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(c)Gabriel Boustani chez lui au Liban


Présentation


Gabriel Boustani (ou Boustany) est un écrivain, dramaturge et producteur libanais, né à Beyrouth en décembre 1936. Sa mère était issue de la bourgeoisie ruinée et son père d’origine paysanne.Il a écrit un bon nombre de pièces dramatiques éditées et jouées au Liban et en France, produit des films et écrit des romans édités en France. Au sein de la société cosmopolite du Liban, il a été l'un des pionniers de la naissance du théâtre moderne[1] à Beyrouth avant la guerre aux côtés du comédien et metteur en scène Roger Assaf notamment. Il a été un producteur «  accidentel » selon sa formule, apprécié pendant une vingtaine d’années à Paris, avec des signatures du cinéma français, américain et suédois. Il fait le choix de s’installer en France en 1973, se partageant entre le Liban et la France.




Biographie


Naissance, une famille haute en couleurs

Gabriel Boustani a grandi entouré de femmes pendant le Mandat Français: enfant et fils unique, sa mère, sa grand-mère, sa tante,  sa nourrice sont aux petits soins pour lui. Des femmes au caractère bien trempé, féministes sans le savoir et sans le revendiquer. Ces femmes vont donner une épaisseur romanesque à son écriture. Il entend de belles histoires sur le passé de sa famille qui détenait fortune et insignes et s’était lancée dans des actions de mécénat tout en menant une vie sociale grand train. Son père était souvent absent, mais lorsqu‘il rentrait à la maison, il compensait en passant du temps avec son fils. Il lui déclamait des vers et de la prose pour l’initier aux beaux textes, c’est lui aussi qui tapera à la machine à écrire les textes de son fils en citant Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Les Misérables, Les Châtiments, Waterloo, Anatole France, de grands textes lus le soir avant de l’endormir.

Adolescence, des rencontres décisives

(c)Gabriel Boustani dans son jardin au Liban

Gabriel Boustani était fils unique. Très vite les Mathématiques ennuient l‘adolescent au Lycée Français de Beyrouth, il est fasciné par la langue française, la seule qui traduisit ses ressentis depuis sa plus tendre enfance. Sur le trajet en tramway le conduisant au Lycée, il passait devant l’Ecole des Lettres, une école réputée fameuse. Un jour il décide de s’y rendre pour assister à des cours. Il y découvre des professeurs extraordinaires, tel que le poète Georges Shéhadé qui était conseiller culturel et Pierre Robin le directeur. Pierre Barbéris un des professeurs le remarque et l’intègre dans sa classe. Il lisait régulièrement ses dissertations à toute la classe. Un jour à la suite d'un sujet libre, Gabriel lui fait un pastiche de trente deux pages d’après Voltaire, « Panglos » visitant le lycée. Il prend une heure de cours pour le lire en classe et le fait publier dans le journal de l'école. Une autre fois, il lui dit :

«Boustani, vous serez un écrivain !».Prophétie ? Croyance ? Injonction ? Un peu tout cela. Peu à peu un groupe informel se constitue, une sorte de « cercle des poètes disparus» avant la lettre, avec Pierre Robin, Georges Shéhadé, Marcel Girard et Pierre Andreu notamment. Salah Stétié devenu directeur de l‘Orient-Le Jour Littéraire lui ouvre les colonnes du journal afin d’éditer ses contes et nouvelles.

Il restera quelques temps à l‘école des Lettres, entrera en classe propédeutique, le temps d‘apprendre, de découvrir, de s’exercer à l‘écriture et de se distinguer. Il aura la responsabilité rédactionnelle du journal mensuel de l‘Ecole. Son père lui offre de passer un an à Paris, il s’inscrit à l’École du Musée du Louvre et à la Sorbonne pour se cultiver et parfaire son éducation.

