligations, etc[7].

Une autre critique de cette théorie est que les actes de langage sont rarement catégorisables. Prenons l’exemple d’un élève qui demande à son professeur de parler plus lentement. Cet acte peut exprimer à la fois une demande de la part de l’élève, une affirmation que le professeur parle trop rapidement ainsi qu’une indication implicite de sa difficulté à comprendre la matière[7]. Il sera alors difficile d’essayer de classer cet énoncé. Par ailleurs, Franck et Levinson[3] argüent que la théorie de l'acte de langage donne une segmentation des conversations beaucoup trop arbitraire.

Finalement, les actes de langage peuvent difficilement être analysés sans prendre en compte le contexte situationnel[3] et donc, il devient difficile d’interpréter les actes illocutoires puisque ceux-ci peuvent varier. En effet, une conversation informelle entre amis n’aura probablement pas les mêmes règles conversationnelles qu’un interrogatoire entre un policier et un suspect. L’une des différences flagrantes entre ces deux situations est que dans la première, les interlocuteurs prennent pour acquis que la maxime de la qualité de Grice doit être respectée, c’est-à-dire, qu’on s’attend à ce que dit notre interlocuteur soit vrai, alors que durant l’interrogatoire, le policier mène le dialogue en ayant en tête la possibilité que le suspect ne respecte pas cette maxime de la conversation.

En fait, ce n’est pas l’acte de langage même qui est remis en question dans ce débat, mais plutôt la pertinence de l’inclure dans la segmentation de la conversation[3].

L'acte de langage en analyse du discours

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On adopte généralement la théorie des actes de langage en analyse du discours, bien qu'il y ait des dissensions à ce sujet. L’école de Genève, dans laquelle figure le pragmaticien Jacques Moeschler, a proposé d’étudier le discours comme une suite d’actes d’ordre linguistique, plus précisément une suite d’actes illocutoires, c'est-à-dire l'intention derrière l'énoncé[3]. Dans une conversation, ces actes illocutoires s’enchainent et les participants créent une cohérence dans leur discours. L'école de Genève développe donc un modèle hiérarchique et fonctionnel de l’enchainement des actes illocutoires[3]. Ce modèle tente de rendre compte de la complexité des échanges dans un discours, notamment « des relations entre des actes de langage subordonnants et les actes de langage directeurs » (p.64)[3]. Les énoncés y sont considérés comme des atomes qui s’agglomèrent pour former des molécules de sens et ainsi texturer le discours[3].

Cependant, « l’utilisation de l’acte de langage en tant qu’unité pertinente pour analyser les conversations a été vivement remise en question par Franck et Levinson » (p.64)[3]. Le groupe de recherches sur les communications de l'Université Nancy II a montré qu’il était « possible d'utiliser la logique illocutoire comme fondement d'une théorie des enchainements conversationnels » (p.72)[3]. Selon Brassac[3], soit on voit l’acte de langage comme une unité du discours et on s’intéresse à la structure, soit on l’analyse selon sa fonction, auquel cas on s’intéresse au sens. Or, la conversation considère deux valeurs sémantiques de l’acte illocutoire, soit le succès et la satisfaction. Le succès est évalué en fonction de la valeur de vérité. La satisfaction pour sa part est évaluée selon l’acte perlocutoire; on comparera le contenu de la proposition et l’état du monde avant et après l’énonciation[8]. Par exemple : « Je t’ai demandé de baisser le volume de la radio » peut être réussi mais si l’interlocuteur n’exécute pas l’ordre qui lui est demandé, l’acte est non-satisfait.

Il y a donc une divergence des approches quant aux propriétés que l’on donne aux actes de langage, voire au statut épistémique qu’on leur accorde. Malgré les différences entre les points de vue, les deux écoles d'analyse du discours « n'envisagent pas l'étude de l'utilisation du langage en interaction interhumaine sans une inscription dans le paradigme des sciences cognitives » (p.73)[3].

Histoire

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Avant les années 60, les cadres théoriques de la communication conversationnelle s’orientent autour de la logique et du formalisme. Dans les années 60, Goffman propose une analyse sociologique basée sur les interactions directes du face-à-face. Selon lui, la conversation fait partie des « rituels sociaux ». Ses élèves de l’époque, Sacks et Schegloff, vont plus loin en y intégrant d’autres sciences comme l’anthropologie, la linguistique et la psychiatrie[9].

