Service de police de la Ville de Québec

police municipale de la Ville de Québec

Service de police
de la ville de Québec
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Devise : « Don de Dieu feray valoir »
Informations
Nom Service de police
de la ville de Québec
Abréviation SPVQ
Création
Type d'agence Corps de police municipal de niveau 4
Directeur Denis Turcotte
Budget 114 951 421 $ (2016)
Effectifs 693 policiers
Quartier général 275, rue de la Maréchaussée
Juridiction
Juridiction Agglomération de Québec
Image illustrative de l’article Service de police de la Ville de Québec
Superficie 543 km2
Population 577 167 hab.
Moyens

Le Service de police de la ville de Québec (SPVQ) est le service de police de l'agglomération de Québec. Fondé en 1843, il regroupe aujourd'hui près de 700 policiers répartis sur un territoire d'environ 550 km².

Histoire modifier

Création du service modifier

 
Station de police de la Cité, en 1887, rue Saint-Louis.

Le premier service de police structuré et digne de ce nom dans la cité de Québec est constitué en 1843[1]. Cette année-là quelque 28 hommes font partie du corps, dont une majorité d'origine irlandaise ou du moins d'expression anglaise. Un nouveau règlement adopté en 1858 apporte des précisions à ce nouveau service de police : augmenter les effectifs à 50 hommes, diviser le territoire en cinq districts mais également scinder la force entre constables d'expression anglaise et Canadiens français à fin de prévenir les conflits, en cette époque où les francophones de la ville avaient peu d'estime pour le métier de policier[2].

Développement modifier

Dès la fin du XIXe siècle, de nouvelles technologies seront utilisées : téléphone (1886), transmission radio et automobile (1895), photographie (1914), prise d'empreintes digitales (1926), de nouveaux quartiers seront annexés à la ville, tels que Saint-Sauveur en 1889, Limoilou en 1909 et Montcalm en 1913, et un département de circulation est instauré en 1939. Durant cette quarantaine d'années, le nombre de postes de police passe de 6 à 17[3].

 
Insigne des années 1970

Les anciennes localités de Duberger, Neufchâtel, Les Saules et Charlesbourg-Ouest sont intégrées à Québec au début des années 1970 et le SPVQ voit ses effectifs augmentés en conséquence. En 1992, une entente intermunicipale confère à la police de Québec la protection du territoire de Saint-Augustin-de-Desmaures puis de la ville de Beauport et celle de Vanier en 1993[4].

Fusions et réorganisation modifier

En 2002, cinq autres corps de police (Charlesbourg, Haute-Saint-Charles, Sainte-Foy, Sillery et Val-Bélair) sont intégrés à celui de Québec dans le cadre des réorganisations municipales ayant cours dans la province[5].

L'une des enquêtes les plus médiatisées du SPVQ, Opération Scorpion, se concrétise en 2002 avec l'arrestation d'individus liés à un réseau prostitution juvénile.

 
Centrale du parc Victoria

En , la Ville annonce une réorganisation à venir de ses postes. La centrale de police du parc Victoria (également responsable de l'arrondissement La Cité-Limoilou), le poste desservant les arrondissements de Charlesbourg et Beauport ainsi que celui assigné à La Haute-Saint-Charles et Les Rivières seront éventuellement fermés, puis remplacés par un futur quartier général à ériger dans le quartier Lebourgneuf, à proximité du boulevard Pierre-Bertrand et de l'Autoroute 40, face aux bureaux de la Sûreté du Québec. Le poste de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge sera conservé et un poste moins grand sera aménagé dans l'édifice F.-X. Drolet de Saint-Roch, à fin de conserver une présence au centre-ville, où ont lieu environ 44% des interventions. Le centre de détention et la cour municipale de la centrale du parc Victoria y seront aussi déménagés[6]. En , le maire Régis Labeaume annonce que le projet de déménagement de la centrale à Lebourgneuf n'est plus définitif[7].

