DJ star désigne les disc jockeys (DJ) mondiaux de musique électronique rencontrant depuis des décennies un succès important, avec un salaire et une renommé en conséquence.


Présentation modifier

 
Armin van Buuren, l'un des disc jockeys les plus titrés au monde, au Madison Square Garden en 2013.

Certaines têtes d'affiches, particulièrement en EDM, sont devenues de véritables vedettes[1], à l'instar de David Guetta, Tiësto ou Avicii par exemple. « Nous sommes les nouvelles rock-stars, c'est un fait ! » annonce Alesso[2].

Les salaires se mettent alors en adéquation avec leur statut. D'après les études du magazine Forbes, une douzaine de DJ gagnent plus de quinze millions de dollars dans l'année[2],[3] : les quinze premiers DJ mondiaux représentent à eux seuls 268 millions de dollars de chiffre d'affaires[4] en 2014 puis plus de 300 millions l'année suivante, sachant que le chiffre global estimé du domaine de l'EDM atteint six à sept milliards de dollars[1],[4] dont plus de 400 millions d'euros rien qu'en France d'après la Sacem[5]. Selon ce même magazine économique, les gains de Calvin Harris — en tête du classement — se montent alors à plusieurs dizaines de millions de dollars[6], comprenant, outre ces prestations scéniques, son travail de réalisateur artistique (producteur) ou les revenus de ses labels et droits d'auteur[7], et ce, quatre ans de suite[8],[9]. « Notre genre musical [a] pris le dessus au sein de l'industrie musicale » précise Martin Garrix[10] ; mais sans que cela profite aux majors du disque, reléguées en fin de peloton en terme d'influence ou de gains financiers[7].

Internet a changé la donne par la diffusion globale de vidéos ; les événements se multiplient sur un modèle unique : l'Ultra, Tomorrowland ou l'Electric Daisy Carnival se déclinent à travers la planète, avec globalement une programmation identique. Résultat, cette uniformisation savamment marketée laisse les disc-jockeys acquérir un succès plus seulement national, mais bien mondial[7]. Une réciprocité s’établit alors entre la réputation des grands festivals et la renommée de l'artiste, chacun ayant besoin de l'autre pour obtenir revenus et reconnaissance du public.

Mais cette starisation couteuse, combinée à l'industrialisation de cette culture musicale[n 1], font disparaitre ces même disc-jockeys des clubs dont ils sont pourtant issus[7],[11]. De plus, David Guetta précise que la fonction de DJ reste également de faire connaitre des nouveautés, mais « les DJs stars que nous sommes faisons de moins en moins découvrir de musique car on est arrivé à un tel niveau de show, devant des foules tellement grandes qu'on perd l'opportunité de le faire[11]. » En définitive, cet avènement d'une frange de disc-jockey entraine comme conséquence de renforcer une scène underground, plus accessible, dans le domaine de la dance : « c'est du vrai clubbing avec des DJs qui jouent encore devant des publics plus réduits », commente l'artiste français[11].

Historique modifier

Les premiers disques jockeys sont nommés « disquaires » et ne font que passer les disques du propriétaire du lieu[12].



Notes modifier

  1. À titre d'exemple à propos de ce point, lire l'article SFX Entertainment.

Références modifier

  1. a et b David de Araujo, « L'EDM, un succès foule », Libération, next,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
  2. a et b « Top 100 DJs 2015 : 13 - Alesso », DJ Magazine, Lyon, vol. Hors Série, no 1 H,‎ , p. 20 (ISSN 2271-006X)
  3. « Le cercle des DJ's millionaires », DJ Mag, no 12,‎ décembre 2015 - janvier 2016, p. 34 (ISSN 2271-006X)
  4. a et b « En chiffres », DJ Magazine, Lyon, no 6,‎ septembre - octobre 2014, p. 12 (ISSN 2271-006X)
  5. « Les musiques électroniques rapportent gros », DJ Magazine, Lyon, no 15,‎ octobre - novembre 2016, p. 8 (ISSN 2271-006x)
  6. (en) « The World's Highest-Paid DJs: Electronic Cash Kings 2015 », sur Forbes.com, (consulté le )
  7. a b c et d Micke Gomes et Ludovic Rambaud, « L'exportation des festivals : emblème d'une industrie en pleine forme », DJ Magazine, Lyon, no 6,‎ septembre - octobre 2014, p. 10 (ISSN 2271-006X)
  8. (en) Andrew Rafter, « Calvin Harris Tops DJ rich list (again) », sur Djmag.com, (consulté le )
  9. (en) Zack O'Malley Greenburg, « The World's Highest-Paid DJs 2017 », sur forbes.com,
  10. « DJ Top 100 : Martin Garrix », DJ Mag, Lyon, no 7,‎ décembre 2014 - janvier 2015, p. 40 (ISSN 2271-006X)
  11. a b et c Ludovic Rambaud, « David Guetta visionnaire », DJ Mag, Lyon, no 7,‎ décembre 2014 - janvier 2015, p. 22 à 26 (ISSN 2271-006X)
  12. Richard 2013, Warm up, p. 15 à 19.

Sources modifier

{{Portail|musique électronique}} <small>[[Catégorie:Disc jockey]]</small>