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Je suis...Célestin Xavier TELE

Je m’inscris sur Wikipédia pour...publier le trop plein de connaissances qui représentent les résultats de mes multiples recherches dans les multiples domaines que j'explore. j'espère aussi me faire plein de correspondants pour discuter sur les sujets d'envergure scientifique. Mes centres d'intérêt sont...beaucoup plus dans les sciences humaines et les sciences sociales. je me sens aussi à l'aise en littérature française ainsi qu'en langue françcaise.

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PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE

Dans le contexte général de crise des valeurs dont souffre le monde contemporain, Quel rôle peut jouer le prêtre-philosophe entant que formateur et éducateur des consciences morales ?

La Foi et la Raison à l’ère des idéologies modernistes.


Le monde de notre temps souffre d’une crise profonde de valeurs authentiques à cause de la transhumance des idéologies postmodernistes et les marrées contraires à la morale. Cette crise est impulsée par ces idéologies nouvelles, voila pourquoi le prêtre reste notre seule bouée de secours.


INTRODUCTION

Le monde contemporain est un univers en grande ébullition aussi bien dans le domaine socioculturel que dans la science et la religion. Il est majoritairement gagné par un relativisme prononcé et un libéralisme déconcertant où les contre-valeurs se subliment au grand mépris même des vraies valeurs authentiquement morales. Tel est alors ce monde où est engagé le prêtre-philosophe dont la lourde mission est la formation et l’éducation des consciences morales. La possibilité d’une telle mission nécessite la combinaison des instruments théologico-philosophiques pour jouer un rôle d’envergure. Toutefois, parler du rôle du prêtre-philosophe ici c’est soulever l’épineux problème de l’efficacité d’une coexistence de la foi et de la raison dans la formation des consciences morales à l’intérieur d’un univers majoritairement relativiste, séculariste et où la techno science avance à pas de géant. Une telle problématique impose à tous ceux qui s’y attardent, des arrêts sur les grands problèmes socioculturels du monde contemporain puis, l’impact positif de la coexistence de la foi et de la raison dans ce vaste projet de formation des consciences morales.

I-ETAT DU PROBLEME

Les grands problèmes socioculturels du monde contemporain se rangent dans trois dimensions : politique, religieux et moral.

I-1-Sur le plan politique

Les gouvernements de nos différents états adoptent pour la plus part, un système universellement approuvé : c’est le Capitalisme. Système marqué par une forte propension au profit, une sublimation de la propriété privée et, où l’intérêt constitue le moteur de l’économie. C’est un système contraire aux valeurs de solidarité, d’entraide et même de charité.

I-2-Sur le plan religieux

La religion n’échappe pas elle aussi aux ravages accablants de la postmodernité. Elle subit le vaste mouvement du sécularisme ambiant. Le sécularisme n’étant rien d’autre que le courent de pensée qui déverse dans le siècle, les champs d’action autre fois réservés à la seule autorité de l’Eglise. La pratique de la foi devient une affaire individuelle sans plus faire intervenir le besoin d’appartenir à une quelconque obédience religieuse. C’est d’ailleurs ce qui explique la floraison des nouveaux mouvements religieux (N.M.R) et néo messianiques. Dieu se présente sous autant de formes que le nombre de personnes qui le présentent.


I-3-Sur le plan moral

La disparition des vraies valeurs morales nous donne à constater l’instauration d’un véritable règne du relativisme moral. Ici, chacun peut s’en forger comme il lui semble bon de le faire. Telle est en majeur partie, l’œuvre des partisans du courent anarchiste qui bannissent toute forme d’autorité ainsi que toute norme éthique. Les conséquences d’une telle conjecture trouvent leur explication dans le déchainement, aujourd’hui alarmant, du vent impétueux du libéralisme politique qui, comme une trainée de poudre, répand dans nos Etats les abominations que nous livrent les affres résultant des recherches d’une science sans conscience. La dignité humaine s’en trouve bafouée par des pratiques ignobles de manipulation génétique, l’euthanasie, l’acharnement thérapeutique, la contraception, le planning familial, l’eugénisme libéral etc. la vie se conçoit ici comme un bien au même titre que tous les autres biens dont on peut disposer et manipuler à souhait. Il reste donc clairement perçu que l’idéologie mondialiste qui prône la mondialisation des cultures européennes n’échappe pas elle aussi au désir ardent de déconstruire le monde contemporain. Toutefois, si mondialisation et anarchie sont inter convertibles, alors, sans l’ombre d’aucun doute, l’issue qui nous attend reste le chao qui a été réservé à Sodome et Gomorrhe, car, comme l’affirme François RABELAIS « sapience n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme, il te convient servir, aimer et craindre Dieu et en lui, mettre toutes tes pensées et tout ton espoir(…)en sorte que jamais n’en sois désemparé par péché » . Voilà où la cohabitation de la foi et de la raison intervient pour jouer un rôle de grande envergure dans une formation rude et objective des consciences morales par le prêtre-philosophe. D’où l’interrogation sur l’efficacité de la foi et de la raison comme un tout coexistant à l’intérieur d’une modernité sans cesse rebondissante, en mutation perpétuelle, caractérisée par un bouillonnement qui met aux prises et en aversion frontale les valeurs traditionnelles d’une éthique appliquée, fondée sur l’enseignement sociale de l’Eglise(foi)et les vérités nouvelles impulsées par le dynamisme de l’intelligence humaine(raison)favorisées par l’avancée vertigineuse de la science qui se reflète sur les découvertes scientifiques et techniques. En nous proposant de réfléchir sur l’impact de cette coexistence pacifique de la foi et de la raison incarnée en la personne du prêtre-philosophe dans un monde en perte de repère moral, nous nous permettrons aussi le courage, l’audace ainsi que l’hardiesse d’exploiter la célèbre formule du phénoménologue Edmund Husserl du « retour aux choses mêmes » c’est-à-dire le recours aux fondements philosophico-théologiques de la vie et bien d’autres élevés en valeurs suprêmes. En tant qu’ éclaireur de la société, le prêtre-philosophe recourt sans cesse à ses armes théologico-philosophiques puisqu’il est de ce fait semblable à un évadé de la caverne qui a contemplé les essences réelles et qui se fait le devoir de retourner les communiquer à ses semblables encore retenus dans les tréfonds des ténèbres de l’ignorance caverneuse.

