Rue de Clignancourt

rue de Paris, France

18e arrt
Rue de Clignancourt
Voir la photo.
Partie sud au niveau du no 26 (anciens Grands Magasins Dufayel).
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 18e
Quartier Clignancourt
Début Boulevard Marguerite-de-Rochechouart
Fin Rue Championnet
Morphologie
Longueur 1 325 m
Largeur 32 m
Historique
Création Moyen Âge (jusqu'à la rue Muller)
1847 (jusqu'à la rue Marcadet)
1858 (jusqu'à la rue Championnet)
Dénomination 1868
Ancien nom Partie de la chaussée de Clignancourt
rue du Château-Rouge
Géocodification
Ville de Paris 2118
DGI 2118
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de Clignancourt
Géolocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 18e arrondissement de Paris)
Rue de Clignancourt
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La rue de Clignancourt est une voie du 18e arrondissement de Paris.

Situation et accès modifier

Cette rue toute droite est longue de 1 325 mètres. Orientée quasiment sud-nord, elle débute à la frontière sud du 18e arrondissement, boulevard de Rochechouart, pour finir rue Championnet, pratiquement à la limite nord de ce même arrondissement.

Cette voie franchit une butte, au pied de la butte Montmartre, dont le sommet se trouve à proximité de la rue Muller, et elle présente une rupture de continuité au niveau de son intersection avec le boulevard Ornano. La fin de son tracé, rectiligne et plat, se termine à proximité des boulevards des Maréchaux, rue Championnet.

Origine du nom modifier

Elle porte le nom de l'ancien village de Clignancourt dont elle était la voie principale.

Historique modifier

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le village de Clignancourt est relié à Paris par la chaussée de Clignancourt. Après la construction du mur des Fermiers généraux, la chaussée commence au niveau de la barrière de Rochechouart.

À partir de 1844, une grande partie du parc du Château-Rouge, situé sur la commune de Montmartre, est loti[1]. Une ordonnance du autorise les différents propriétaires à ouvrir plusieurs voies[2]. Une rue de 12 m de large[2] est tracée entre la rue Marcadet et le carrefour de la chaussée de Clignancourt et la rue des Vinaigriers (actuellement rue Christiani). Elle prend le nom de « rue du Château-Rouge ». Le , une rue, dite « rue O », prolongeant la rue du Château-Rouge jusqu'à la ligne de Petite Ceinture (rue Championnet) est déclarée d'utilité publique[3]. Cette rue est par la suite rattachée à la rue du Château-Rouge.

Après le rattachement de Montmartre à Paris par la loi du , la chaussée de Clignancourt et la rue du Château-Rouge sont classées officiellement dans la voirie parisienne le [4].

Le , la partie sud de la chaussée de Clignancourt, la partie nord ayant déjà été renommée « rue Ramey » en 1865[5], et la rue du Château-Rouge sont réunies pour former la rue de Clignancourt[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire modifier

  • No 26 : les Grands Magasins Dufayel (initialement Palais de la Nouveauté) occupent depuis 1856 le quadrilatère d'un peu plus d'un hectare délimité par le boulevard Barbès, la rue de Clignancourt, la rue Christiani et la rue de Sofia. En 1892, l'entrée principale du magasin, située au 26, rue de Clignancourt, est aménagée de manière monumentale avec un fronton de Jules Dalou et des sculptures d'Alexandre Falguière. L'entrée est coiffée d'un dôme qui supporte un phare éclairant Paris ; le dôme sera démoli en 1957. Pour attirer la clientèle, le grand magasin comprend un théâtre de grande taille et un jardin d'hiver. En 1912, les Grands Magasins Dufayel emploient 15 000 personnes et se targuent d'être l'établissement le plus important de ce type dans le monde. Il ferme ses portes en 1930 et ses locaux sont repris après la Seconde Guerre mondiale par la BNP qui y installe ses services centraux. Dans les années 1990, la BNP abandonne une partie des bâtiments qui sont remodelés et convertis en logements et locaux commerciaux[7]. En 2023, l’ensemble est l’objet d’importants travaux de transformation et de rénovation par le groupe Vinci Immobilier, dans le but d’aboutir à l’été 2024 à la livraison de 11 356 m2 de bureaux[8].
  • Nos 42-54 : l'ancien Château-Rouge, qui a donné son nom à une partie du quartier, était un petit manoir de briques et de pierres édifié vers 1780 par un subdélégué de l'intendance de Paris. Le bâtiment était entouré d'un beau parc qui s'étendait entre les rues Doudeauville, des Poissonniers, Christiani et Ramey. En 1814, le Château-Rouge sert de poste de commandement à Joseph, frère de Napoléon, chargé de défendre Paris. En 1844, le parc est en grande partie transformé en lotissement. Le château et ce qui reste du parc devinrent le bal du Château-Rouge ou du Nouveau Tivoli, un bal public très en vogue entre 1848 et 1864. Le premier des banquets des réformateurs qui allaient déboucher sur la chute du régime de Louis-Philippe est donné dans ses jardins le et rassemble 1 200 personnes. Le bal public ferme ses portes et est démoli en 1882. Des maisons de rapport sont édifiées à son emplacement notamment au 42 et 54, rue de Clignancourt[9].
  • Nos 43 : ici se trouvait dans les années 2000 une plaque commémorative fantaisiste : « Le 17 avril 1967, ici, il ne s’est rien passé »[10].
  • No 91 à 105 : grand ensemble constitutif d'un quadruple îlot d'immeubles haussmanniens à cinq étages incorporant les rues Simart et Eugène-Süe réalisé en 1880 à l'initiative de l'architecte Paul-Casimir Fouquiau sous le nom d'« opération de Clignancourt » ; propriété de la ville de Paris, la seule parcelle n'ayant pu être achetée par la société est occupée vers 1900 par un modeste bâtiment, l'« Hôtel du quartier neuf », qui abrite par la suite le foyer Georges Legay d'Emmaüs. Ce bâtiment est démoli en 2022 pour être remplacé par une construction de style dit "Haussmann contemporain" à l'armature en bois et en béton de chanvre dont la hauteur et la dimension des fenêtres s'harmonise avec les autres immeubles de cet ensemble homogène[14],[15].
  • No 140 : église Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Le complexe paroissial est situé au 140, rue de Clignancourt. À ce numéro, dans l'alignement de la rue, se trouve un bâtiment possédant un porche par lequel on accède à une cour intérieure au fond de laquelle se dresse l'église elle-même. D'après Jacques Hillairet, jusqu'en 1906, cette église paroissiale, alors simple chapelle, dépendait de l'école des Frères de Saint-Vincent de Paul mitoyenne[16].

Dans les arts modifier

Notes et références modifier

  1. Atlas historique de Paris, les grands lotissements de 1820 à 1850, le lotissement du Château-Rouge.
  2. a et b Ordonnance royale du 31 mars 1847 [lire en ligne].
  3. Décret du 8 juin 1858 [lire en ligne].
  4. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Classement de rues dans la zone annexée à Paris », p. 347.
  5. Décret du 2 octobre 1865 [lire en ligne].
  6. Arrêté du 2 avril 1868 [lire en ligne].
  7. « Les Magasins Dufayel, le Palais de la Nouveauté » (consulté le ).
  8. Jean-Bernard Litzler, « À Paris, l’ex-plus grand magasin du monde s’offre une cure de jouvence », sur immobilier.lefigaro, 15 avril 2023.
  9. Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, 1956.
  10. « Epigraphie immobilière parisienne » (consulté le ).
  11. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Custine », p. 405.
  12. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue de Clignancourt », p. 360-361.
  13. « Jean Gabin inconnu de Jean-Jacques Jelot-Blanc ».
  14. « Emmaüs - SOA Architectes », sur soa.archi (consulté le ).
  15. « Haussmann contemporain : Conférence de l'école d'architecture de Nancy par Augustin Rosenstiehl, architecte et co-gérant de l'agence atelier SOA Architectes », sur https://openagenda.com, (consulté le ).
  16. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol.  [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), t. 1, p. 361.
  17. (da) Johannes V. Jensen (postface Aage Jørgensen), Intermezzo og Skovene, , 1re éd., 436 p. (ISBN 978-87-93610-73-6) 

Articles connexes modifier