Sikorsky SH-3 Sea King
Image illustrative de l’article Sikorsky S-61
Un S-61 de l'Irish Coast Guard.

Rôle Hélicoptère de transport militaire et de lutte anti-sous-marine
Constructeur Sikorsky Aircraft Corporation
Premier vol
Mise en service 1961
Date de retrait Toujours en service
Coût unitaire 6,4 millions de dollars[1]
Nombre construit 1 473
Équipage
4 (2 pilotes et 2 opérateurs de systèmes de lutte anti-sous-marine) + 3 passagers
Motorisation
Moteur GE Aviation T58-GE-10
Nombre 2
Type Turbine
Puissance unitaire 1 400 ch
Nombre de pales 5 rotor principal, 5 rotor anti couple
Dimensions
Image illustrative de l’article Sikorsky S-61
Diamètre du rotor 19 m
Longueur 16,70 m
Hauteur 5,13 m
Masses
À vide 5 382 kg
Charge utile 2 779 kg
Maximale 10 000 kg
Performances
Vitesse maximale 267 km/h
Plafond 4 481 m
Vitesse ascensionnelle 400-670 m/min
Distance franchissable 1 000 km
Armement
Interne 2 torpilles anti-sous-marines Mk 46/44 (SH-3H)
grenade anti-sous-marine nucléaire B-57
Externe Sonar immergé
Diverses bouées sonars
Mitrailleuses ou Minigun pour certaines missions

Le Sikorsky S-61 (nomenclature constructeur), plus connu sous son appellation militaire de SH-3 Sea King est un hélicoptère bi-turbine de lutte anti-sous-marine et de sauvetage en mer. Il est en service dans l'United States Navy et dans un grand nombre d'autres forces armées de par le monde.

Le Sea King a été construit à 794 exemplaires par Sikorsky entre 1959 et 1980 et sous licence au Royaume-Uni, au Canada, en Italie et au Japon à un total de 679 unités[2]. Les principales versions civiles sont le S-61L et le S-61N.

Origines modifier

En 1957, Sikorsky fut choisi par la marine américaine pour développer un hélicoptère amphibie tout-temps. Il devait combiner traque anti-sous-marine et destruction des submersibles.

Le premier vol du prototype eut lieu le , et il devint opérationnel au sein de l'United States Navy en juin 1961 sous l'appellation de HSS-2. La désignation de l'appareil fut changée à l'introduction du nouveau système de désignation des aéronefs en 1962 pour devenir SH-3A.

Bien qu'initialement destiné à la lutte anti-submersibles, d'autres missions furent confiées au SH-3, entraînant l'apparition de nombreuses versions.

Parmi ces missions, on peut citer la lutte anti-surface, la recherche et sauvetage, le transport, les communications, le transport de personnalités, et l'alerte avancée.

Spécifications modifier

Le Sea King a été conçu pour être un appareil embarqué de l'aéronavale. Le rotor principal à 5 pales et la queue de l'hélicoptère peuvent donc être repliés pour faciliter le stockage.

Grâce à sa coque amphibie, le Sea King peut amerrir. Cependant, cette opération est particulièrement périlleuse du fait des vagues notamment et n'est utilisée qu'en cas d'urgence. De plus, la coque n'a qu'une étanchéité limitée. Les flotteurs ont été conçus avec des aides à la flottabilité gonflables.

En fonction des missions, l'équipement et l'armement des Sea King sont très variables. Un exemple d'armement pour une patrouille maritime offensive pourrait être l'emport de deux torpilles (MK-46/44), quatre grenades sous-marines ou deux missiles anti-navires (Sea Eagle ou Exocet).

 
Torpille Mk46 et détecteur d'anomalie magnétique sur un SH-3 Sea King.

Un grand pod de contre-mesures (leurres) est parfois embarqué pour assurer la défense contre les missiles anti-aériens des groupes aéronavals.

L'équipement pour la lutte anti-sous-marine se compose d'un sonar actif dit « trempé » (AQS-13 ou AQS-18), de bouées acoustiques (passives), d'un détecteur d'anomalie magnétique (ASQ-81) et d'un système de transmission de données.

Lors des opérations de Recherche et Sauvetage, l'appareil peut accueillir 22 rescapés ou 9 civières et deux médecins.

En configuration transport de troupes, il peut emporter 28 hommes et leur matériel.

Service opérationnel modifier

 
Sea King Marine One.

Dans l'US Navy, le « Pedro » était un Sea King en version recherche et sauvetage, jusqu'à son remplacement progressif au cours de la décennie 1990 par le SH-60 Sea Hawk.

Un SH-3A du bateau d'assaut amphibie USS New Orleans participa à la récupération de la capsule Apollo en . L'helicopter 66, le plus connu de ces hélicoptères, participe en tout à cinq récupérations de capsule.

 
Un H-3 Sea King pendant les opérations de récupération d'Apollo 17, avec le USS Ticonderoga en arrière-plan.

Malgré le remplacement des SH-3 Sea King par des SH-60 Sea Hawk dans les années 1990 pour les missions de recherche et sauvetage et de lutte anti-sous-marine, ils continuent à servir dans leurs autres rôles de par le monde. Dans l'US Navy, ils se limitent désormais au soutien logistique et au transport de personnalités dans les versions modernisées UH-3, et ce, jusqu'en 2010.

Le dernier SH-3 fut retiré du service actif le lors d'une cérémonie à la base aéronavale de Norfolk.

Des Sea King sont utilisés en tant qu'hélicoptères officiels du Président des États-Unis d'Amérique, conjointement avec des Black Hawk, tous deux opérés par le Corps des Marines des États-Unis. L'hélicoptère présidentiel est appelé Marine One lorsque le président est à bord.

Ces deux hélicoptères seront remplacés à partir de 2020 par le Sikorsky VH-92 (en), une version du Sikorsky S-92[3].

En novembre 2022, le ministère anglais de la Défense annonce que le Royaume-Uni prévoit notamment la livraison de 3 hélicoptères de type Sea King à l'Ukraine[4] dans le cadre de la guerre d'invasion menée par la Russie en 2022.

Variantes modifier

Armée américaine modifier

 
Hélicoptères SH-3H Sea King de l'US Navy.
XHSS-2
Le seul prototype du H-3 Sea King.
YHSS-2
Prototype et essais. Sept hélicoptères furent construits pour l'US Navy.
SH-3A
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour l'US Navy (245 construits); d'abord appelé HSS-2 jusqu'en septembre 1962.
HH-3A
Hélicoptère de Recherche et Sauvetage pour l'US Navy (12 convertis de SH-3A).
CH-3A
Version de transport militaire de l'US Air Force (3 convertis depuis SH-3A, devenus CH-3B par la suite).
NH-3A
Version expérimentale, avec des ailes et des turboréacteurs (1 converti depuis SH-3A).
RH-3A
Hélicoptère dragueur de mines pour l'US Navy (9 convertis depuis SH-3A).
 
SH-3H Sea King de l'US Navy trempant son sonar immergé AQS-13.
VH-3A
Hélicoptère de transport de personnalité pour l'US Army et le Corps des Marines des États-Unis (8 construits, plus 2 SH-3A (STAKE) convertis qui furent reconstruits à partir d'hélicoptères endommagés, 1 YHSS-2 et 1 SH-3A).
CH-3B
Version de transport militaire de l'US Air Force.
SH-3D (S-61B) (HSS-2A)
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour l'US Navy (73 construits et deux convertis depuis SH-3A). Également utilisés par la l'aéronavale de la Marine de la République Islamique d'Iran.
SH-3D (S-61B)
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour la Marine espagnole (6 construits).
SH-3D-TS
Version de lutte anti-sous-marine.
VH-3D
Hélicoptère de transport de personnalité pour le Corps des Marines des États-Unis.
SH-3G
Hélicoptère de transport cargo pour l'US Navy (105 conversions depuis SH-3A et SH-3D).
 
Le VH-3A « Sea King » présidentiel en exposition permanente à la bibliothèque présidentielle Nixon, flotte présidentielle de 1961 à 1976.
SH-3H (HSS-2B)
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour l'US Navy (modernisations).
SH-3H AEW
Version d'alerte avancée pour la marine espagnole.
UH-3H
Hélicoptère de transport cargo pour l'US Navy.