II-TENTATIVE DE RESOLUTION

II-1-Sur le plan de la foi

Les décideurs politiques doivent, dans la prise de leurs décisions, tenir compte de toutes les catégories sociales en gardant dans l’éveil de leur mémoire ces paroles de Jésus : « tout ce que vous aurez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait  ». Ils devront conduire le troupeau qui leur est confié en vrai serviteur et non pas régner en puissant dictateur comme c’est le cas dans nos pays africains où la démocratie reste encore un véritable lux. Que leurs décisions aient pour fondement, les piliers de l’Eglise que sont : -la Bible ; C’est un ensemble de livres inspirés, réunis en Un. C’est un recueil où est consignée la parole de Dieu.

-la tradition  ; C’est la transmission de la foi depuis Jésus jusqu’à nos jours en passant par les Apôtres et leurs successeurs.

-le magister ; C’est l’autorité constituée de l’Eglise qui comprend le Pape, le collège des cardinaux ainsi que le grand ensemble des Evêques qui se réunissent en conclave, en synode ou en concile et dont les travaux sont publiés dans des documents connus sous les noms de décrets, de déclarations, de constitutions et d’exhortation apostolique post synodale ou de Lettre Encyclique lorsqu’il s’agit du Pape seul.

II-2-Sur le plan de la religion

Le problème crucial du sécularisme trouve sa résolution dans le retour constant à l’enseignement du Magister de l’Eglise. La naissance des mouvements néo-messianiques s’explique par la très mauvaise interprétation des Ecritures Saintes par les uns et les autres qui aveuglent leur raison avec le fallacieux prétexte de la révélation. Ce Magister est symbolisé par Luc dans le chapitre 9 de l’Evangile du Saint Esprit en la personne de Philippe qui explique les Ecritures à l’eunuque éthiopien. L’autorité du Pape quant à elle doit se comprendre à la lumière du choix porté sur Pierre comme vicaire du Christ par le chef de l’Eglise lui-même en Mt.16 :13-20.

II-3-Sur le plan de la morale

La science doit avoir pour référence le statut anthropologico-éthique du phénomène humain ; et dans un universalisme plus tôt osé, reconsidérer l’homme comme unité de mensuration de l’humanité toute entière, ceci, à n’importe quel stade de l’évolution de sa vie (fœtal ou de vieillesse). L’enfant n’étant pas un petit homme mais plutôt, un petit de l’homme, sa vie mérite une attention renforcée depuis même son stade embryonnaire . L’embryon étant entendu non pas comme une chose, mais plus tôt comme une autonomie en puissance et comme une liberté potentielle . Les articles 1 et 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (D.U.D.H.)portant sur la liberté, l’égalité et la dignité comme droits fondamentaux et naturels à la vie, expliquant les postulats philosophiques sur lesquels repose cette déclaration doivent non seulement être revus, mais aussi et surtout corrigés car s’il est vrai que tous les hommes naissent libres et sont égaux en droit, en devoir et en dignité et qu’ils ont droit à la vie ainsi qu’à la sécurité de cette vie, il reste donc aussi vrai que ces droits naturels et fondamentaux ne bénéficient qu’à ceux qui sont déjà nés en leur procurant ainsi tous les droits de vie et de mort sur ceux qui ne jouissent pas encore de ce précieux privilège et dont la vie demeure encore au stade embryonnaire. Cependant, « Personne n’a le droit de disposer d’une autre personne et de contrôler ses possibilités d’action au point que la personne dépendante se voit privée d’une part essentielle de sa liberté. Or cette condition est lésée dès l’instant où quelqu’un décide du programme génétique de quelqu’un d’autre  ». L’homme est quand même un être crée à l’image et à la ressemblance de Dieu comme nous l’enseigne la thèse créationniste que contient l’anthropologie religieuse ; Dieu avec qui, il partage la gloire par son travail, sa connaissance, son amour et en qui la destinée par une ouverture métaphysique à la transcendance donne de retourner. La dignité de l’homme est donc un problème d’abord originel, en suite existentiel et en fin eschatologique. A la question de savoir pour quoi Dieu t’a-t-il crée ? La catéchèse primaire répond en ces mots : «… pour que je le connaisse, que je l’aime et que je le serve à fin d’avoir part à la vie éternelle ». La dignité de l’homme trouve de ce point de vue, tout son achèvement dans la pratique d’une bioéthique personnaliste qui engage la liberté, la volonté et l’accord du sujet moral et non une bioéthique libérale qui pose un véritable problème du statut de la personne humaine en causant une entorse déplorable aux principes même de la démocratie moderne de liberté et de responsabilité. C’est pourquoi toute manipulation génétique ainsi que toute expérience sur les embryons doivent être proscrites et durement punies par la loi. Même s’il parait vrai que l’esclavage semble aujourd’hui aboli , il n’en demeure pas moins vrai que la science nous le fait ressurgir sous les formes masquées de ces manipulations génétiques. Il en est de l’esclave comme du clone puisque tous deux perdent leur autonomie dès lors qu’ils se trouvent sous le contrôle respectif du maitre et du fabriquant : « l’esclavage est un état signifiant qu’un homme dispose d’un autre homme comme de sa propriété. Il est par conséquent inconciliable avec les concepts de droit de l’homme et de dignité humaine en vigueur aujourd’hui en matière de droit constitutionnel »

II-4-Sur le plan de la philosophie

Les théoriciens du contrat social nous aident déjà à revisiter la véritable notion de liberté qui se distingue nettement du libertinage que nous procure le libéralisme politique. Les contractualistes par l’intermédiaire de Rousseaux définissent la liberté comme « le respect aux lois que nous nous sommes fixées ». Il n’ya donc pas de liberté en dehors des lois. Si pour Aristote il est évident que « le juste sera celui qui se conforme aux lois et qui observe l’égalité » et que « tous les actes conformes aux lois sont de quelque façon justes » , il reste aussi claire que toute autodétermination n’est possible qu’à l’intérieur d’un cadre savamment protégé par un ensemble canonisé de permis et de défendus. Il ne sera donc pas exagéré de souligner que la notion de loi ici englobe les trois types de loi que sont :

-la loi éternelle ; C’est la loi première ou fondamentale, source unique de toutes les autres lois , promulguée par Dieu Lui-même par les Saintes Ecritures et par la voie de la conscience .

