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Joë Nordmann (né en 1910, mort le 12 novembre 2005) était un avocat et résistant français, né dans une famille juive de Mulhouse, fils d'un avocat alsacien poursuivi par les militaires allemands en 1914.

L'engagement dans la résistance communiste

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Joë Nordmann adhère au Parti communiste français en 1933, année de l’accession de Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne, ainsi qu'à l'Association juridique internationale (AJI), pour laquelle il voyage en Roumanie et en Grèce en 1936 afin d'effectuer un rapport sur les conditions de détention dans ces régimes autoritaires.

Radié du barreau de Paris en 1942 parce que juif, il fonde une organisation de résistance, le Front national judiciaire, organisation de résistance du Palais de Justice de Paris puis partout en France et publie un journal clandestin, « le Palais libre ».

Durant la Résistance, il participe à de nombreuses opérations, dont l'une, confiée par Jacques Duclos, consistait à remettre à Louis Aragon, qui se trouvait en zone sud, divers documents importants, dont les paroles et les écrits des otages de Châteaubriant pour « en faire un monument ».

La libération : Nuremberg et la définition du crime contre l'humanité

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A la Libération, il occupe d’importantes responsabilités au ministère de la Justice, dont celles de directeur de cabinet de Marcel Willard, ministre de la Justice du gouvernement provisoire et ex-membre de l'AJI.

Il est désigné pour assister le parquet français au tribunal militaire de Nuremberg lors du procès des hauts dignitaires nazis : « J’étais assis sur les bancs de l’accusation, face à Göring et aux autres grands criminels de guerre nazis. C’est ainsi que je me suis préoccupé de la notion de crimes contre l’humanité et que j’ai mené campagne, des années plus tard, pour que cette notion entre dans le droit français ».

La chasse aux bourreaux

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En 1973, il est le premier à relancer les poursuites contre Paul Touvier pour « crime contre l'humanité », fait inédit dans l'histoire, qui aboutira après de longues années d'attente. Suivront les procès de Klaus Barbie et de Maurice Papon, dans lesquels il joue, chaque fois, un rôle de premier plan. Il fut, durant ces années, le porte-parole de la Fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP).

Un avocat militant[1]

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Son engagement militant le fit aussi défendre les victimes de l'Affaire de la station de métro Charonne, des républicains espagnols, ainsi que des combattants vietnamiens et algériens. Il plaide en Grèce contre le régime des colonels, au Paraguay contre le dictateur Alfredo Stroessner, au Chili contre Augusto Pinochet, mais aussi contre le mercenaire Bob Denard.

Président de l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD), qu'il fonde en 1945, il avait aussi été l’avocat des Lettres françaises dans l’affaire Kravtchenko [2].

Maître Nordmann prit la défense de plusieurs dissidents soviétiques comme lors des procès des écrivains soviétiques Siniavski et Daniel, en 1965, et d’Alexandre Guinzburg en 1968, et fit envoyer à Kaboul une mission de l’AIJD, au moment de l’intervention soviétique en 1980.

Notes et références

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  1. page de l'émission « Mémorables » sur France culture
  2. ingénieur ukrainien passé à l’Ouest que les services secrets américains poussent à intenter un procès contre le journal de Louis Aragon, en 1949. Kravtchenko avait publié un livre, Je choisis la liberté, dont les Lettres françaises voulaient dénoncer les « mensonges » sur l’Union soviétique et la manipulation des services américains. Joë Nordmann prit la défense du journal « avec excès », reconnaissait-il


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