Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial

Agence spécialisée de l'ONU
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Les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) sont des systèmes agricoles et culturels traditionnels, fondés sur des savoir-faire et des traditions locales qui ont assuré la sécurité alimentaire de certaines populations, et qui sont parfois menacés de disparition par l'évolution des techniques et de l'économie mondiale. En 2002, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a pris une initiative en vue de sauvegarder ces systèmes traditionnels et d'en assurer la promotion. Des « sites pilotes » ont été identifiés au Pérou, au Chili, en Chine, aux Philippines, en Tunisie, en Algérie, au Kenya et en Tanzanie.

Les rizières en terrasses des cordillères des Philippines sont inscrites sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995.

Présentation modifier

Les systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial, parfois abrégés Sipam ont été initiés en 2002 par la FAO, afin de protéger et de gérer des systèmes agricoles remarquables. Il s'agit d'une reconnaissance internationale de l'existence du principe de biodiversité agricole, de l'adaptation d'une communauté à son environnement. Les systèmes ingénieux allient des systèmes agricole, des paysages remarquables, l’exploitation de terres riches et une diversité biologique d’importance mondiale. Le programme est financé par le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Unesco, le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), l’Université des Nations unies (UNU), le Fonds international de développement agricole (FIDA), Bioversity International et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[1].

Contrairement à la protection des paysages, cette initiative inclut des pratiques et des savoirs locaux dans la perspective patrimoniale. Les systèmes ingénieux incluent une évolution, qui reflète une adaptation des populations à leur environnement. Ainsi, il s'agit surtout de pratiques résilientes, séculaires, durables[2].

Par exemple, en 2015, les oasis de Liwa et d’Al Ain aux Émirats Arabes Unis, ont été classés parmi les systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial, notamment car on y trouve plus de 200 cultivars de palmiers dattiers[3].

Ce programme s'inscrit dans la question de la dualité des systèmes agraires, entre intensification et préservation de la production agricole et paysagère[4].

Sites pilotes modifier

Les sites suivants sont pilotes mais il existe environ 200 sites identifiés[1] :

Sites candidats modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Juliana Santilli 2012.
  2. Vincent Berdoulay et Olivier Soubeyran, « Sens et rôle du patrimoine naturel à l'heure de l'aménagement durable et du changement climatique », L’Espace géographique, t. 42,‎ , p. 370-380 (lire en ligne)
  3. Alain Cariou, « Fleurir le désert, le mirage de l’agriculture », Études rurales, no 204,‎
  4. Sébastien Bainville, Systèmes agroalimentaires en transition, Versailles, Éditions Quæ, coll. « Update Sciences & Technologies », (lire en ligne), « Transition agroécologique, quand l’agronomie interroge l’économie », p. 19-70

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Juliana Santilli, Apprendre à innover dans un monde incertain, Versailles, Éditions Quæ, coll. « Synthèses », (DOI 10.3917/quae.coude.2012.01.0153), chap. 8 (« L'agrobiodiversité, vers des instruments de protection innovants »), p. 153-173.

Articles connexes modifier

Lien externe modifier