Séisme de 1881 en mer Égée
Le séisme de 1881 en mer Égée est un tremblement de terre qui s'est produit dans la mer Égée à 13h40 heure locale (11h30 UTC) le 3 avril 1881. Il cause de graves dégâts sur l'île de Chios et touche également Tchesmé et Alaçatı sur la côte de l'Empire ottoman. Le séisme a une magnitude estimée à 7,3 et fait environ 7 866 victimes. La dévastation provoquée par le tremblement de terre est la dernière des trois « catastrophes » qui ont touché l'île de Chios au XIXe siècle[2].
Séisme de 1881 en mer Égée | ||
Vue de Chios après le tremblement. Gravure de Charles Barbant | ||
Date | ||
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Magnitude | 7,3 | |
Épicentre | 38° 15′ 00″ nord, 26° 15′ 00″ est | |
Victimes | Grèce : 4 181 morts Empire ottoman : 3 685 morts[1] |
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Géolocalisation sur la carte : Grèce
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Régime tectonique
modifierLa mer Égée est une zone de tectonique principalement en extension causée par la subduction de la plaque africaine sous la plaque de la mer Égée[3].
Effets et dégâts
modifierLa ville de Chios est dévastée, faisant de nombreuses victimes, en partie à cause de l'étroitesse des rues[4]. Dans le reste de l'île, 25 des 64 villages sont détruits et 17 autres gravement endommagés[1]. À Tchesmé comme à Alaçatı, environ 40 % des maisons sont détruites[4].
Le nombre de victimes sur le continent turc est plus faible, peut-être parce que la plupart des habitants ont quitté leurs maisons pour surveiller le passage du navire Aya Evangelistra depuis la côte[4].
Caractéristiques
modifierL'épicentre du séisme se trouve dans la partie sud-est de Chios où les magnitudes ont atteint IX (Dévastatrice) sur l'échelle de Mercalli. Les cartes isoséistes montrent une élongation d'ouest en est avec une zone d'intensité VIII (Destructrice) affectant l'extrémité ouest de la péninsule de Karaburun du continent turc. Des mouvements verticaux atteignant les 2,5 m sont observés[4]. Des magnitudes allant de Mw = 6,5[4] (magnitude de moment) à MS = 7,3[1] (magnitude d'ondes de surface (en)) ont été estimés pour cet événement.
Un tsunami mineur a été signalé, basé sur la présence de sable frais dans un jardin de Chios, mais aucune autre information n'est disponible[4].
Les répliques violentes sont nombreuses, les plus dévastatrices étant les 5 avril, 11 avril, 12 avril, 13 avril, 18 avril, 20 mai, 9 juin et 26 août[1].
Conséquences
modifierAprès le tremblement de terre, de nombreux habitants de Chios quittent l'île[5]. Cela suit la tendance initiée par les deux autres « catastrophes » du XIXe siècle qui ont dévasté l'île, le massacre de Chios en 1822 et la mauvaise récolte d'oranges en 1833. Ensemble, ces événements laissent la majeure partie de Chios dans un état de grande pauvreté et gravement sous-peuplé[2].
Notes et références
modifier- (en) National Geophysical Data Center / World Data Service (NGDC/WDS): NCEI/WDS Global Significant Earthquake Database. NOAA National Centers for Environmental Information, « Significant Earthquake Information » , NOAA National Centers for Environmental Information, (DOI 10.7289/V5TD9V7K, consulté le )
- (en) P. Argenti, Chius Vincta: or, The occupation of Chios by the Turks, 1566 and their administration of the island 1566–1912 : described in contemporary diplomatic reports and official dispatches, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 264
- (en) Karakostas, Papadimitrio, E. E., Trano, M. D. et Papazachos, C. B., « Active seismotectonic structures in the area of Chios Island, North Aegean sea, revealed from microseismicity and fault plane solutions » [PDF], (consulté le )
- (en) Altinok, Alpar B., Özer N. et Gazioglu C., « 1881 and 1949 earthquakes at the Chios-Cesme Strait (Aegean Sea) and their relation to tsunamis », Natural Hazards and Earth System Sciences, vol. 5, no 5, , p. 717–725 (DOI 10.5194/nhess-5-717-2005, Bibcode 2005NHESS...5..717A, lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) J. Woodward, The physical geography of the Mediterranean, OUP Oxford, , 700 p. (ISBN 978-0-19-926803-0, lire en ligne), p. 485