-la loi naturelle ; antérieure aux hommes, elle a une ascendance sur tout et subordonne tout à l’exemple de la loi de la pesanteur.

-la loi positive ; elle résulte d’un contrat social ou d’un commun accord entre les membres d’une société. Thomas d’Aquin dit qu’elle est « une ordonnance de la raison en vue du bien commun, promulguée par celui qui a la charge de la communauté » . Cela ne voudrait rien d’autre dire que la loi demeure coexistentielle à tout sujet moral et que l’homme est lui-même le principe de la loi ; elle a été inscrite dans le son programme existentiel pour qu’il l’exprime .


CONCLUSION

Au terme de cette réflexion dont la problématique centrale tournait autour de : l’efficacité de la cohabitation pacifique de ces deux dons de l’esprit que sont la foi et la raison à l’ère des idéologies modernistes et post modernistes, le rôle du prêtre-philosophe consiste, à former et à éduquer les consciences morales, en introduisant quelques éléments de réflexion dans la foi et en usant d’une raison qui tant à croire car, « une vraie philosophie est une vraie religion et une vraie religion est une vraie philosophie » comme le pense Jean Scot Erigène. La vie étant par le fait même le premier don gracieusement offert aux hommes par la nature, mérite d’être promue et défendue au plus haut point dans une reconsidération totale du véritable statut anthropologique du phénomène humain à partir même de son stade embryonnaire. Toutefois, si nous considérons seulement le corps comme simple héritage que nous partageons avec les animaux sans considérer la nature spirituelle, nous valorisons la dignité au mépris de la grandeur ; et si nous considérons l’esprit en délaissant le corps, alors, nous valorisons la grandeur au détriment de la dignité. L’homme est pourtant homme quand il est pris dans sa grandeur et dans sa dignité . Le prêtre-philosophe aura donc à enseigner la dignité humaine en tant que propriété d’un être crée à l’image et à la ressemblance de Dieu, d’annoncer, de renoncer et de dénoncer les dérives de la science en proposant la pratique d’une bioéthique personnaliste en lieu et place d’une bioéthique de type libéral.




BIBLIOGRAPHIE

Quelques auteurs • Aristote, Ethique à Nicomaque, Flammarion, Paris, 1992

• Benoît XVI, Lettre Encyclique, Deus Caritas Est, éd., Don Bosco, Yaoundé. • Cicéron, De Legibus… • Chatillon J., Histoire de la philosophie médiévale. • Habermas Jürgen, L’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ? Paris, Gallimard, 2002. • Idem., Une époque de transition. Ecrits politiques, Paris, Fayard, 2004. • Rabelais François, Gargantua. • Rousseaux Jean Jacques, Du Contrat Social. • Thomas d’Aquin, Contra Gentiles, • Idem., Somme Théologique.

Sources diverses

• Bible de Jérusalem • Catéchisme de l’Eglise Catholique, Mame-Librairie éditrice vaticane, Paris, 1992. • Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, 10 Décembre 1948 à Adis Abéba, en Ethiopie.


TABLE DE MATIERES Introduction…………………………………………………………………………………………….1

I-ETAT DU PROBLEME…………………………………………………………………………….1

I-1-Sur le plan politique……………………………………………………………1

I-2-Sur plan religieux……………………………………………………………………1

I-3-Sur le plan moral………………………………………………………………………2

II-TANTATIVE DE RESOLUTION …………………………………………………….3

II-1-Sur le plan de la foi……………………………………………………….3

II-2-Sur le plan de la religion……………………………………………3

II-3-Sur le plan de la morale……………………………………………….4

II-4-Sur le plan de la philosophie……………………………………5

Conclusion .....................................6 Biographie ……………………………………………………………………………………………….7 Table de matières………………………………………………………………………………………….8



THEME : Dans quel sens « Justice » s’oppose-t-elle à « charité ?».

Comme la définit Aristote dans son « Ethique à Nicomaque » en son livre 5, la « Justice » se trouve être la disposition qui conduit à accomplir des actes bons et à bien les accomplir. Voila en quoi elle constitue une vertu complète parce qu’elle se présente sous la forme d’un rapport à autrui. Aristote la présente aussi comme le fait de donner à autrui ce qui lui revient de droit : c’est sa version distributive. L’objet de la justice est donc le droit. L’équité quant à elle se situe aux antis pôles de la justice. Elle intervient lorsque la justice présente des limites, des lacunes ainsi que de graves manquements. Il est donc visiblement claire que ces deux notions philosophiques se trouvent en aversion décidée lorsqu’on y mêle celle de « charité » qui à son tour, est une vertu théologale. Toutefois, quel est le sens dans lequel s’opposent ces deux vertus cardinale et théologale ? La réponse à cette interrogation nous imposera un arrêt sur l’essence même de la « justice » d’une part, puis sur la nature de la « charité » d’autre part.

