Rue Muller

rue de Paris, France

18e arrt
Rue Muller
Voir la photo.
Rue Muller en direction de la butte Montmartre.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 18e
Quartier Clignancourt
Début 1, rue Ramey
Fin 8, rue Paul-Albert
Morphologie
Longueur 181 m
Largeur 12 m
Géocodification
Ville de Paris 6576
DGI 6637
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Muller
Géolocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 18e arrondissement de Paris)
Rue Muller

La rue Muller est une voie du 18e arrondissement de Paris, en France.

Situation et accès modifier

La rue Muller est une voie publique située dans le 18e arrondissement de Paris. Elle débute au 1, rue Ramey et se termine au 8, rue Paul-Albert. Elle est coupée en deux tronçons par la rue Feutrier.

Origine du nom modifier

Cette voie porte le nom d'un certain Muller, propriétaire des terrains sur lesquels la voie a été ouverte.

Historique modifier

Cette rue de l'ancienne commune de Montmartre, qui était alors limitée entre les rues de Clignancourt et Paul-Albert, est présente dès 1825 sur le plan cadastral. Elle est rattachée à la ville de Paris en 1859, comme le reste du village de Montmartre[1]. Elle est classée dans la voirie parisienne par un décret du .

En 1962, la petite partie comprise entre la rue Paul-Albert et la rue Lamarck est détachée pour devenir la rue Maurice-Utrillo[2].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

Pendant la Commune de Paris, une confrontation mémorable entre l'armée et les Parisiens en armes a lieu le 18 mars 1871, en haut de la rue Muller, à l'angle de la rue Paul-Albert[3]. Trois mille soldats et gendarmes suivent la rue Muller pour monter à l'assaut d'un poste de combat équipé de quelques canons et gardés par 25 hommes. L'un d'eux est mortellement blessé devant le no 30 de la rue. Le poste de garde est pris et démantelé ; les hommes en armes sont arrêtés. Le général Lecomte ordonne à ses soldats de tirer sur l'armée populaire, mais la troupe refuse et dépose les armes. La troupe se retourne contre son commandement et fait prisonnier le général et ses officiers[3].

Au début du XXe siècle, le journal L'anarchie y a ses locaux au no 30 de la rue jusqu'en 1908[4]. S'y tiennent des réunions enflammées, les « Causeries populaires », où s'aiguisent les arguments antimilitaristes, anarchistes et féministes[5]. Les membres de la Bande à Bonnot fréquentent également les lieux dans les années 1911 et 1912.

Quartier d'artistes au XIXe siècle, la rue héberge au no 32[6] puis au no 28[7] le peintre et affichiste Émile Sevelinge (1871–1936) ; au no 17 le peintre Paul Biva[8] (1851–1900) ; au no 14 le sculpteur Léon Bruyer (1827–1885)[9] ; au no 12 la peintre Marcelle Viginier (1904?–1942)[10].

De 1914 à 1959, un photographe, François Gabriel, qui avait son échoppe au no 36 (aujourd'hui 2, rue Maurice-Utrillo), fait poser les passants dans les escaliers[11]. Ses clichés offrent une représentation joyeuse du quartier[12].

Un hôtel, l'hôtel de Solférino, propose en 1874 des « chambres et cabinets meublés » au no 13[13].

Dans la nuit du 20 au 21 avril 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, le dépôt ferroviaire voisin de La Chapelle est bombardé par l'aviation alliée, qui prend aussi pour cible un appareil de la DCA allemande installé sur la butte Montmartre. Le quartier alentour est touché. Un témoin raconte : « Je remonte les escaliers de la rue Muller qui longe le square Saint-Pierre. Vers le haut, les marches sont recouvertes de gravats »[14].

Un cliché célèbre de Willy Ronis en 1934 montre le haut de la rue Muller et les escaliers sur la butte, pendant une nuit pluvieuse, sous l'éclairage des lampadaires au gaz[15]. Son atmosphère embrumée participe de la mythologie du quartier. Un tableau de Maurice Utrillo, largement connu grâce à sa publication en couverture d'un ouvrage de Pierre Courthion (Skira, 1956) sur Montmartre, donne une vue plongeante sur la rue depuis la butte[16].

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Références modifier

  1. « Loi sur l'extension des limites de Paris (du 16 juin 1859) », dans le Bulletin des lois de l'Empire français, t. XIV, XIe série, no 738, 3 novembre 1859, p. 747-751, [lire en ligne].
  2. Conseil municipal de Paris, « Bulletin municipal officiel de la ville de Paris. Délibérations des assemblées de la Ville de Paris et du Département de la Seine », sur Gallica, (consulté le )
  3. a et b Georges Guillaume, Souvenirs d'un garde national pendant le siège de Paris et pendant la Commune par un volontaire suisse. Partie 2, Neuchatel, Librairie générale de Jules Sandoz, (lire en ligne), p. 96-99
  4. « L'Anarchie : paraissant tous les jeudis », sur Gallica, (consulté le )
  5. Marie-Pier Tardif, Ni ménagères, ni courtisanes : les femmes de lettres dans la presse anarchiste française (1885-1905), Lyon & Montréal, Université de Lyon-II & Université du Québec à Montréal, (lire en ligne), p. 49
  6. « Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivans... », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Annuaire général des lettres », sur Gallica, (consulté le )
  8. « Annuaire des beaux-arts et des arts décoratifs », sur Gallica, (consulté le )
  9. « Annuaire publié par la Gazette des beaux-arts : ouvrage contenant tous les renseignements indispensables aux artistes et aux amateurs », sur Gallica, (consulté le )
  10. Salon d'automne (1938 ; Paris) Auteur du texte, Salon d'automne. , Catalogue des ouvrages de peinture, sculpture, dessin... exposés au Palais de Chaillot... du 11 novembre au 18 décembre 1938 / Société du salon d'automne..., (lire en ligne)
  11. Rodolphe Trouilleux, « François Gabriel, « roi des photographes » de Montmartre. », sur Paris secret et insolite,
  12. Christian Wacrenier, « Escalier rue Muller (rue Utrillo) Photos de François Gabriel. Le réverbère. », sur Montmartre secret,
  13. J. Auteur du texte Jeuffrard, Grand indicateur des hôtels, cafés, restaurants, traiteurs, commissionnaires en marchandises, avec leurs adresses et leurs spécialités, par J. Jeuffrard..., (lire en ligne)
  14. « La nuit du 20 au 21 avril annonçait le 6 juin », Le Vieux Montmartre, nouvelle série, fascicule n°73, juillet 2004, 118e année, Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements fondée en 1886 (Paris), p. 19-21. Via Gallica.
  15. « SUJET N°1. Inspirez-vous de la photographie ci-dessous pour rédiger une nouvelle en respectant le cadre et l’atmosphère représentés. »
  16. Christian Wacrenier, « Montmartre. Rue Utrillo (ancienne rue Muller). », sur Montmartre secret,