Sikorsky modifier

S-61
Nomenclature constructeur du H-3 Sea King.
S-61A
Version d'exportation pour l'armée de l'air danoise.
S-61A-4 Nuri
Hélicoptère pour le transport militaire et la Recherche et Sauvetage pour l'armée de l'air malaise. Il peut accueillir plus de 31 militaires à son bord (38 construits).
 
Récupération des astronautes d'Apollo 10 par l'Helicopter 66, un SH-3D.
S-61A/AH
Version utilitaire pour l'observation et la Recherche et Sauvetage en Antarctique.
S-61B
Version d'exportation du SH-3 de lutte anti-sous-marine pour la Force maritime d'autodéfense japonaise.
S-61D-3
Version d'exportation pour la marine brésilienne.
S-61D-4
Version d'exportation pour la marine argentine.
S-61NR
Version de Recherche et Sauvetage pour l'armée de l'air argentine.
S-61L/N
Versions civiles Civil du Sea King.
S-61R
Le S-61R a servi dans l'armée de l'air des États-Unis en tant que CH-3C/E et HH-3E « Jolly Green Giant », ainsi que dans les garde-côtes des États-Unis et dans l'armée de l'air italienne en tant que HH-3F Pelican.
 
Ravitaillement en vol stationnaire d'un SH-3G.
S-61V
Nomenclature constructeur du VH-3A, (1 construit pour l'Indonésie).

United Aircraft of Canada modifier

CHSS-2 puis CH-124
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine pour la marine du Canada.

Westland modifier

Les versions Westland Sea King ont été construites sous licence par Westland Helicopters au Royaume-Uni. Une version a été spécialement conçue pour la marine britannique.

 
Westland Sea King AEW.2A d'Alerte aérienne avancée de la Royal Navy.
 
Westland Sea King Mk-48 de la Composante air belge.

Les Westland Sea King sont motorisés par deux turbines Rolls-Royce Gnome et ont une avionique et un équipement de lutte anti-sous-marine britannique. Cette version a effectué son premier vol en 1969 et est entrée en service l'année suivante. Ils ont également été utilisés par la Royal Air Force et ont été vendus de par le monde. Les différentes versions sont comme suit[5] :

Sea King HAS Mk-1
Version initiale de lutte anti-sous-marine destinée à la Royal Navy.
Sea King HAS Mk-2
Version améliorée du HAS Mk-1 avec capacité de recherche et sauvetage en mer.
Sea King HAR Mk-3
Version spécifique de recherche et sauvetage en mer destinée à la Royal Air Force.
Sea King HC Mk-4
Version spécifique de transport de troupes destinée à la Royal Navy.
Sea King Mk-4X
Version spécifique du HC Mk-4 destinée à soutenir les essais en vol du Royal Aircraft Establishment.
Sea King HAS Mk-5
Version améliorée et remotorisée du HAS Mk-2 destinée à la lutte anti-sous-marine et anti-navire pour la Royal Navy.
Sea King AEW Mk-5
Version spécifique destinée au guet radar aérien.
Sea King Mk-41
Version de recherche et sauvetage en mer destinée à la Bundesmarine.
Sea King Mk-42
Version de lutte anti-sous-marine destinée à l'Indian Navy.
Sea King Mk-42A
Version remotorisée du Mk-42.
Sea King Mk-42B
Version spécifique du Mk-42A destinée à la lutte antinavire apte au tir du missile Sea Eagle.
Sea King Mk-43
Version de recherche et de sauvetage en mer destinée à la force aérienne de Norvège.
Sea King Mk-43A
Version améliorée du Mk-43.
Sea King Mk-47
Version de lutte anti-sous-marine destinée à la Marine égyptienne.
Sea King Mk-48
Version mixte de transport et de sauvetage en mer destinée à la Belgique.
 
