La tyndallisation est un procédé de stérilisation modérée qui permet d'éliminer du milieu les formes de résistance des bactéries que sont les spores très pratiqué au début du XXe siècle. Elle tire son nom du scientifique irlandais John Tyndall et est encore pratiquée, souvent sous le nom de « traitements thermiques à basses températures »[1].

Principes et procédé modifier

Un chauffage classique n'élimine pas les spores les plus capables de résister à des températures élevées.

Afin d'éliminer les formes végétatives (bactéries) et les formes de résistance (spores), il faut donc soumettre le milieu à un chauffage discontinu à basse température : on ne chauffe que quelques minutes (environ une trentaine) toutes les 24 heures, en ne dépassant pas les 60 °C.

Le chauffage suffit à éliminer les formes végétatives, et provoque un choc thermique, qui est un facteur déclenchant pour qu'une forme de résistance entre en germination, et donne ainsi des formes végétatives.

Les intervalles laissés entre les chauffages permettent donc aux spores de donner des bactéries, qui sont éliminées lors de l'augmentation de température suivante. De cette façon, on élimine progressivement toutes les spores du milieu, ce qui contribue à le stériliser.

Utilisations modifier

La tyndallisation est utilisée, éventuellement sous haute pression[2], notamment pour la conservation de la viande, de médiums cellulosiques de culture de champignon[3], de bois[4] et l'a été dans le domaine de la médecine pour la conservation de produits biologiques tels que le lait maternel que l'on souhaite conserver sans trop le dégrader[5],[6],[7] ou des sérums ou d'autres fluides[8] destinés à être injectés (sérum par exemple).

C'est une technique qui continue à intéresser et qui peut parfois présenter des avantages par rapport à la pasteurisation[9].

Réglementation modifier

Dans le domaine médical et agroalimentaire, comme toutes les techniques de stérilisation, la Tyndallisation fait l'objet de Micmacher C (1996) Bases scientifiques de la réglementation dans le domaine du froid. Science et technique du froid, 431-433.

Notes et références modifier

  1. Mane Diouf F. (1995). Étude du comportement des spores de Clostridium perfringens lors de traitements thermiques à basses températures (Doctoral dissertation).
  2. Herdegen, V., & Vogel, R. F. (1998). Strategies for High Pressure Inactivation of Endospore-forming. High Pressure Food Science, Bioscience and Chemistry, (222), 394.
  3. Kashangura, C. 7.6 Oyster mushroom spawn production : Tyndallisation as an alternative method for sterilisation of growth medium.
  4. DB, A. R. (1978) Tyndallisation at medium temperature as a method for sterilising wood blocks. Material und Organismen.
  5. Randoin L & Perroteau A (1950). détermination des teneurs en vitamines C, A, B1, B2 de différents laits de femme et étude des modifications de ces teneurs au cours de la stérilisation et de la conservation effectuées au Lactarium. Le Lait, 30(299-300), 622-629.
  6. PIERRET, R., Breton, A., & GAUDIER, B. (1956). Les méthodes de conservation du lait de femme. Le Lait, 36(355-356), 250-265.
  7. Lewis, M. J. (2003). Improvements in the pasteurisation and sterilisation of milk. Dairy Processing: Improving Quality, 81-103.
  8. Guillot, M. (1950). La stérilisation des solutions injectables. Journal of Pharmacy and Pharmacology, 2(1), 345-360.
  9. Cerf O (1990) La tyndallisation: come-back ou has-been?. Industries alimentaires et agricoles.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Davis, H. (1940). A Quantitative Bacteriological Investigation of the Tyndallisation Process. Quarterly Journal of Pharmacy and Pharmacology, 13, 14-31.
  • Robert-Boyer M (1954) Étude quantitative de la thermorésistance des spores de Bacillus subtilis, au cours du processus de tyndallisation (Doctoral dissertation).