Seiran Khatlamadjian

peintre arménien

Seiran Khatlamadjian ou Seyran Khatlamajyan (en arménien Սեյրան Խաթլամաջյան ou Սեյրան Խաթլամաճեան) est un peintre et intellectuel arménien[6], né le dans l’oblast de Rostov en URSS et mort le à Erevan en Arménie. Il est considéré comme le père fondateur de l’art abstrait arménien dans l’Union soviétique[7].

Seiran Khatlamadjian
Seiran Khatlamadjian à Erevan en 1980. Photo de Kaloust (Kaloust Papian)
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Soviétique Drapeau de l'URSS / Arménien Drapeau de l'Arménie
Activité
Formation
Collège d'Art «MB Grekov» de Rostov (d) (-)
Institut de théâtre et des beaux-arts d'État d'Erevan (d) (jusqu'en )
Académie des Beaux-Arts d'Erevan (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Influencé par
A influencé
l'avant-garde arménienne des années 70, 80 et 90
Œuvres principales
  • Composition rouge [1][1](«Կարմիր հորինվածք»), 1972, 123x187, huile sur toile, Musée d'art non-conformiste soviétique (New Jersey, États-Unis)
  • Abricotier [2][2](«Ծիրանի ծառ»), 1972, 54x73 cm, huile sur toile, Norton et Nancy Dodge Collection d'Art non-conformiste de l'Union soviétique, Musée d'art non-conformiste soviétique, Musée Zimmerly (New Jersey, États-Unis)
  • Composition [3] («Հորինվածք»), 1987, 90x90 cm, huile sur toile, Collection du Musée d'art moderne d'Erevan
Compléments
  • 1965 - lauréat de la section d’Arts graphiques du 2e Concours de Jeunes Peintres d’Arménie pour la série d'illustrations de la légende "Poghos-Petros" de Hovhannes Toumanian[3](28x21,5cm / aquarelle sur papier, tempera/ 1965)
  • 1967 - membre de l'Union des Peintres d'Arménie (Syndicat des Artistes d'Arménie Soviétique)[4]
  • 1977 – 3e Prix de l'Union des Peintres d’Arménie pour les Arts graphiques pour La femme dans le fauteuil[5]
  • Biographie

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    Seiran Khatlamadjian est né le dans le village de Tchaltyr près de Rostov-sur-le-Don[4], dans le sud de la Russie. La famille de Seiran Khatlamadjian était originaire d’Ani, ancienne capitale de l’Arménie médiévale. Pendant des siècles, les péripéties de l’histoire ont contraint sa famille à émigrer d’abord, au XIIe siècle, en Crimée puis, à la fin du XVIIIe siècle, sur les rives du Don. La famille participa à la fondation de la ville de Nor Nakhitchévan, plus particulièrement, du village de Tchaltyr où sa famille devint une famille importante avant la révolution d’octobre[8]. En 1921, le peintre Martiros Sarian reçut une commande de Kérovbe Khatlamadjian, membre influent de la famille, pour dessiner l’arbre généalogique Khatlamadjian depuis la migration de sa famille sur les rives du Don en 1779[9], sans se douter qu’un des représentants de cette famille deviendra, plus tard, son disciple, son fils spirituel et un artiste connu sur la terre de ses ancêtres. Seiran suivit sa destinée en s’installant dans sa patrie, l’Arménie, où vivait et œuvrait déjà Martiros Sarian, patriarche de la peinture moderne arménienne[10].

    Dans les années 1920, ses parents ont été dékoulakisés, dépossédés de leurs terres et d’autres biens par les Soviets.

    Depuis l’enfance, Seiran était fasciné par le dessin et il commença à l’étudier dès l’âge de 14 ans à l’école d’art pour enfants de Rostov-sur-le-Don. En 1953, il entra au collège des beaux-arts de Rostov et en 1959, y termina ses études secondaires avec les honneurs[8]. Seiran Khatlamadjian se rendit à Erevan, en Arménie, et s’inscrivit, la même année, à l’Institut du Théâtre et des beaux-arts dont il fut, en 1964, diplômé. Sa vie d’étudiant, dans la capitale arménienne, fut marquée par son engagement actif dans des questions sociales et culturelles.

    Seiran Khatlamadjian est décédé le . Il est enterré à Erevan.

    Seiran Khatlamadjian est l’un des pères fondateurs de l’art abstrait arménien, depuis 1968[4]. Initialement, l’artiste fut influencé par Martiros Sarian, le patriarche de la peinture arménienne, qui fut pour lui aussi un père spirituel, mais Khatlamadjian a ensuite développé un style non figuratif de peinture, et ce, juste après ses longues années d’études académiques. Il s’est inspiré, dans les années qui suivirent, de la peinture abstraite de Vassily Kandinsky et Gorky Arshile. Dans le genre abstrait, Seiran Khatlamadjian utilisa un ton doux et transparent ainsi que des couleurs actives et brillantes. Il a su créer son propre langage pictural, celui d’un artiste ouvert et dévoué à la liberté d’expression. L’artiste est aussi connu pour sa série « Arménie fabuleuse », qui est une fusion artistique d’histoire et de mythologie, de réalité et de mystère, de paganisme et de christianisme. Khatlamadjian a participé à beaucoup d’expéditions ethnographiques en Arménie et a peint des paysages de toutes ces régions. À cette époque, toutes ses créations artistiques ont été entièrement liées à l’Arménie où il s’est installé et sur laquelle il a effectué plusieurs peintures qui ont été fortement appréciées par le public et les professionnels. En 1967, il est devenu membre de l’Union des Artistes d’Arménie soviétique.