Sea King noRS 02 de la Défense belge.
Sea King Mk-50
Version dérivée du HAS Mk-1 et destinée à la Royal Australian Navy.
Sea King Mk-50A
Version dérivée du HAS Mk-2 et destinée à la Royal Australian Navy.
Commando Mk-1
Version de transport de troupes destinée à l'Égypte.
Commando Mk-2
Version améliorée du Mk-1 et destinée à l'Égypte.
Commando Mk-2A
Version du Mk-2 destinée au Qatar.
Commando Mk-2B
Version de transport de hautes personnalités destinée à l'Égypte.
Commando Mk-2C
Version du Mk-2B destinée au Qatar.

Agusta modifier

AS-61
Nomenclature constructeur pour les H-3 Sea King construits sous licence par Agusta en Italie.
AS-61A-1
Modèle d'export italien destiné à la Royal Malaysian Air Force.
AS-61A-4
Hélicoptère militaire de transport, hélicoptère de Recherche et Sauvetage. Construit sous licence par Agusta en Italie.
 
ASH-3A italien déposant des commandos.
AS-61N-1 Silver
Modèle construit sous licence des S-61N, avec une cabine raccourcie.
AS-61VIP
Hélicoptère de transport de personnalités. Construit sous licence par Agusta en Italie.
ASH-3A (SH-3G)
Hélicoptère utilitaire de transport. Construit sous licence par Agusta en Italie.
ASH-3D
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine. Construit sous licence par Agusta en Italie. Utilisé par les marines italienne, brésilienne, péruvienne et argentine.
ASH-3TS
Hélicoptère de transport de personnalités. Construit sous licence par Agusta en Italie. Également connu sous la dénomination ASH-3D/TS.
ASH-3H
Hélicoptère de lutte anti-sous-marine. Construit sous licence par Agusta en Italie.
 
Sikorsky RH-3A Sea King draguant des mines.

Mitsubishi modifier

S-61A
Version construite sous licence du S-61A, utilisée comme hélicoptère utilitaire et de Recherche et Sauvetage par la Force maritime d'autodéfense japonaise (18 exemplaires construits).
HSS-2
Version construite sous licence du S-61B, utilisée comme hélicoptère de lutte anti-sous-marine par la Force maritime d'autodéfense japonaise (55 exemplaires construits).
HSS-2A
Version construite sous licence du S-61B (SH-3D), utilisée comme hélicoptère de lutte anti-sous-marine par la Force maritime d'autodéfense japonaise (28 exemplaires construits).
HSS-2B
Version construite sous licence du S-61B (SH-3H), utilisée comme hélicoptère de lutte anti-sous-marine par la Force maritime d'autodéfense japonaise (23 exemplaires construits).

Coût opérationnel modifier

En 2015, le coût par heure de vol du Sea King est évalué à 5 111 euros par le ministère de la défense belge[6].

Pays utilisateurs modifier

 
S-61A de Recherche et Sauvetage de la Force aérienne royale danoise.

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. Ukraine

Notes et références modifier

  1. (en) « United State Navy Fact File : H-3 Sea King helicopter »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur navy.mil, (consulté le ).
  2. Jim Bohan et Tom Lawrence, « S-61 », sur Sikorsky Archives, (consulté le ).
  3. (en) Tyler Rogoway, « First Images Of New VH-92 Marine One Helicopter Landing On White House Lawn », sur thedrive.com, (consulté le ).
  4. Gaétan Powis, « Nouvelle aide britannique : 10.000 obus... et 3 Sea King », sur air-cosmos.com, (consulté le ).
  5. Encyclopédie "Toute l'aviation", Éditions Atlas, .
  6. « La Chambre des représentants de Belgique : Question et réponse écrite n° : 0391 - Législature : 54 », sur lachambre.be (consulté le ).
  7. Gérard Gaudin, « En attendant le NH-90 », Air et Cosmos, no 2316,‎ , p. 9 (ISSN 1240-3113).
  8. Benoit Gilson, « Dernier vol pour le Sea King belge » (consulté le ).
  9. « Les aéronefs de l’aviation royale canadienne en 2015 et en images », sur Avions légendaires, (consulté le ).
  10. (en) « Norwegian SAR Queen at Yeovil », sur scramble.nl (consulté le ).