Le livre V de l’Ethique à Nicomaque, intitulé Justice expose clairement et avec pertinence l’essence de la notion qui comporte son titre. Il l’aborde d’abord dans un sens purement moral c’est alors qu’il la définit comme disposition à accomplir des actes bons et à bien les accomplir. Elle est une vertu complète parce qu’en intégrant la dimension altruiste, elle est aussi source et motrice des autres vertus. Elle se compte parmi les vertus dites cardinales. Aristote l’aborde ensuite sous le prisme de la politique et la subdivise en : justice sociale, justice commutative et en justice distributive. De ce point de vue, l’objet de la justice est le droit. Ainsi, est juste pour le philosophe grec, tout acte conforme à la loi. Il paraît donc claire que, de toutes ces fragmentations de la justice, la meilleur est, reste et demeure celle qui se réfère à la loi. La dimension sociale de la justice consisterait tout simplement à donner à chaqu’individu ce qui lui revient de plein droit. Dans le cadre d’une application rationnelle et sociale, la justice possède des institutions ou instances qui assurent son déploiement concret : • Le tribunal coutumier : chargé de trancher les litiges familiaux, • Les tribunaux de 1ère de 2ème instance : chargés de trancher les cas de litiges qui n’ont pas trouvé satisfaction au niveau coutumier, • La cours d’appel ou de cassation : elle statue en matière correctionnelle, • La cours d’appel : elle statue en dernier ressort lorsque les autres voies de recours sont épuisées et son verdict est sans appel. Ces instances sont aussi présentes dans d’autres domaines tels que l’Eglise (commission justice et paix) ; l’armée (le tribunal militaire) ainsi qu’au niveau international. Toutefois, il peut arriver que le législateur ait omis une loi et le juge chargé de son application se retrouve en face d’un manquement de la loi, ou alors, que par inclination naturelle, le juge soit peut-être plus sévère ou trop indulgent, la justice dans ce cas souffre d’une imperfection : c’est donc là où intervient l’équité qui vient la parfaire. Cependant, la justice dans son application se trouve confrontée à une toute autre notion qui lui est sensiblement en opposition : La charité. De son étymologie latine Caritas, qui viendrait aussi de cordia, qui signifie cœur, la charité est une vertu théologale qui désigne un élan de cœur, une propension à faire un saut vers autrui sans aucun intérêt personnel. Le Pape Benoît XVI en fait un exposé éloquent et non moins pertinent dans une lettre encyclique intitulée Caritas in Veritate. Un acte charitable est par le fait même un acte caritatif. A l’opposé de la justice, la charité ne recherche pas de profit encore moins à établir ou à conquérir un équilibre entre la perte et le gain. Comme le dit le souverain pontife, la charité c’est l’amour comme don de soi. Saint Paul, dans son hymne de l’amour en Eph.5 nous enseigne que l’amour ne fait pas de mal, il ne jalouse pas, il ne se vente pas, il est patient…bref, c’est une assimilation à l’altérité. Et en cela, la charité se place au point le plus élevé au dessus de la justice.

A la fin donc de cette réflexion où la problématique centrale tournait autour de l’illustration d’une probable opposition entre les deux notions de justice et de charité, il nous a semblé opportun de présenter l’essence et la nature de l’un et l’autre des ces deux concepts avant de constater l’éventualité de cette opposition qui réside en majeure partie dans leur application praxiologique. La justice s’exerce sous le contrôle de ses institutions alors que la charité, elle, s’exerce librement sous l’impulsion de la conscience d’un sujet moral. L’opposition réside aussi sur la fin que poursuivent ces deux concepts : la justice recherche désespérément une égalité qu’elle ne pourra jamais établir tant que l’inégalité persiste dans le programme existentiel de la nature elle-même. La charité quant à elle ouvre les écluses des cieux à celui qui la pratique car les saintes Thérèse de l’Enfant Jésus et Mère Theresa de Calcutta se sont accordées sur la maxime selon laquelle le jugement dernier sera basé sur le degré d’amour de chaqu’individu. Pendant que la justice condamne, la charité, elle, apporte le pardon et la miséricorde tant il est vrai que la miséricorde se moque du jugement. Non seulement la charité s’oppose à la justice, mais aussi et surtout, elle lui est supérieure de par ses aspirations. Pendant que la justice consiste à donner à autrui ce qui lui revient de droit, la charité consiste à prendre dans ce qui est à nous pour donner ; ceci, en dehors de ce que nous devons donner par devoir, ce qui nous est cher et non du superflu ; bref, c’est un élan de sacrifice ou, tout au moins une immolation de cœur. Jésus, lui-même, après avoir passé en faisant du bien, guérissant les malades, ressuscitant les morts et nourrissant même les foules, a fini par donner ce qui lui était très cher : sa vie. Car, aimer c’est tout donner et se donner soi-même comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux. Cependant, le rapport qu’entretiennent la justice et la charité est-il plus conflictuel que complémentaire ?



PROJET DE RECHERCHE EN ANTHROPOLOGIE PHILOSOPHIQUE


Thème : Tentative d’un examen définitionnel dans la transhumance diachronique du phénomène humain : une critique de l’anthropologie classique dans un essai de compréhension des sociétés actuelles.