Sacks collecte, dans un centre de prévention du suicide, les enregistrements téléphoniques qui lui serviront de matériel pour développer ce qu’on appelle aujourd’hui l’analyse conversationnelle[9]. En 1974, Sacks, Schegloff et Jefferson élaborent les règles de conversation dans lesquelles le tour de parole est l’élément central. Onze ans plus tard (en 1985), Searle critique cette approche et met de l’avant la théorie des actes de langage, portant son attention davantage sur les activités discursives mais pas sur l’analyse de la conversation en tant que telle[8]. À partir des principes de Grice, Searle introduit la notion d’acte illocutoire; il s’intéresse à l’intention du locuteur.

Puis ce sont des francophones (le groupe de Recherche sur les Communications de Nancy et l’école de Genève) qui proposent à leur tour une approche originale qui intègre différents paradigmes. Ils proposent une syntaxe du discours en tenant compte des contributions de leurs prédécesseurs : la théorie de l’interaction de Goffman, la théorie des actes de langage d’Austin et de Searle et la théorie de l’argumentation de Ducrot[8].

Harvey Sacks

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Harvey Sacks est le fondateur de l'analyse des interactions en conversation[10]. En 1963, lui, Harold Garfinkel et Eving Goffman commencent les premières analyses de la conversation dans le Centre d’études scientifiques du suicide à Los Angeles[10]. Sacks s’est montré contre l’idée chomskienne que seule la compétence, et non la performance, est digne d’intérêt : la performance répond, selon lui, à des règles, autant que le langage[10]. Sacks croit que la compétence communicative existe et qu’elle est formée à partir de règles sociales et culturelles[10].

Harvey Sacks travaille entre autres sur le principe des paires adjacentes et sur les règles de dépendance séquentielles[11].

Emanuel Schegloff continue l’élaboration de la théorie de Sacks après la mort de ce dernier[10].

Emanuel Schegloff

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Emanuel Schegloff a enregistré plus de 500 conversations téléphoniques provenant d’un disaster centre[9]. Schegloff a trouvé, à partir de ses analyses, que celui qui répond au téléphone parle toujours en premier[9]. Il existe toutefois une exception que l’auteur Schegloff a nommée summons-answer sequence, où celui qui appelle quelqu’un parle en premier[9]. En coopération avec Sacks, il travaille également sur les fermetures de conversations.

Elizabeth Stokoe

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La professeure Elizabeth Stokoe s’intéresse également à l’analyse conversationnelle. Elle est spécialisée en interaction sociale et elle enseigne à l'université de Loughborough en Angleterre[12]. Elle cherche notamment à comprendre de quelle façon les petites différences linguistiques peuvent influencer les conversations[12].

Elle a découvert qu’il y a une différence majeure entre les demandes du type « Any more cake? » et les demandes telles que « Some more cake? »[12]. En effet, dans le premier cas, la réponse de l’interlocuteur sera très probablement « non » tandis que dans le deuxième cas, la réponse sera possiblement « oui ». Stokoe suppose que cette différence entre les deux réponses est causée par la forme linguistique de la demande[12].

Phénomènes étudiés

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Back-Channels

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Le back-channel est l’un des phénomènes étudié par l’analyse du discours. Ce terme implique qu’il y a deux canaux (channel) de communication qui opèrent en même temps durant une conversation. Le premier canal est celui par lequel passe l’énoncé du locuteur, tandis que le second, le back-channel, correspond aux manifestations orales ou sonores par lesquelles l’auditeur réagit à la qualité de la communication dans laquelle il est impliqué. Ces back-channel peuvent être des bâillements, des hochements de la tête, des rires, des regards perplexes, etc. Ces réactions de l’interlocuteur permettent également au locuteur d’ajuster ses propos. Elles lui indiquent s’il doit garder ou donner son tour de parole, abréger son propos ou l’expliciter, etc[1].

Duncan a classé 4 sous-types de back-channels :

  1. Mots brefs qui témoignent de l’attention et de la compréhension (hum hum)
  2. Complétion : compléter un énoncé commencé
  3. Clarification : poser une question pour clarifier le propos
  4. Reformulation brève : reprise d’un énoncé produit par l’auditeur

Toutes les expressions faciales ne sont pas des back-channels. Par exemple, un bébé qui sourit parce que sa mère lui parle en souriant est une imitation et non une manifestation de participation active à une conversation. Dans la théorie des actes de langage, le sourire du bébé correspond à un acte perlocutoire, c'est-à-dire la conséquence qu'a eue l'énoncé.

Une personne qui émet des back-channels peut être fortement ou faiblement impliquée dans la conversation. Par exemple, un auditeur fortement impliqué peut se rapprocher tandis qu'un auditeur faiblement impliqué préfèrera garder ses distances. Souvent, les personnes seront plus impliquées dans des conversations avec des amis, des individus avec qui elles ont une bonne relation. Au contraire, elles seront moins impliquées dans des conversations avec des inconnus ou des connaissances. Cependant, l’emploi de ces types d’implications varie selon l'individu et la culture.

Ponctuants du discours

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Un ponctuant du discours est un élément de la langue parlée désémantisé (qui a perdu sa valeur sémantique, son sens plein) et répétitif dans le discours[13],[14]. Ce qu'on appelle « tics de langage » réfère généralement aux ponctuants du discours.

Avant qu’ils soient mis sous la loupe de la pragmatique, on pensait les marqueurs discursifs tels que hein, bien, là étaient vides. Ils étaient plutôt vus comme un moyen phatique d’entretenir une conversation[15]; Jakobson donnait à ces « mots du discours » la fonction de maintenir le contact avec son interlocuteur. Mais une analyse de leur rôle dans le discours révèle une valeur pragmatique insoupçonnée. En effet, ces mots permettent de faire des coupes au niveau de la structure informationnelle d’un discours afin de signaler au destinataire l’importance relative d’information par rapport au contexte[15]. C’est le cas de l’usage particulier du en français québécois, un élément déictique (locatif ou temporel), ou un démonstratif[15] qui a une remarquable polyvalence pragmatique. La phrase « Rémi est arrivé hier » peut émettre trois informations différentes selon sa segmentation (exemple tiré de Forget, p.68)[15]:

(1) Rémi // est arrivé hier
(2) Rémi est arrivé // hier
(3) Rémi est arrivé hier //

Nous pouvons ajouter le mot dans ces coupes afin de signaler l’importance d’une information à un locuteur.

(4) Rémi là, est arrivé hier (emphase sur Rémi)
(5) Rémi est arrivé là, hier (emphase sur le fait qu’il soit arrivé)
(6) Rémi est arrivé hier là (emphase sur le fait qu’il est arrivé hier)

Le en français québécois peut aussi isoler des segments qui ne sont pas syntaxiquement autonomes comme dans « à force là, de courir comme ça, j'ai mal partout, moi » (p.61)[15]. Ce marqueur agit sur un plan qui n’est pas syntaxique: il agit sur le discours. En utilisant ce marqueur, le locuteur en sélectionne « une unité informationnelle dont il veut orienter l’interprétation » (p.72)[15].

La sélection d’une unité informationnelle peut porter sur « l’identification référentielle (ta soeur) comme en (7), le détachement du thème (retour d’un livre) comme en (8) ou le renforcement de l’acte (emphase sur le commencement du spectacle ou sur le fait de s’amuser) en (9) et (10) » (exemple tiré de Forget, p.72)[15].

(7) Ta soeur là, elle a rien qu'à ne pas s'en faire avec ses allergies.
(8) Parce que je n’avais pas rapporté mon livre à temps là, j'ai dû payer.
(9) Dans cinq minutes, le spectacle va commencer là.
(10) Amuse-toi bien là!

Forget synthétise ces différentes opérations qui sont soutenues par des processus cognitifs en une seule opération, qu’elle appelle la singularisation. Cette opération de singularisation sert à marquer la pertinence des informations dans le discours et à solliciter une « reconnaissance marquée » de cette information chez l’interlocuteur[15]. Donc, les informations qui sont « singularisées » par le marqueur permettent de mettre en relation le discours, l’enchainement des énoncés et la pertinence pour le locuteur. Les particules comme « là » contribuent également à marquer les éléments présupposés et posés du discours[15].