Composition modifier

Ce service de grande envergure dessert une population d'environ 547 153[8] habitants en 2013. Ainsi, le SPVQ est classé corps de police municipal de niveau 4[9] et doit donc rendre un niveau de service conséquent. Ce niveau inclut entre autres[10]:

  • Enquêtes sur les meurtres ou les tentatives de meurtres
  • Contrôle de foule en partenariat avec la Sûreté du Québec
  • Intervention impliquant une personne armée ou barricadée ainsi que les prises d'otage depuis 2020
  • Surveillance électronique
  • Intervention à risque élevée
  • Groupe tactique d'intervention (GTI)

Le Service possède son « Groupe tactique d'intervention » (12 hommes), inspiré par le GTI de la Sûreté du Québec, ainsi que des policiers à vélo[11].

Le SPVQ a commencé à remplacer progressivement sa flotte de véhicules de patrouille Crown Victoria en 2015 à la faveur du modèle Taurus Interceptor toujours de Ford[12].

Statistiques modifier

Nombre d'événements traités par le SPVQ[13],[14],[15]
Évènements 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Meurtres au 1er degré 3 2 1 7 2 5 4
Tentatives/complots de meurtre 7 11 7 5 7 3 11
Vols 5 313 5 332 5 018 5 455 5 065 4 924 3 846

L'année 2017 a notamment été marquée par l'attentat de la grande mosquée de Québec (six morts et huit blessés), et 2020 par la tuerie du Vieux-Québec (2 morts et cinq blessés).

Décès en service modifier

Huit policiers sont décédés dans l’exercice de leurs fonctions depuis 1852 à Québec. La décennie débutant en 1983 a été particulièrement difficile à cet égard. L'agent Roger Girard est décédé à l’âge de 34 ans en le , happé par une voiture sur le boulevard Dufferin-Montmorency alors qu’il était à faire la circulation routière. Les agents Yves Têtu et Jacques Giguère sont abattus dans le parc industriel Jean-Talon le par le policier Lefebvre de la ville de Sainte-Foy, pris en flagrant délit de vol par effraction. Finalement, Paule Simard et Yvan Filteau trouvent la mort lors d’un écrasement d’hélicoptère à la chute Montmorency le alors qu'ils recherchaient un disparu[16].

Profilage racial modifier

Le profilage racial au sein de la Police du Québec fait référence aux pratiques discriminatoires menées par les forces de sécurité dans la province du Québec, Canada, où des individus sont sélectionnés ou traités différemment en fonction de leur race, ethnie ou origine nationale, plutôt qu'en fonction de preuves objectives de leur comportement. Cette pratique a fait l'objet de critiques et de controverses au cours des dernières décennies, notamment en ce qui concerne la communauté afro-descendante et d'autres minorités ethniques. Bien que les autorités provinciales aient mis en place diverses mesures pour combattre ces actions, des allégations et des preuves suggèrent que le profilage racial reste un problème au sein du système policier du Québec.

Agression de jeunes noirs devant une discothèque modifier

La police de la ville de Québec a annoncé la suspension de cinq de ses agents après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant le traitement violent de deux jeunes noirs devant une discothèque au centre-ville. Sur les images, on peut voir l'un des agents pousser de la neige sur le visage d'un jeune noir allongé au sol en train d'être arrêté. Dans une autre vidéo, une jeune femme noire est traînée dans la neige, tandis qu'un agent semble la saisir par les cheveux[17].Le jeune homme arrêté s'est identifié comme Pacifique Niyokwizera, 18 ans, et son avocat, Fernando Belton, a déclaré qu'il croyait que son client avait été victime de profil racial. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a demandé au Commissaire à l'éthique policière du Québec, Marc-André Dowd, d'enquêter sur les actions des agents impliqués[17].