S’il est vrai que toute science répond à une question, il reste tout aussi bien vrai que l’anthropologie entant que science, répond à la question Qu’est-ce l’Homme ? C’est donc un essai de définition du phénomène humain donnée par l’anthropologue. C’est une étude de l’Homme entant qu’unité de mesure de l’humanité toute entière, l’Homme pris dans sa singularité et enfin, l’Homme en relation avec ses semblables dans son groupe d’appartenance ainsi que dans sa relation avec lui-même et avec l’absolu. Il ya à côté de tout cela, la réponse que donne le philosophe à la même question : c’est ce qu’il convient ici d’appeler, anthropologie philosophique qui n’est rien d’autre que la conception de l’Homme selon le philosophe. C’est d’ailleurs ce versant de l’anthropologie qui compte guider toute notre investigation. Faire une approche définitionnelle d’un phénomène, appelle trois modes de définitions au choix desquels nous nous servons, ceci, selon nos aspirations et selon l’orientation que nous souhaitons donner à notre étude. Nous avons une définition nominale, une définition essentielle et enfin, une définition étymologique. Nous portons ponctuellement notre préférence sur le dernier mode de définition qui nous permet de mieux amorcer notre réflexion. Du grec αμτροπος (antropos) qui veut dire homme et λογος (logos) qui renvoie à la science ou au discours. L’anthropologie dans ce cas et entant que αμτροπος λογος ou antroposlogos, n’est rien d’autre qu’un discours sur l’Homme ou une science qui a pour objet d’étude l’Homme. Cette définition que nous donnent les philosophes dans leur approche intellectuelle du phénomène humain n’est qu’une définition générique tant il est encore vrai que, dans le temps et à des époques différentes, la définition de l’Homme a connu une transmutation considérable. Il est donc clair qu’il faut adjoindre à cette définition dite générique, une autre, cette fois spécifique pour enfin chuter sur une définition de type complet. L’examen de la mutation définitionnelle de l’Homme à travers les mailles du temps reste la problématique majeure qui sou tend toute notre réflexion ; c’est ce qui nous permettra d’amorcer une esquisse de compréhension des phénomènes nouveaux qui sont aussi des paramètres nouveaux et qui créent des vibrations de nature à perturber le sens et l’orientation principielle de l’existence de ce phénomène qu’est l’Homme et qui fait aujourd’hui l’objet de notre investigation dans une sorte d’anthropologie philosophique . Ces paramètres, constants ou changeants, jouent un rôle non moins important soit dans la dégradation de la conception de l’Homme, soit dans son amélioration. Quelle que soit l’éloquence du degré d’érudition des travaux jusqu’ici élaborés dans le même sens, une question persiste : Comment la définition d’une réalité aussi stable que l’Homme peut connaitre autant de mutations alors que le phénomène lui-même reste inchangé ? dans la bataille pour le développement, nous apprend Ebénézer NJOH MOUELLE, c’est l’Homme que nous devons prendre pour référence parce qu’il constitue une référence stable, il est le seul qui ne change pas car il reste tenaillé par le même problème : l’amélioration de ses conditions d’existence. Kant a résumé ses inquiétudes en trois questions : Qui suis-je ? Que dois-je savoir ? Que m’est-il permis d’espérer ? L’Homme doit donc connaitre et se connaitre, prendre conscience de la limite de sa connaissance pour posséder le ciel par la foi. Il a donc une origine, son existence a aussi un sens et il jouit d’une ouverture métaphysique à la transcendance. S’il est vrai avec Aristote que « les choses se définissent toujours par leur fonction et leur potentialité ; quand par suite elles ne sont plus en état d’accomplir leur travail, il ne faut pas dire que ce sont les mêmes choses, mais seulement qu’elles ont le même nom  », alors, tout porte à constater que la crise de considération dont souffre l’Homme de notre temps trouve son début de compréhension dans la définition que la société contemporaine lui assigne. Si pour les scientistes par exemple, l’Homme n’est qu’un souffle qui passe, alors nous comprendront pourquoi l’on peut se permettre une manipulation embryonnaire en réduisant l’embryon à la simple idée d’un objet d’expérimentation, on peut se livrer aux avortements médicalement assistés, à la pratique de l’eugénisme et même jusqu’à libéraliser les unions contre-natures telles que les mariages homosexuels. Comment comprendre la chosification de ce phénomène (l’Homme) pourtant précieux aux yeux de son créateur lorsque la folie atteint son comble et transparaît dans la justice populaire et les lynchages instrumentalisés ? Somme toute, il est non négligeable de mentionner que tout ce qui gravite autour de l’Homme et le côtoie (la politique, les rites, la culture, l’éducation, le développement, la thérapie…) nécessite d’abord une maîtrise de l’anthropologie. Pas l’anthropologie comme discipline académique incorporée dans les sciences humaines, mais, l’anthropologie comprise comme discours sur l’Homme, tout ce qui a déjà été pris, appris et compris sur lui. La question Qu’est-ce-que l’Homme ? est aussi vieille que le monde, mais ce qui est surprenant est qu’elle demeure intacte et posée de la même manière, mais c’est la réponse à cette question qui ne cesse de changer. Après les penseurs de l’antiquité grecque, le psalmiste s’y est penché lui aussi, en s’adressant à Dieu : « qu’est-ce-que l’homme pour que tu penses à lui ?  ». Or, lorsque Thomas d’Aquin tente de donner une réponse à cette question, il présente l’Homme comme un effet dont la cause est Dieu. Alors, répondre à cette question demande à priori une incursion dans l’essence et la nature même de Dieu au travers des instruments d’une théodicée sérieuse comme la essayé le poète Servel dans son hymne intitulée Qui donc est Dieu ? quand il s’interroge en ces termes : « Qui donc est Dieu que nul ne peut aimer s’il n’aime l’homme ?Qui donc est Dieu qu’on peut si fort blesser en blessant l’homme ?  » Dans une espèce de réflexion anthropologique de type philosophique, nous nous engageons dans une relecture critique de l’anthropologie classique dans l’ultime but d’en extraire un substrat intelligible de nature à nous faciliter un essai de compréhension des sociétés contemporaines plongées dans un contexte général de crise de la personne humaine et qui transparaît dans les institutions sociales. Un projet de pareille envergure nous impose un plan comportant deux grandes parties. Nous allons d’abord faire une incursion dans les vestiges de la définition du phénomène humain au travers d’un impératif archéologique à partir de l’Egypte ancienne, puis, embrayer sur un examen beaucoup plus approfondi de cette définition à l’ère des idéologies modernistes.

Tel est en substance l'argumentaire du livre dont je prépare la parition d'ici la fin de l'année 2013.



Célébration de la 46e fête de la jeunesse au Cameroun sous le thème"Jeunesse et participation aux Grandes réalisations".

11Février 2012.

INTRODUCTION


« La jeunesse est le fer de lance de la nation » dit on souvent.