    « L’art arménien doit être contemporain dans la forme, mais national dans l’esprit » fut l’une de ses devises[11]. Le peintre défendait son point de vue sur toutes les scènes accessibles. Il était pionnier dans l’art abstrait en Arménie soviétique, depuis 1968. Malgré les obstacles (ses œuvres abstraites ont même été retirées pendant un temps du Musée d’art moderne d’Erevan), chaque année, lors de l’exposition annuelle des peintres arméniens, il remettait ses toiles abstraites même si le troisième jour, on lui demandait de les retirer. Pourtant, l’État a régulièrement acheté ses tableaux figuratifs et abstraits, et ce, depuis sa première exposition individuelle en 1966. Ainsi, on trouve de nombreux tableaux dans les musées en Arménie tels que la Galerie Nationale, le Musée d’Art moderne d’Erevan ainsi que dans beaucoup de musées en Russie tels que la Galerie Tretiakov (Moscou), le Musée de Cultures Orientales (Moscou), le Musée Régional d’Histoire locale à Rostov en passant par les États-Unis avec une riche collection de ses œuvres abstraites au Musée d’Art non conformiste au New Jersey jusqu’au Liban au musée de Djémaran (l’école Hamaskaïne de Beyrouth). Ils peuvent être fiers de leur importante collection des œuvres de Khatlamadjian[style à revoir]. Ses tableaux se trouvent aussi chez de nombreux collectionneurs privés, car il a été un peintre prolifique sachant se renouveler tout au long de sa vie[11]. Pendant de nombreuses années, son atelier à Erevan a été l’un des lieux les plus aimés de l’élite intellectuelle arménienne.[réf. nécessaire] En outre, ce lieu fut visité par des clients et artistes étrangers cherchant à mieux comprendre l’esprit de l’Arménie et sa peinture.

    Mais Seiran Khatlamadjian joua aussi un autre rôle, celui d’un indépendantiste qui, à travers l’histoire, la peinture, les débats, fut un des moteurs dans le combat pour la souveraineté de l’Arménie[11]. Seiran Khatlamadjian a joué un rôle considérable dans le processus de libéralisation de la vie publique, politique et culturelle de l’Arménie soviétique et post-soviétique. Il recomposa par exemple les anciennes armoiries de l’Arménie et fit du lobbying pour qu’elles fussent votées au parlement en 1992[4]. Il a activement effectué des recherches dans des archives et a étudié les armoiries de la Première République d’Arménie (1918-1920) qui ont été créées par l’architecte Alexander Tamanian et l’académicien de l’Académie des Arts russes Hakob Kojoyan. Seiran Khatlamadjian a activement fait campagne pour qu’elles soient reconnues comme armoiries nationales de l’Arménie indépendante. Elles furent approuvées le par le Conseil Suprême d’Arménie[12]. Mort en 1994, il a laissé derrière lui de nombreux projets inachevés.

    Notes et références

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    1. Museum Bochum (Hg.): Armenien - Wiederentdeckung einer alten Kulturlandschaft. 1995. Museum Bochum (Hg.): Armenien - Wiederentdeckung einer alten Kulturlandschaft. Bochum 1995, 472 S. Ausstellungskatalog, Seite 410
    2. Nonconformist Art: The Soviet Experience 1956-1986 (Thames & Hudson) – Hardcover (1995) by Thames & Hudson, Norton Dodge (Editor), Alla Rosenfeld (Editor), 560 pages, (ISBN 0500237093), page 237
    3. "Armenian Palette - 20th Century", Henrik Igitian, 364 Pages, (ISBN 9994100637), p. 352
    4. a b c et d Generation of the Seventies—Evolution of art in soviet republics in the 1970s and 1980s. From Friedemann Stöckert’s Collection. Essays by Tatjana Kalugina, Alexandr Borowskij and Elena Basner, CH. Schroer, 2012, 352 pages, (ISBN 9783942139113), page 260
    5. Սեյրան Խաթլամաջյանը (անհատական ցուցահանդեսի կատալոգ), Մ. Ստեփանյան (Հեղինակ), Հայաստանի նկարիչների միության հրատարակություն, Կազմեց՝ Աստղիկ Ստամբուլցյանը, Երեւան, 1980 թ., էջ 48/ Сейран Хатламаджян (Каталог персональной выставки), М. Степанян (Автор вступ. ст.), Составитель Астхик Стамболцян, Изд. Дома художника Армении, СХА, Ереван, 1980, стр. 48
    6. Nonconformist Art. The Soviet Experience 1956—1986. Thames and Hudson 1995
    7. Тер-Акопян З. Встреча с Хатламаджяном « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) // Голос Армении. — 2008. — 30 окт.
    8. a et b Մարինա Ստեփանյան, Սեյրան Խաթլամաջյան. նկարիչը, մարդը, քաղաքացին, Վեմ, Երևան, № 2 (27) 2009, էջ. 62-69
    9. Interview de Ruzan Sarian (directrice du musée de Sarian et petite fille du peintre), Film-documentaire consacré à S. Khatlamadjian, Première chaîne publique de la Télévision d’Arménie "H1", 35 minutes, 2007
    10. Interview de Ruzan Sarian (directrice du musée de Sarian et petite fille du peintre), Film-documentaire consacré à S. Khatlamadjian, Shoghagat Télévision, Arménie, 25 minutes, 2005
    11. a b et c Le peintre patriote et avant-gardiste, Mariam Khatlamajyan, France Arménie / juillet/août 2014, no 410.
    12. « "Ժամանակին եռագույնն, անկախությունը եւ ազատությունը շատերին միֆ էին թվում", Երկիր Մեդիա, 15 հուլիս 2012 »