Tours de paroles

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Un tour de parole est un échange où un des locuteurs a la possibilité d’émettre un énoncé. Plusieurs règles et normes sociales contrôlent implicitement les tours de parole. Par exemple, une seule personne doit parler à la fois et les tours de parole doivent alterner de manière égale entre les locuteurs, sans coupure[1]. Les tours de parole peuvent aussi être régis par le contexte situationnel ou social. Une personne en position d’autorité, comme un professeur, contrôle davantage les tours de paroles que quelqu’un avec un groupe d’amis, par exemple[7].

Règle de dépendance séquentielle

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Cette règle stipule que la production d’un acte de langage entraine la production d’un autre acte qui respecte spécifiquement les contraintes engendrées par le premier. Par exemple, lorsqu’on pose une question, on s’attend à obtenir une réponse en retour. Une demande provoque également son exécution[1]. Cela montre donc que les énoncés ne sont pas indépendants les uns des autres, mais bien au contraire, un premier énoncé contraint l’interlocuteur à émettre une réponse cohérente avec ce qui vient d’être dit. Prenons un extrait de l’exemple connu de Sacks :

A : Allô
B : Allô
A : C’est Mr. Smith, puis-je vous aider? »[16]

Cet échange viole clairement la règle de dépendance séquentielle. Lorsqu’une personne répond au téléphone, elle s’attend à ce que celle au bout du fil s’introduise et explique la raison de son appel afin de bien comprendre le but de leur interaction. Pourtant, ici, l’interlocuteur ne se présente pas et ne permet pas à la conversation de progresser. Alors, afin d’inciter subtilement son interlocuteur à se nommer, le locuteur A décide de se présenter en premier, bien que ce ne soit pas ce qui est normalement attendu dans une suite d’énoncés comme celle-ci.

Paires adjacentes

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Les paires adjacentes sont deux tours de parole qui sont fortement interreliés et que l’on retrouve dans de nombreuses situations conversationnelles[7],[11]. Un grand nombre de type de paires adjacentes sont recensées, telles que salutation-salutation (par exemple : A: « Bonjour! » B: « Bonjour »), compliment-acceptation (A: « Tu as une belle robe », B: « Merci »), offre-rejet[7] (A: « Est-ce que tu veux du café? », B: « Non, merci »), etc.

Protection des faces

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Selon Goffman, la conversation contient une double contrainte, à savoir que le locuteur doit faire attention pour ne pas se dépeindre négativement ni faire en sorte que son interlocuteur reçoive une image négative de lui-même[1]. Afin d’éviter cela, le locuteur utilise des techniques défensives pour se protéger lui-même et des techniques de protection pour défendre son interlocuteur et ainsi maintenir l’équilibre de la conversation[1]. Par exemple, si Pierre discute avec Marie et que cette dernière lui raconte qu’un évènement lui a fait perdre confiance en elle, Pierre pourrait ajouter au discours de Marie des mots d’encouragement comme : « mais non » ou « ça arrive à tout le monde », etc.

Préalables et précautions

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Cette composante de la conversation sert à avertir un interlocuteur de notre intention de lui faire savoir comment nous souhaitons diriger la conversation. Schegloff donne l’exemple de la phrase : « Est-ce que je peux te poser une question? »[17]. À première vue, ce genre de propos peut paraitre superflu puisque s’il est pris dans son sens littéral, il est très peu probable que la réponse à cette question soit « non ». En effet, lorsque des personnes sont engagées dans une discussion, elles s’attendent à être questionnées. Par contre, un autre sens que cette phrase peut véhiculer est de prévenir l’interlocuteur que la question qui sera posée est peut-être personnelle, indiscrète ou délicate[17].

D’autres précautions présentes dans le discours peuvent être des énoncés comme : « c’est bête à dire […] ». Ce genre de phrases, appelées des énoncés métadiscursifs, annonce que ce qui suit est hors norme ou inhabituel. En s’exprimant ainsi, le locuteur fait savoir à son interlocuteur qu’il a conscience que son propos peut être original, et de ce fait, minimise sa portée en s’autocritiquant[1].

