Rudolph Dunbar

clarinettiste, chef d'orchestre et compositeur
Rudolph Dunbar
Rudolph Dunbar vers 1920.
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Rudolph Dunbar (NabacalisLondres[1],[2]) est un clarinettiste guyanien, chef d'orchestre et compositeur. Il a également été musicien de jazz dans les années 1920[3]. Il quitte la Guyane britannique à l'âge de 20 ans, s'installe en Angleterre en 1931 et travaille ensuite dans d'autres parties de l'Europe, mais il vit la majeure partie des années suivantes à Londres. Parmi les nombreuses « premières », il a été le premier homme noir à diriger l'Orchestre philharmonique de Londres en 1942, le premier homme noir à diriger l'Orchestre philharmonique de Berlin en 1945 et le premier homme noir à diriger des orchestres symphoniques en Pologne (1959) et en Russie (1964)[4]. Dunbar travaille également en tant que journaliste et correspondant de guerre.

Biographie modifier

Premières années modifier

Dunbar naît à Nabacalis, en Guyane Britannique[4]. Il commence sa carrière musicale en jouant de la clarinette dans un ensemble de musique militaire dès l'âge de 14 ans[1], la British Guiana Militia Band de 1916 à 1919[5], avant de déménager à New York à l'âge de 20 ans[6]. Il étudie la clarinette, le piano et la composition à l'Institut d'Art Musical[5] (maintenant la Juilliard School) et parallèlement, il s'implique sur la scène du jazz à Harlem en 1924 (année de son diplôme[5]) avec le Harlem Orchestra et se lie d'amitié avec le compositeur William Grant Still, qui joue du piano dans l'orchestre[3].

En 1925, Dunbar déménage à Paris, où entre 1927 et 1929 il étudie à la Sorbonne, la direction d'orchestre avec Philippe Gaubert, la composition avec Paul Vidal et la clarinette avec Louis Cahuzac[5],[7]. Selon Jean-Cowley, Dunbar est en Angleterre en 1927, quand il a rejoint la Plantation Orchestra, pour une tournée de concerts des Blackbirds of 1927[8]. Dunbar passe également du temps à étudier à Vienne avec Felix Weingartner[5],[7]. Ses espoirs de diplôme sont réduits à néant par la mort de son père[9].

En 1931, Dunbar s'installe à Londres, où il fonde l'école de clarinette Rudolph Dunbar[6]. Il écrit des articles pendant sept ans en tant qu'expert technique dans le Melody Maker[4] et en 1939, publie son Traité sur la Clarinette (Système Boehm), devenu un texte de référence sur l'instrument.

Son ballet, Dance of the Twenty-First Century, écrit pour le Cambridge Footlights de l'Université de Cambridge, a été créée aux États-Unis en 1938, pour une diffusion sur NBC[4].

Il fait la première apparition en dirigeant une fanfare en 1934 pour la BBC[5] et également dans les années 1940 et 1941. Il est le premier homme noir à diriger le Philharmonique de Londres le , lors d'un concert au Royal Albert Hall de Londres, devant un auditoire de plus de 7 000 personnes[6]. En , il dirige l'Orchestre philharmonique de Berlin, à l'invitation de Leo Borchard, le directeur de la musique, et joue l'Afro-American Symphony de William Grant Still pour les militaires alliés[10]. Selon J. A. Rogers, la même année, Dunbar « se produit avec les Concerts Colonne à Paris, les Concerts Pasdeloup ([5]), l'Orchestre national de France et les Concerts du Conservatoire lors d'un festival de la musique américaine à Paris, pour lequel il a reçu des éloges superlatifs de la presse française et les grands chefs d'orchestre, tel Claude Delvincourt, directeur du Conservatoire et Paul Parry »[11]. Dunbar a également dirigé en 1948, l'Hollywood Bowl[6]. En 1962, il dirige huit orchestres lors d'une tournée en Pologne et deux ans plus tard, il visite la Russie, où il dirige l'orchestre philharmonique de Leningrad, l'Orchestre de la radio de Moscou et le Philharmonique de Bakou lors d'un concert à Krasnodar, dans le Caucase du Nord[12].

Il a dit que « le succès que j'ai obtenu par le sacrifice et la lutte n'est pas pour moi, mais pour tous les gens de couleur »[13].

Il a été le champion de la musique de compositeurs noirs, en particulier l'afro-américains William Grant Still, aux côtés de qui il avait joué dans le Harlem Orchestra dans les années 1920[14] et l'autographe de l’Ouverture Festive de 1944, est dédié « À mon cher ami, Rudolph Dunbar »[14].

Journalisme modifier

Dunbar travaille également en tant que journaliste. Il est correspondant à Londres pour le service de presse nègres associés (Associated Negro Press news service) en 1932 et en 1936, où il couvre les débats à la Chambre des Communes sur l'invasion italienne de l'Éthiopie. En outre, il est correspondant de guerre pour la 8e Armée américaine et a traversé la manche lors du D-Day. Il se distingua en avertissant d'une embuscade, un Bataillon d'Artillerie américain près de Marchin, pendant la Bataille des Ardennes[6].

Dernières années modifier

La carrière dans la musique de Dunbar, amenuisée dans la période d'après-guerre, est selon lui attribuée à son origine ethnique. Il vit la plupart de sa vie à Londres, où il meurt d'un cancer en 1988[6].

En 1975, les archives Rudolph Dunbar sont créées dans le cadre du James Weldon Johnson Memorial collection, à l'Université de Yale[9].

Écrits modifier

  • Rudolph Dunbar, Treatise on the Clarinet (Boehm system). London, J. E. Dallas, 1939 (OCLC 2322942)

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Rudolph Dunbar » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en)"Rudolph Dunbar, a talented international clarinetist with many 'firsts'", African American Registry.
  2. (en) The Oxford Dictionary of National Biography gives his birth year as 1899.
  3. a et b (en) « Rudolph Dunbar profile »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), British Jazz History, Jazz Services.
  4. a b c et d (en) "W. Rudolph Dunbar: Pioneering Orchestra Conductor", The Black Perspective in Music, Vol. 9, No. 2 (Autumn 1981), p. 193–225.
  5. a b c d e f et g Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky, adaptée et augmentée par Alain Pâris), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 1 : A-G, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4 728 p. (ISBN 2-221-06510-7, OCLC 33447919), p. 1087.
  6. a b c d e et f Miranda Kaufmann, "Dunbar, Rudolph (1899-10 June 1988)", dans David Dabydeen, John Gilmore & Cecily Jones, Oxford Companion to Black British History, 2007.
  7. a et b Bob Shingleton, "Berlin Philharmonic's first Black conductor", On An Overgrown Path, 23 April 2007.
  8. John Cowley, "London is the Place: Caribbean Music in the Context of Empire 1900-60", in Paul Oliver (ed.) Black Music In Britain: Essays on the Afro Asian Contribution to Popular Music, Milton Keynes: Open University Press, 1990, p. 57-76.
  9. a et b (en) de Lerma, "Rudolph Dunbar, conductor - On Black Classical Music", The Afro American, 24 June 1978.
  10. Monod, David (2005).
  11. J. A. Rogers, "Rudolph Dunbar", in World's Great Men of Color, Volume 2 (1947), Touchstone, 1996, p. 563.
  12. William H. Stoneman, "Rudolph Dunbar, Good Will Envoy", Chicago Daily News, 19 May 1966.
  13. "Conductor's Life Parallels Alger's: Rudolph Dunbar Came Up Hard Way; Now Tops Field", The Afro-American, 1 February 1947.
  14. a et b Rudolph Dunbar, Treatise on the Clarinet p. 36.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier