USS North Dakota (BB-29)

USS North Dakota (BB-29)
illustration de USS North Dakota (BB-29)
L'USS North Dakota vers 1912.

Type Cuirassé
Classe Classe Delaware
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Chantier naval Fore River de Quincy
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Désarmé le
Rayé des listes le
Vendu pour la ferraille le
Équipage
Équipage 933 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 158,2 m(HT)
155 m (LF)
Maître-bau 26,0 m
Tirant d'eau 8,3 m (principale)
8,6 m (max.)
Déplacement 20 707 t
À pleine charge 22 759 t
Propulsion 14 x chaudières Babcock & Wilcox
Puissance 25 000 shp (1 864 kW)
Vitesse 21 nœuds (38,9 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture blindée = 229-279 mm
Casemate haute = 203–254 mm
Casemate basse = 127 mm
Barbettes = 102-254 mm
Tourelles (face) = 305 mm
Château = 292 mm
Pont = 51 mm
Armement Artillerie :

Lutte anti-sous-marine :

Rayon d'action 6 500 milles marins (12 038 km) à 12 nœuds (22 km/h)
Carrière
Pavillon États-Unis
Indicatif BB-29

L'USS North Dakota (BB-29) est le second navire de la classe de cuirassé dreadnought classe Delaware de la Marine des États-Unis. Sa quille est posée au chantier naval Fore River de Quincy en . Le navire est lancé en , et mis en service dans l'US Navy en . Il est armé par des batteries principales de 12 pouces (305 mm) et il est capable d'atteindre une vitesse de pointe de 21 nœuds (39 km/h). Le North Dakota est le premier navire de la marine américaine à être nommé d'après le 39e État américain.

Le North Dakota a une carrière relativement paisible ; il est présent pendant l'occupation américaine de Veracruz en 1914, mais ne voit pas l'action. Après l'entrée en guerre des États-Unis dans la Première Guerre mondiale en , le North Dakota demeure aux États-Unis pour participer à la formation des membres d'équipage de la marine de guerre, alors en pleine expansion, et ne participe pas aux combats. Il reste en service actif jusqu’au début des années 1920 lorsqu’il est mis hors service selon les termes du traité naval de Washington en , et il est par la suite converti en navire cible radiocommandé. Il occupe cette fonction jusqu'en 1930, quand il est remplacé dans ce rôle par l’USS Utah. En 1931, il est vendu pour la démolition et démantelé.

Conception et construction modifier

 
Schéma du North Dakota.

Le North Dakota mesure 158 m de long hors-tout ; le maître-bau est de 26 m et le tirant d'eau de 8 m. Il déplace 20 707 tonnes et 22 759 tonnes à pleine charge avec l’armement au complet. Le navire est propulsé par deux turbines à vapeur Curtiss, deux arbres d'hélice et quatorze chaudières à tubes d'eau Babcock & Wilcox, générant une vitesse de pointe de 21 nœuds. Le navire dispose d’une autonomie de 6 500 milles marins (12 000 km) à une vitesse de 12 nœuds (22 km/h). Il armé par un équipage de 933 officiers et hommes[1],[2]. Sa proue est un exemple précoce de bulbe d'étrave[3].

Le navire est armé par des batteries principales de 10 canons de 12 pouces/45 calibres Mark 5 (305 mm)[n. 1] disposées sur cinq tourelles de deux canons sur la ligne médiane du navire, dont deux à l’avant dans un format en tourelles superposées. Les trois autres tourelles sont placées à l'arrière de la superstructure. Les batteries secondaires sont composées de quatorze canons de 5 pouces/50 calibres (en) Mark 6 (127 mm) montés sur des supports en casemate le long de la coque du navire. Comme la norme pour les navires de capital de la période, il est également armé par une paire de tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm), en position immergé sur les flancs de la coque. La ceinture blindée principale mesure 279 mm d'épaisseur et le pont blindé 51 mm d'épaisseur. Les tourelles disposent d'un blindage de face de 305 mm d'épaisseur et le château de 292 mm[1].

Carrière militaire modifier

 
Le lancement du North Dakota, le 10 novembre 1908.

La quille du North Dakota est posée le au chantier naval Fore River de Quincy dans le Massachusetts. Le navire est lancé le , et mis en service dans l'US Navy le [1]. Le , le navire doit faire face à l'explosion d'un réservoir d'huile et à un feu en mer. Six hommes - les Chief Petty Officer (en) watertender (en) August Holtz (en) et Patrick Reid (en), les chefs machinist's Mate (en) Thomas Stanton (en) et Karl Westa (en), le machinist's Mate Charles Church Roberts (en), et le watertender Harry Lipscomb (en) - reçoivent chacun la Médaille d'honneur pour leur héroïsme extraordinaire lors de l'incendie[4].

Après sa mise en service, le North Dakota est affecté à la Flotte de l'Atlantique où il participe à la routine en temps de paix des croisières de formation, des manœuvres de la flotte, et des exercices d'artillerie dans l'Atlantique et dans la mer des Caraïbes. Le , il traverse l'Atlantique pour la première fois, et rend visite à la Grande-Bretagne et la France. Au printemps suivant, il participe à des manœuvres dans les Caraïbes. Il contribue à la formation des midshipmen et des cadets de l'Académie navale au cours des étés 1912 et 1913. Le , il rejoint l'escorte d'honneur du croiseur cuirassé britannique HMS Natal (en), qui transporte la dépouille de Whitelaw Reid, l'ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, mort à Londres en [5].

Les États-Unis sont restés neutres lorsque la guerre a éclaté en Europe en , mais en Amériques, les troubles politiques au Mexique liés à la révolution, occupent la Marine américaine cette année-là. Le North Dakota prend la route de Veracruz, où il arrive le , cinq jours après que les marins américains ont pris la ville. Il croise alors le long de la côte mexicaine pour protéger les Américains et leurs intérêts dans le pays jusqu'en octobre, avant de retourner à Norfolk, en Virginie, où il arrive le . Alors que la guerre fait rage en Europe, la Flotte de l'Atlantique commence à se préparer de manière intensive à une entrée possible dans le conflit. Le North Dakota conduit des entrainements d’artillerie dans la baie de Chesapeake lorsque les États-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne le . Contrairement à son sistership, l'USS Delaware, le North Dakota est resté dans les eaux américaines pour la durée de la guerre, et ne voit pas l'action. Il est basé sur la rivière York, entre la Virginie et New York, et il est chargé de la formation des canonniers et du personnel de la salle des machines pour la flotte de guerre alors en pleine expansion[5],[6],[7]. L'amiral Hugh Rodman demande en effet que le North Dakota demeure en retrait des zones de combat, car il ne fait pas confiance à la fiabilité de ses moteurs[8]. En 1917, ses moteurs sont finalement remplacés par de nouvelles turbines à engrenages[9] et de nouveaux équipements de lutte anti-incendie sont également installés[10].

 
Le North Dakota à Grand Harbour, Malte, le 17 décembre 1919.

Le , le North Dakota quitte Norfolk en transportant la dépouille de l'ambassadeur d'Italie aux États-Unis, Vincenzo Macchi di Cellere (en), qui est décédé le à Washington, DC. Le navire fait halte à Athènes, Malte, Constantinople, Valence, et Gibraltar lors de la croisière en mer Méditerranée. Il revient par la suite aux États-Unis et participe à des manœuvres de la flotte dans les Caraïbes au printemps de 1920. En , il est présent durant les essais de bombardement conjoint US Army-US Navy, où le cuirassé SMS Ostfriesland et le croiseur SMS Frankfurt, cédés aux États-Unis, sont coulés dans une démonstration de puissance aérienne. Le North Dakota reprend par la suite une routine normale en temps de paix composée d’exercices et d’entraînements, y compris deux croisières de formation des midshipmen au cours des étés 1922 et 1923. Cette dernière croisière fait route vers les eaux européennes et visite l'Espagne, l’Écosse et la Scandinavie[5].

Dans les années qui suivent immédiatement la fin de la guerre, les États-Unis, la Grande-Bretagne, et le Japon lancent de vastes programmes de construction navale. Les trois pays décident qu'une nouvelle course aux armements navals serait mal avisée, et convoquent ainsi la Conférence navale de Washington pour discuter de la limitation des armements. Cette dernière conduit à la signature du traité naval de Washington en [11]. Aux termes de l'article II du traité, le North Dakota et son sistership le Delaware doivent être mis au rebut dès que les nouveaux cuirassés USS Colorado et USS West Virginia alors en construction, seront prêts à rejoindre la flotte[12]. Le North Dakota est mis hors service le à Norfolk, conformément aux termes du traité. Il désarmé et reclassé comme un navire "non classés" le , et par la suite converti en un navire cible de tir radiocommandé. Ses turbines sont enlevées pour une utilisation ultérieure à bord du cuirassé USS Nevada lors de sa modernisation dans les années 1930[5],[13]. Il sert à ce titre jusqu'en 1930, quand il est remplacé par le cuirassé USS Utah. Il est rayé du Naval Vessel Register le et par la suite vendu à l'Union Shipbuilding Company de Baltimore le pour démantèlement[5],[14].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. /45 se réfère à la longueur du canon en termes de calibre (longueur en calibre). Un canon /45 mesure une longueur égale à 45 fois le diamètre du canon, soit 13,7 mètres.

Références modifier

  1. a b et c Gardiner et Gray 1985, p. 113.
  2. Friedman 1985, p. 69.
  3. World Association for Waterborne Transport Infrastructure (en), MarCom Working Group 08: The Damage Inflicted by Ships with Bulbous Bows on Underwater Structures (Supplement to Bulletin nr. 70, PTC2 report of WG 08 - 1990 issue), page 6.
  4. Medal of Honor recipients, ACMH.
  5. a b c d et e North Dakota, DANFS.
  6. Gardiner et Gray 1985, p. 105–107.
  7. Friedman 1985, p. 172.
  8. Jones 1998, p. 40.
  9. Friedman 1985, p. 186.
  10. Friedman 1985, p. 174.
  11. Potter 1981, p. 232–233.
  12. Washington Naval Treaty, chapître I, article II.
  13. Friedman 1985, p. 186, 201.
  14. Friedman 1985, p. 201.

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages modifier

  • (en) Siegfried Breyer, Battleships and Battle Cruisers 1905–1970 : Historical Development of the Capital Ship, Doubleday & Company, , 480 p. (ISBN 978-0-385-07247-2).
  • (en) Norman Friedman, U.S. Battleships : An Illustrated Design History, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 472 p. (ISBN 0-87021-715-1, OCLC 12214729, lire en ligne).  
  • (en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One, Seaforth Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-84832-100-7 et 1848321007, lire en ligne).
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships, 1906–1921, Annapolis, Mayland, Naval Institute Press, , 439 p. (ISBN 978-0-87021-907-8, OCLC 12119866).  
  • (en) Jerry W. Jones, United States Battleship Operations in World War One, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 170 p. (ISBN 1-55750-411-3).  
  • (en) E. B. Potter, Sea Power : A Naval History, Annapolis, Naval Institute Press, , 416 p. (ISBN 0-87021-607-4, OCLC 464512845).  

Ressources numériques modifier

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

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