Cet aphorisme se comprend mieux si et seulement si nous faisons une incursion non moins spectaculaire dans la culture de la Grèce antique qui fut à l’origine des jeux olympiques. En effet, le fer que lançait le sportif, encore appelé javelot, atteignait l’objectif que souhaitait le lanceur. Même les chasseurs de no jours emploient un procédé identique. Il ya ici l’idée de prolongement, l’engin prolonge l’esprit de celui qui le projette en le précédant ainsi dans l’accomplissement de ce qu’il aurait lui-même accompli. La jeunesse, vue sous ce prisme est le prolongement de la société traditionnelle. C’est elle qui réalise les rêves et les projets nourris et formulés par les ancêtres dont l’existence s’est astreinte à la limitation au temps. La jeunesse assure en assumant la pérennité d’une société donnée. La politique de Grandes Réalisations impulsée par le renouveau s’inscrit dans ce dynamisme de prolongement. Le bout du tunnel ne peut être atteint que par cette couche sociale préparée à prendre le relais. Voila comment le périple du peuple d’Israël, débuté avec Abraham, poursuivi par Isaac, Jacob, Moise et porté à terme par Josué qui finira par le faire entrer dans la terre promise(Cf. Ancien Testament) a été rendu posible, possible et plausible. Saint Paul explique que, dans la croissance de la foi, il y’en a qui cultivent, il y’en a qui récoltent et d’autres qui mangent. Il est donc ainsi clarifié que lorsque le chef de l’Etat projettent l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, il est conscient de ce que son équipe et lui ne seront plus aux commandes de la locomotive du gouvernail politique de notre pays pour l’accomplissement de ces grands projets structurants aujourd’hui encore en chantier. Le lancement de ces multiples chantiers ne le profiterait donc en rien, aussi bien à court, à moyen ou à long terme. La jeunesse d’aujourd’hui en sera l’heureuse bénéficière. Toutefois, le thème proposé pour cette 46ème fête de la jeunesse, soulève explicitement l’épineux problème de l’implication de la jeunesse dans la réalisation desdits projets compris comme condition d’amorcement de notre vol vers l’émergence que nous nous fixons à l’horizon 2035. Mener une réflexion sur un thème d’une telle envergure, nécessite qu’une pré éminence soit reconnue au plan sus évoqué.



I- La jeunesse camerounaise au cœur des problèmes de l’Afrique


La périodisation dans les mouvements de l’histoire situe le temps présent dans ce qu’il nous convient d’appeler, temps contemporain. C’est aussi une période connue sous la dénomination de post modernité. L’appartenance de notre pays au village planétaire, l’épargne d’une autarcie politique et le garde dans une vitesse d’évolution identique à celle de tous les autres pays que compose la planète. L’examen des problèmes de la jeunesse camerounaise, exige une prise en compte générale des problèmes que connait le monde tout entier. Le temps contemporains intervient après celui dit antique puis médiéval et ensuite moderne en passant par la renaissance. Il part du 15ème siècle et s’étend jusqu’à nos jours. C’est une période surtout marquée par une contre réaction à l’immobilisme médiéval, l’avancée vertigineuse de la science, les découvertes scientifiques et techniques et une émergence du moi pensant. Les problèmes que porte, déporte, transporte et supporte une telle transhumance diachronique se pressentent, se sentent et se ressentent jusqu’à nos jours sur plus d’un plan :


Sur le plan scientifique


L’avancée vertigineuse de la science a reçu une forte impulsion donnée par les découvertes scientifiques et techniques. La techno science dicte ses lois à l’humanité, nous nous retrouvons à consentir d’énormes sacrifices : en bioéthique, nous constatons la pratique d’un eugénisme plutôt libéral , c’est une manipulation des cellules aussi bien humaines que végétales (cas des O.G.M.). Il ya un véritable culte voué à la paresse où les étudiants ne se donnent plus à l’effort mais se contentent des informations toutes constituées versées, déversées et renversées par les nouvelles techniques de l’information et de la communication (N.T.I.C.). La dignité humaine ici se trouve sapée à la racine même de son épanouissement. Par le biais de la science, l’humanité se trouve instrumentalisée. Dieu se voit relégué au second rang en se faisant de ce fait même substituer par l’homme et la science qui priment leur toute puissance. La science n’a plus aucune limite d’action parce que sans conscience et presque sans confiance. Pourtant, nous le avons tous, avec François RABELAIS dans sa Lettre à Pantagruel, que «science sans conscience sans conscience n’est que ruine de l’âme ». A l’allure où vont les choses, l’univers court vers la perte de l’identité naturelle pour plutôt gagner une identité artificielle. Ceci est d’autant plus soutenu par le désir ardent des hommes à être, à devenir et à demeurer « maitres et possesseurs de la Nature » . Tout ceci dans l’envolée de ce que Nietzsche appelle volonté de puissance ou encore de domination.


Sur le plan culturel


La naissance de nouveaux courants de pensée édulcore le sens plénier de ce concept que Platon et Aristote s’accordent à définir comme « manière de gérer la cité ». Les mondialistes avec Senghor, nous scandent la mondialisation comme un « rendez-vous du donner et du recevoir » qui donne lieu à un échange de services et de cultures. Cependant, le concept de mondialisation renvoie rigoureusement à une mondialisation de la culture occidentale visant à phagocyter les cultures africaines. C’est une autre forme de colonisation. Avec le courant féministe, on ne nait plus homme, on ne nait plus femme ; on devient homme, on devient femme. Il ya donc une libéralisation des mariages homosexuels dans des sociétés où la dépravation des mœurs court des rues. Le télescopage des cultures africaine et occidentale engendre des africains culturellement hybrides et même acculturés comme ceux dont parle Cheick Amidou Khan dans ses Aventures Ambigües ; et qu’Ebénézer NJOH MOUELLE appelle homme critique qui ne sont ni ce qu’ils doivent être, ni ce qu’ils veulent être. C’est l’absence de model entrainant qui conduit notre jeunesse à un suivisme moutonnier. Les N.T.I.C. constituent un important véhicule de la dépravation de nos mœurs et où les contres valeurs se subliment au mépris même des vraies valeurs.


Sur le plan économique


Les systèmes économiques classiques : le communisme et le socialisme se voient substituer par le système dit capitaliste caractérisé par :

 Une course effrénée vers le profit,

 Une promotion accrue de la propriété privée,

 L’intérêt ici est le moteur de l’économie.