La ministre a mentionné que bien que certains leaders communautaires et élus aient demandé une enquête indépendante, elle estime que Dowd est la personne la mieux placée pour enquêter sur ce qui s'est passé. Jo-Kirby Olongbo, Vice-présidente de l'Entrepreneuriat du Forum Jeunesse Afro-Québécois (FJAQ), a salué les suspensions mais a déclaré qu'une enquête indépendante et impartiale sur l'incident était toujours nécessaire[17].D'autre part, il a été révélé que trois des agents impliqués dans l'incident avaient également participé à une altercation violente dans un restaurant italien la même nuit. Jean-Philippe St-Laurent, victime de violences policières au restaurant Portofino, a confié à Radio-Canada qu'il avait décidé de parler aux médias après avoir vu ce qui était arrivé à Niyokwizera cette nuit-là. St-Laurent a déclaré avoir été agressé par la police sans raison apparente alors qu'il était au restaurant avec des amis et avoir fini à l'hôpital à cause des blessures subies[17].

Liste des directeurs modifier

  • 1858 - 1866 : Jean-Baptiste Bureau
  • 1880 - 1895 : Léon P. Vohl
  • 1903 - 1936 : Émile Trudel
  • 1938 - 1942 : Adolphe-Stephen Thomas dit Bigaouette
  • 1942 - 1950 : Jean-Jules Gagnon[18]
  • 1950 - 1965 : Roger Lemire
  • 1965 : Aimé Guillemette
  • 1965 - 1968 : Gérard Girard
  • 1968 - 1972 : Joseph-Alphonse Matte
  • 1973 - 1980 : Jean-Charles Vanhoutte
  • 1980 - 1985 : Robert Vézina
  • 1985 - 1996 : Normand Bergeron
  • 1996 - 2000 : Richard Renaud[19]
  • 2000 - 2001 : Alexandre Matte
  • 2001 - 2006 : Daniel Langlais
  • 2007 - 2011 : Serge Bélisle
  • 2011 - 2016 : Michel Desgagné
  • 2016 - 2021 : Robert Pigeon[20]
  • 2021 - **** : Denis Turcotte[21]

Notes et références modifier

  1. « Organisation - D'hier à aujourd'hui », sur Ville de Québec.
  2. Gérald Gagnon, Histoire du Service de police de la ville de Québec, Publications du Québec, (ISBN 2551180511), p. 38 et 54.
  3. Gérald Gagnon, p. 105
  4. Gérald Gagnon, p. 170
  5. « Historique des modifications à l'organisation policière depuis 2002 », sur Sécurité publique Québec.
  6. Jean-François Néron, « 40 millions$ pour redéployer la police à Québec », Le Soleil,‎ (lire en ligne).
  7. « Le choix de Lebourgneuf n'est plus définitif pour la future centrale de police », Le Journal de Québec, .
  8. http://www.ville.quebec.qc.ca/police/statistiques/budget_effectif_environnement.aspx Site du service de police de la ville de Québec, consulté le 6 mai 2014
  9. http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/police-quebec/services-police/desserte-policiere/niveau-service-police-municipale.html Site du ministère de la Sécurité publique, consulté le 6 mai 2014
  10. http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/police/police-quebec/services-police/desserte-policiere/six-niveaux-service.html#c3860 Site du ministère de la Sécurité publique, consulté le 6 mai 2014
  11. policecanada.ca
  12. « Voici le nouveau véhicule du SPVQ », sur Journal de Québec, .
  13. Service de police de la Ville de Québec, « Rapport Annuel 2016 », Ville de Québec,‎ (lire en ligne [PDF])
  14. Service de police de la Ville de Québec, « Rapport annuel 2019 » [PDF], sur Ville de Québec,
  15. Service de police de la Ville de Québec, « Rapport annuel 2020 » [PDF], sur Ville de Québec,
  16. « Cérémonie commémorative des policiers décédés en service à Québec », sur Zone 911, .
  17. a b c et d « 5 policiers de la ville de Québec suspendus après une vidéo montrant un traitement violent envers un jeune noir », CBC, Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Archives Ville de Québec »
  19. Un chef de police qui ne craint pas les coups, Le Journal de Québec, 25 octobre 2008, consulté en ligne le 1er février 2021.
  20. Jean-François Néron, « Le chef de police de Québec quitte ses fonctions », sur Le Soleil, (consulté le )
  21. Taîeb Moalla, « SPVQ: le nouveau chef de la police défend son leadership », sur Journal de Québec, (consulté le )

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier