Teurgoule
Teurgoule | |
![]() La teurgoule cuite dans le plat traditionnel. | |
Lieu d’origine | Normandie |
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Ingrédients | riz, lait, cannelle |
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La teurgoule ou teurd-goule (variantes : torgoule ou tergoule) est une spécialité culinaire de Normandie.
La terrine ou jatte à bec en grès émaillé qui sert traditionnellement à sa cuisson est toujours fabriquée de manière artisanale par des poteries familiales, notamment à Noron-la-Poterie. Sa contenance varie entre 1,6 et 10 litres.
ÉtymologieModifier
Littéralement, teurgoule, ou plus exactement teurd-goule, signifie mot-à-mot tord-gueule ; l'origine du nom viendrait de « se tordre la goule » (la bouche) lorsqu’on mangeait la teurgoule ; certains affirment que c’est parce qu’on se dépêchait de la manger alors qu’elle était encore très chaude et d’autres que c’est parce que les premières versions n’avaient pas encore atteint le moelleux d’aujourd’hui[1].
CompositionModifier
C’est un dessert, sorte de riz au lait sucré, généralement parfumé à la cannelle, et cuit à four très doux mais très longtemps, environ cinq heures, dans un plat spécialement conçu à cet usage, de telle façon que les grains de riz ne sont presque plus discernables.
Elle se déguste souvent chaude avec la fallue, une brioche normande, et du cidre.
OriginesModifier
Le fait que les ingrédients — riz et cannelle — de ce dessert typiquement normand ne soient nullement originaires de Normandie est dû au fait qu’ils faisaient partie du butin capturé par les corsaires normands, au XVIIe siècle, sur les galions espagnols en provenance du Nouveau Monde[2]. Aujourd’hui, la cannelle est quelquefois omise au profit d’une gousse de vanille, de caramel, de zestes d’agrumes confits ou même d’une feuille de laurier.
Chanson populaire normandeModifier
- Auteur présumé
- Arthur Marye
- Refrain
- Por' s’empli' la goule
- Y faut d’la teurgoule.
- Y faut d’la fallue itou
- C’est cha qui fait bère un coup,
- Por' s’empli' la goule
- Y faut d’la teurgoule
- Car no s’ra terjous gourmands
- D’nos vieux plats normands.
- Couplet
- Quand no z'a bien mangi du lapin, d'la volaille
- Quand no z'a bien mangi du r'haricot d'mouton
- Quand no z'a bien mangi du bon gigot à l'ail(le)
- Quand no z'a bien mangi du viau et du dindon
- Quand no z'a bu du bère à pleines guichonnées
- Qu'no z'a goûté du gros, du p'tit, du mitoyen
- Qu'no z'est resté tablés pus d'un' demi-jounée
- Qu'no commenc' à chanter, qu'no commenc' à êtr' bien.
Notes et référencesModifier
- Christophe Felder et Camille Lesecq, Gâteaux : 150 petits et gros gâteaux à dévorer, Paris, Éditions de La Martinière, dl 2015, 381 p. (ISBN 978-2-7324-7051-1, OCLC 930939113), p. 136.
- D’autres sources en attribuent la création à François-Jean Orceau de Fontette qui aurait fait venir d’outremer une cargaison de riz, en 1757, à l’occasion d’une disette, et qui fit placarder cette recette pour cuisiner cette céréale alors inconnue dans la région.
Voir aussiModifier
Article connexeModifier
Lien externeModifier