L’écriture prend peu à peu une grande place dans la vie de Gabriel Boustani. Plus tard, en mettent en avant son regard de l‘enfant de 5 ans dans le livre dédié à sa tante Rosine « Tabourni ou le camp de Mié-Mié »[2], il racontera un pan de la vie de 1933 à 1945 de cette femme à la fois romantique et active, forte et sensible, active dans un camp d’internement de la France au Liban en guerre, puis lors de l‘Armistice, qui réussit à faire échapper de l‘extradition vers des camps nazis, un bon nombre de femmes internées.

Parcours au théâtre



Gabriel Boustani et Roger Assaf sont des pionniers du théâtre professionnel libanais.

En 1965, ils créent le Théâtre de Beyrouth, Gabriel étant l‘auteur, Roger Assaf le comédien[1] puis metteur en scène. Ce dernier est également l‘auteur d’un livre « Le Théâtre dans l‘Histoire » qui commence une révélation :  "Un jour, j’ai découvert que le théâtre était la face cachée de l‘Histoire ».Une solide amitié qui dure jusqu‘à aujourd’hui. Un article de L'Orient Le Jour sur le , colloque intitulé" "La mémoire déchirée" consacré à Beyrouth en décembre 2015 sous le titre Littérature, art et monde contemporain signé de Samir Frangié a permis de qualifier Gabriel Boustany et d'autres qui « utilisent des techniques modernes pour reprendre à leur compte la fonction cathartique à l’origine du théâtre grec » [3].Un ouvrage a été édité "Littérature, art et monde contemporain : récit, histoire, mémoire " sous la direction de Nayla Tamraz, Presses de l'Université Saint-Joseph, 2015, 290 p.

Gabriel Boustani a écrit une vingtaine de textes dramatiques, plusieurs édités et créés à Beyrouth, au Festival de Baalbeck, et d‘autres à Paris :


Bibliographie dramatique


- La barque de Dante, 1963, à la fois pièce de théâtre et roman, pour la pièce Premier Prix du public «  le cèdre d’or » en 1964 ;

- Le retour d‘Adonis ou Le chant de la terre, 1965, mise en scène de Michel Ghorayeb;

- Les requins ou presque, 1966, mise en scène de Roger Assaf en 1962 à Beyrouth;

- Stalag Tango, 1966, 1er Prix du Festival Mondial de Théâtre à Nancy en 1967, festival crée par Jack Lang ;

- Les vacances de Philippine, 1967, mise en scène de Roger Assaf en 1963 ;

- Aladin in memoriam, 1970.Le metteur en scène Eduardo Manet et France Culture mise en onde Jean pierre Colas Les Criquets Migrateurs, France Culture mise en Ondes Jean Pierre Colas, La “Chanson de Gabriel” extraite de la pièce “Aladin in memoriam” de Gabriel Boustani (1970) a été enregistrée et filmée par des journalistes de l’ORTF en 1971 dans un des pavillons Baltard des Halles juste avant leur démolition ou leur transfert hors de Paris pour céder la place à l’actuel forum des Halles. Le film a été tourné au milieu des sculptures des frères Michel, Alfred et Joseph Basbous dans le cadre de leur exposition dans ce lieu. Le texte de cette chanson fait référence à la condition des enfants palestiniens dans les années 70.La création musicale a été assurée par Jean-Rémi Julien , compositeur.

- Pour savoir qui…qui …qui sera mangé, mise en scène d‘Eduardo Manet. Création au Festival International de Baalbeck ;

- Le grand Yoghourt, 1987 mise en scène Alain Plisson [4].

- Rond-point, 1993. Mise en scène Henri Lazzarini;

- Hôtel Sémiramis, 1993;

- La star et le philodendron, 1994;

- L‘histoire de Gibran, le prophète, 1996 mise en scène Berge Fazlian;

- Hester Stanhope, princesse des mirages, 2000;

- Locustra, 2001;

- Translation ou Aladin 2003, 2004, sur la guerre en Irak. Lecture scénique Gabriel Garant Théâtre-CDN d' Aubervilliers;

- La braconnière, 2008,[5][6] revisite le mythe de Diane chasseresse, lectures proposées par Rue du Conservatoire-Maison Antoine Vitez, le 8 janvier 2022 à 14 h et 15h15, durée 1 h environ au Théâtre des Déchargeurs Paris, mise en espace Gérard Elbaz.

A l 'Ensatt ( Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) à Paris, une rencontre a été organisée sur le thème Points de vue sur le Liban contemporain, par Lena Saade Gebran et Mona Knio sous le titre Rencontres théâtrales France -Liban, le 10 janvier 2020[7].

Jean-Charles Tachella metteur en scène et cinéaste a écrit en préface de la pièce Translation ou Aladin 2003, composée de 5 personnages: « Jean Giraudoux disait qu‘il n‘y a pas de chef-d’œuvre sans une part d‘enchantement. Lisez Aladin 2003 et je suis sûr que vous y trouverez vous aussi, cette part d‘enchantement ».D’autre part pour les 40 ans en 2005 du Théâtre de la Commune, Centre Dramatique National d‘Aubervilliers crée et dirigé en son temps par Gabriel Garran, carte blanche a été donnée à son fondateur pour une lecture scénique de « Translation ou Aladin 2003 », le 3 novembre.

Gabriel Boustani s‘est trouvé comme il aime à le dire, presque par hasard à la tête d’une maison de production qu‘il a créée afin de produire des films de réalisateurs,d’acteurs et actrices prestigieux, tels que Michel de Broca, Michel Drach, Jean Charles Tacchella, Jocelyne Saab, Michel Vianney, des stars internationales, Romy Schneider, Harvey Keitel, Burt Lancaster, Suzanne Sarandon, Max Von Sydow, des récompenses, des prix et des rencontres inoubliables.


Production de films

- Mireille ou la vie des autres, J.Michel Buchet, 1978.

- La mort en direct, Bertrand Tavernier, 1979 Romy Schneider, Harry Dean Stanton Prix de la Presse.

- Une robe noire pour un tueur, José Giovanni, Claude Brasseur, Annie Girardot 1980.

- Atlantic City, Louis Malle, 1980, Susan Sarandon, Lion d‘or festival de Venise.

- Rends-moi la clé, Gérard Pirès, 1981, Jacques Dutronc, Jane Birkin.

- Croque la vie, J.CharlesTachella,1981,Bernard Giraudeau.

- Un dimanche de flic, Michel Vianney, 1982, Jean Rochefort, Victor Lanoux.

- Louisiane, Philippe de Broca, 1984, Margot Kidder.

- Le crime d’Ovide Plouffe, réalisation Denys Arcand, 1984.

- Le sang des autres, Claude Chabrol, avec Jodie Foster 1984, adapté du roman de Simone de Beauvoir.

- Une vie suspendue, Jocelyne Saab 1985, Jacques Weber, Juliet Berto.

- Sauve-toi Lola, Michel Drach, 1986, Carole Laure, Jeanne Moreau.

- L’homme de ma vie, J.Charles Tachella, 1992, Maria de Medeiros.