La prolepse est un autre procédé qui sert à minimiser l’effet négatif d’un discours lorsqu’on anticipe le jugement ou la réaction de l’interlocuteur. En voici un exemple :

« […] tu sais tu te tannes d’élever des enfants tu sais. C’est pas que je les aime pas mes enfants. Mais tu sais, tu aimes à vivre toute seule »[1]. La femme a conscience qu’en disant qu’elle éprouve de la satisfaction à vivre seule, que certains peuvent interpréter son discours et supposer qu’elle n’aime pas être avec ses enfants. Afin de se protéger d’un tel jugement, la femme prend soin, en début d’énoncé, de mentionner qu’elle affectionne ses enfants[1].

Ouverture et fermeture (opening et closing)

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Les chercheurs s’intéressant à l’analyse de conversations peuvent également analyser les manières de commencer et de terminer une conversation. Dans un contexte informel, le dialogue sera souvent initié par une paire adjacente telles que salutation-salutation (greeting-greeting) ou par une question-réponse (question-answer) (p.133)[7]. L’utilisation d’une paire adjacente permet aux deux locuteurs d’être interpelés à participer sur-le-champ à la conversation et ouvre la porte à la poursuite de la discussion (p.134)[7].

De la même manière, mettre un terme à la conversation demande de la part des locuteurs une certaine coordination. Le dernier tour de parole sera généralement une paire adjacente d’au revoir telle que A: « bye », B: « À bientôt », mais les locuteurs doivent tout de même orienter la conversation pour qu’elle aille dans cette direction. C’est ce qu’on appelle des possibles pré-fermetures (pre-closings) comme lorsqu’on utilise des mots comme « bon… », « alors… », « ok »[9]. Quand celles-ci apparaissent vers la fin d’un sujet de conversation, elles mèneront à la fermeture. Le locuteur peut aussi utiliser des phrases suggérant implicitement qu’il est temps pour lui de mettre fin à la conversation, par exemple : « Bon, je ne te dérangerai pas plus longtemps » ou « Je dois rentrer chez moi bientôt », etc. Par contre, les pré-fermetures peuvent guider les locuteurs vers un autre sujet de conversation. C’est seulement lorsqu’aucun participant n’amène plus de nouveaux sujets que la paire adjacente d’au revoir aura lieu (p.135)[7].

Sujet de conversation

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Les sujets de conversation sont une autre particularité du discours qui est étudiée en analyse de la conversation. Ceux-ci peuvent varier énormément d’un contexte à un autre. Par exemple, dans un contexte formel ou avec une personne inconnue, les sujets sont plus limités. Le locuteur ne parlera pas de choses très personnelles ou d’un sujet qui est peu commun. On note que le premier sujet de conversation d’une discussion commencera souvent par une question du genre « quoi de neuf? » où l’interlocuteur en répondant à la question sélectionne le premier sujet (p.138)[7]. Il s’agit ensuite d’analyser comment chaque tour de parole contribue au sujet ou au changement de sujet ainsi que la manière qu’a le locuteur d’accepter le sujet de la personne avec qui il parle ou de le rejeter en déviant la conversation.

Réparations (repairs)

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Lors de la conversation, le locuteur peut parfois avoir de la difficulté à transmettre le message voulu. La réparation est un effort de la part du locuteur ou de son interlocuteur à corriger l’énoncé causant le problème et ainsi rétablir la compréhension. Le locuteur peut lui-même reprendre son énoncé, ce qu’on appelle de l’auto-réparation (self-repairs) (p.147)[7], comme dans la phrase : « il est marié avec…euh…comment elle s’appelle déjà...Jessica…euh non Bianca! ». Parfois, au contraire, c’est son interlocuteur qui reprend le discours. Il arrive aussi que l’interlocuteur ne comprenne pas où le locuteur veut en venir et il peut alors lui exprimer verbalement son incompréhension. Cette composante de la conversation est particulièrement étudiée dans des conversations où au moins un des locuteurs parle dans une langue seconde. Cette difficulté à s’exprimer crée inévitablement des contextes dans lesquels le locuteur ou son interlocuteur doit reprendre ce qui a été dit pour le clarifier[7].