Ce système économique ne s’adapte pas à la culture africaine parce que ses caractéristiques sont contraires à nos valeurs traditionnelles de bien, de beau, de vrai et de juste dont le communautarisme constituait une véritable charnière par le concours de l’amour, de l’altruisme ainsi qu’une forte conscience d’appartenance à un même groupe humain. Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons donc comprendre les problèmes que connait la société camerounaise à la lumière du vent impétueux qui souffle sur la jeunesse entant qu’elle est, reste et demeure un artifice propre à la société de laquelle elle est issue. Dans le contexte africain, les séquelles de la colonisation restent visibles puisque même après plus de 400 ans d’esclavage, le continent africain accuse encore un énorme retard sur la majeure partie des compartiments du développement. Notre continent fait encore l’objet de certains problèmes déjà évincés en occident : les guerres civiles souvent impulsées et soutenues par les occidentaux et la naïveté de nos dirigeants, sans oublier l’hostilité de la nature souvent à l’origine des calamités telles que, les sécheresses, la faim, les séismes de tous ordres, les inondations et déjà, le terrorisme.


Sur le plan politique,


La notion de démocratie reste encore mal définie et tarde vraiment à prendre son ultime sens de démos et de cratos en tant que gouvernement du peuple. Elle se pratique encore sous une donne aristocratique. La jeunesse croupit sous un culte déconcertant de la facilité ; sans oublier la corruption, l’analphabétisme, le sous-emploi et une délinquance juvénile rampante.


Il transparait de tout ce qui précède que, le fer de lance de notre nation est entourloupé dans un tourbillon vertigineux de problèmes pouvant entraver son essor ; de nature à ne pas accéder à la maturité intellectuelle, c’est-à-dire : sortir de la minorité pour une auto prise en charge. Ce n’est qu’à ce prix et à ce prix seulement que notre jeunesse pourra se mettre en face des enjeux de la politique des Grandes Réalisations qu’impulse le chef de l’Etat.


II-La jeunesse camerounaise face aux enjeux de la politique des grandes réalisations


Entendons par enjeu, l’intérêt que nous aurons à adhérer à la politique des grandes réalisations. Ici, la jeunesse se trouve être la couche sociale la mieux lotie d’un potentiel énergétique, mental et spirituel énorme. Quant à la politique, elle est une science organisatrice de toutes les autres sciences humaines et sociales. Parler de pays émergent, revient à évoquer tout simplement le statut confortable d’un pays qui a atteint deux des trois éléments qui font d’une nation une puissance économique : la population, les industries et les ressources.


Platon dans La République ainsi que dans Le Politique et Aristote dans La Politique traitent de la politique comme la manière de gérer la cité des hommes et des biens. Le Politique de Platon doit se comprendre sous le visage du chef de l’Etat de même carrure que Le Prince que présente Machiavel, détenteur du pouvoir d’orienter sa gouvernance comme il le souhaite. Pour le cas qui nous concerne ici, le chef de l’Etat du Cameroun a donné une orientation toute particulière à sa gouvernance. En effet, partis des grandes ambitions, nous voici en plein dans la dynamique de la réalisation des grands projets dits structurants. Lesquels projets se structurent en cinq plans :


 Consolider la paix au Cameroun et notre unité nationale, condition sine qua none de notre développement,


 Améliorer le fonctionnement de nos institutions pour créer un état de droit,


 Encourager l’esprit d’entreprise pour stimuler notre économie à travers la création d’emplois et de richesses ; facteur de croissance,


 Moderniser notre administration pour plus d’efficacité et une meilleure redistribution des ressources,


 Poursuivre l’affirmation de notre action diplomatique pour renforcer notre rayonnement international.


Ce vaste chantier laisse transparaitre en son sein, le souci bienveillant d’une amélioration des conditions de vie des populations par la lutte contre le chômage. Les défis sociaux tels que : l’éducation, la santé et l’emploi constituent les axes d’intervention prioritaires des ministères y affairant. Toutefois, en quoi cette politique orientée vers les grandes réalisations peut-elle se montrer bénéfique à notre jeunesse ?


En scrutant de très près et même en réajustant mieux nos lunettes, on ne verra nulle part mentionnée de manière explicite la prise en charge particulière de la jeunesse. C’est seulement en faisant un saut qualitatif par un effort d’abstraction, dans un but ultime d’extraire de ce discours polyphonique, un substrat intelligible que nous pouvons enfin nous retrouver. Ces grands chantiers tournant autour des axes tels : l’emploi, l’éducation et la santé, seront pourvoyeurs de beaucoup d’opportunités à cette jeunesse qui pourra ainsi, si elle-même sort de sa minorité mentale pour accéder à une majorité intellectuelle s’en trouver satisfaite. Il est question ici de saisir les opportunités qu’offre cette politique à forte coloration pragmatique par une bonne dose de formation dans l’ultime but de se rendre disponible, diposible et opérationnel sur le marché de l’emploi ; tout en se rendant à l’évidence l’insuffisance de la fonction publique qui ne peut satisfaire toues les demandes d’emploi. Il faudrait tout simplement cultiver ce qu’Olivier REBOUL appelle : philosophie de la tête, philosophie du cœur, philosophie des mains ; c’est-à-dire : le savoir-savoir, le savoir-être et le savoir-faire.


