Royaumes haoussa
Les royaumes haoussa sont des royaumes du nord-ouest de l’actuel Nigeria et au sud de l'actuel Niger.
XIe siècle – 1804
Langue(s) | haoussa |
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Religion | islam |
IXe siècle | Islamisation |
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Bataille de Tsuntua |
Entités suivantes :
- Empire de Sokoto
- Gwandu
Les peuples de langue haoussa ont occupé ce territoire depuis avant notre ère. Ils sont regroupés dans les sept États haoussa (Hausa bakwai) comprenant les cités-états de Biram, Daoura, Katsina, Zaria, Kano, Rano, et Gobir, plus ou moins liées par des alliances. L’histoire connue des États Haoussa remonte au XIe siècle. La légende conte la fondation des sept États haoussa par les sept fils de Bayajidda opposés aux sept fils que leur père eut de l'esclave Bagwariya et qui fondèrent à leur tour au sud-ouest les sept États Banza (bâtards) : Kebbi, Zamfara, Gwari, Yauri, Kwararafa, Nupe et Yoruba.
Géographie
modifierLes royaumes haoussa, aussi désignés par l'expression kasar hausa (pays haoussa) qui désigne l'aire géographique où on parle le haoussa, s'étend du fleuve Niger au Bornou et reprenant le sud du Niger et le nord du Nigeria actuels. Il s'étend le long du fleuve et regroupe plusieurs villes dans lesquelles le haoussa sert de lingua franca au-delà de ces territoires pour le commerce[1].
Histoire
modifierOrigine
modifierLe récit légendaire de la fondation des haoussa évoque le héro Bayajidda et sept cités-États originelle (Hausa bakwai) issues d'une dynastie féminine de l'ancienne cité de Daura, site originel présumé. La tradition orale et la chronique de la ville de Kano ainsi qu'une liste des rois sont compilées entre les XVIIe et XIXe siècles. Elles évoquent un étranger mythique venu du Proche-Orient afin de prendre le pouvoir du pays haoussa. Ces références à un étranger sont particulièrement présentes dans l'historiographie écrite et orale du Soudan[2].
Sur le plan archéologique, l'émergence d'une société urbaine est documentée au sein de plusieurs sites comme Kufan Kanawa (près de Zinder) et Durbi Takusheyi. Cependant, les premières estimations d'une identité commune haoussa ne l'envisagent que vers le XVe siècle[2].
Enracinement de l'islam
modifierL’islam fut introduit dans les régions haoussas dès le IXe siècle. Cette introduction ne se fit pas par la conquête comme en Afrique du Nord, mais par le biais du commerce transsaharien. Ce commerce permit de mettre en contact les sociétés d’Afrique du Nord avec celle du Sahel. L’islam fit ainsi son apparition au royaume du Kanem-Bornou dès le XIe siècle avant d’atteindre les royaumes haoussas. Cependant, ce n'est pas avant le XVe siècle qu'il parvient à s'établir au sein des élites[2].
Son implantation est renforcée au XVe siècle sous le règne de Muhammad Rumfa (en). Cette acceptation tardive de l'islam s'observe dans les rituels funéraires pratiqués à Durbi Takusheyi[2].
Pays Haoussa
modifierLa cité de Kano au nord de l’actuel Nigeria fonda sa puissance sur le commerce caravanier. Elle atteint son apogée à la fin du XVe siècle. Elle rivalisa avec la ville de Katsina, à la frontière entre les actuels Niger et Nigeria, pour la domination du commerce en pays haoussa.
Dès le début du XVIe siècle, Katsina formait elle aussi un centre réputé d'études islamiques. Ces cités constituaient alors d'importants marchés d'esclaves à destination du monde arabe.
L'essor urbain et commercial de l'ensemble des cités-États du pays Haoussa s'opère dans une configuration géographique très avantageuse, en comparaison au positionnement du royaume du Kanem-Bornou voisin. Les principaux produits exportés sont l'or, la noix de kola (eux-mêmes importés de l'ouest et du sud-ouest) et les esclaves (importés depuis le Kanem)[3].
La révolte peule
modifierLa population avait alors largement accepté l’islam, mais la classe gouvernante semblait avoir conservé ses anciennes traditions animistes. En 1804, ce décalage entre population et élites provoqua une révolte du peuple peul, guidé par le réformateur Usman dan Fodio. Le djihad de ce chef musulman contre l'aristocratie des cités haoussas, permit d’étendre l’hégémonie du califat de Sokoto sur les cités-États haoussas.
Les royaumes haoussas passent alors sous hégémonie peule et se transforment en émirats, sous la coupe de deux califats : celui de Sokoto à l’ouest et celui de Gwandu à l’est.
Notes et références
modifier- ↑ Fauvelle-Aymar 2018, p. 218-219.
- Fauvelle-Aymar 2018, p. 219.
- ↑ Fauvelle-Aymar 2018, p. 224.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- François-Xavier Fauvelle-Aymar, L'Afrique ancienne: de l'Acacus au Zimbabwe : 20000 avant notre ère-XVIIe siècle, Belin, (ISBN 978-2-7011-9836-1, lire en ligne)