Mensonge

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Peu importe la conversation que tient un locuteur, il a toujours le choix entre dire la vérité ou mentir. Dans plusieurs de ses échanges, il a non seulement cette possibilité, mais il a ce qu’on peut appeler le devoir de mentir[18]. Un exemple très fréquent dans le discours est la question : « Comment ça va? » que l’on pose à quelqu’un qu’on rencontre pour la première fois dans la journée. Cette question et sa réponse, qui est habituellement positive, sont dépourvues de valeur de vérité. Peu importe l’humeur de l’interlocuteur, il sera pratiquement obligé de répondre par l’affirmative. Il ne s’agit donc pas d’une question à proprement parlé, mais plutôt d’une forme de salutation[18]. Dans beaucoup d’autres cas, les questions posées permettent une réponse honnête, mais le locuteur a conscience que celle-ci peut avoir des répercussions négatives qu’un mensonge ne provoquerait pas. Une femme qui demande à un ami s'il aime sa robe se verra probablement répondre que oui, même si cela est faux, car le mensonge évite ainsi une certaine confrontation.

Principe de coopération

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Ce principe stipule que chaque tour de parole doit être en continuation avec le précédent. Un participant à la conversation s’attend à ce que son interlocuteur lui réponde avec cohérence (p.120)[7]. Un échange comme (1) violerait le principe de coopération.

(1) A: « Hier, je suis allé au cinéma »
B: « Les légumes, c’est bon pour la santé »

Dans une telle situation, le locuteur A chercherait probablement comment l’énoncé du locuteur B pourrait être en lien avec le sien, présumant que la personne respecte le principe de coopération. En n’étant pas capable d’établir de lien logique, la personne devrait demander à B de répéter son énoncé, croyant avoir mal compris ou encore le questionner sur la pertinence de son énoncé dans le contexte conversationnel[7]. Par contre, l’un des locuteurs peut amener la conversation vers un autre sujet, sans que cela vienne pour autant violer le principe (p.123)[7].

Théorie de l'argumentation

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Anscombre et Ducrot ont développé la théorie de l’argumentation pour rendre compte de l’interprétation pragmatique que nous faisons du discours. Ils ont élaboré une approche dite de pragmatique intégrée du discours. Cette approche défend une position où la composante pragmatique du discours (son contenu contextuel) peut contribuer à la signification du discours indépendamment de la composante sémantique du discours (le contenu informatif)[19]. En fait, la signification d’un énoncé contient en elle « des instructions argumentatives sur l’orientation des autres énoncés » (p.152)[20]. Ces instructions argumentatives modulent et contraignent les actes illocutoires qui s’enchainent les uns après les autres pour former un discours. Anscombre et Ducrot ont observé qu’un enchainement d’actes illocutoires découlent d’actes illocutoires de présupposition, qu’ils ont nommés actes argumentatifs[19]. La théorie de l’argumentation porte sur la valeur argumentative des énoncés et des mots qui les orientent.

Le contenu argumentatif dans les énoncés : le cas d’un comparatif d’égalité

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Certaines expressions discursives de relation ont des instructions argumentatives qui orientent le discours et contraignent les actes illocutoires. Les exemples ci-dessous sont tirés du fameux ouvrage L’argumentation dans la langue d’Anscombre et Ducrot.

(1) Pierre est aussi grand que Marie. > ou =
(2) Pierre a la même taille que Marie. =

L’énoncé en (1) exprime une relation d’égalité ou de supériorité (Pierre peut être de la même taille que Marie ou plus grand). L’énoncé (2) exprime une relation d’égalité seulement.

Si la négation est appliquée aux deux énoncés, la relation d’égalité disparait dans les deux énoncés.

(3) Pierre n'est pas aussi grand que Marie. (plus grand que)<
(4) Pierre n'a pas la même taille que Marie. (plus petit que) > ou (plus grand que) <

Les deux comparatifs partagent donc un même type de relation sémantique, soit la relation d’égalité. Inversement, si la relation de supériorité contenue dans aussi grand que est niée, on s'attend à adopter l’autre versant du contenu sémantique, c'est-à-dire la relation d’égalité.

(5) Pierre est aussi grand que Marie, mais pas plus grand. (Réponse à quelqu'un qui a déclaré Pierre plus grand.) =

Donc, le comparatif aussi grand que contient deux relations sémantiques qui peuvent être activées en changeant les conditions de vérité par la négation.

Réciproquement, si la négation est appliquée à même taille que, on s'attend à adopter la relation de supériorité ou d’infériorité. Donc, si la négation est appliquée à même taille que, on s'attend à la possibilité d’adopter soit la relation d’infériorité ou de supériorité. Un pas plus loin dans cette logique, sicette expression niée n’a pas la même taille était enchainée à la suite de l’énoncé aussi grand que, on s'attend à pouvoir d’inférer la relation de supériorité, qui est partagée dans les deux expressions.

(6) *Pierre est aussi grand que Marie, mais il n'a pas la même taille. *<

Pourtant, la phrase résultante est bizarre et ne se dit pas. Cet exemple démontre que la relation de supériorité contenue dans l’expression aussi grand que ne dépend pas de conditions de vérité. L’énonciation de cette relation est contrainte par ce que Anscombre et Ducrot appellent l’argumentation, une contrainte discursive des énoncés. Or, cette contrainte n’est pas fixée par le contenu sémantique de l’énoncé.

En effet, l’expression aussi grand que montre la possibilité d’une double orientation sur la suite des énoncés. D’une part, il y a dans le contenu de ce comparatif l’indication informative d’une relation d’égalité entre les énoncés. D’autre part, il y a l’indication d’une utilisation argumentative de la relation de supériorité entre les énoncés qui est contrainte par l’enchainement des énoncés dans le discours. Il doit y avoir dans le comparatif aussi grand que « une procédure qu’on peut appliquer aux autres éléments des énoncés » (p.152)[20], une procédure sur comment l’interpréter de façon pragmatique le dicours.

Connecteurs pragmatiques (ou argumentatifs)

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Anscombre et Ducrot ont établi que les mots de relation comme mais, parce que, donc, de plus contiennent en eux des instructions sur l’interprétation d’une suite d’énoncés. Ces mots mettent en relation des énoncés par la causation, la temporalité, l’élaboration, la simultanéité, etc. Voici l’exemple donné par Anscombre et Ducrot dans L’argumentation dans la langue[19]:

(1) Je pars demain, car tu dois tout savoir.

L'intuition linguistique fait pressentir une relation de causalité entre deux énoncés qui est établie par le mot car. Pourtant, pris au sens littéral, le premier énoncé de cette phrase (« Je pars demain ») n’a pas un lien de causalité avec le deuxième (« Tu dois tout savoir »). En d’autres mots, le locuteur ne part pas à cause du besoin de tout savoir de son interlocuteur. Ainsi, nous n’inférons pas que la raison du départ du locuteur est le besoin de tout savoir de l’interlocuteur. Dans cet usage de car, ce connecteur établit plutôt un lien entre l’annonce du départ du locuteur et le besoin de tout savoir de l’interlocuteur[19]. La relation de causalité porte sur les actes illocutoires (l’annonce d’un départ du locuteur et le besoin de savoir de l’interlocuteur). Or il faut qu’une instruction argumentative soit émise dans l’enchainement des énoncés qui oriente l’interprétation de la suite des actes illocutoires. Donc, le locuteur doit partager avec son interlocuteur une intention de présupposer cette façon d’interpréter ses actes illocutoires[19].

En résumé, les contenus argumentatifs dans ces expressions et ces connecteurs « ont le statut de présupposés, c’est-à-dire qu’ils sont marqués pour un acte illocutoire de présupposition » (p.27)[19]. Il doit y avoir un acte illocutoire de présupposition qui indique sur quel acte illocutoire l’interprétation portera. La bizarrerie contenue dans l'enchainement discursif « Pierre est aussi grand que Marie, mais il n'a pas la même taille » est due à l’application d’actes argumentatifs au courant du discours qui contraignent l’enchainement et la suite des actes illocutoires. Anscombre et Ducrot ont ainsi remis en question « la notion d'illocutoire, jusqu'ici assimilée à (une unité) linguistiquement primitive » (p.27)[19].

Contenu argumentatif dans les adjectifs et les adverbes

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Les adjectifs, qui semblent être des items purement lexicaux et sémantiques, ont aussi des valeurs argumentatives. Prenons l’adjectif « malade » avec l’ajout de l’adverbe « complètement » dans les exemples créés par Vaguer et Leeman (p.11)[21].

(1) Ҫa me rend complètement malade de voir ça!

Dans (1), l’ajout de l’adverbe indique le plus haut degré d’être « malade » (au sens émotionnel). Par contre, dans un usage similaire de ces deux mots, cette expression du plus haut de degré est rendue impossible:

(2) *Sa femme est complètement malade : elle est schizophrène.

Le contexte diffère alors que les propriétés conceptuelles de « complètement malade » (malade au plus haut degré) ne différent pas dans les deux énoncés. Dans (1), il s'agit seulement d’un état passager, d’une exaspération d’émotions. Dans (2), l’adverbe ne peut appliquer cette procédure de maximisation à l’adjectif. Il faut admettre alors que l’enchainement argumentatif en (2) attribue « un état final » à l’adjectif malade qu'il est impossible de maximiser par l’ajout de l’adverbe complètement (la schizophrénie n’étant pas un état passager) (p.11)[21]. Donc, l’application de cette procédure de maximisation se fait de façon indépendante des propriétés conceptuelles de complètement. Le locuteur doit présupposer que la maximisation porte seulement sur les états passagers dans les adjectifs. Cette présupposition contraint en quelque sorte les actes illocutoires ou l’intention d’utiliser cette maximisation pour exagérer l’état de maladie du schizophrène.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Diane Vincent, « Les enjeux de l'analyse conversationnelle ou les enjeux de la conversation », Revue québécoise de linguistique, no 30,‎ , p. 177-198 (ISSN 0710-0167)
  2. a b c d et e Teodora Cristea, « L'analyse conversationnelle », Dialogos,‎ , p. 138-151 (lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k l et m Christian Brassac, « Analyse de conversations et théorie des actes de langage », Cahiers de linguistique française, no 13,‎ , p. 62-75 (ISSN 1661-3171, lire en ligne)
  4. (en) Jacques Moeschler, « Conversational Pragmatics: Theoretical, Descriptive, and Didactic Aspects », Études de linguistique appliquée,‎
  5. Jacques Moeschler, « Présentation », Cahiers de la linguistique française, no 13,‎
  6. Catherine Kerbrat-Orecchioni, « « Nouvelle communication » et « analyse conversationnelle » », Langue française, vol. 70,‎ , p. 7–25 (DOI 10.3406/lfr.1986.6368, lire en ligne, consulté le )
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  8. a b et c Jacques Moeschler, Théorie pragmatique et pragmatique conversationnelle, Paris, Armand Colin, (ISBN 2200014562)
  9. a b c d e et f (en) Paul ten Have, Doing Conversation Analysis: a Practical Guide, Pays-bas, Sage Publications,
  10. a b c d et e Michel de Fornel et Jacqueline Léon, « L'analyse de conversation, de l'ethnomethodologie à la linguistique interactionnelle », Histoire Épistémologie Langage, vol. 22,‎ , p. 131–155 (DOI 10.3406/hel.2000.2770, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b (en) Harvey Sacks, Lectures on Conversation, Wiley-Blackwell,
  12. a b c et d The Royal Institution, « The Interactional 'Nudge' - Talking About Talk », (consulté le )
  13. Diane Vincent, Les ponctuants de la langue et autres marqueurs du discours, Québec, Nuit blamche,
  14. Diane Vincent, « Quelques études sociolinguistiques de particules discursives », Revue québécoise de la linguistique théorique et appliquée,‎ , p. 41-59
  15. a b c d e f g h et i Danielle Forget, « Là, un marqueur de pertinence discursive », Revue québécoise de linguistique,‎ , p. 57-82
  16. (en) Harvey Sacks, « Lecture One: Rules of Conversational Sequence », Human Studies,‎
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  19. a b c d e f et g Jean-Claude Anscombre et Oswald Ducrot, « L'argumentation dans la langue », Langages, vol. 10,‎ , p. 5–27 (DOI 10.3406/lgge.1976.2306, lire en ligne, consulté le )
  20. a et b Sandrine Zufferey et Jacques Moeschler, Initiation à l'étude du sens: sémantique et pragmatique, Auxerres, Éditions Sciences humaines, , 253 p. (ISBN 978-2-36106-032-9)
  21. a et b Danielle Leeman et Céline Vaguer, « L'expression de la "totalité" par "complètement": à propos de "complètement malade" », Langages,‎ , p. 363-375 (lire en ligne)

Annexes

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Articles connexes

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