A u congrès ordinaire du R.D.P.C. tenu à Yaoundé du 15 au 16 Septembre 2011, le chef de l’Etat disait en parlant des jeunes, que : « …ce n’est pas en restant en situation d’attente, ni en espérant tout de l’Etat qu’ils trouveront une solution, alors, je leur dis : innovez, créez, et surtout osez… ». Plus clairement, l’initiative privée, la libre entreprise, l’ingéniosité et l’inventivité demeurent les atouts majeurs individuels et collectifs propices à la création des richesses. L’Etat se propose tout simplement d’y jouer un rôle de catalyseur pourvu que la jeunesse se montre, en se faisant, réceptive à la formation qui lui est proposée. Ceux qui ont compris se discours polyphonique et qui se manifestent déjà en intégrant les écoles de formation en agriculture, peuvent être élevés à la dignité de qu’il convient ici d’appeler des visionnaires et ils auront choisi la meilleur part qui ne leur sera jamais enlevée. L’agriculture étant donc un métier d’avenir, et au moment où les modernes pensent avec René DESCARTES dans son Discours de la Méthode la science comme étant la seule à pouvoir faire de nous de véritables maitres et possesseurs de la Nature, je pense pour ma part que seule l’agriculture ferait de nous de véritables maitres et possesseurs de l’économie mondiale. Nous percevons maintenant pourquoi l’agropastorale, l’entrepreneuriat, les industries culturelles et touristiques, la création de nouveaux instruments de financement de l’économie, un stock d’infrastructures économiques ainsi que les grands projets structurants constituent le fondement de la stratégie gouvernementale. La politique des grandes réalisations ne sera bénéfique, utile et profitable qu’à ceux qui se seront montrés audacieux, ingénieux, inventifs, entreprenants et surtout ambitieux.


III-Le partage des responsabilités des parties prenantes dans le développement pour une convergence vers une véritable émergence


A partir des points sus abordés, il s’avère opportun de relever ici que le problème ainsi soulevé par le thème de la 46ème édition de la célébration de la fête nationale de la jeunesse est beaucoup plus en rapport avec les jeunes qui se mettront à l’école de l’entrepreneuriat. Ici, les principaux intervenants dans le processus du développement sont : l’Etat et la jeunesse, soutenus par les différents partenaires au développement. Il incombe donc à l’Etat de :


 Multiplier les structures de formation professionnelle pour les jeunes sans emploi,


 soutenir les initiatives privées,


 Susciter un engouement autour de l’agriculture,


 Encourager et multiplier la tenue des micros comices agro pastoraux à fin que les jeunes s’en imprègnent et s’y intéressent d’avantage.


La responsabilité de la jeunesse quant à elle se résume à :


	Ne pas négliger son potentiel créatif, 


	Être présente au Cameroun et non en diaspora, 


	Être ambitieuse en se faisant de vraies idoles,


	Enfin et surtout, le recours constant aux valeurs morales de l’Afrique traditionnelle relatives au bien, au vrai, au beau et au juste.

La nouvelle politique agricole (N.P.A.) a pour ambition d’accroitre considérablement la production en vue de satisfaire les besoins alimentaires des populations et approvisionner les agro-industries. On a besoin de réunir certains éléments pour que cela soit effectif :


• Une accessibilité ainsi qu’une disponibilité des parcelles cultivables, de l’eau et des intrants agricoles.


• Une meilleure accessibilité aux outils modernes de production puisque la houe et la machette on montré leur limite dans le temps.


• Une vulgarisation plus démocratique des résultats des recherches en agronomie.


• Produire dans un environnement plus concurrentiel et à des coûts raisonnables pour demeurer compétitif.


Le double défi qui interpelle tous les acteurs du secteur agricole est, reste et demeure dans la réponse à la fois aux besoins alimentaires de la population et l’exportation pour engranger beaucoup plus de recettes. Une telle réalisation n’est pas du seul ressort de l’Etat. Dans le partage des responsabilités, les opérateurs économiques, les partenaires au développement et les jeunes, même sans emploi, ont chacun un rôle à jouer. La nouvelle agriculture doit cesser d’être un discours théorique et rhétorique pour s’inscrire dans un processus méthodique et planifié. On partira ainsi des théories emprisonnées dans de beaux discours politiques sans éthique, pour une agriculture non d’aberration mais de libération tenue et soutenue par une tension ou intention portée, déportée, supportée et transportée vers une ligne praxiologique. Tout cela doit s’accompagner d’une évaluation au terme de chaqu’étape. Notre charge en ce domaine est énorme et notre tâche immense : c’est un contrat de performance avec obligation des résultats. Conclusion


Au terme de ce périple noétique, tournant autour du rôle de la jeunesse dans la réalisation des grands projets structurants ayant pour vocation de propulser le Cameroun à l’horizon 2035, dans une ère d’émergence, il en ressort que la jeunesse camerounaise se trouve au cœur d’un tourbillon de problèmes liés à l’évolution du temps. Les grands chantiers sus-évoqués sont au grand bénéfice de cette jeunesse et leur réalisation nécessite une conjugaison d’efforts. L’Etat ne jouant qu’un rôle de catalyseur : l’Etat d’accord mais, la jeunesse d’abord. Au demeurant, projeter une émergence à l’horizon 2035 est une œuvre de bonne augure pour une nation pauvre comme le Cameroun qui est soumis à un système politique de gérontocratie qui excelle dans une éloquence démagogique des discours dont l’éclat scintille par une esthétique du langage et soutenue par une rhétorique versatile. Cette politique des grandes réalisations est très séduisante dans sa parure textuelle, mais elle présente encore beaucoup de points d’utopie :


 Ses objectifs sont non attingibles tant que l’appareil de l’Etat reste gouverné par une équipe qui a jusqu’ici montré ses limites,


 Puisque l’équipe qui lance l’impulsion de cette politique ne sera plus aux commandes lors de son évaluation, il lui faut préparer une véritable relève, S’il est vrai que le développement appelle d’énormes sacrifices, l’effectivité d’une telle réalisation constitue un poison qui risque manquer d’antidote :


o Le Cameroun ne fera que grossir les rangs des pays émetteurs de gaz à effet de serf,


o Par le développement de notre P.I.B., nous nous rangeons aussi dans la logique d’une spirale de désastres écologiques en polluant considérablement notre environnement et nos forêts avec.


o L’implantation des industries endommagera considérablement la faune au point même de perdre plusieurs de nos espèces animales ; ce qui mettra en dérive notre tourisme nationale.


Toutefois, le constat crève l’œil, ces grands chantiers, éloquents et séduisants par leurs textes, ont des objectifs emprisonnés dans des discours politiques dont la réalisation, difficilement ou impossiblement attingibles, ne nous fera pas que du bien ou peut-être, nous fera beaucoup plus de mal.