Les Sebagini sont un peuple gaulois, qui n'est connu que par un cours passage de Cicéron, dans son plaidoyer prononcé en 81 av. J.-C. en faveur de Publius Quinctius, le Pro Quinctio, dans une affaire de détournement d'héritage.

Le plaidoyer de Cicéron concerne un domaine de Quintius, qui se trouvait chez les Sebagini (l'orthographe Sebaginni est aussi possible)[1], à 700 milles de Rome. Les distances n'étant jamais donné à vol d'oiseau, mais en suivant une voie romaine, la description qu'en donne Cicéron convient à la région de la moyenne Durance, Sisteron (Segustero) se trouvant à 710 milles de Rome. En parcourant 700 milles le long de la voie Domitienne, construite à la fin du IIe siècle av. J.-C., dans une région conquise par Fulvius Flaccus en 125 av. J.-C., on arrive à Upaix. Les domaines acquis par les spéculateurs romains étaient en général situés sur les meilleures terres, et à proximité des voies romaines : dans la région, il est probable que l'on reste dans la vallée de la Durance, et que les Sebagini se soient trouvé à Upaix même[2] ou à proximité[3].

Outre cet accaparement de terres, le Pro Quinctio signale un commerce d'esclaves enfants en provenance des Sebagini[4].

Étant donné que les Sebagini ne sont cités que par une seule source, il est possible que ce terme ne désigne pas un peuple gaulois, mais un simple pagus ou un vicus dépendant des Avantici[3], le suffixe -ini ou -inni étant très courant dans les noms de vicus et de pagus romains[5].

Notes modifier

  1. Guy Barruol, Les peuples préromains du Sud-Est de la Gaule : étude de géographie historique, Paris, Éd. de Boccard, 1969, Revue archéologique de Narbonnaise (RAN), Suppléments 1. p. 291.
  2. Barruol, op. cit., p. 292.
  3. a et b Barruol, op. cit., p. 293.
  4. Alain Daubigney, « Relations marchandes méditerranéennes et procès des rapports de dépendance (magu- et ambactes) en Gaule protohistorique », Modes de contacts et processus de transformation dans les sociétés anciennes,Rome : École Française de Rome, 1983. pp. 659-683. (Publications de l'École française de Rome, 67) « Actes du colloque de Cortone (24-30 mai 1981) », p. 670.
  5. Guy Barruol, « Le vicus Varatunnum à Saint-Julien-de-Salinelles (Gard) », Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 19, 1986. p. 364.