Gabriel Boustani reprend l‘écriture romanesque avec « Les Arrogants », premier volet d’une trilogie narrant l‘histoire contemporaine du Liban édité à Paris en 2019 chez J.C.Lattès. C’est une saga familiale et historique qui débute à la fin du Mandat Français jusqu’au début de la guerre des années 1975-1990.Le personnage principal est une jeune femme qui porte les espérances de sa famille et par extension celles du Liban. En parallèle, il a écrit un certain nombre de livres, restés pour le moment au niveau de manuscrits. Ces livres donnent une grande part à la peinture et aux peintres qu’il avait découverts et étudiés au Musée du Louvre.D’autres romans, dans d’autres registres, de facture narrative littéraire, poétique, mêlant fable et réel, au style abouti, maîtrisé, fluide, aux personnages multiples et attachants font partie de ses prochains livres. Il a une bibliothèque composée de visages vrais et inventés qui proviennent de ses nombreuses lectures, la fréquentation des quartiers, de bars et des rencontres, de ses expériences aussi le conduisant à construire une galerie de personnages qui éliront domicile dans ses livres. Il lui arrive d’utiliser le procédé du décalage temporel et romanesque créant ainsi un autre monde entre rêve et réalité, ombre et lumière. Ses romans sont le reflet de l‘Histoire, ses lecteurs sont subjugués par son écriture romanesque, juste et poétique. Dans sa démarche littéraire et artistique, on peut y voir une volonté de transmission aux jeunes générations a fortiori après les événements de la période récente. Pour se projeter, connaitre le passé est nécessaire.
Gabriel Boustani est un conteur, un explorateur de la vie quotidienne et de rêves, observateur de l‘humanité au regard bienveillant. De plus, un grand écrivain de langue française, au style imprégné de références artistiques.




Bibliographie littéraire

- Les Arrogants, 2019 Jean-Claude Lattès Editions premier volet de la trilogie libanaise.(2ème et 3ème volets en cours d‘écriture).

- Tabourni ou le camp Mié-Mié, 2006 Jean-Michel Laffont Editions.

- Zaïzafoune (Les tilleuls), 1973 Nouvelles Littéraires Montréal [8].

- Joachim L'imbécile, 1962 Jean d'Haloin Editions Paris.

Hommages, Prix, Distinctions

 

- Premier Prix du Festival Mondial de Théâtre de Nancy en 1967 avec Stalag Tango, festival créé par Jack Lang.

- Prix littéraire du Président de la République (Liban) pour l‘ensemble de son œuvre.- Lorsqu‘il retourne en France en 1973, Gabriel Boustani a le projet de réaliser un premier long métrage sur la base de son premier scénario « La rupture » 

- Prix du Président de la République, Prix Saïd - Akl et inauguration du théâtre de Beyrouth ;

- Premier Prix du scénario pour La rupture.

- Prix de la Francophonie Agence de Coopération Culturelle et Technique en 1975.



Notes et références


1 https://www.lorientlejour.com/article/1150185/roger-assaf-cest-aux-anarchistes-que-je-midentifie-le-plus.html

2 https://www.rueduconservatoire.fr/la-braconniere-de-gabriel-boustany/#.YrV9aC3pORs

3 https://blogs.mediapart.fr/djalila-dechache/blog/090919/les-arrogants-gabriel-boustany

4 https://www.unidivers.fr/les-arrogants-gabriel-boustany/

6 https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/1968-v4-n1-etudfr1743/036305ar/

7 https://www.ensatt.fr/spectacle/3-points-de-vue-sur-le-liban-contemporain/

8 http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-4-numero-1/

9 https://www.lorientlitteraire.com/article_details.php?cid=81&nid=6346

10 https://rogerassaf.com/realisations/

11 https://www.lorientlejour.com/article/755839/Alain_Plisson%252C_un_bourgeois_gentil_homme_.html

Références

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  1. a et b « Roger Assaf : C’est aux anarchistes que je m’identifie le plus… », L’Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne)
  2. Tambourni ou le camp de Mié-Mié
  3. Samir Frangié, « La mémoire déchirée colloque Beyrouth 12 décembre 2015 », L'Orient le Jour,‎
  4. Carla Henoud, « Alain Plisson, l'histoire d'une vie : le théâtre, vraie passion 2/3 », L 'Orient le Jour,‎
  5. « La braconnière Gabriel Boustany 29 décembre 2021 »
  6. univers.fr Christophe Maris Les Arrogants 20 mai 2019
  7. « Rencontres théâtrales France-Liban »
  8. « Zaïzafoune »